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105. (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923

Seuls, munis de pleins pouvoirs, ils prenaient les décisions, avec le droit d’en garder, même à l’égard des membres de la Compagnie qu’ils pouvaient encore rencontrer, le secret. […] Sans doute, pour aucun des personnages dont ils nous apprennent qu’il fut question, rien de ce que nous savons de ces personnages ne nous donne le droit d’insinuer qu’ils méritassent le moins du monde l’injure d’une comparaison avec l’imposteur bafoué par Molière. […] « Il n’est point toujours nécessaire de sortir du désert pour être utile à ses frères ; on leur fait souvent plus de bien de loin que de près ; il ne faut que parler à Dieu pour eux… » Mais sa vraie pensée, c’est qu’au fond le chrétien n’a ni le devoir, ni le droit de tant se préoccuper d’autrui, que même c’est presque un péché que cette charité mal ordonnée.

106. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XI » pp. 89-99

On n’a pas le droit de remarquer leur mauvais goût, sans remarquer aussi qu’elles étaient une école de bonnes mœurs dans un temps de dépravation invétérée.

107. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Les descendants de ce Poquelin s’établirent, les uns à Tournai, les autres à Cambrai, où ils ont joui longtemps des droits de la noblesse : les malheurs des temps leur firent une nécessité du commerce dans lequel quelques-uns d’entre eux vinrent faire oublier leurs privilèges à Paris ». […] Cependant rendons justice à qui de droit et sachons remonter aux sources. […] Il doit moins que Corneille, sans doute, aux Espagnols, mais Calderon et Lope auraient certainement encore le droit de réclamer leur dette. […] Il força les officiers de la maison du roi à respecter les droits des comédiens31. » Tout à l’heure nous allons le voir lutter contre les hypocrites de vertu et les faux dévots, avec Tartuffe et Don Juan. […] La lecture de ce pamphlet de Rochemont, qui mérita d’être appelé en 1665 le bras droit des Tartuffes , indigne et fait sourire à la fois.

108. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Cette transformation nous a valu un chef-d’œuvre, et il y reste assez du Molière authentique pour sauvegarder les droits de la vérité. […] Lui-même, en effet, jouait assidûment Corneille, il le prit pour collaborateur dans Psyché, il représenta d’original Bérénice et Attila, en payant ces deux pauvres pièces 2, 000 livres chacune ; et jamais encore droits d’auteur n’avaient atteint ce chiffre. […] Dans sa conduite avec ses ennemis, ses rivaux, ses protecteurs, les grands personnages, le roi, on voit un homme très honnête, très droit, mais très souple et très avisé. […] Bazin a justement remarqué que, s’il a subi de violentes attaques, il a lui-même usé et abusé du droit de défense, que l’Impromptu de Versailles n’est pas précisément l’œuvre d’un homme sans ressentiment, qu’il y a pris l’initiative de la satire personnelle contre ses rivaux de l’Hôtel de Bourgogne, qu’il a traité le pauvre Boursault avec un mépris écrasant.

109. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Si Sophocle, s’adressant à l’assemblée par l’entremise du chœur, eût vanté son propre mérite et dénigré ses compétiteurs, ou si, en vertu de son droit de citoyen d’Athènes, il eût fait des propositions sérieuses pour le bien public, assurément, toute impression tragique aurait été détruite par de semblables infractions aux règles de la scène. […] Mais il ne serait pas moins injuste, ou plutôt ce serait le renversement de toute critique philosophique, que de me nier le droit de mettre Aristophane au-dessus des poêles de la comédie nouvelle, puisqu’il a réalisé avec autant de génie que le plus excellent d’entre eux un plus bel idéal qu’eux tous. […] Les monstruosités morales appartiennent de droit à l’extravagance volontaire de la farce, et c’est pourquoi le personnage représenté par Harpagon est un des lieux communs de l’opéra buffa des Italiens. […] Plein de confiance dans la raison et de mépris pour les procédés empiriques, William-Auguste de Schlegel partait de certaines définitions a priori, et, sans se laisser distraire par les préjugés du sens commun, il allait tout droit devant lui, ne s’écartant pas d’un iota des règles qu’il avait une fois établies.

110. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Et pour donner toute son âme Regarde-t-on quel droit on a de vous charmer ? […] Il a été un peu féministe ; il a soutenu les droits de la jeune fille et de la jeune femme. […] Présenter les servantes de Molière comme défenseurs des droits de la nature, c’est dénaturer leur caractère. […] Alceste est très honnête ; très droit, très franc et assez bon et, comme il est très jeune, il vient de s’apercevoir que les hommes ne sont rien de tout cela. […] Il ne peut pas comprendre que les hommes ne soient pas scrupuleusement honnêtes, absolument droits et exactement sincères les uns à l’égard des autres.

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