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91. (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58

La galanterie est un faible du cœur ou peut-être un vice de la complexion ; la coquetterie est un déréglement de l’esprit. » Cette coquetterie suppose une civilisation raffinée, l’indépendance des femmes, l’empressement des hommes autour d’elles, un commerce facile et suivi entre les deux sexes. […] « La vie, a dit M. de Tocqueville, la vie n’est ni un plaisir ni un supplice, c’est une affaire grave dont nous sommes chargés, et qu’il faut terminer à notre honneur. » Dieu, en nous imposant des devoirs, y attache certains plaisirs qui en rendent l’accomplissement plus facile ; et le bonheur qu’il nous accorde en échange n’est destiné qu’à nous en faire souhaiter un plus complet.

92. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Elle est plutôt, selon nous, dans le goût des faciles succès, trop commun par malheur à ceux qui travaillent pour le théâtre ; et la comédie romanesque, on le sait, est celle où l’on peut le plus aisément réussir. […] Il n’est pas toujours aussi facile qu’on pourrait le croire de bien comprendre un rôle et de se faire une idée exacte de son caractère. […] Dès lors, il est facile de conclure. […] … « L’espoir... » Je ne sais si le style Pourra vous en paraître assez net et facile, Et si du choix des mots vous vous contenterez... […] Elle a quelque chose de sombre et de cynique qu’il est plus facile de sentir que de bien caractériser.

93. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

De la part de rivaux influents, la conspiration du silence était donc facile. […] La tâche était facile ; mais ce qui ne l’était pas autant, c’était de jeter quelque intérêt sur une discussion toute personnelle. […] En effet, il nous serait facile de démontrer par d’autres exemples que ces funestes travers étaient ceux de tous les médecins du temps. […] Molière, en sortant de table, dit tout bas à Descôteaux, célèbre joueur de flûte : « Nos beaux esprits ont beau se trémousser, ils n’effaceront pas le Bonhomme. » C’était le nom que son caractère facile et son esprit sans apprêt avaient fait donner à La Fontaine ; nom que la postérité, en sanctionnant le jugement de son ami, lui a religieusement conservé. […] Quant aux obligations qu’il avait, dit-on, contractées envers Le Médecin malgré lui, elles sont faciles à reconnaître, puisque ce ne fut qu’à la douzième représentation de cette farce qu’on la donna avec ce chef-d’œuvre, et cela cinq fois seulement.

94. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

On y voit figurer les mêmes personnages à peu près que dans La Critique ; c’est à peu près aussi la même distribution et le même ordre de scènes ; et, dans plus d’un endroit, Boursault ne fait que traduire en méchants vers la prose ingénieuse et facile de Molière. […] Palissot, abusa de la vengeance. » Sans me livrer, pour la défense de Molière, à des récriminations trop faciles, qui d’ailleurs ne décideraient point la question, je me bornerai à dire qu’il ne fut point l’agresseur ; que, s’il blessa cruellement l’amour-propre de Boursault, qui l’avait provoqué, il ne porta pas du moins la plus légère atteinte à son honneur, et qu’en cela il fit preuve d’une modération dont son ennemi ne lui avait point donné l’exemple.

95. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

« Il est facile de trouver dans les œuvres de celui-ci la trace de cette impulsion donnée à son génie par un pouvoir qui l’excite et l’autorise. […] Voilà bien, je crois, « les lieux communs de morale lubrique » dont la sévérité de Boileau reprenait plus tard le facile Quinault, qui n’en faisait pas une application si directe et qui les tournait plus galamment. […] grandiose, où il est plus facile d’en saisir le vrai caractère et d’en apprécier la portée ; voyons les adversaires à la cour en présence de Louis XIV. […] Partout on lui reconnut « un génie facile et élevé, un esprit vif et pénétrant, une exacte connaissance de tout ce qu’il devait savoir, une droiture de raison qui le faisait toujours tendre au vrai, une application constante à remplir ses devoirs, une piété qui n’avait rien que de solide ‌ 17 . » Ce noviciat dura dix-huit ans. […] Certainement nous sommes, nous autres chrétiens, un troupeau facile à tromper !

96. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

L’intrigue est simple et facile, moins le dénouement qui est un peu péniblement amené et auquel on veut assez que Molière n’a attaché aucune importance. […] Cette impartialité assez facile ne me paraît pas au-dessus de son intelligence. […] Mais ce genre d’apologie a toujours ceci contre lui qu’il est un peu trop facile. […] Il a écrit Tartuffe non pas précisément en hostilité contre la religion de son temps, mais sans scrupules à cet égard, sans les scrupules qui, s’il les avait eus, l’auraient empêché d’écrire une pièce si facile à diriger, non seulement contre l’hypocrisie mais contre la religion en soi. […] Ici elle devient plus adroite parce que la tâche est plus facile.

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