Les auteurs dramatiques, en général, et Molière en particulier, ont fait agir et parler un grand nombre de femmes douées de qualités et de défauts divers. […] Le noble auteur ne dit pas qu’elle se soit corrigée pour cela. […] J’insiste d’autant plus volontiers ici que je suis soutenu par des auteurs graves autant qu’aimables, non pas gens de roture, mais personnes de qualité. […] Boutade bien sensible à un auteur vaniteux ! […] Je ne dirai pas que c’est son principal mérite, parce que j’aurais l’air de la dénigrer, et l’honnêteté est de nos jours assez rare au théâtre pour qu’on sache gré à un auteur d’y être resté fidèle.
L’auteur s’entend fort bien ! il serait beau, ma foi, Que messieurs les auteurs nous donnassent la loi ! […] Hormis sa servante, nul ne donna la loi à la servante de Molière, ni les auteurs, ni le public, ni M. […] Étiennette des Urlis jouait les confidentes ; elle épousa Brécourt, qui fut peut-être meilleur comédien que Molière, mais qui fut un mauvais auteur dramatique. […] Lorsque Boileau Despréaux écrivit sa fameuse épitre à Molière, où il le félicite sur sa facilité à trouver la rime, cette épitre ne s’adressait pas seulement à l’auteur dramatique ; elle s’adressait aussi au poète, auteur de chansons galantes que Lully mettait en musique, auteur de sonnets d’apparat que l’usage ordonnait d’offrir aux personnages éminents dont u fallait obtenir les bonnes grâces et réclamer la protection, auteur de poésies amoureuses que l’ancien amant de Madeleine Béjart, le mari d’Armande Grésinde, l’adorateur de la de Brie et de la Du Parc, n’était jamais en peine de mettre au service de ses sentiments ou de ses galanteries.
Que l’Auteur ingénieux des Fausses Infidélités ait eu le dessein d’imiter les Commeres de Windsor, ou que l’idée ne lui en soit pas venue, peu nous importe. […] Comme elle est manuscrite, & que l’Auteur a pu ou peut y faire des changements à chaque instant, nous n’en donnerons point l’extrait.
Il n’a pas surtout la même parenté d’esprit avec les auteurs comiques d’au-delà des Pyrénées qu’avec ceux d’au-delà des Alpes : lors même qu’il use des incidents et des ressorts que ceux-là peuvent lui procurer, sa comédie n’a jamais, ou bien rarement, l’allure ni le ton de la comédie espagnole. […] Francisque, qui a ouvert à mes recherches la riche collection théâtrale qu’il a formée, et dont il reste le zélé conservateur, depuis qu’elle appartient à la Société des Auteurs dramatiques ; j’ai trouvé dans cette collection, créée avec une intelligence et une persévérance si remarquables, des ouvrages que j’avais demandés vainement aux plus grandes bibliothèques de Paris.
L’auteur expose le plus gravement du monde, dans la dédicace, l’analogie qu’il aperçoit, d’abord entre la partie supérieure et noble de ses personnages et la dédicace qu’il présente à Sa Majesté, puis entre la partie basse et monstrueuse de ses héros et l’œuvre qu’il dépose aux pieds de la reine. » Après avoir passé en Italie l’été de 1623, les Comici Fedeli revinrent en France et y représentèrent pendant l’année 1624 et le commencement de l’année 1625. […] D’autres célèbrent de pieux acteurs de l’Italie moderne, tels que Giovanni Buono, retiré dans un cloître et vivant dans la pénitence : « Lequel, après avoir excité si longtemps le rire, disait le poète, s’est changé en une source de larmes. » Un sonnet est consacré à la mémoire d’Isabelle Andreini, la mère de l’auteur.
Le faux pas qui sert de principe à l’intrigue du Menteur, n’a certainement pas coûté beaucoup à l’Auteur, & tout le monde convient que si la piece n’avoit pas d’autres beautés, elle ne seroit pas à beaucoup près aussi estimée. […] Un Auteur qui ne donne d’autre fondement à ses événements que le caprice du hasard, a les coudées franches : je suis surpris qu’on n’ait pas fait essuyer au malheureux Arlequin mille & une infortunes, rien n’étoit plus facile. […] Puissent mes réflexions, jointes aux siennes, engager les Auteurs à ne pas confier une machine de laquelle ils attendent leur gloire, à une divinité aveugle & trop facile !