/ 140
5. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXI. Des Caracteres de tous les siecles, & de ceux du moment. » pp. 331-336

Secondement un caractere de ce genre est plus facile à traiter qu’un caractere du moment, parcequ’étant presque toujours un vice du cœur, il est plus frappant ; il a jetté un plus grand nombre de branches & de racines qu’on peut lier au corps pour le rendre plus fort : un plus grand nombre de personnes peuvent en raisonner & vous communiquer leurs lumieres ; on a même un plus grand nombre d’originaux entre lesquels on peut choisir : indépendamment de cela les Auteurs qui nous ont précédés chez l’étranger ou dans notre patrie, n’ont pas manqué de voir un caractere qui a toujours existé, & de le traiter soit en grand, soit en détail. […] Flattant ceux du parti, plus qu’aucun redoutable, On se fait d’un grand corps le membre inséparable. […] Si je suis découvert dans mes plaisirs secrets, Tout le corps en chaleur prendra mes intérêts ; Et, sans me remuer, je verrai la cabale Me mettre hautement à couvert du scandale.

6. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIV » pp. 394-401

Je prends trop sur moi pour que l’esprit et le corps n’y succombent pas, peut-être tous les deux. » Vous avez l’explication de cette mélancolie dans un mouvement de jalousie dont ne se défend pas l’amour le plus chaste. […] Âme vivante n’en avait connaissance ; on la voulut donner aussi mystérieusement qu’elle avait été fait briquée, Le tailleur de madame de Montespan lui apporta l’habit qu’elle lui avait ordonné ; il en avait fait le corps sur des mesures ridicules. […] On essaie le corps, il est à peindre ; le roi arrive.

7. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [4, p. 36] »

CHEVAU-LÉGER : Est un cavalier ordinaire et légèrement armé, qu’on appelle autrement Maître, et qui est dans un corps de régiment. […] Il y a pourtant quatre compagnies d’ordonnances qu’on appelle particulièrement Chevaux-légers, qui n’entrent jamais en corps de régiment, qui sont les Chevaux-légers de la Garde du Roi, de la Reine, de Monseigneur le Dauphin, et de Monsieur ; et on dit au singulier un Chevaux-léger, et au pluriel vint-et-un chevaux.

8. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. » pp. 201-217

Je soutiens qu’il faut dire la figure d’un chapeau & non pas la forme, d’autant qu’il y a cette différence entre la forme & la figure, que la forme est la disposition extérieure des corps qui sont animés ; & la figure, la disposition extérieure des corps qui sont inanimés. Et puisque le chapeau est un corps inanimé, il faut dire la figure d’un chapeau & non pas la forme.

9. (1844) La fontaine Molière (La Revue indépendante) pp. 250-258

Cette cérémonie a emprunté toute sa solennité au concours des représentants de la municipalité et des arts de la capitale, et à. l’enthousiasme populaire ; car le gouvernement, craignant d’honorer l’auteur de Tartufe, n’y était pas représenté, ou du moins ne l’était que par le préfet de la Seine, obligé d’ailleurs de s’y trouver par la présence du corps municipal. […] Cette tête inclinée, ce corps affaissé sur lui-même, ces mains qui semblent s’abandonner, toute la pose enfin pleine de laisser-aller, ne rendent pas l’idée glorieuse qui s’attache à Molière. […] Peut-être, puisqu’on avait à lutter contre ces accessoires défavorables, eût-il mieux valu représenter Molière debout ; alors la tête se fût mieux dégagée des épaules, le manteau tombait le long du corps au lieu de se ramasser pesamment ; alors au moins on aurait distingué la figure de loin, tandis que telle qu’elle est, à la hauteur de la bibliothèque royale, on n’aperçoit qu’une masse sombre écrasée.

10. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Il se chercha dans la condensation et l’organisation des corps célestes, dans l’éclosion des végétaux, dans la progression du règne animal ; il se trouva et se connut dans l’homme. […] L’individu comme tel, l’individu séparé du corps social, séparé même Je son enveloppe corporelle, acquit à ses propres yeux et à ceux d’autrui une valeur infinie, la valeur d’un être immortel racheté par le sacrifice de l’Homme-Dieu. […] Mais quant à Polynice qui voulait détruire sa ville natale, Créon fait proclamer devant tous les citoyens la défense de l’ensevelir, sous peine de la vie, afin que son corps maudit, exposé nu à la corruption, devienne la pâture des oiseaux et des chiens. […] Grâce à cette faculté de pouvoir prendre toutes les formes sans en avoir aucune, il devient éminemment propre à être l’expression mobile de l’esprit qui se manifeste et agit par le corps. […] Dans notre habillement moderne, au contraire, l’étoffe tout entière est façonnée une fois pour toutes, mesurée, taillée et modelée sur les formes du corps, de sorte qu’elle n’offre plus rien qui flotte et tombe librement.

/ 140