Forlise, le héros de la piece, est un de ces prétendus protecteurs qui voudroient avilir les véritables personnes à talent, & s’engouent des originaux qui savent leur en imposer à force d’impudence.
Camille a résisté à des paroles, dit-il ; voyons, mon cher Lothaire, si elle aura la force de tenir contre quelque chose de plus réel.
Ses penchants vicieux ont quelquefois plus de force en lui qu’il ne peut leur opposer de résistance, précisément parce qu’ils ont été plus longtemps contraints et comprimés sous l’apparence des vertus contraires.
C’est bien le Contemplateur, avec ce profond regard où éclate la force de la pensée, et ce front où semble errer encore un triste nuage de mélancolie, fatal attribut de tous ceux à qui il a été donné de scruter et de connaître la nature humaine.
Cette piece pourroit être très morale, très philosophique, si, comme nous l’avons dit dans le Chapitre de la fortune des personnages, le héros avoit une fortune à risquer : ajoutons s’il avoit une femme, des enfants, ou quelque emploi qui le mît à même de faire l’infortune de plusieurs personnes par sa malheureuse passion ; si son pere savoit peindre avec force combien il est cruel d’avoir un tel fils ; & si, au lieu de goguenarder son frere sur son amour pour Angélique, il exhortoit les peres à donner à leurs enfants une éducation qui les mît à l’abri des chagrins qu’il éprouve ; si enfin le Joueur méritoit d’être deshérité par son pere, & de recevoir sa malédiction pour un cas plus grave que celui d’avoir mis le portrait de sa maîtresse en gage.
Quand le galant un assez bon espace Avec la Dame eut été dans ce lieu, Force lui fut d’abandonner la place : Ce ne fut pas sans le vin de l’adieu.