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4. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [80, p. 121-126] »

Mais si d’une douce ardeur Quelque renaissante trace, Chassait Cloris de mon cœur Pour te remettre en sa place ! […] Plus jamais aimons-nous, Et vivons et mourons en des liens si doux. […] Après le doux nœud qu’elle brise, Serait-il un autre bien ?

5. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VI. Les Femmes. » pp. 103-120

Fille, qu’elle soit modeste et douce comme Henriette 338 et Angélique 339. […] Sa vertu, douce et cachée, n’est pas pour cela moins ferme que l’intraitable vertu d’Alceste. […] Les autres ont beau faillir, elle ne faiblit jamais ; ils ont beau méconnaître ses mérites et attaquer sa conduite, jamais de sa bouche ne sort un mot de blâme ou d’aigreur : aux injures de Mme Pernelle, elle n’oppose qu’un doux et digne silence361 ; à l’impudente déclaration de Tartuffe, elle ne répond qu’avec le mépris serein de la véritable vertu, assez forte pour se défendre sans colère362. […] Mais, fille ou mère, épouse ou servante, qu’elle soit douce et gaie. […] Quel mérite n’est-ce point que d’avoir seul, sans modèle ancien ni exemple contemporain, su voir et dépeindre avec tant de finesse.et d’énergie ce que doit être la femme : pure, simple, franche, douce, naturelle gracieuse !

6. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VIII. Le Mariage. » pp. 145-165

Je vois que dans le monde on suit fort ma méthode, Et que le mariage est assez à la mode, Passe pour un lien assez honnête et doux…511. […] Le mariage est doux, mais à une condition indispensable : c’est qu’il soit le nœud bien assorti 518 qui lie deux personnes portées par la nature à s’aimer, et décidées par la raison à accepter patiemment les charges nécessaires qu’il impose. […] Pour tout résumer en trois mots, le lien honnête et doux de Molière, c’est le mariage fait par amour, nature et raison : rare alliance sans laquelle il ne peut absolument être heureux. […] « On doit chercher plus que toute autre chose h y mettre cette douce conformité, qui sans cesse y maintient l’honneur, la tranquillité et la joie551. » X. […] VII :   Puisque vous n’êtes pas, ’en des liens si doux,   Pour trouver tout en moi, comme moi tout en vous.

7. (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58

Il a pris chez une paysanne, chargée de famille, une jeune fille qu’il a remarquée dès l’âge de quatre ans pour son air doux et posé. […] Il tâche de corriger le mal ; mais il s’y prend avec indulgence, d’une main douce, comme dit Sénèque27. […] Les douces caresses ! […] « Elle est d’une humeur douce », dit lui-même Damis. […] C’est un état où le sérieux des devoirs à remplir est tempéré par de douces jouissances ; mais le plaisir ni même le bonheur ne sont ici le principal, ce n’est que l’assaisonnement.

8. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

Il est à la fois doux et pénible de succéder à ceux qui nous furent chers : quelque beau que soit l’héritage, il est moins précieux par les jouissances qu’il promet, que par les souvenirs qu’il perpétue. […] Je l’avoue, Messieurs, ma tâche est douce à remplir ; je moissonne dans un champ de fleurs sans épines, et je puis les prendre au hasard pour en former la couronne que je dépose aujourd’hui sur la tombe du moderne Anacréon. […] J’en appelle à tous les âges, à tous les états : la chanson n’est-elle pas la source des plus douces jouissances ? […] On rougit des affections les plus douces, on est honteux des liens les plus sacrés, et le Philosophe marié met à cacher son bonheur le soin que Tartuffe prenait pour dissimuler ses vices.

9. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VII. De l’Amour. » pp. 121-144

les douces caresses ! […] Boileau, le champion de la raison, qu’on trouve sur la brèche partout où le goût du temps essaie d’en franchir les remparts, s’est montré là, comme en maint endroit, le digne second de Molière, et il a retrouvé le pinceau de Juvénal pour aider son ami à rendre la coquette à jamais odieuse : D’abord, tu la verras, ainsi que dans Clélie, Recevant ses amants sous le doux nom d’amis, S’en tenir avec eux aux petits soins permis ; Puis, bientôt en grande eau sur le fleuve de Tendre, Naviger à souhait, tout dire, et tout entendre. […] Après avoir rappelé les amants à un langage naturel comme l’amour, il donna, mieux que tous les autres auteurs du siècle, l’exemple de cette langue douce et touchante qui va droit au cœur parce qu’elle en exprime les vrais sentiments. […] Je vais tout essayer pour nos vœux les plus doux ; Et, si tous mes efforts ne me donnent à vous, II est une retraite où notre âme se donne, Qui m’empêchera d’être à toute autre personne. […] Il apprend aux hommes mûrs que, s’ils sont dédaignés ou trompés par les femmes, c’est moins pour leur âge que pour leurs travers ; et l’exemple d’Ariste, dans l’École des Maris, montre qu’à tout âge une âme douce et noble est aimable.

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