La vie et l’action, voilà tout le théâtre ! […] Elle admirait les héros et les belles dames, les beaux vers et les grandes actions, et elle applaudissait des mains et du cœur. […] Et d’ailleurs, puisque ce bouffon vous faisait envie, pourquoi le séparer de l’action principale ? […] Tantôt elle sépare le récit de l’action, tantôt elle mêle l’action au récit. […] » — Ceci dit, il est impossible de ne pas reconnaître la vivacité et la bonne humeur de l’action comique.
Il devenait un Ennius, un Homère, et des torrents d’éloquence épique s’échappaient des lèvres d’un esclave poltron qui, dès avant l’action engagée, avait égalé, disait-il, Par son ardeur à fuir l’ardeur des combattants380. […] À les en croire, l’homme trouble l’harmonie de l’univers, plus qu’il n’en fait partie ; il a sur ses actions, ses passions, ses œuvres un pouvoir absolu, et ses déterminations ne relèvent que de son arbitre ; la Nature, de son côté, est sans lois ; non seulement l’homme lui échappe, mais elle peut, en quelque façon, s’échapper à elle-même ; les accidents historiques ne sont pas des phénomènes naturels, et les phénomènes naturels ne sont point des faits nécessaires. […] Nulle liberté, nulle action, nulle situation même. […] De même que ses paroles, toutes ses actions, même les belles, ont un tour aisé qui les orne419. […] Selon divers besoins, il est une science D’étendre les liens de notre conscience, Et de rectifier le mal de l’action Avec la pureté de notre intention.
Quelle est au juste la valeur morale de cette action, et faut-il y voir un trait de piété filiale, celui d’un fils qui, connaissant l’embarras de son père, avec lequel il est brouillé, et voulant ménager sa susceptibilité, vient délicatement à son secours en se dissimulant sous le nom d’un tiers ? […] Ainsi, les faits, examinés de près, laissent à Molière tout le mérite de cette belle action, et je ne vois aucune raison solide pour rejeter les conclusions de M. […] « Cette pierre, continue-t-il, est fendue par le milieu ; ce qui fut occasionné par une action très belle et très remarquable de cette demoiselle. […] Laissons de côté ce qu’offre d’étrange et d’invraisemblable l’idée de cette veuve si empressée à détériorer par l’action du feu la tombe qu’elle vient d’élever et qu’elle doit pourtant avoir à cœur de conserver intacte. […] Le Philinte de Fabre, au contraire, est un homme des plus méprisables, qui se montre ouvertement capable de commettre les actions les plus odieuses pour un vil intérêt, et qui était aussi peu digne d’être l’époux de celle qu’il aime que l’ami du misanthrope Alceste. » Voilà qui répond aux détracteurs de Philinte aussi bien qu’aux abstracteurs de quintessence qui subtilisent sur Alceste.
Quel qu’ait été le zèle des courtisans preneurs de notes, il n’est pas impossible que tel détail intime, telle menue action accomplie avec simplicité leur ait échappé. […] Pour se décider à une action aussi audacieuse que celle qu’on attribue si légèrement à Molière, il faut avoir dans sa conscience des motifs graves et coupables. […] — Elle affecte une nonchalance dans son parler et dans ses actions. […] Huit entrées de ballet étaient intercalées dans l’action comique : le roi lui-même parut dans l’une d’elles sous le costume d’un Égyptien ; les plus grands seigneurs y figurèrent également. […] La reine et trois cents dames étaient à demi engagées dans l’action, à demi spectatrices ; parmi elles se cachait Mlle de La Vallière, à qui la fête était donnée ; elle en jouissait confondue dans la foule.
Il faut avouer qu’il parlait assez bien français ; qu’il traduisait passablement l’italien ; qu’il ne copiait point mal ses auteurs : mais on dit peut-être trop légèrement, qu’il n’avait point le don de l’invention, ni le génie de la belle poésie11, quoique ses amis même convinssent que dans toutes ses pièces le comédien avait plus de part que le poète, et que leur principale beauté consistait dans l’action.
Est-il impossible de concevoir un genre de comédie où le poète, loin de peindre la réalité comme elle est, transporterait l’action dans un monde fantastique, donnerait à des idées abstraites une existence réelle, aux êtres réels une vie, en quelque sorte, idéale, un corps, une voix à des nuages, une constitution politique aux habitants de l’air ?