Les Auteurs qui ont dit, Nous pouvons exposer dans notre capitale les divers caracteres de nos provinciaux, sont partis de là pour étendre leurs privileges, & mêler à nos originaux ceux d’une nation voisine.
Nous n’avons pas l’intention de renouveler la comparaison que nous avons faite ailleurs entre les formes diverses que revêtit la fameuse légende.
Mais gardons-nous de prendre à la lettre la boutade de Molière, cherchons de plus près quelle est, en cette occasion, sa véritable pensée, et nous rencontrerons bientôt divers passages qui nous donneront à réfléchir. […] Selon divers besoins, il est une science D’étendre les liens de notre conscience, Et de rectifier le mal de l’action Avec la pureté de notre intention.
Molière commença par mettre au théâtre les passions qui avaient déjà été traitées ; mais il les donna en divers temps, et sous des formes différentes, afin que ce même public, comparant ce qu’il avait vu à ce qu’on lui présentait, en distinguât mieux la manière, et sentît la préférence qu’il devait donner au nouveau système sur l’ancien. » Ce ne fut ni sans peines ni sans essuyer un nombre infini de critiques que Molière parvint à faire goûter la bonne comédie. […] J’avoue que Timocrate est fort adroit et fort heureux dans sa conduite, et qu’il faut l’être beaucoup pour trouver toujours au besoin des occasions si justes et si favorables de passer comme lui d’un parti à l’autre, selon les divers intérêts qui l’y obligent ; mais il ne fait rien qui soit impossible, et tout ce qui peut arriver sans violenter beaucoup l’ordre commun de la nature doit être réputé vraisemblable, etc.
Mais ce qui cause une véritable surprise, c’est d’apercevoir, dans un simple croquis, dans une esquisse légère, jusqu’à sept personnages divers, dont les figures ont entre elles autant de variété, que chacune d’elles, prise à part, a d’originalité et de vie. […] Elle entretenait surtout un grand nombre de correspondances ; et ses lettres, qu’on montrait en divers lieux, ressemblaient trop aux pages d’un livre écrit sans naturel, sans grâce et sans facilité. […] Plus, en apozèmes et divers sirops, treize livres quinze sols.
Nous en avons scrupuleusement collationné les 90 pages consacrées à « Molière, aux particularités de sa vie, à ses comédies, aux extraits des divers jugements qu’on en a portés, à la suite des acteurs ou actrices les plus célèbres dont la plupart ont été contemporains de Molière », avec le texte préalablement publié par le Mercure, et notre conclusion peut se résumer en ce dilemme : ou Boucher d’Argis est l’auteur des Mémoires de 1738, — ce qui me paraît très probable, puisqu’il collaborait à cette époque au Mercure, — ou il aurait impudemment copié le Mercure, en se bornant à transposer certains passages. […] Ne voulant rien dissimuler des jugemens avantageux et désavantageux que diverses personnes de mérite ont fait de Moliere, on ne passera pas sous silence ce qu’en dit le signor Louis-Antoine Muratori, bibliothéquaire du grand duc49. […] « Moliere n’étoit ni trop gras ni trop maigre ; il avoit la taille plus grande que petite, le port noble, la jambe belle ; il marchoit gravement, avoit l’air très sérieux, le nez gros, la bouche grande, les lèvres épaisses, le teint brun, les sourcils noirs et forts, et les divers mouvemens qu’il leur donnoit lui rendoient la physionomie extrêmement comique.