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66. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Il fut bien moins attaqué que Racine et Boileau ; appartenant toutefois, comme eux, au siècle de Louis XIV, il ne put échapper entièrement à la disgrâce momentanée où tomba l’ancienne littérature. […] La parodie, la satire, s’étaient attaquées au roman pastoral, aux langoureuses afféteries du platonisme amoureux. […] Quand on voulut l’attaquer par les voies qui agissent sur l’opinion, il eut toute liberté pour la riposte, et il s’en servit si bien que des personnages peu scrupuleux sous ce rapport, au moins pour eux-mêmes (Voltaire, par exemple), ont pu dire qu’il en abusa. […] C’était attaquer un rival et profiter de l’intérêt qui s’attachait à son œuvre. […] Il n’y a pas à s’y tromper : Panégyrique est mis là avec une intention ironique, et les interlocuteurs qui attaquent L’École des femmes ont, dans le dialogue, la part plus belle que ceux qui la défendent.

67. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Il est bien difficile à une Comedienne belle, & soigneuse de sa personne, d’observer si bien sa conduite, que l’on ne puisse l’attaquer. […] Ils attaquent brusquement les gens qui gardoient les portes. […] Il avoit manié le caractere de l’hypocrisie avec des traits si vifs & si délicats, qu’il s’étoit imaginé que bien loin qu’on dût attaquer sa Piece, ou lui sauroit gré d’avoir donné de l’horreur pour un vice si odieux. […] Mais Sa Majesté, qui savoit par elle-même que l’Hypocrisie étoit vivement combattuë dans cette Piece, fut bien-aise que ce vice, si opposé à ses sentimens, fût attaqué avec autant de force que Moliere le combattoit. […] Moliere étoit desolé d’avoir un ami si agreable & si honnête homme, attaqué de ce défaut, il lui en faisoit souvent des reproches ; & Chapelle lui promettoit toûjours merveilles, sans rien tenir.

68. (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134

Excellent vers qui fait durer notre sympathie en empêchant notre orgueil de l’attaquer. […] En un mot le pauvre diable de mari étant attaqué par ses propres réserves, par ses secours naturels qui auraient été tels, s’il eût épousé une bourgeoise. […] Outre l’avantage imaginaire que le rieur se donne sur celui dont il rit, il y avait ici avantage réel, et avantage reconnu et envié par celui qui aurait pu l’attaquer (voir la noblesse de province). […] L’attention redouble en voyant Clitandre attaquer dans le moment le plus difficile. […] Le Tartuffe battu se découvre ; malheur à l’opinion qui pouvant être attaquée par la plaisanterie, ne peut pas se détendre avec la même arme.

69. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IV. Le théâtre des Gelosi » pp. 59-79

Ainsi, au deuxième acte de La Forsennata prencipessa, un navire est attaqué par une barque ; un combat se livre entre les gens qui montent la barque et ceux qui sont dans le navire ; et le navire vainqueur entre dans le port.

70. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

pour oser, de gaieté de cœur, s’attaquer à Molière ! […] Il avait fait presque autant que de s’attaquer au roi Louis XIV. […] … Il avait attaqué Despréaux ? […] Il avait attaqué en vers les vers de Boileau, et ses vers étaient fort bons. […] Aussi bien est-ce du côté de l’argent que notre homme à bonnes fortunes a été attaqué.

71. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. De l’Amour. » pp. 367-384

Parcourez ainsi toutes les scenes amoureuses de Moliere, vous verrez avec quelle adresse il en a écarté la fadeur, la monotonie ; & comparons-les à une de ces scenes où deux amants, occupés uniquement du plaisir de se parler, semblent faire assaut d’esprit, s’attaquent & se ripostent avec des madrigaux, interrompent la marche de l’intrigue & la font oublier au spectateur.

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