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18. (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352

Lorsque cette guerre d’intrigues, de chansons, de pamphlets, de perfidies réciproques a cessé, tous les acteurs après avoir changé de rôle plusieurs fois, n’ayant rien à s’envier ni à se reprocher en fait de versatilité et de ridicule, prennent bravement leur parti : les princes deviennent la décoration du trône et ses fidèles appuis ; le parlement, abandonnant toute ambition politique, se résigne à enregistrer docilement les édits de toute nature ; le clergé se retranche dans son domaine spirituel et fait retentir dans les temples la parole de Dieu, mêlant à ses leçons religieuses ses hommages au monarque, pendant que la nation sous l’aile de la royauté se fortifie par l’industrie et par la science, et prend peu à peu le sentiment de ses devoirs et de ses droits pour remplir les uns et faire valoir les autres quand son heure sera venue. […] J’avoue qu’il y a des lieux qu’il vaut mieux fréquenter que le théâtre ; et si l’on veut blâmer toutes les choses qui ne regardent pas directement Dieu et notre salut, il est certain que la comédie en doit être, et je ne trouve pas mauvais qu’elle soit condamnée avec le reste ; mais supposé, comme il est vrai, que les exercices de la piété souffrent des intervalles, et que les hommes aient besoin de divertissement, je soutiens que l’on ne leur en peut trouver un qui soit plus innocent que la comédie. » Avant de se prononcer ainsi, Molière a eu soin d’établir qu’il y a comédie et comédie, et de faire observer que « ce serait une injustice épouvantable que de vouloir condamner Olympe, qui est femme de bien, parce qu’il y a une Olympe qui a été une débauchée ». […] C’est le goût des plaisirs qui l’attira auprès de Fouquet et qui l’y retint jusqu’à la disgrâce, qui fit passer ce corrupteur élégant, ce splendide dilapidateur de la fortune publique, des fêtes plus que royales du château de Vaux à la dure prison de Pignerol. […] Il vaut mieux montrer ici, par quelques traits choisis, à quelle noblesse s’élèvent, par intervalle, la pensée et le langage de La Fontaine.

19. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

La comédienne fut vite hors de pair et fit encore valoir la femme. […] Ils se faisaient valoir l’un l’autre et, lorsqu’ils jouaient ensemble, c’était un enchantement. […] Il en est peu d’aussi propres à faire valoir une actrice. […] Courier que « la moindre femmelette de ce temps-là vaut mieux pour le langage que les Jean-Jacques et les Diderot. » Quant au fond, les inventions haineuses dominent, mais tout n’est pas à rejeter. […] Si ce n’est point là un caractère très sympathique, encore vaut-il mieux que l’Armande de convention.

20. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

Cependant la foire valut plus de vingt mille livres à Raisin. […] Il était surprenant qu’un enfant de dix ou onze ans, sans avoir été conduit dans les principes de la déclamation, fît valoir une passion avec autant d’esprit qu’il le faisait. […] Elle a de l’enjouement, de l’esprit ; elle est sensible au plaisir de le faire valoir ; tout cela m’ombrage malgré moi. […] « La prose de Mr de Molière, dit-il, vaut beaucoup mieux que ses vers. […] Passe pour sa morale ; mais le reste ne vaut pas la peine que l’on y fasse attention.

21. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

En voyant toutes les flatteries, toutes les adulations, ce cortège d’honneur que font les écrivains du grand siècle autour du grand roi, est-ce qu’il ne vaut pas mieux penser pour eux qu’ils ont été des sujets très fidèles et très sincères ? […] Il lui rappellera les obligations qu’elle lui doit ; il fera valoir les avantages qu’il lui apporte ; en même temps, il lui remettra une sorte de charte où sont consignés tous les devoirs de la femme dans le mariage et qui serait de nature à l’en dégoûter à jamais. […] Il vaudrait peut-être mieux, plutôt que d’attendre deux cents ans pour découvrir dans un ouvrage des mérites qui ne s’y trouvent pas, reconnaître tout de suite et admirer ceux qui s’y trouvent. […] Notez que le jeu, comme on dit, en vaut bien la chandelle, et que ce n’est pas là une affaire dont nous puissions complètement nous désintéresser.

22. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164

Alors le pere indigné peut, sans manquer à la vraisemblance, lui réitérer ses ordres, en faisant valoir son autorité, & les avantages qui résulteront du mariage proposé, comme il fait dans cette tirade, qui répond au vers de Célie : Que marmotez-vous là, petite impertinente ? […] Ce sont petites bagatelles qui ne valent pas qu’on en parle, & vos éloges me font rougir. […] Cela vaut fait, ou je suis fort trompé ; le voilà hors d’affaires. […] Il fut esclave à Alger : là sa bonne mine lui valut des bonnes fortunes, qu’il courut grand risque de payer cher, puisqu’il alloit être condamné au feu, quand le Consul François le réclama & le fit sortir des prisons du Divan.

23. (1873) Le théâtre-femme : causerie à propos de L’École des femmes (Théâtre de la Gaîté, 26 janvier 1873) pp. 1-38

En 1661, au château de Vaux, Molière venait de donner les Fâcheux, lorsque, entre un impromptu et une pièce de circonstance, l’idée lui vint d’écrire l’Ecole des Femmes. […] Elle vaut mieux que sa vogue. […] A mes yeux, exactement ceci : Molière va vous apprendre, si vous ne le savez pas, que l’égoïsme a ses dangers, que le métier de geôlier domestique n’est pas tout rose et que l’ignorance ne vaut pas mieux que n’importe quel autre verrou. […] Mais pourtant, son raisonnement en vaut presque un autre.

24. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Sa conquête, elle l’apprécie ce qu’elle vaut. […] mais pour l’homme fait, son théâtre vaut l’école de la vie ; et c’est sa gloire. […] Or, si elle fut cruelle, nul aujourd’hui ne s’en plaindra, puisqu’elle nous vaut des scènes incomparables. […] Mieux vaudrait dire : je veux, et imposer un devoir. […] Un sonnet sans défaut vaut seul un long poème.

25. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

. — C’est grâce à elle que Gros-René cite le cousin Aristote, et, au bout de je ne sais combien de phrases, de comparaisons, de tempêtes, de… … Certains vents qui par de… certains flots De… certaine façon, ainsi qu’un banc de sable, Quand… conclut : Les femmes enfin ne valent pas le diable (11). […] Avouons que si le trait est d’un disciple, mieux vaudrait peut-être un adversaire. […] passe encore pour la morale, mais tout le reste ne vaut pas la peine qu’on y pense. »Le mot est dur, mais surtout il est clair. […] L’un et l’autre excès choque… (Et) je tiens qu’il est mal, sur quoi que l’on se fonde De fuir obstinément ce que suit tout le monde ; Et qu’il vaut mieux souffrir d’être au nombre des fous Que du sage parti se voir seul contre tous (54). […] Cette mort, à coup sûr, vaut bien celle de Gassendi.

26. (1874) Leçon d’ouverture du cours de littérature française. Introduction au théâtre de Molière pp. 3-35

Ne vaudrait-il pas mieux, sans vouloir raffiner sur les germes et innover sur les origines, reconnaître tout simplement qu’il n’y eut pas de théâtre en France avant le XVe siècle. […] Les rois, qui sont ceux de Saba, d’Arabie, et de Tarse, offrent l’or, la myrrhe et l’encens; les bergers un flageolet « qui a coûté deux deniers à la dernière foire de Bethléem et qui en vaut bien quatre, un beau calendrier de bois pour savoir les jours et les mois » et autres cadeaux de ce genre. […] Testament, le petit Isaac, revenant de jouer avec les jeunes garçons du voisinage « à la fossette et à pique-rome, » apprend de son père que Dieu commande qu’il soit sacrifié : l’enfant se soumet, non sans regret de la vie, aux ordres du Seigneur : Mais veuillez moi les yeux cacher Afin que le glaive ne voie, Quand de moi vaudrez approcher : Peut-être que je fouiroie. […] Les Soties ne valaient guère mieux que les moralités. […] Il va trouver un drapier du voisinage, et fait si bien, l’enveloppe de tant de cajoleries, que le marchand, pour fin et défiant qu’il soit, lui laisse emporter à court crédit six aunes de drap, qu’il lui vend du reste le plus cher qu’il peut, c’est-à-dire au-delà de ce que cela vaut.

27. (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397

Corneille l’aîné, fut la pièce choisie pour cet éclatant début : ces nouveaux acteurs ne déplurent point, et on fut surtout fort satisfait de l’agrément et du jeu des femmes ; les fameux comédiens qui faisaient alors si bien valoir l’Hôtel de Bourgogne étaient présents à cette représentation. […] Ensuite il fit Le Dépit amoureux, qui valait beaucoup moins que la première, mais qui réussit toutefois, à cause d’une scène qui plut à tout le monde, et qui fut vue comme un tableau naturellement représenté de certains dépits qui prennent souvent à ceux qui s’aiment le mieux ; et après avoir fait jouer ces deux pièces à la campagne, il voulut les faire voir à Paris, où il emmena sa troupe. […] Il est vrai qu’on y remarquait un grand défaut, et ce défaut en un mot est que ces comédiens du Petit-Bourbon ne jouent rien qui vaille, malgré la force de leur brigue. […] Leur métier docte et jovial La salle du Palais-Royal, Où diligemment on travaille, À leur servir vaille que vaille.

28. (1838) Du monument de Molière (Revue de Paris) pp. 120-

Cette maison vaut 40,000 francs; achetons-la. […] Comme si le monument à bâtir, fût-il splendide comme le Louvre, pourrait jamais valoir la vieille maison de Molière.

29. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. Des Reconnoissances. » pp. 399-421

Je me contenterai seulement de dire aux jeunes Auteurs, que si des reconnoissances larmoyantes leur valent des applaudissements momentanés, les reconnoissances vraiment comiques, s’ils peuvent parvenir à en faire, leur assureront l’estime des connoisseurs de leur siecle, & celui de la postérité : ils n’ont qu’à choisir. […] Qu’on ne dise point, parceque Moliere n’a pu faire de reconnoissances comiques, que l’on doit y renoncer, & qu’il vaut encore mieux les rendre attendrissantes qu’insipides. Une reconnoissance comique est sans doute très difficile ; mais Regnard en a mis une sur la scene qui vaut elle seule toutes celles de la Chaussée, &c.

30. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. » pp. 294-322

Il envoie en effet un Huissier pour faire valoir ses droits. […] Tout le monde me prend pour un homme de bien ; Mais la vérité pure est que je ne vaux rien. […] La Maison des Pimentels vaut bien celle des Stunigas. […] Je vois bien que ma vue est pour elle un supplice, Et sans doute il vaut mieux que je l’en affranchisse.

31. (1853) Des influences royales en littérature (Revue des deux mondes) pp. 1229-1246

Sans doute Louis XIV sut apprécier et récompenser le génie et la vertu de ce grand homme : Bossuet fut évêque ; d’autres, qui ne le valaient pas, avaient été cardinaux et papes. […] Cette éducation nous a valu deux ouvrages immortels ; mais s’il n’eût pas eu à écrire pour ce jeune prince le Discours sur l’Histoire universelle et la Connaissance de Dieu et de soi-même, croit-on que son génie fût demeuré inactif et n’eût pas trouvé d’aussi éclatantes applications ? […] Or, quand il fut présenté pour la première fois à Louis XIV, en 1669, il avait déjà écrit ses satires littéraires, et ce qui est notable, c’est que, au sortir de cet entretien qui lui valut les premières faveurs qu’il reçut du roi, une pension de deux mille livres, — sa première réflexion, dit Brossette, fut un sentiment douloureux sur la perte de sa liberté, qu’il regardait comme une suite inévitable des bienfaits dont il venait d’être honoré. […] Trouve-t-on que beaucoup de ces chefs-d’œuvre de commande vaillent ce qu’on les a payés ?

32. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

Ta Muse, avec utilité, Dit plaisamment la vérité, Chacun profite à ton École ; Tout en est beau, tout en est bon ; Et ta plus burlesque parole Vaut souvent un docte sermon. […] Il valait mieux, de toute manière, lui laisser entièrement le soin d’exécuter le projet qu’il avait conçu, que de lui prêter, sans son aveu, un secours qu’il pouvait lui être également embarrassant d’accepter ou de refuser. […] La bonne volonté dont il avait donné des preuves au péril de sa tête, lui valut sa grâce, et même l’autorisation de rentrer au théâtre. […] Il joua d’original tous les premiers rôles des pièces de Molière, et celle-ci prouve tout ce qu’il valait. […] La seule preuve qui reste du sien, c’est une tragédie intitulée La Mort d’Asdrubal, jouée en 1647 ; et ce n’est pas une preuve très forte, quoique d’ailleurs la pièce vaille bien celles de Scudéry.

33. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

On n’a jamais fait, que je sache, une histoire complète de l’art dramatique ; autant vaudrait entreprendre l’histoire universelle du genre humain. […] Encore vaut-il mieux chercher nos pères dans Le Cabinet satyrique 37, que dans l’histoire de France écrite en très beau latin, par M. le président de Thou. […] L’âge mûr est le creuset de tes mérites, et le monde, étonné de tes cheveux blancs, va savoir enfin ce que tu vaux par toi-même, ou si vraiment tu étais assez bien doué pour atteindre à la palme ardue et difficile ! […] Elle vaut bien, par les spoliations et les supplices qui l’attendent, qu’on lui pardonne son élégance et son imprévoyance à toutes les menaces de l’avenir ! […] Certes, c’était là un insigne anachronisme : autant valait affubler ces messieurs et ces dames de la Chaussée-d’Antin, des broderies, des insignes, des armoiries et des grands noms du Versailles enseveli dans la poudre du 10 août !

34. (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134

La manière moderne de prendre des noms possibles vaut bien mieux quoiqu’il n’y ait nul mérite à l’avoir inventée. […] Cela vaut mieux en ce que le bruit de la chute fait preuve, tandis que la nuit G.  […] Bélise L’enveloppe est jolie, et vaut un million. […] Cela ne vaut presque pas la peine d’être dit. […] Se rappeler toujours dans les arts que si Cimabue fût né de nos jours, sans doute il eût été très supérieur à David quoique les tableaux de ce dernier valent infiniment mieux que ceux de Cimabue.

35. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. Du Genre mixte. » pp. 241-252

Mais dans le Grondeur, où les fourberies du valet n’ont aucun rapport avec la mauvaise humeur du maître, ou la mauvaise humeur du maître n’a pas le moindre rapport avec les fourberies du valet, je défie qu’ils puissent se faire valoir mutuellement : tout au contraire. […] Dans le reste de l’ouvrage l’intrigante & le caractere se font valoir mutuellement avec la même adresse.

36. (1846) Quelques pages à ajouter aux œuvres de Molière (Revue des deux mondes) pp. 172-181

Avec Diafoirus et fils, Argan qu’il nomme Orgon, Purgon qu’il transforme en Turbon (car son oreille néerlandaise n’avait retenu ni compris les noms propres), ce pauvre hère fabriqua la plus plate, la plus fade, la plus triste comédie du monde, preuve éclatante de ce que vaut le style, même au théâtre. […] L’ancien texte porte : Trovas à propos facere, qui vaut beaucoup mieux ; mais cette élégance macaronique se retrouve plus loin dans le nouveau texte.

37. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Conclusion » pp. 355-370

Il ne s’agit pas de savoir si les conseils pratiques, les préceptes dictés par Aristote, Horace, Boileau, sont légitimes et valent quelque chose. […] Sans définir les mots d’art et de science (ce dont il faut se garder, si l’on veut s’entendre soi-même et se faire entendre), on peut dire qu’entre la science et l’art il y a cette différence que, dans l’une les gens médiocres peuvent rendre d’utiles services, au lieu que dans l’autre ils ne font rien qui vaille.

38. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [94, p. 138-139] »

[94, p. 138-139] L’abbé Dubos287 admire dans la scène 7 du troisième acte288 du Misanthrope, la saillie de ce même personnage, qui rendant un compte sérieux des raisons qui l’empêchent de s’établir à la cour, ajoute, après une déduction des contraintes réelles et gênantes qu’on s’épargne en n’y vivait point : « On n’a point à louer les vers de messieurs tels. »289 Cette pensée devient sublime, dit-il, par le caractère connu du personnage qui parle, et par la procédure qu’il vient d’essuyer, pour avoir dit que des vers mauvais ne valaient rien.

39. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [9, p. 41] »

La pièce fut jouée, personne ne la faisait mieux valoir que celui qui aurait pu s’en fâcher, une partie des scènes que Molière avait traitées dans sa pièce, lui étant arrivées.

40. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [44, p. 77] »

Ce régime valut à Malouin ce que tant de philosophes ont désiré, une vieillesse saine et une mort douce.

41. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [87, p. 131-132] »

[87, p. 131-132281] Racine et Despréaux*, avec lesquels La Fontaine était extrêmement lié, s’amusaient quelquefois à ses dépens : aussi l’appelaient-ils le bonhomme, quoiqu’ils connussent bien d’ailleurs tout ce qu’il valait.

42. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre V » pp. 48-49

Les périodes suivantes nous apprendront ce que vaut ce bienfait, ici je me borne à insister sur cette vérité, que nous le devons au mélange et à la parité des sexes dans la société dont l’hôtel de Rambouillet donna le premier exemple.

43. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. Des Vers & de la Prose dans les Comédies. » pp. 103-117

le vice de leur sujet, de leur intrigue, de leur contexture, est masqué par le charme de quelques riens bien versifiés : on applaudit, l’Auteur croit avoir une maniere à lui, il se jette dans la carriere facile qui lui a valu quelque ombre de succès, & il la suit si bien qu’il s’éloigne toujours de la bonne. […] Si la piece est en prose, les corrections ne lui coûteront rien, & la prose lui vaudra son succès ; si la piece est en vers, la difficulté ou l’impossibilité de faire des changements essentiels en peu de temps l’étourdira sur les défauts de l’ouvrage, & la chûte s’ensuivra.

44. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. M. GOLDONI. » pp. 468-479

J’ai fait un voyage à la Jamaïque, qui m’a valu cinq mille guinées ; je me suis fait une loi (& ce doit être celle de tout bon Chrétien) de donner toujours le dixieme de ce que je gagne ; c’est une dette que je dois payer à l’état malheureux où vous êtes & dont vous ne voulez pas convenir. […] On me dit qu’on a deux enfants, & l’on compte celui-là qui n’en vaut pas le quart d’un !

45. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [59, p. 96-98] »

Quelques journalistes mal intentionnés prétendaient que cette satire ne valait rien.

46. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

La chose est bonne, ou elle ne vaut rien ; allez à la pièce nouvelle, ou bien n’y allez pas. […] Dimanche-là ne nous dit rien qui vaille, Monseigneur. […] Le reste ne vaut pas la peine qu’on s’en inquiète. […] Mademoiselle de La Vallière n’a pas l’air de savoir ce que vaut Bragelone. […] Le roi gagne un bracelet de diamants dont chaque pierre vaut un duché !

47. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. Des Monologues. » pp. 261-273

Si ses affaires nous intéressent, si ses projets nous intriguent, tout cela est excellent ; sans quoi tout cela ne vaut rien. […] Je vois d’ici un monologue qui est gai, dans lequel le personnage se livre, nous expose son affaire la plus pressante, ses projets, & les met en action ; qui fournit à lui seul plus de jeu théâtral que bien des pieces ; qui est très applaudi, sur-tout quand il est joué par un bon acteur ; & qui avec cela, toute réflexion faite, ne vaut rien.

48. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. D’Ancourt imitateur, comparé à Moliere, la Fontaine, Saint-Yon, le Sage, Montfleury, &c. » pp. 133-184

Si toutes les bonnes pieces qui sont dans le Recueil de d’Ancourt étoient de sa composition, nous nous garderions bien de ne le placer qu’après Dufresny, Brueys & Palaprat : mais personne n’ignore que l’Impromptu de la Garnison fut envoyé de Namur aux Comédiens ; que la folle Enchere est d’une Dame14, les Trois Cousines de Barrau, & que Saint-Yon est le véritable auteur du Chevalier à la mode & des Bourgeoises à la mode, deux pieces excellentes en cinq actes, qui valent elles seules toutes les comédies de d’Ancourt. […] A prins drap qui n’en vaut pas vingt. […] Tout coup vaille, le fils & la mere, il n’importe ; C’est être bien méchant d’en user de la sorte. […] Cela ne vaut rien, mon gendre : voilà de mauvaises manieres. […] Morgué, je ne sais rien ; mais tout coup vaille.

49. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Des Actes. » pp. 274-288

Le premier acte du Misanthrope n’a que trois scenes, le cinquieme en a onze ; voilà donc deux actes qui, selon le calcul des Anciens, & de quelques Modernes, ne valent rien. […] M. l’Abbé d’Aubignac dit que cette regle des Anciens devroit être réguliérement observée, mais pour une autre raison qui ne vaut guere mieux que la premiere.

50. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVI. Des Caracteres nationaux. » pp. 268-283

Il vaut mieux se taire que de dire des fadaises, & se retirer que d’en écouter. […] Vous avez tort de vous laisser voir pour rien : vous êtes un fort joli bouffon, & vous valez bien un schelling.

51. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

Rien ne t’a valu la patience, rien les prières, rien les preuves de tendresse que tu lui as données. […] Divin esprit dont la France Adorera l’excellence Mille ans après son trépas, (Paris vaut bien l’Italie) L’assistance te supplie Que tu ne t’en ailles pas.

52. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Regnard imitateur de Moliere. » pp. 51-80

Ce trait seul vaut toute la scene, parcequ’il peint le peu de valeur de l’art par la misere de celui qui le montre. […] Cette raison vaut mieux que de l’argent comptant. […] Il n’est pas nécessaire de s’épuiser en raisonnements pour prouver qu’aucun de ces dénouements ne vaut celui de Moliere.

53. (1901) Molière moraliste pp. 3-32

Ce comédien intrépide, dont la vie fit un penseur, eut sur les gens de lettres et sur les intellectuels de son temps une influence moins aisée à déterminer que celle de Descartes ; mais cette influence dut être considérable sur l’ensemble du public, pour qu’elle liguât contre lui des catholiques convaincus, d’esprit aussi différent que le prince de Conti, la duchesse de Longueville, le docteur janséniste Arnauld et le jésuite Bourdaloue, et lui valût d’autre part cette précieuse protection du roi Louis XIV, qui, selon l’expression de Comte, « ne résulta pas seulement des goûts personnels d’un dictateur alors progressif, mais aussi de la tendance d’une telle critique à seconder rabaissement de l’aristocratie et même du clergé ». […] Mais ne vaut-il pas mieux encore tromper le prétendant jaloux et ridicule que le futur mari ? […] Elles veulent la mort ou le couvent… Ces deux solutions se valent à leurs yeux. […] N’est-ce pas nous engager à ne point juger les gens sur l’apparence, mais sur ce qu’ils valent en réalité.

54. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Sa disgrâce ; fêtes de Vaux. […] Marie Mignot, à qui chaque veuvage avait valu une élévation nouvelle, veuve d’un roi, n’avait plus à s’unir qu’à son Dieu. […] Tout cela, avec les représentations qui en furent ensuite données de loin à loin, ne dut guère lui valoir plus de 500 livres. […] Il est probable que ce fut l’excessive lâcheté de ce moyen qui valut à Molière la permission que son premier placet n’avait pu encore arracher au Roi. […] il vaut mieux que des perles et des diamants !)

55. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

Elles valent d’être citées ici, comme appendice au texte qu’on lira plus loin : Molière, ayant quitté ses études, fut avocat ; quelque tems après, il s’amusa avec quelqu’autres Bourgeois, selon le goût de ce tems-là, et le sien particulier, à représenter des Pièces de théâtre en bourgeoisie, c’est-à-dire gratis, dans les maisons de quelques particuliers ; mais ses camarades et lui se croyant bons acteurs, ils se mirent à jouer la comédie pour de l’argent, et ce fut alors que ce célèbre comédien prit le nom de Molière, sans qu’on ait jamais sçû pourquoi. […] C’est un de ceux qui a le plus fait valoir les premières pièces de P. […] Il est vrai que ces vieilles pièces étoient misérables, mais les comediens étoient excellens, et ils les faisoient valoir par la représentation. » N. […] Le cardinal de Richelieu lui avoit fait présent d’un habit magnifique pour le jouer, ce qui piqua si fort l’acteur qui jouoit le rôle d’Alcipe, qui étoit fort inférieur au rôle du Menteur, qu’il fit valoir cet Alcipe autant et plus qu’il ne pouvoit valoir. […] En 1666, Floridor, qu’on ne vouloit pas reconnoitre pour gentilhomme parce qu’il étoit acteur jouant la comédie, défendit bien sa cause, et la gagna contre les traitans, faisant valoir une déclaration du Roy Louis XIII rendue en 1641, très favorable pour la comédie et les comédiens.

56. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

La gaucherie en habit de bure ne vaut pas la gaucherie en habit de cour. […] Mais le caractère de Timon ne vaut pas celui d’Alceste : il a moins d’originalité, il est moins attachant. […] En fait de style, ce que le génie rencontre par hasard vaut presque toujours mieux que ce que cherche le talent. […] Molière ne nous a donné qu’un jour de la vie d’Alceste; mais ce jour vaut une vie. […] Ici encore la femme ne vaut que par l’homme et pour l’homme.

57. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Il ne vaut rien pour nous, qui avons dans l’esprit plus de souplesse et d’élasticité. […] Ils sentent ce qu’ils valent, et un peu d’exagération ne messied pas à ces personnages de convention. […] Mais mieux vaudrait supprimer la comédie elle-même ; car sans ce mot, qui en est la raison d’être, elle coule. […] Horace ne se les arrache pas, il les soigne, ce qui vaut infiniment mieux. […] Autant vaudrait ne pas jouer la pièce.

58. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Les Fâcheux, comédie-ballet, en trois actes, en vers, représentée à Vaux et à Paris, 1661. […] Il prétendait que le prologue de Plaute vaut mieux que celui du comique français. […] La pièce fut trouvée excellente, et lorsqu’elle fut jouée, personne ne la faisait mieux valoir que celui dont je viens de parler, et qui pourtant aurait pu s’en fâcher, une partie des scènes que Molière avait traitées dans sa pièce étant arrivées à cette personne. […] Les rivaux de Molière juraient en même temps, sur la connaissance qu’ils avaient du théâtre, que ce nouveau genre de comédie ne valait rien. […] Molière vaut beaucoup mieux que ses vers.

59. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Cependant la foire valut plus de vingt mille livres à Raisin. […] Elle a de l’enjouëment, de l’esprit ; elle est sensible in plaisir de le faire valoir ; tout cela m’ombrage malgré moi. […] La prose de M. de Moliere, dit-il, vaut beaucoup mieux que ses vers. […] Ils prirent un sujet grave pour se faire valoir devant un Minime qu’ils trouverent dans leur bateau, & qui s’y étoit mis pour gagner les Bons-Hommes. […] Passe pour sa morale ; mais le reste ne vaut pas la peine que l’on y fasse attention.

60. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Ne vaut-il pas bien mieux qu’un jeune cavalier Dans mon art au plus tôt se fasse initier ? […] répond Harpagon ; il valait bien mieux pour moi qu’il te laissât noyer que de faire ce qu’il a fait. » Voilà les sentiments paternels d’un avare. […] Sans doute elle est exempte de manière et de mauvais goût; elle est libre et coulante, mais peut-être vaudrait-il mieux qu’elle ne le fût pas autant. […] D’où l’on aurait tort de conclure que celles-là ne valaient pas celles-ci. […] Que ce serait pour vous un hommage trop bas Que le rebut d’un cœur qui ne vous valait pas.

61. (1739) Vie de Molière

Il est vraisemblable, naturel, tiré du fond de l’intrigue ; et, ce qui vaut bien autant, il est extrêmement comique. […] Les Fâcheux, Comédie en vers et en trois actes, représentée à Vaux devant le roi, au mois d’Août,  et à Paris sur le théâtre du Palais-Royal, le 4 Novembre de la même année 1661. Nicolas Fouquet, dernier surintendant des finances, engagea Molière à composer cette comédie pour la fameuse fête qu’il donna au roi et à la reine mère, dans sa maison de Vaux, aujourd’hui appelée Villars. […] Le succès de La Femme juge et partie, et de tant d’autres pièces médiocres, dépend uniquement d’une situation que le jeu d’un acteur fait valoir. […] S’ils avaient été bons, et si leur auteur avait valu quelque chose, la critique sanglante de Molière et celle de Despréaux ne lui eussent pas ôté sa réputation.

62. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Les actes retrouvés valent, passez-moi l’équivoque, valent presque tous des actes de comédie. […] Le Marais vaudra peut-être mieux. […] que t’imagines-tu que cela vaille ? […] Malgré ce conseil qui valait un ordre, la phrase ne fut donc pas effacée. […] Les deux farces, à son avis, ne lui semblaient pas tant valoir.

63. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. M. COLLÉ. » pp. 354-380

Desronais l’exhorte, si cela n’est pas, à faire valoir ses droits : elle déclare qu’elle n’en a point : elle apprend à son amant qu’elle est née avant le mariage de sa mere & de son pere, qui ne subit le joug de l’hymen que pour lui faire un sort. […] J’ai vu de grandes maisons & très peu d’hospitalité ; de grands hommes faire de petites actions, de belles Dames ne rien faire qui vaille. […] Cela ne vaut-il pas mieux que de ramper à la Cour ?

64. (1852) Molière, élève de Gassendi (Revue du Lyonnais) pp. 370-382

Qui vaut le mieux de cette noble et vertueuse indignation de ces haines vigoureuses d’Alceste contre les méchants, ou de cette indifférence morale de Philinte que Molière nous représente comme le plus haut degré de la sagesse ? […] Passe pour sa morale, mais le reste ne vaut pas la peine que l’on y fasse attention. » Chapelle, à son tour, s’écrie : « que Descartes n’a formé son système que comme un mécanicien qui imagine une belle machine sans foire attention à l’exécution ; le système de ce philosophe est contraire à une infinité de phénomènes de la nature que le bonhomme n’avait pas prévus. » Chapelle l’accuse encore d’avoir rêvé, ne lui accordant d’autre éloge que d’avoir mieux rêvé qu’homme au monde, quand il n’a pas pillé ses rêveries.

65. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLI. Des Episodes. Maniere de les lier aux Caracteres principaux, & de placer les Caracteres accessoires. Embonpoint d’une Piece. » pp. 475-492

Ne vaut-il pas bien mieux qu’un jeune cavalier Dans mon art au plutôt se fasse initier ? […] Non sans doute : il faut donc le faire valoir.

66. (1663) Nouvelles nouvelles pp. 210-243

— Tout ce que vous dites est véritable, lui répondit Clorante, mais je ne suis pas tout seul cause de ces abus et, pour m’y opposer, je me suis souvent efforcé de louer des pièces de théâtre qui, quoiqu’elles fussent bonnes, ont été condamnées par les mêmes raisons que vous venez de dire, ceux qui connaissaient la bonté de ces pièces n’osant les protéger, de crainte de passer pour ridicules, et disant par complaisance qu’elles ne valaient rien. […] Ensuite il fit Le Dépit amoureux, qui valait beaucoup moins que la première, mais qui réussit toutefois à cause d’une Scène qui plut à tout le monde et qui fut vue comme un tableau naturellement représenté de certains dépits qui prennent souvent à ceux qui s’aiment le mieux.

67. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

Il eut l’outrecuidance de consoler Corneille de l’insuccès de Suréna, en lui représentant que lui-même, M. de Montausier, qui avait fait autrefois d’assez bons vers, ne rimait plus maintenant rien qui vaille, et qu’il fallait laisser cela aux jeunes gens. […] Toute espérance mérite du ménagement, tout labeur mérite du respect ; et une pensée vaut bien une politesse. […] Il devrait rougir d’avoir cru que ce billet pût être pour un homme, c’est horrible, Célimène devrait se fâcher : Allez, de tels soupçons méritent ma colère Et vous ne valez pas que l’on vous considère ; Je suis sotte et veux mal à ma simplicité De conserver encor pour vous quelque bonté ; Je devrais autre part attacher mon estime Et vous faire un sujet de plainte légitime… Et voilà comme Célimène s’excuse ; voilà comme elle explique « les termes du billet qui montre tant de flamme » c’est en accusant, c’est en menaçant d’être infidèle tout de bon ; et cela suffît ; il n’en demande pas davantage ; il fait bien encore mine de ne pas la croire ; au fond, il est enchanté ; battu et content, c’est le mot ; et la preuve qu’il ne se croit plus trahi, c’est qu’il reste, dit-il, pour voir s’il le sera un jour : Ah ! […] et le Misanthrope n’est pas un traité de Misanthropie, mais une comédie ; si donc, sur une question de théâtre, tous les acteurs sont d’accord, eux qui ont charge d’entrer assez avant dans la pensée de l’auteur pour pouvoir l’incarner, il y a gros à parier qu’ils n’ont pas tort, ce me semble ; et leur opinion vaut bien en tous cas qu’on la considère autant que celle de littérateurs très éminents du reste, mais qui ne sont pas de la partie. […] M. de La Pommeraye dit qu’une œuvre ne vaut précisément que par ce que l’auteur y met de soi.

68. (1884) Tartuffe pp. 2-78

Il m’en fût revenu, m’assurera-t-on, un peu d’indulgence pour certaines assertions qui, faute de ce modeste aveu, m’ont valu d’assez vives critiques. […] Je ne dirai pas que les deux noms se valent ; il y a dans tous les deux, aussi bien que dans l’Onuphre de La Bruyère, et dans le Montufar de Scarron, ce quelque chose de fourré et d’en dessous qu’y a signalé Sainte-Beuve ; mais Montufar sent trop sa cafardise ; Onuphre est noir et souterrain ; Panulphe, au contraire, est bonasse ; Tartuffe est le produit de tout cela. […] Et leur orateur ne fut pas moins que Bourdaloue, qui renouvela en chaire les anathèmes du curé Roullé : la forme est meilleure ; le fond n’en vaut pas mieux. […] que ce qu’on pense… Tout le monde me prend pour un homme de bien, Mais la vérité pure est que je ne vaux rien. […] Il va plus loin : il raille, tout bouffi d’orgueil, juste à l’heure où on l’attrape, lui ; il daube sur Orgon pour se faire valoir. « Bon, quand il nous surprendrait !

69. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Cette expression : cela ne vaut pas grand-chose, n’est point comique ; cela ne vaut pas un liard, l’est davantage ; cela ne vaut pas un liard rogné , l’est tout à fait. […] Car, voici : cette essence commune, ce caractère général qui constitue le fond de toute œuvre comique, ne vaut pas le quart de la peine que se donnent, pour l’extraire, les abstracteurs de quintessence ; ce qu’il y a de plus insignifiant dans chaque comédie, c’est précisément l’unité du genre ; la diversité particulière des espèces et des formes est seule intéressante. […] Lorsqu’elle n’aimait rien tant, dans Molière, que les coups de bâton donnés si gaiement par Scapin, ce n’était pas qu’elle entrevît alors l’idée du comique comme dans un brouillard ; car, voyez : quand plus tard William Schlegel est venu débrouiller cette idée dans son esprit, et lui expliquer, avec la dernière évidence et la dernière clarté, comment, la gaieté étant l’essence du comique, les farces de Molière valent beaucoup mieux que Le Misanthrope, elle a trouvé Schlegel ridicule, Scapin toujours amusant, mais Alceste admirable.

70. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Cette transformation nous a valu un chef-d’œuvre, et il y reste assez du Molière authentique pour sauvegarder les droits de la vérité. […] Je ne puis croire à tant de malice et je me décide à donner leur théorie pour ce qu’elle vaut. […] Ce serait seulement après tous ces échecs qu’il se serait résigné à revenir au comique, et les deux pièces qu’il rapportait de province, l’Étourdi et le Dépit amoureux, lui auraient enfin valu le succès. […] Lui-même nous apprend qu’à Vaux, avant les Fâcheux, il « parut sur le théâtre en habit de ville, et, s’adressant au roi avec le visage d’un homme surpris, il Gt des excuses en désordre sur ce qu’il se trouvoit là seul et manquoit de temps et d’acteurs pour donner à Sa Majesté le divertissement qu’elle sembloit attendre. » Une autre fois, à Versailles, il imagine de faire un marquis ridicule cherchant une place sur le théâtre et engageant une conversation avec une marquise placée dans la salle. […] Ces maîtres du théâtre considéraient toutes les parties : poème, diction, action, comme inséparables ; leurs œuvres, réduites au livre, leur semblaient mortes ; enfin, au prix de la gloire journalière et directe qu’ils trouvaient sur la scène, de la joie qu’ils éprouvaient à voir leurs créations marcher et parler sous leurs yeux, à les incarner eux-mêmes, la gloire et la joie d’en prolonger la vie par le livre ne leur semblaient pas valoir le temps qu’elles auraient pris à leur occupation maîtresse.

71. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [76, p. 115-117] »

Mon père représenta que le premier hémistiche du second vers rimant avec le vers précédent et avec l’avant-dernier vers, il valait mieux dire de mon peu de lecture.

72. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Du Caractere des Professions. » pp. 284-302

Votre affaire ne vaut pas le diable... ce qu’on appelle pas le diable, & je n’y veux pas travailler. […] Je ne discuterai point s’il ne vaut pas mieux faire de l’honnête gai que de l’honnête sérieux : je le pourrois d’autant plus aisément, & sans crainte de passer pour un téméraire, que M.

73. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Dufresny imitateur comparé à Moliere, à Champmeslé, son Mariage fait & rompu comparé à l’histoire véritable du faux Martin-Guerre, & à la nature. » pp. 81-99

Il y a des temps & des lieux pour tout, & j’aurai occasion de vous faire voir peut-être que l’épée d’un simple gentilhomme comme moi vaut quelquefois bien celle d’un Marquis comme vous. […] Nous avons assez parlé des imitations qui ont fait tomber les pieces de Dufresny : passons à celles qui lui ont valu des succès dans la nouveauté de ses pieces, ou à leur reprise.

74. (1794) Mes idées sur nos auteurs comiques. Molière [posthume] pp. 135-160

Cette pièce vaut peut-être Le Tartuffe et Le Misanthrope. […] Jourdain reçoit Dorimène, et fait de l’esprit avec elle : voilà les beautés de cet ouvrage, dont le cinquième acte ne vaut pas les autres.

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