Clarice fait un faux pas, accompagné d’un cri ; le galant Dorante vole à son secours, déclare son amour : & voilà l’action en mouvement.
L’applaudissement du Prince, récompense aussi juste que flatteuse pour Moliere, les allusions vraies ou fausses qui pouvoient avoir quelque chose de mystérieux, les agréments de la musique, de la danse, & plus encore l’espece d’ivresse que produisent le mouvement & l’enchaînement des plaisirs, contribuerent au succès de la Princesse d’Elide.
Elle marie des manieres campagnardes à son faux air de grandeur ; elle veut faire payer un verre que sa servante casse par mégarde.
Et je connois, à ces seuls mots, que Tartufe est un faux dévot. […] Chaque personnage de Moliere se peint par sa diction, chacun de ses mots décele au spectateur ce qu’il est ; mais Moliere savoit bien que tant qu’il y auroit des faux dévots, des chasseurs, des médecins, des apothicaires, des femmes savantes, ils parleroient sur le même ton, & s’exprimeroient dans les mêmes termes.
C’est faux ; le poète est là en opposition formelle avec la raison et avec lui-même, quand il peint l’amour si beau693, le mariage si excellent694, et qu’il ne représente jamais une famille honnête ni heureuse, où les parents aiment leurs enfants avec intelligence et dévouement, où l’expérience et l’âge aient raison contre la fougue des passions juvéniles. […] Dans les Précieuses ridicules, ce sont deux valets qui laissent la livrée pour endosser les canons et l’épée721, et perdre sous le bâton leur marquisat de Mascarille et leur vicomte de Jodelet 722 : ce ne sont que deux valets rossés ; mais l’habit est rossé aussi, et il est impossible de ne pas songer que les faux marquis ne méritent pas seuls ce traitement.
Harpagon donne des coups de bâton à Maître Jacques ; Valere en rit : Maître Jacques, scandalisé, menace Valere, qui feint d’avoir peur, & qui finit par rosser le faux brave. […] Dans la Piece Italienne, la scene est fausse & mal-adroite, puisque Magnifico est un prodigue, & que par conséquent il ne doit pas souffrir en donnant une bague à sa maîtresse. […] J’en prends Pollux à témoin : je ne suis point venu ici pour vous tendre un panneau : il est faux que je me moque de vous ; & je serois un malhonnête homme si je le faisois.