Les plus excellentes pieces de Moliere, sont le Misanthrope, le Tartuffe, les Femmes sçavantes, l’Avare, & le Festin de Pierre.
La fameuse scène de la cassette enlevée et le quiproquo de l’avare et de l’amant appartiennent encore au poète latin. Molière s’est servi aussi de beaucoup de choses de détail ; l’avare qui demande à voir la troisième main de son valet, est un trait d’Euclion. […] On prétend que l’Avare en souffrit et qu’il n’eut que très peu de succès dans sa nouveauté ! Plusieurs jeux de scène consacrés par la tradition, ne manquent jamais d’égayer les représentations de l’Avare. […] Il l’a fait avec des traits profonds; il a buriné ce portrait comme celui de l’avare, mais sans avoir derrière lui cette fois de modèle fourni par l’antiquité.
Pasquin lui dit que son neveu est devenu fort avare. […] Était-il moral, d’ailleurs, de montrer sur la scène un avare heureux, et de le douer de cette sorte de philosophie ou de cynisme qui lui fait braver la vindicte publique ? […] L’avare de Molière n’a pas, il s’en faut, la même tendresse pour les siens, Comme ils lui sont à charge et qu’il n’aspire qu’à s’en débarrasser, il les brutalise sans cesse. […] répond Harpagon ; il valait bien mieux pour moi qu’il te laissât noyer que de faire ce qu’il a fait. » Voilà les sentiments paternels d’un avare. […] Un homme dévot n’est ni avare, ni violent, ni injuste, ni même intéressé.
En effet où trouve-t’on des Pieces comparables à celle du Misantrope, des Femmes sçavantes, du Tartuffe, de l’Avare, de l’Ecole des Maris, &c. […] L’Avare, Comédie en Prose, cinq Actes, 1668.
L’Avare ; ce qui dut en compromettre le succès. […] L’Avare traduit en anglais. Mot d’un avare sur cette pièce. […] Le même biographe a bâti sur la perte de ce manuscrit un de ces contes dont il ne se montre pas avare. […] a dit quelque part qu’un avare est plus malheureux qu’un pauvre, et un jaloux qu’un cocu.
de belles têtes vides, à qui le poète avare n’a mesuré que la dose d’intelligence strictement nécessaire pour que les spectateurs puissent savoir au juste qui elles sont et ce qu’elles veulent215. […] Le but que veut atteindre un avare est contradictoire. […] Mais si l’avare s’absorbe dans son avarice avec une naïveté sérieuse, au point de faire d’une passion si fausse et si vide le fond même de son existence, et de s’écrier dans l’égarement du désespoir le plus affreux, lorsque ce fondement se dérobe sous lui : « Je suis perdu ! […] Harpagon n’est point comique, parce qu’il est sérieusement avare ; Arnolphe n’est point comique, parce qu’il est sérieusement jaloux ; Alceste n’est point comique, parce qu’il est sérieusement misanthrope ; don Quichotte n’est donc point comique, puisqu’il est sérieusement chevalier errant. […] De même, des caractères parfaitement soutenus, comme L’Avare de Molière, par exemple, mais dont la naïveté absolument sérieuse, dans sa passion bornée, ne permet pas à l’âme de s’affranchir de ces limites, n’ont rien, à proprement parler, de comique.