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18. (1706) Addition à la Vie de Monsieur de Molière pp. 1-67

Après cela peut-t-on refuser le Monsieur, à Molière ? […] « Molière selon lui ne connaissait pas assez la Cour pour refuser avec de si bonnes raisons l’emploi qu’on voulait lui donner » ; c’est l’Auteur qui parle en sa place. […] La nature avait refusé à Molière les dispositions nécessaires pour ce genre d’action ; mais comme homme d’esprit et d’étude il en connaissait les règles. […] Il n’y en a pourtant pas une que j’aie mise sans dessein ; quand il entre dans la loge de Baron, il paraît qu’il a plus d’attention au succès de sa Pièce, qu’à l’état violent où il était : Il refuse en homme d’esprit de prendre les bouillons de sa femme, parce que les choses, dont ils étaient composés, auraient pu abréger les moments qui lui restaient à vivre.

19. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

On y voit un marquis ridicule, avantageux et poltron, sur lequel Regnard paraît avoir modelé celui du Joueur, particulièrement dans la scène où le marquis refuse de se battre. […] Il fut assez sage et assez modeste pour la refuser, parce qu’il ne savait pas le latin, et par là il se sauva d’un écueil où tant d’autres échouent, celui de paraître au-dessous de sa place. […] Boursault eut encore la modestie de s’y refuser. […] Toujours fidèle à son amant, elle se refuse à toutes les instances du roi, qui, de son côté, ne brûle pour elle que de l’amour le plus pur et le plus respectueux, tel qu’il est ordinairement dans le climat d’Afrique.

20. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [50, p. 83-85] »

L’on refuse la sépulture à un homme qui mérite des autels.

21. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Pieces à scenes détachées, dans lesquelles une Divinité préside. » pp. 61-74

  Son esprit brillant,   Qui promettoit tant,  Refuse le service. […] Apollon vous refusera si vous n’êtes pas présentée par l’Esprit & conduite par le Bon-sens.

22. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Unités. » pp. 352-366

Mais on doit prodiguer des éloges à ce même Moliere, qui, dans moins de vingt-quatre heures, nous fait voir son héros refuser le nécessaire à ses enfants, conseiller à son fils, qui se trouve mal, de boire un verre d’eau, parceque l’eau ne coûte rien ; donner sa fille à un vieillard, parcequ’il la prend sans bien ; cacher son argent, prêter à usure, ordonner un repas mesquin, donner ordre qu’on ne frotte pas trop fort les meubles crainte de les user, & qu’on ne presse pas trop les convives de boire ; vouloir se pendre s’il ne trouve pas la cassette qu’on lui a volée, renoncer enfin à son amour, & consentir à donner sa maîtresse à son fils, si on lui rend son argent, & si l’on lui fait présent d’un habit neuf. […] Sa femme & son fils remonterent sur le théâtre ; mais il se refusa aux empressements du public.

23. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. » pp. 57-70

Ils veulent choisir une salle dans le cabaret de Scapin pour faire la noce ; Scapin les refuse. […] Je n’aime point la mort parcequ’elle est camuse, Et que, sans regarder qui la veut ou refuse, L’indiscrete qu’elle est, grippe, vousit ou non, Pauvre, riche, poltron, vaillant, mauvais & bon.

24. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. De la Décence & de l’Indécence. » pp. 314-341

Le Poëte offre plusieurs pieces au Chef, qui sont toutes refusées. […] A cela le Chef lui répond avec mépris, qu’il est un misérable, qu’il seroit aussi mauvais acteur que détestable Auteur, qu’il refuse sa personne comme ses ouvrages, & qu’il se trompe s’il pense que des comédiens, gens d’honneur, recevront un vagabond parmi eux. […] Cléandre entre en exercice, & met Boniface au point de ne pouvoir plus lui refuser sa fille.

25. (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352

Boileau commet à son tour une confusion analogue, lorsqu’il refuse à Molière le prix de son art. […] Ces découvertes sont un des plus grands charmes de la lecture de La Fontaine, mais elles se refusent à l’analyse. […] Il nous a fallu l’aveu direct et public de quelques insensibles pour être assuré que La Fontaine n’avait pas pour lui l’universalité des suffrages ; mais si le sentiment des beautés dont il abonde a été refusé à quelques-uns, il n’a été donné à personne de pouvoir désabuser le monde d’une admiration qui a ses racines dans le cœur de l’homme.

26. (1843) Le monument de Molière précédé de l’Histoire du monument élevé à Molière par M. Aimé Martin pp. 5-33

Ce n’est pas qu’il fût ingrat, ce n’est pas que le Ciel lui eût refusé sa part de beaux génies. […] Des prêtres fanatiques lui refusèrent les derniers secours de la religion ; d’autres prêtres lui refusèrent la sépulture. […] Ce projet fut soumis au Ministre de l’intérieur qui refusa son approbation.

27. (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-

On estime un grand nombre d’états qui n’ont d’autre objet que le plaisir ; pourquoi refuser de la considération à une profession laborieuse, dont le but est d’instruire les hommes en les délassant de leurs travaux ? […] Heureusement Molière refusa cette faveur ; il était dévoué au théâtre, et préférait sa condition un peu orageuse aux douceurs d’une espèce de bénéfice. […] l’on refuserait la sépulture à celui qui, dans la Grèce, aurait mérité des autels ! […] On a assigné plusieurs causes à la retraite un peu précipitée de ce grand acteur ; les uns prétendent qu’il quitta le théâtre pour traiter d’une charge de valet de chambre du roi, laquelle lui fut refusée ; les autres assurent qu’ayant aspiré à la direction suprême de son théâtre, régi jusqu’alors en société libre par les acteurs eux-mêmes, il fut blessé de ce que le roi ne voulut pas consentir à soumettre ses camarades à son autorité ; on a même cherché à faire entendre que cette retraite était forcée, et le résultat d’une disgrâce ; Louis XIV, ayant été très mécontent de ce que, par une vanité mal entendue, cet acteur s’était obstiné à lui demander la régie de la Comédie française. […] Quoi qu’il en soit, il parait qu’il renonça formellement au théâtre, afin de pouvoir jouir des droits que l’église refusait alors aux comédiens.

28. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVIII. De l’exposition des Caracteres. » pp. 433-447

Dorine gronde Marianne de ce qu’elle n’a pas refusé tout net la main de Tartufe. […] Lisimon veut entretenir Lisette, il offre de lui donner un carrosse, des habits, des bijoux brillants, une maison somptueuse, pour avoir le droit d’aller le soir souper chez elle ; Lisette refuse : il la presse si vivement qu’elle est obligée d’appeller au secours.

29. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLI. Des Episodes. Maniere de les lier aux Caracteres principaux, & de placer les Caracteres accessoires. Embonpoint d’une Piece. » pp. 475-492

Il lui offre sa main, qu’elle refuse cruellement, en lui disant d’aller ailleurs chercher une autre dupe. […] (En lui offrant les billets qu’il refuse.)

30. (1818) Épître à Molière pp. 6-18

Donnant un libre cours à leur docte travers Ils riment par milliers, et chacun deux, en vers, Croit de déraisonner avoir le privilège : Un jeune imberbe, à peine au sortir du collège, Accouche d’un poème, et s’excuse, en disant Que l’homme de génie est poète en naissant ; On voit de bonne foi leur innocente muse S’accorder à l’envi l’encens qu’on leur refuse ; De son public toujours chacun est satisfait, Et de gloire, lui-même, il se donne un brevet. […] Ils ont beau se refuser à l’évidence ; nier nos progrès dans les sciences et dans les arts ; exhumer les crimes de la Révolution, en repoussant ses bienfaits, et dater de Fontenoi la dernière époque de notre gloire militaire, la sagesse et la prévoyance qui ne font qu’un nous ont donné la Charte ; c’est sur elle que s’appuie le dix-neuvième siècle ; c’est elle qui l’empêchera de reculer.

31. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Je ne suis pas de ceux pour qui Molière est en dehors et au-dessus de toute discussion et qui refusent à la critique le droit de penser sur son compte comme elle le veut et de le dire comme elle le pense. […] Elle n’est pas femme à s’y refuser, cette ignoble vieille, le type de Madame Cardinal, qui, jadis, s’est prêtée à être la marraine du premier enfant que sa fille a eu de M. de Modène, prouvant ainsi sa tolérance pour les déportements de Madeleine et les espérances qu’elle fonde sur sa liaison avec ce grand personnage. […] Toujours tremblant de le perdre, il ne savait rien lui refuser. […] La Tourelle remplit à merveille son rôle de Sosie femelle, opposa d’abord d’habiles résistances, refusa quelque temps un collier que son heureux amant lui offrait et ne céda que sur la promesse formelle qu’il ne lui parlerait point, au théâtre, devant ses camarades. […] Écoutez Chamfort sur ce point : le spirituel écrivain va répondre à l’objection que me fait M. du Boulan, quand il refuse d’admettre que la donnée philosophique du Misanthrope soit une grande leçon de tolérance sociale.

32. (1788) Molière (Dictionnaire encyclopédique) « article » pp. 588-589

l’on refuserait un peu de terre à un homme auquel on devrait élever des autels !

33. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. » pp. 397-410

& de Mad. de Sotenville, refuse constamment de la laisser rentrer : alors elle feint d’être réduite au désespoir, & de se donner la mort, voulant se ménager le plaisir de faire pendre son époux. […] m’amie, c’est à ce coup que je vous tiens, & que vous ne sauriez plus me refuser ce dont il y a si long-temps que je vous importune : maintenant que je suis en plein pouvoir, & qu’il n’y a plus de moyen de s’en dédire, je vous veux franchement avouer que vous avez très bien fait de ne m’avoir rien voulu accorder auparavant notre mariage, & que je ne le faisois que pour vous éprouver ; car si vous eussiez été facile pour condescendre à ma volonté, je vous proteste que je ne vous aurois jamais épousée.

34. (1794) Mes idées sur nos auteurs comiques. Molière [posthume] pp. 135-160

La scène deuxième du cinquième acte, où don Juan parle de l’hypocrisie, et la troisième, où il refuse à don Carlos d’épouser sa sœur, par scrupule (scène que Corneille n’aurait pas dû mettre de côte), achèvent de rendre don Juan odieux, et rendent le dénouement moins inconcevable en le faisant souhaiter davantage. […] Jourdain ; la suivante, où Dorante vient lui emprunter de l’argent ; la dixième, où Lucile et Nicole courent après leurs amants et s’en font suivre à leur tour ; la douzième, où Cléonte demande Lucile, et est refusé parce qu’il n’est pas gentilhomme ; la dix-neuvième, où M.

35. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

J’allais à l’hôtel d’Albret ou de Richelieu, sûre d’être bien reçue et d’y trouver mes amis rassemblés, ou bien de les attirer chez moi, en les faisant avertir que je ne sortirais pas 78… » Quelques mois après la mort de son mari, elle refusa d’épouser un homme de qualité, à qui ses amis lui conseillaient de s’unir. Dans ce temps-là aussi, le cardinal d’Estrées, célèbre par ses galantes magnificences, lui avait déclaré de tendres sentiments, auxquels elle refusa toute attention.

36. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. » pp. 53-56

La premiere ne rebute qu’un pédant qui le mérite ; les autres refusent, avec la derniere impertinence, deux époux aimables, parcequ’ils n’ont pas donné à leur passion un air de roman, & qu’ils ont débuté de but en blanc par le mariage.

37. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XX » pp. 215-219

Voulant éloigner madame de La Vallière qui s’était refusée à solliciter des faveurs pour eux, ils composèrent ensemble une lettre en espagnol, par laquelle le roi d’Espagne était supposé instruire la reine de France de l’infidélité du roi.

38. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

Il ne faut pas cependant leur refuser toute justice. […] Il faut rendre justice au génie de Molière : il s’est ici refusé au métier qu’on lui imposait, et n’a su jeter que de lourds haillons sur les misères de la pensée. […] Bossuet ne se refusa pas au devoir périlleux de diriger aussi de ce côté le flambeau. […] Il faut braver cette puissance et cependant tâcher de la gagner, puisque, suivant que l’opinion donnera ou refusera sa faveur, la parole de vie, et ici et ailleurs, aura plus ou moins d’efficacité. […] Il ne s’élève pas et ne descend pas ; il ne s’offre ni ne se refuse.

39. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Mais il s’obstinait à s’y refuser par dévouement. […] On sait que la sépulture religieuse faillit être refusée à sa dépouille. […] Il annonçait qu’on n’avait rien à refuser à l’ouvrier des fêtes royales. […] Ajoutons que cette crainte se compliquait d’un conflit entre la société laïque et la société ecclésiastique, toujours prête à lui refuser droit de contrôle sur ses doctrines et ses pratiques. […] Mais Molière refusa, par amour de son art.

40. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VI » pp. 50-55

Il attaque une phrase qu’il croit être de Pline le jeune, dont il se moque comme d’un écrivain affecté. « Ne m’avouerez-vous pas, dit-il, que cela est d’un petit esprit de refuser un mot qui se présente et qui est le meilleur, pour en aller chercher avec soin un moins bon et plus éloigné : Pline est de ces éloquents dont Quintilien dit : illis sordent omnia quæ natura dictavit ? 

41. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75

Il est sûr qu’elle ne l’aime point ; il veut faire semblant de l’épouser : elle le refusera, & son refus servira de quittance. […] la maniere dont vous me refusez n’est pas douce. […] Un musicien des Italiens, à qui l’on ne peut refuser un très grand volume de voix, a toujours été connu sous le nom de Tout-voix.

42. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. » pp. 71-105

Don Lope accourt pour lui faire part d’une découverte qui blesse son amour ; il refuse de l’écouter, & en meurt d’envie. […] Si cette offre sur vous obtient si peu d’empire Que vous me refusiez de me faire, entre nous, Un sacrifice entier de vos transports jaloux ; S’il ne vous suffit pas de toute l’assurance Que vous peuvent donner mon cœur & ma naissance, Et que de votre esprit les ombrages puissants Forcent mon inconstance à convaincre vos sens, Et porter à vos yeux l’éclatant témoignage D’une vertu sincere à qui l’on fait outrage, Je suis prête à le faire, & vous serez content : Mais il vous faut de moi détacher à l’instant, A mes vœux pour jamais renoncer de vous-même ; Et j’atteste du Ciel la puissance suprême, Que, quoi que le destin puisse ordonner de nous, Je choisirai plutôt d’être à la mort qu’à vous. […] Je ne veux pas répondre par des emportements aux termes offensants que vous employez Seigneur, je sais bien que je ne puis vous contraindre d’accepter un parti aussi raisonnable ; mais il me sera libre de disposer de moi si vous le refusez.

43. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVII » pp. 298-304

La belle dame (madame de Montespan) ayant été à confesse à un prêtre qui lui a refusé l’absolution, elle en a été extrêmement surprise ; elle s’en est plainte au roi, qui très surpris lui-même, n’a pas voulu condamner ce prêtre sans savoir de M. de Montausier, dont il respecte la probité, et de M. 

44. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. Des Reconnoissances. » pp. 399-421

Ne me refusez pas.... […] Ne me refusez pas....

45. (1910) Rousseau contre Molière

Alceste ne peut plus se refuser à écouter. […] Et il refuse à sa femme comme il a refusé à Alceste. […] Tant que Philinte refuse de s’associer à l’œuvre de générosité d’Alceste en faveur d’un inconnu, absolument inconnu, refuse de sauver le mandarin ; car ici il s’agit non pas de ne pas tuer le mandarin, mais de lui épargner une perte de six cent mille francs ; tant que Philinte se refuse à cela, non seulement il est ce que le Philinte de Molière a pu devenir en vieillissant, mais il est, à peu près, ce me semble, ce qu’est Philinte dans la pièce même de Molière. […] Cette peinture du vrai, du moment que vous la permettez au sermonnaire, pouvez-vous la refuser à un particulier ? […] Il est en présence d’une femme qui refuse d’être reine de Bavière et de faire son fils roi de Bavière, parce qu’elle est veuve d’un colonel tué à Reischoffen.

46. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Qu’a donc fait cet ami qu’on renonce, qu’on refuse d’entendre ? […] Deux prêtres ayant successivement refusé de venir, son beau-frère alla lui-même en chercher un troisième. […] Comme il était mort sans avoir pu se réconcilier avec l’Église, le curé de Saint-Eustache, sa paroisse, lui refusa la sépulture ecclésiastique. […] s’écriait sa veuve, on lui refuse ici la sépulture ! […] Bourgogne de se réunir à eux, et ils furent durement refusés.

47. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. » pp. 144-179

« En un mot, il languit, le pauvre misérable ; « Et s’il faut, poursuivit la vieille charitable, « Que votre cruauté lui refuse un secours, « C’est un homme à porter en terre dans deux jours. » Mon Dieu, j’en aurois, dis-je, une douleur bien grande. […] Il se présente, prie qu’on le laisse entrer ; on lui refuse : il prie encore ; on lui donne des coups de bâton : il s’écrie que cela est bien, & s’en va fort content. […] Le Capitan, que cette aventure déconcerte, refuse la main de Philis, parceque la belle lui paroît d’une humeur trop folâtre.

48. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XL. Du dénouement des Pieces à caractere. » pp. 469-474

de l’Empyrée refuse Lucile pour la Bretonne ».

49. (1802) Études sur Molière pp. -355

L’héroïne de Chappuzeau n’affecte que le ridicule de s’entretenir avec des savants ; celles de Molière poussent l’affectation jusque dans les conversations les plus familières, même avec leurs gens, et refusent la main de deux hommes aimables qui se sont écartés des règles prescrites dans les romans, en débutant par le mariage. […] À vous, beaux esprits, qui conservez l’air pédant et sentencieux jusque dans vos petites coteries… ; nous pourrions ajouter, qui, jaloux de tous les talents naissants, les attaquez avec bassesse, et refusez lâchement le combat, lorsque devenus plus forts, ils vous jettent le gant. […] Dans la scène xiv, Sganarelle refuse d’épouser, « parce qu’il veut imiter son père et tous ceux de sa race qui ne se sont jamais voulu marier ». […] — Refuseras-tu à l’acteur dont nous parlons le talent d’être sur la scène comme dans son appartement, de la remplir à lui tout seul, ou de se trouver toujours sous la main de ses interlocuteurs, de jouer autant pour eux que pour lui, et de ne perdre jamais de vue l’ensemble d’un ouvrage ? […] En ce cas ce dénouement n’est pas bon, puisqu’Alceste, loin d’amener la rupture, veut au contraire s’enterrer à la campagne, avec sa perfide, et qu’elle le refuse ; le personnage vertueux serait donc puni : dira-t-on que la pièce est dénouée par le mariage de Philinte et d’Éliante ?

50. (1819) Notices des œuvres de Molière (IV) : La Princesse d’Élide ; Le Festin de Pierre pp. 7-322

Le Festin de Pierre avait été représenté la première fois tel qu’on le lit dans cette édition, c’est-à-dire avec la scène ou Sganarelle argumente contre son maître en faveur de Dieu, et celle où dom Juan, rencontrant un pauvre, lui donne, au nom de l’humanité , un louis d’or que celui-ci refusait de gagner par un jurement. […] Pour refuser de voir le doigt de Dieu marqué dans un événement où les lois de la nature sont renversées, pour résister au témoignage de ses yeux et de ses oreilles, et mieux aimer les accuser d’erreur, que de se rendre à l’évidence d’un fait miraculeux, il faut avoir été conduit, par l’abus du raisonnement, à rejeter tout ce qui est d’un ordre surnaturel, et à ne voir dans l’univers que la matière mise en mouvement par sa propre énergie, comme disent les docteurs en athéisme.

51. (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944

D’ailleurs, cette somme allouée à nos établissemens de tragédie et de comédie, ce n’est pas seulement une aide que l’état leur donne, mais le signe de son droit sur eux : pour s’y soustraire, voudraient-ils refuser ce subside, ils ne le pourraient pas. […] Pour ma part, après l’examen que j’ai fait de l’état des classiques, au nom desquels la Comédie-Française et l’Odéon reçoivent un subside, j’en avertis M. le ministre des finances, si le Conservatoire n’est pas prochainement réformé, je refuse l’impôt.

52. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre III » pp. 30-37

Le marquis d’Urfé devait en grande partie sa célébrité à sa longue et merveilleuse passion pour Diane de Châteaumorand, personne d’une admirable beauté, d’une grande fortune, toute occupée de ses charmes, et pénétrée du respect pour elle-même, au point d’avoir refusé à un neveu de s’arrêter une nuit dans un château qu’il avait sur une route où elle passait, parce qu’on y avait remplacé des vitres de cristal par du verre.

53. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Des Pieces à spectacle. » pp. 30-36

Le tyran veut contraindre Flaminia à lui donner la main ; cette Princesse, destinée à Mario qu’elle aime, refuse constamment l’usurpateur, & l’irrite au point qu’il la fait conduire dans une île déserte, où elle est exposée à des monstres qui doivent la dévorer.

54. (1856) Les reprises au Théâtre-Français : l’Amphitryon, de Molière (Revue des deux mondes) pp. 456-

Si la création de ces personnages lui appartenait, je le croirais difficilement ; comme il les a pris dans la comédie de Plaute, je refuse de le croire.

55. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XII » pp. 100-108

Le parlement en refusa l’enregistrement.

56. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIX » pp. 207-214

Il était grand citoyen encore quand il profitait du redoublement de faveur obtenu par l’Amphitryon, pour obtenir du roi la permission de jouer ce Tartuffe, prohibé par arrêt du parlement, et dont le roi lui-même avait refusé pendant deux années de permettre la représentation.

57. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXX » pp. 330-337

Les termes dont se sert madame de Coulanges se refusent à l’application qu’on a voulu faire à M. de Coulanges son mari, du mot un certain homme ; elle n’aurait eu aucune raison de ne pas dire tout simplement Coulanges.

58. (1900) Molière pp. -283

Yung, Hément, La Pommeraye, Léon Say, Taine, Weiss, Assolant, Sarcey, Deschanel, l’autorisation de faire des conférences littéraires ; mais qu’il la refusait à MM.  […] Ces concessions faites, auxquelles il est difficile, en conscience, de se dérober, nous refusons d’aller plus loin, et nous nous retranchons en toute assurance derrière quelques-unes au moins, derrière Elmire, Éliante, Henriette, derrière Elmire et Henriette surtout. […] Dom Juan veut forcer le Pauvre à blasphémer, et le Pauvre s’y refuse. […] Complètement dénuée d’expérience, recherchée en mariage par un homme qui était en train de devenir illustre, qu’un roi jeune et brillant protégeait depuis un an de sa faveur déclarée, qui était le directeur de la troupe où elle vivait, son guide par conséquent, « son seigneur et son maître », pour prendre les expressions de L’École des femmes, poussée dans les bras de cet homme par la connivence de Madeleine Béjart, qui depuis longtemps n’avait plus rien à refuser à Molière, et qui aurait bien dû lui refuser au moins cela, que pouvait-elle faire ? […] Il s’est accompli parmi nous depuis deux siècles, non seulement dans la vie publique, mais encore dans la vie privée, une suite de révolutions insensibles et cependant si profondes, que nous refusons parfois de nous reconnaître dans nos aïeux.

59. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64

Je ris, quand je le vois, par ses boutades, servir de risée à tout un salon de gens raffinés qui ne le valent pas130 ; je ris, quand je le vois offrir sa main, sa noble main, à une femme qui se joue de lui visiblement131, et refuser celle qu’une digne fille lui offre presque, vaincue par tant de vertu132 ; je ris, quand je lui vois prendre sa belle résolution De fuir en un désert l’approche des humains133. […] Il a raison de refuser l’amitié banale d’Oronte ; il a raison de trouver détestable le méchant goût du siècle en littérature ; mais il a tort d’aller dire au nez d’un auteur que ses vers sont bons à mettre au cabinet, Et qu’un homme est pendable après les avoir faits138.

60. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVIII » pp. 198-205

Le droit de refuser le respect à ce qui est méprisable ne donne pas celui de traiter avec mépris ce qui est digne de respect.

61. (1692) Œuvres diverses [extraits] pp. 14-260

La Vieillesse chagrine incessamment amasse, Garde non pas pour soi, les trésors qu’elle entasse ; Marche en tous ses desseins d’un pas lent et glacé, Toujours plaint le présent, et vante le passé, Inhabile aux plaisirs, dont la jeunesse abuse, Blâme en eux les douceurs, que l’Âge lui refuse.

62. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

Il avait une enfant entre les mains ; il l’a élevée dans une ignorance absurde, dans une innocence coupable ; il lui a refusé l’éducation qui est nécessaire à une femme, qu’elle était en droit de recevoir et qu’il avait le devoir de lui donner ; qu’il ne s’en prenne qu’à lui si Agnès s’est trouvée sans résistance, sans un appui intérieur, sans une force morale et intellectuelle pour se défendre de la première attaque, du premier jeune homme qui a passé sous ses yeux. […] Eh bien, croyez-vous que Molière, qui faisait face cette fois à ses adversaires, se serait refusé ce plaisir ?

63. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIII. Examen de quelques Caracteres. » pp. 350-377

Monsieur, vous ne refuserez pas de les prendre, quand vous saurez qu’il y en a pour plus de vingt mille écus des vôtres. […] Peu de temps après que M. de Marmontel eut donné sa Poétique, on lut aux François cinq Défiants, qui tous furent refusés, & le méritoient, parceque le héros qui, à la vérité, se méfioit de plusieurs personnes, se confioit à celles qu’il auroit dû redouter davantage, & qui le trahissoient, de sorte que le Défiant se trouvoit la victime de sa confiance.

64. (1769) Éloge de Molière pp. 1-35

Ce fut un assez beau spectacle de voir Molière seconder le Gouvernement dans le dessein d’abolir la coutume barbare d’égorger son ami pour un mot équivoque ; et tandis que l’État multipliait les Édits contre les duels, les proscrire sur la Scène peut-être avec plus de succès, en plaçant dans la Comédie des Fâcheux un homme d’une valeur reconnue, qui a le courage de refuser un duel. […] On la lui refuse longtemps ; on déclare sa cendre indigne de se mêler à la cendre des Harpagons et des Tartuffes dont il a vengé son Pays ; et il faut qu’un Corps illustre attende cent années pour apprendre à l’Europe que nous ne sommes pas tous des barbares.

65. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. D’Ancourt imitateur, comparé à Moliere, la Fontaine, Saint-Yon, le Sage, Montfleury, &c. » pp. 133-184

On sait encore que d’Ancourt, assistant aux lectures faites à l’assemblée des Comédiens, mettoit à profit les bonnes choses qui se trouvoient dans les pieces refusées. […] Don Juan a remarqué la méprise de Léonor, il est jaloux ; cependant il la trouve trop belle pour refuser sa main. […] Le Bailli ne veut pas avoir fait des écritures pour rien ; il refuse quelque temps de reconnoître Julien, & lui soutient qu’il est noyé.

66. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XII. Lo Ipocrito et Le Tartuffe » pp. 209-224

La charité ne se doit pas refuser.

67. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

d’après ce principe que vous ne pouvez pas mer, vous avez tort de vous refuser à ce qu’on vous demande ; car sans révoquer en doute l’équité de vos juges, n’est-il pas très-possible qu’on leur ait montré l’affaire sous un faux jour, que votre rapporteur n’ait pas fait assez attention à des pièces probantes? […] C’est à cause de ses vices qu’il faut la quitter, et non pas parce qu’elle refuse de vous suivre dans un désert; car c’est un sacrifice qu’elle ne vous doit pas, et que personne ne s’engage à faire en se mariant. […] Quelle leçon plus humiliante pour lui, et plus instructive pour tout le monde, que le moment où il se rencontre, faisant le métier du plus vil usurier, vis-à-vis de son fils qui fait celui d’un jeune homme à qui l’avarice de ses parents refuse l’honnête nécessaire ! […] Mais on fut d’abord si prévenu contre la sécheresse du sujet, et si persuadé que l’auteur avait tort de s’obstiner à en tirer une pièce en cinq actes, que cette prévention, qui aurait dû ajouter à la surprise et à l’admiration, s’y refusa d’abord, et balança le plaisir que faisait l’ouvrage et le succès qu’il devait avoir. […] et comme l’auteur enchérit sur ce qu’il semble avoir épuisé, quand madame Pernelle joue avec Orgon le même rôle que cet Orgon a joué avec tous les autres personnages de la pièce, lorsqu’elle refuse obstinément de se rendre à toutes les preuves qu’il allègue contre Tartufe !

68. (1686) MDXX. M. de Molière (Jugements des savants) « M. DXX. M. DE MOLIÈRE » pp. 110-125

Voila peut-être tout ce qu’on peut raisonnablement exiger d’un critique judicieux qui n’a pu refuser la justice que l’on doit à tout le monde, et qui n’a point cru devoir blâmer des qualités qui sont véritablement estimables, non seulement parce qu’elles viennent de la Nature, mais encore parce qu’elles ont été cultivées et polies par le travail et l’industrie particuliere du poète.

69. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Des Pieces intriguées par un Valet. » pp. 125-134

Tant qu’Argyrippe a de l’argent il entre chez la matrone, & jouit de sa maîtresse ; dès que son trésor est épuisé on lui refuse la porte.

70. (1816) Molière et les deux Thalies, dialogue en vers pp. 3-13

À ses nombreux ouvrages Molière ne pourrait refuser ses suffrages.

71. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. » pp. 294-322

Elmire, étonnée, lui pardonne son audace à condition qu’il refusera la main de Mariane, & qu’il engagera son époux à l’accorder à Valere comme il l’a déja promis. […] Dans la piece italienne, Arlequin ne s’est déterminé à prendre Célio à son service, que parcequ’il refuse l’aumône généreuse qu’il lui fait en lui donnant sa bourse, & qu’il se contente de vingt sols, pour appaiser la faim qui le dévore.

72. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. » pp. 500-533

Il voudroit lui faire parvenir une lettre ; il prie Arlequin de s’en charger : celui-ci refuse, parcequ’il craint d’être battu. […] Ne craignons point que notre ame refuse de se prêter à cette espece d’enchantement ; elle s’y livre au contraire avec transport, elle réalise tout ce qui peut la remuer agréablement.

73. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Du Comique, du Plaisant, des Causes du rire. » pp. 463-473

Il y a eu une Mathurine de Sotenville, qui refusa vingt mille écus d’un favori du Roi, qui ne lui demandoit seulement que la faveur de lui parler.

74. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. » pp. 426-435

Dans le Potier d’étain Politique, piece danoise, dont nous avons déja parlé, il y a un trait visiblement imité de cet endroit ; le héros refuse sa fille à un fort honnête garçon, parcequ’il n’est point politique.

75. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

Santeul se refusa absolument à le reconnaître et prétendit que ce visiteur solennel n’avait rien de commun avec Arlequin.

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