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16. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Regnard imitateur comparé avec la Bruyere, Plaute, & la nature. » pp. 5-50

Ménalque descend son escalier, ouvre la porte pour sortir ; il la referme : il s’apperçoit qu’il est en bonnet de nuit ; &, venant à mieux s’examiner, il se trouve rasé à moitié : il voit que son épée est mise du côté droit, que ses bas sont rabattus sur ses talons, & que sa chemise est pardessus ses chausses. […] Il a une fois perdu au jeu tout l’argent qui étoit dans sa bourse ; & voulant continuer de jouer, il entre dans son cabinet, ouvre une armoire, y prend sa cassette, en tire ce qu’il lui plaît, croit la remettre où il l’a prise : il entend aboyer dans son armoire qu’il vient de fermer ; étonné de ce prodige, il l’ouvre une seconde fois, & il éclate de rire de voir son chien qu’il a serré pour sa cassette. […] Son fermier reçoit l’autre, il l’ouvre, & se la fait lire. […] Qu’on m’ouvre promptement la porte. […] parceque vous sortez tous à la fois, pour vous promener apparemment chacun de son côté : pas un ne reste ici pour garder la maison, ni pour ouvrir, ni pour répondre.

17. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIV. » pp. 489-499

Je ne puis ouvrir l’œil sans faire une blessure, Ni faire un pas sans voir une ame à la torture ! […] gardez-vous de m’ouvrir trop votre ame.

18. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. M. DE SAINT-FOIX. » pp. 288-296

Ouvre, me dit-il, n’appréhende rien ; tu verras un petit enfant qui est tout mouillé & qui s’est perdu dans l’obscurité. Cela me fait pitié, j’ouvre, & je vois en effet un petit enfant qui avoit un arc, des ailes, & un carquois : je le fais asseoir auprès du feu ; je réchauffe ses petites mains entre les miennes, & j’essuie ses cheveux.

19. (1884) Molière et les Allemands pp. 3-12

Pensez-en ce que vous voudrez ; mais il est certain qu’un de mes aïeux n’aurait eu qu’à ouvrir les yeux pour voir Molière, qu’à étendre la main pour effleurer et serrer la main de Molière ! […] De sorte qu’à côté de mon aïeul paternel qui n’avait qu’à étendre sa main pour effleurer ou serrer celle de Molière, il y avait, là aussi, un autre aïeul à moi qui ouvrait positivement la main pour que Molière fut mieux fêté !

20. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Introduction » pp. 3-17

Nous avons foi, nous Français, dans l’un et dans l’autre de ces principes, et armés de ce double instrument de critique, nous ouvrons le premier théâtre comique venu, le théâtre d’Alfred de Musset, je suppose, et nous raisonnons ainsi : un poète comique peut paraître derrière ses personnages de deux manières : soit en faisant une allusion complaisante à lui-même, à sa vie, à son caractère, à ses goûts, soit en déployant avec coquetterie les grâces de son imagination et de son esprit. Or, 1º la personne d’Alfred de Musset remplit son théâtre : il est l’amant de Camille, le neveu de Van Buch ; il montre trop d’esprit et trop de son esprit, quand il dispute contre son oncle ; 2º il rêve, il fait de la fantaisie sur la scène, de même que dans ses Nuits ou dans Rolla ; qu’est-ce qu’une comédie qui s’ouvre par le chant d’un chœur : « Doucement bercé sur sa mule fringante, Messer Blazius s’avance dans les bluets fleuris1 ? 

21. (1846) Quelques pages à ajouter aux œuvres de Molière (Revue des deux mondes) pp. 172-181

Tout le monde a pu l’y voir ; seulement personne jusqu’ici n’avait eu la fantaisie de l’ouvrir et de l’examiner. […] Le président, præses, ouvre la séance par la harangue que l’on connaît : Sçavantissimi doctores, Medicinæ professores, etc.

22. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [46, p. 78-80] »

218 Le moyen qu’emploie Isabelle dans L’École des maris, pour empêcher Sganarelle d’ouvrir sa lettre, « Lui voulez-vous donner à croire que c’est moi ? 

23. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

Nous avons vu depuis 1645 jusqu’en 1660, quelles maisons s’ouvriront à la haute société, quand la maison de Rambouillet commença à se désunir. […] Durant la période de 1660 à 1670, plusieurs des personnes que nous avons citées, d’autres encore, ouvrirent elles-mêmes leur maison.

24. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

Les deux maisons principales qui s’ouvrirent à la bonne compagnie, quand l’hôtel de Rambouillet se ferma au grand monde, furent l’hôtel d’Albret et l’hôtel de Richelieu, vers 1655. […] En 1655, une nouvelle maison s’ouvrit ; ce fut celle de madame de La Fayette, de qui Boileau a dit : C’était la femme de France qui avait le plus d’esprit et qui écrivait le mieux 43.

25. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Pieces intriguées par une Soubrette. » pp. 135-150

Ismene est devenue éprise de l’amant de sa fille ; elle craint le retour de Champagne ; elle ouvre son cœur à Laurette sa suivante, qui se charge de faire soutenir à Champagne que le mari d’Ismene est mort. […] Mais sur-tout le vin grec ouvre bien un esprit.

26. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. » pp. 57-70

Célio croit qu’Eléonora est infidelle, il veut s’instruire de la vérité avec Scapin : il frappe au cabaret ; Camille lui ouvre la porte, lui fait beaucoup de politesses. […] Célio frappe à la porte ; Scapin se prépare à lui ouvrir ; mais pendant ce temps-là le Docteur a été appeller de faux braves à son secours, qui tombent sur Célio.

27. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. » pp. 144-179

Comme ils passoient leurs temps en plaisirs & propos amoureux, le mari retourna au logis, tellement que Jeanneton, se voyant ainsi surprise, ouvrit incontinent une garde-robe qui étoit assez grande, & qui étoit dans sa chambre, & cacha dedans Nérin. […] Mes petits soins d’abord ont eu tant de succès, Que je me suis chez elle ouvert un libre accès ; Et, sans trop me vanter, ni lui faire une injure, Mes affaires y sont en fort bonne posture. […] Prenez cette clef, qui ouvre toutes les portes de la maison, & sur les onze heures du soir il pourra entrer par la porte du jardin où donne un petit escalier qui conduit à ma chambre ». […] Celui-ci va pour surprendre le couple amoureux : la femme ne sachant plus où cacher son amant, le place derriere la porte, ouvre à son mari qui par bonheur est borgne, se jette à son cou, fait un grand cri de joie, & lui proteste qu’il voit des deux yeux.

28.

Seulement, quand s’ouvre la porte du milieu, on voit une rampe en fer qui indique un perron, et au-delà une porte cochère. […] La porte du fond s’ouvre ; entre Dorine, mystérieuse et prompte. […] Le second acte se termine sans autre singularité remarquable, Le troisième s’ouvre de même. […] Il ouvre deux grands yeux ronds comme les yeux d’un oiseau de proie. […] Chaque jour une scène s’ouvre et s’offre à Molière.

29. (1862) Molière et ses contemporains dans Le Misanthrope (Revue trimestrielle) pp. 292-316

Après cela, ouvrez le Mémoire sur la société polie. […] III Un second point de vue, qui ouvre des aspects plus attachants, nous montre les types des personnages du Misanthrope dans l’entourage même du poète. […] Génin, voulut une fois épancher noblement la douleur qui navrait son âme : de là vient que le Misanthrope, sans action, est si intéressant; c’est le cœur du poëte qui s’ouvre, c’est dans le cœur de Molière que vous lisez sans vous en douter; tout cet esprit si fin, cette délicatesse élevée, cette jalousie vigilante et confuse d’elle-même; cette fière vertu, rebelle à la passion qui la dompte, c’est Molière, c’est lui qui se plaint, qui se débat, qui s’indigne ; c’est lui que vous aimez, que vous admirez, de qui vous riez d’un rire si plein de bienveillance et de respect46. 

30. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

L’hôtel de Rambouillet n’ouvrit aux poètes que la carrière des succès de mode et d’amour-propre ; Louis XIV leur ouvrit celle de la gloire. […] Au moment où cette piquante scène d’amour menace de devenir tout à fait sérieuse, et où Alceste s’écrie : Parlons à cœur ouvert ! […] Elle peut regagner en finesse tout ce qu’elle perd en liberté ; si elle n’ouvre pas à l’imagination une carrière sans bornes, elle ne la laisse pourtant pas inactive, et elle a pour l’esprit un charme particulier. […] C’est ainsi qu’il a pu dans son Festin de Pierre ouvrir la porte aux innovations que devait réclamer de nos jours l’école romantique. […] Enfin l’idée chevaleresque vint lui ouvrir une carrière.

31. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVIII. De l’exposition des Caracteres. » pp. 433-447

Si le héros ouvre seul la scene, il faut qu’il expose lui-même son caractere ; ce qui n’est pas facile, parcequ’un homme, ne connoissant point ordinairement ses défauts, ses ridicules, ses vices, ou les voyant d’un œil indulgent, risque de ne pas se peindre avec toute la fidélité nécessaire en pareil cas, ou, ce qui est encore pis, de ne toucher presque point à son portrait qui est essentiel, & de faire celui de tout ce qui l’entoure, & qui nous intéresse moins. […] Une exposition est beaucoup plus facile lorsque le premier personnage n’ouvre pas la scene tout seul.

32. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Bazin, qui a eu l’honneur d’ouvrir la voie aux faiseurs de recherches, est aujourd’hui convaincu d’erreur sur plus d’un point. […] Louis Veuillot, il n’y a qu’à ouvrir le volume de M.  […] Coquelin n’a qu’à se présenter et à ouvrir la bouche pour être plaisant. […] J’espère que le succès des Ménechmes lui ouvrira les yeux. […] Amaury joue très gentiment le chevalier, il n’y est pas assez ouvert, assez pimpant, assez dix-huitième siècle.

33. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Elle ouvre librement, largement, sans réserve, son esprit aux impressions du comique, son âme à celles de la beauté… La toile tombe ; elle s’est parfaitement divertie, sans se demander une seule fois si elle avait raison, et si l’Esthétique de M.  […] Il est vrai qu’elle s’y résigne, en considérant que les vérités les plus simples, comme les vérités les plus hautes, ne sont pas susceptibles d’une démonstration rationnelle, et que, pour prouver qu’il fait jour, comme pour prouver Dieu, il ne faut point raisonner, mais ouvrir les yeux et sentir. […] Elle ouvrirait Molière, elle lirait, et sans autre commentaire du texte que l’émotion de sa voix, elle en ferait sentir la beauté à cette âme simple. […] Uranie leur dira-t-elle : Vous êtes des aveugles qui me priez de vous montrer le soleil ; allez-vous faire ouvrir les yeux, et vous n’aurez pas besoin que je vous le montre ? […] Mais c’est une étrange entreprise que celle d’ouvrir les yeux à des malades qui croient voir mieux que leur médecin.

34. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. De l’Amour. » pp. 367-384

 Belle Philis, c’est trop, c’est trop souffrir : Rompons ce dur silence, & m’ouvrez vos pensées. […] je ne croyois pas que ma fille fût si habile que de chanter ainsi à livre ouvert, sans hésiter.

35. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. M. PALISSOT. » pp. 297-316

Le Barbier revient, passe gravement une serviette au cou d’Almanzor, & s’approche comme pour commencer : mais tout-à-coup il quitte ses rasoirs, ouvre une fenêtre, prend son astrolabe, consulte les astres, trouve l’heure très propice pour faire la barbe, vante son savoir, fait l’énumération des sciences qu’il possede, & veut absolument accompagner Almanzor par-tout où il ira. […] Almanzor se présente devant la maison de Zulime ; la porte s’ouvre : il la ferme bien vîte au nez du Barbier qui accourt pour entrer avec lui.

36. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. » pp. 20-52

Il lui dit qu’il l’a accompagné à son rendez-vous ; que Béatrix elle-même est venue ouvrir la porte du jardin, & qu’elle a tenu à son amant les propos les plus tendres. […] Arlequin, valet de Célio, ouvre la scene avec un crocheteur qui porte la malle de son maître ; il l’arrête au milieu de la rue, le fait asseoir sur la malle, se place à côté de lui, & l’interroge sur tout ce qui se passe dans la ville. […] Arlequin, crainte de fâcher encore son maître, jure de ne plus ouvrir la bouche, & feint de la coudre.

37. (1853) Des influences royales en littérature (Revue des deux mondes) pp. 1229-1246

Depuis qu’un écrivain illustre, mêlant l’histoire et la biographie à l’étude des grandes œuvres de la pensée, a ouvert à la critique littéraire une voie nouvelle, bien des gens s’y sont précipités à sa suite ; mais, comme ils n’avaient ni le bon sens exquis, ni les lumières de M. […] Quoi qu’il en soit, ouvrez le livre de Voltaire ; vous y trouverez la plus singulière confusion : on y voit mentionnés les plus grands peintres français, Lesueur et Poussin, parmi les artistes célèbres du temps de Louis XIV. […] Déjà, depuis longtemps, le surintendant Fouquet avait ouvert sa cassette aux écrivains et aux savans, et parmi ses pensionnaires figuraient Corneille et La Fontaine.

38. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. » pp. 290-293

Nous n’indiquerons pas précisément la piece d’où est imitée la ruse employée par Adraste pour s’introduire auprès d’Isidore ; il suffit d’ouvrir tous les théâtres du monde pour y trouver des amants déguisés en peintres, en musiciens, en précepteurs, en femmes-de-chambre, &c.

39. (1716) Projet d’un traité sur la comédie pp. 110-119

Mais enfin Molière a ouvert un chemin tout nouveau.

40. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. » pp. 125-143

J’oyois un de ces jours la Messe à deux genoux, Faisant mainte oraison, l’œil au Ciel, les mains jointes, Le cœur ouvert aux pleurs & tout percé de pointes Qu’un dévot repentir élançoit dedans moi, Tremblant des peurs d’enfer, & tout brûlant de foi : Quand un jeune frisé, relevé de moustache, De galoche, de botte & d’un ample panache, Me vint prendre, & me dit, pensant dire un bon mot : Pour un poete du temps vous êtes trop dévot ! […] Voyant un Président, je lui parle d’affaire ; S’il avoit des procès, qu’il étoit nécessaire D’être toujours après ces Messieurs bonneter ; Qu’il ne laissât, pour moi, de les solliciter ; Quant à lui, qu’il étoit homme d’intelligence, Qui savoit comme on perd son bien par négligence ; Où marche l’intérêt, qu’il faut ouvrir les yeux.

41. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. M. DE BEAUMARCHAIS. » pp. 442-462

Léonore est tout-à-fait rassurée, lorsque son pere ayant oublié de dire quelque chose à Phlipin, ouvre le balcon pour l’appeller, y trouve le Comte, se doute qu’il est là pour sa fille, crie au secours & veut le retenir ; le Comte le repousse, le fait tomber & prend la fuite : le vieillard projette d’écrire à son fils pour qu’il vienne bien vîte punir l’insolent qui les déshonore. […] Madame, ouvrez la porte, ou je la mets à bas.

42. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Il découvre enfin que Trivelin a ordonné le repas ; il se doute que la clef inconnue est celle de la chambre du fourbe ; il va l’essayer, ouvre la porte, entre, trouve une montre d’or, la vend et invite ensuite Pantalon avec toute sa famille à souper. Trivelin, ne pouvant rattraper sa clef, fait ouvrir sa chambre par un serrurier, ne trouve plus sa montre, en demande des nouvelles.

43. (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58

La voici, ouvrez Molière10 : … La promenade est belle. […] Il est permis au riche d’étaler sa richesse, d’ouvrir ses salons et sa bourse, de répandre autour de soi l’or et les plaisirs ; c’est une bonne manière de faire la charité. […] Ouvrez Le Tartuffe. […] Elle s’associera à ses projets, le ranimera, s’il le faut, par des conversations sérieuses, lui ouvrira des chemins pour sortir d’embarras.

44. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. D’Ancourt imitateur, comparé à Moliere, la Fontaine, Saint-Yon, le Sage, Montfleury, &c. » pp. 133-184

Son ancien maître lui a commandé de lui ouvrir la porte de la rue pendant la nuit. […] Don André s’est muni de tous les ferrements nécessaires pour ouvrir une porte ; il s’en sert pour celle de la chambre où repose Léonor. […] Il est ridicule dans la piece de le Sage, ou dans celle de l’Auteur Espagnol, que Don André, muni des ferrements propres à forcer une porte, ait besoin de se faire ouvrir celle de la rue par son valet. […] Don Juan le rencontre, le saisit au collet, lui met le poignard sur la gorge, & feint de vouloir le tuer pour avoir ouvert la veille la porte de la rue à Don Garcie : « Si c’eût été, lui dit-il, à Don André, je te le pardonnerois ; il est ton maître & mon ami ».

45. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. » pp. 218-250

Dimanche, son marchand drapier, qui vient lui demander de l’argent ; mais il l’accable de tant de politesses, il lui demande si à propos, dès qu’il veut ouvrir la bouche, si sa femme peut résister à la fatigue du ménage, si sa fille est toujours jolie, si son fils fait toujours bien du bruit avec son tambour, si son petit chien Brusquet mord toujours les gens aux jambes, que le benin créancier n’a ni le temps ni le courage de demander ce qui lui est dû. […] Le tonnerre tombe sur lui avec un grand bruit & de grands éclairs ; la terre s’ouvre & l’abîme : il sort beaucoup de feu de l’endroit où il est tombé. […] On frappe ; un domestique va pour ouvrir la porte : il revient en fuyant.

46. (1862) Corneille, Racine et Molière (Revue chrétienne) pp. 249-266

Monod ; mais je suppose que, tout préoccupé de ce grand problème, vous ouvriez par hasard un volume de Corneille; vous savez où sont tes belles pages; vous relisez les grandes scènes de Polyeucte ou de Cinna. […] « Enfin, au-dessus de la scène et des hommes qui s’y agitent, le ciel s’ouvre et nous invite à chercher plus haut le héros véritable de cette poésie nouvelle. […] Fruits de l’automne, de la chasse, du commerce, rien ne m’appartient plus; mais si tu veux vivre avec moi dans mon ciel, il te sera ouvert toutes les fois que tu viendras. » Tel a donc été le lot du poète.

47. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138

Tchao-tun sortit du palais, & vouloit monter sur son chariot à quatre chevaux : j’en avois fait ôter deux, & casser une des roues pour qu’il ne pût s’en servir ; mais il se trouva là un brave, qui de son épaule soutint le chariot, & de sa main frappa les chevaux ; il s’ouvrit un passage entre les montagnes, & sauva la vie à Tchao-tun. […] J’entends toute l’assistance crier en symphonie à l’acteur qui ouvre le prologue : arrête, mon ami, arrête !

48. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. » pp. 106-124

Il avoit déja ouvert la fenêtre, il étoit près d’entrer quand je me suis éveillée. […] La femme, après avoir donné le mot à son amant, ouvre en jettant des cris effroyables.

49.

— Voici qui ouvre une perspective inattendue. […] Le boulanger voisin a ouvert pour nous cette porte close, et là, derrière, au bout d’un corridor humide, suintant et gras, nous avons vu le puits mitoyen sur la margelle duquel Molière s’est penché, le vieux puits, qui a pour corde une sparterie roulant sur la poulie qui grince, et dont le ventre de grès a été bâti il y a près de trois siècles. […] Guerre à ciel ouvert, machinations souterraines, on eut recours à tous les moyens. […] Mon cher Monval, Voulez-vous bien m’ouvrir encore les colonnes de l’hospitalier Moliériste pour quelques observations du genre de celles qui me faisaient, l’an dernier, comparer Molière à Shakespeare ? […] On se décida enfin à convoquer les États pour le 26 mai dans la ville de Montpellier, où cependant ils subirent encore un retard, puisqu’ils ne s’ouvrirent que le 1er juin.

50. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Baron, imitateur, comparé à Moliere, à Cicognini, à Térence, &c. » pp. 219-261

Rosaura tente plusieurs moyens pour l’en empêcher ; elle s’avise enfin de lui dire qu’il mourra subitement s’il ouvre la lettre : Pantalon, alarmé, craint que l’on n’ait mis un poison subtil dans le papier : il tremble, il hésite, la crainte de la mort & la jalousie l’agitent tour à tour ; mais la jalousie est la plus forte ; il est prêt à tomber à la renverse en lisant au haut de l’écrit : Ma chere Rosaura. […] Une telle leçon Me fait ouvrir les yeux de la bonne façon. […] Je n’ouvre plus la bouche.

51. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

Les professeurs, fidèles à leur serment, ont « leurs robes longues à grandes manches, le bonnet carré sur la tête, et la chausse d’écarlate à l’épaule (7). » La séance va s’ouvrir. […] Son caractère était aimable, son cœur ouvert à toutes les amitiés. […] Quelle autre conséquence, en effet, pourrait-on tirer d’un système juste milieu lui-même entre le sensualisme ouvert d’Épicure et le spiritualisme quelque peu outré de Descartes ?

52. (1874) Leçon d’ouverture du cours de littérature française. Introduction au théâtre de Molière pp. 3-35

La liste s’ouvre par le Christ souffrant, rapsodie grecque longtemps attribuée à Saint Grégoire de Nazianze, et par le Jeu des sept sages, composé par Ausone vers la même époque, c’est-à-dire au IVe siècle. […] « Et était la bouche d’Enfer très bien faite, dit la Chronique de Metz ; car elle ouvrait et cloait quand les diables voulaient entrer et sortir, et elle avait deux gros yeux d’acier. » Tout d’abord on vit Dieu en paradis avec ses anges, qui l’imploraient pour la rédemption de l’homme. […] A partir de 1552, date de la première tragédie classique (Cléopâtre captive, par Jodelle), on ne voit plus que des Agamemnon, des Thésée, des Alexandre et des Daire, des Achille ou des Pyrrhe et des Ulysse : il semble qu’un nouveau cheval de Troie soit venu ouvrir ses flancs sur notre scène.

53. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XL. Du dénouement des Pieces à caractere. » pp. 469-474

Ils m’ont ouvert les yeux : qu’ils m’aident à me vaincre.

54. (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944

Auquel accorderont-ils le privilège d’ouvrir ce jubilé ? […] « La terre s’ouvre et l’abîme, » est-il écrit, au moment que le héros de Molière donne la main au Commandeur : ne le rendra-t-elle jamais ?

55. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

La Chaussée et Marivaux, négligeant l’étude des mœurs, s’ouvrent des voies nouvelles: l’un crée la comédie sentimentale, l’autre la comédie romanesque. […] Sa comédie des Deux Gendres, qui lui ouvrit les portes de l’Institut, fut jugée alors, par les vieux amateurs de théâtre, digne d’être comprise parmi les plus belles du répertoire ; et nous pensons que la postérité n’infirmera pas leur jugement. […] Elle ouvre aux jeunes gens une voie que nous ne croyons pas être la bonne; et l’on aurait peut-être à craindre pour l’avenir du théâtre, s’ils continuaient de s’y engager. […] S’il s’agit d’ouvrir un avis utile sur quelque objet important, vous ferez bien de le donner avec pleine franchise, quand même cet avis serait peu flatteur et de nature à blesser la personne qui le recevrait, parce qu’alors vous obéissez à un sentiment louable. […] Ainsi la dégradation de sa maîtresse ne le fait pas désespérer d’elle; il lui ouvre la voie du repentir, il l’exhorte à la suivre, et pour peu qu’elle y consente, il sera heureux de l’absoudre de toutes ses fautes.

56. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre III » pp. 30-37

Le champ a été ouvert à toutes les médiocrités novatrices, qui, n’ayant pas la faculté de suivre les progrès faits, se sont placées sur des lignes abandonnées.

57. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

« Le second acte ouvrait par le retour de Germino, qui venait éveiller Sganarelle : la troisième entrée, la scène des Bohémiennes. » Troisième entrée : Égyptiens, et Égyptiennes dansant*, « Ensuite Sganarelle allait frapper à la porte d’un Magicien, et le consultait sur son mariage ; le Magicien appelait les Démons. » Quatrième entrée : Magiciens et Démons. […] Aussitôt qu’on eut levé la toile, un grand concert de plusieurs instruments se fit entendre, et l’Aurore* ouvrit la scène ; on représenta La Princesse d’Élide, comédie-ballet, avec un prologue et des intermèdes. » Acteurs de La Princesse d’Élide. […] « [*]Le roi fit passer l’épinette dans l’appartement de la reine, pour lui donner un spectacle si nouveau : mais Sa Majesté en fut tout d’un coup effrayée, de sorte que le roi ordonna sur-le-champ que l’on ouvrît le corps de l’épinette, d’où l’on vit sortir un petit enfant de cinq ans, beau comme un ange ; c’était Raisin le cadeta, qui fut dans le moment caressé de toute la Cour. […] Loret oublie que ce fut Molière qui ouvrit la scène. […] En même temps, au milieu de vingt jets d’eau naturels, s’ouvrit cette coquille que tout le monde a vue, et l’agréable naïade* qui parut dedans s’avança au bord du théâtre, et d’un air héroïque prononça les vers que M. 

58. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Henri Étienne déplore, en nombre d’occasions, la perte de la diphtongue oi, qu’on remplace par l’é ouvert. […] Remarquez au reste, comme preuve de la force ajoutée par la diphtongue oi aux mots foi, roi, foi, qu’elle exige une plus forte émission de la voix que lé, ré, fé, qu’elle oblige à desserrer les dents et les lèvres pour s’ouvrir un passage plus libre et comme pour donner aux paroles plus de solennité. […] Mais les mignons de Henri III trouvaient trop pénible d’ouvrir la bouche jusqu’à pouvoir prononcer les mots de royne au lieu de reine, et de roi au lieu de ré.

59. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Ce rude apprentissage ouvrit un vaste champ à sa curiosité ; car la province était alors aussi variée de mœurs que de costumes. […] Elle ne s’ouvrira jamais à l’amitié, à l’hospitalité, à la compassion. […] Ses effusions banales et ses largesses indiscrètes n’étaient que l’ostentation d’un Philinte qui n’aima vraiment personne, puisque son cœur, comme sa bourse et sa table, s’ouvrait sans choix au premier venu. […] Toute intelligence n’a-t-elle pas le droit de jouir d’elle-même, et de s’ouvrira ces clartés dont tout être moral a besoin pour accomplir sa destinée ? […] Ce fut vers 1608 que s’ouvrit La Chambre bleue d’Arthénice, à l’hôtel de Rambouillet.

60. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIII. Examen de quelques Caracteres. » pp. 350-377

  C’est sous ces dehors séduisants,  C’est sous un air ouvert en apparence,   Qu’il cache cette défiance... […] D’un autre côté, il exige de sa pupille qu’elle n’ouvrira pas la bouche.

61. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

Ma femme, ma femme, j’entends des voleurs qui ouvrent notre porte. […] Oyant son chant ainsi vanter, Si ouvrit le bec pour chanter, Et son fromaige chet à terre, Et maistre renard le vous serre A bonnes dents, & si l’emporte.

62. (1873) Le théâtre-femme : causerie à propos de L’École des femmes (Théâtre de la Gaîté, 26 janvier 1873) pp. 1-38

La comédie moderne aussi, à son point de départ, eut l’horizon ouvert devant elle et put choisir entre tous les faits de notre civilisation. […] Dans le concert qui vous amuse, il n’y a pas une fausse note, ou pas une note juste, comme vous voudrez : partout où la terreur ne se tord pas de rire, la gaîté pleure à chaudes larmes; partout où la féerie n’ouvre pas son étal de maillots vivants, l’opérette adorée, Antigone de nos décrépitudes, lève la jambe (on dit aussi la gigue) à cent mètres au-dessus du Panthéon, sous l’œil attendri, mais toujours imposant de la Censure!

63. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Léger et ouvert, il dit à toute la nature qu’il est amoureux. […] Il arrive souvent qu’à la fin du second acte les dames prennent leurs chapeaux, les hommes se lèvent, les portes des loges s’ouvrent, et grand est l’étonnement du public, peu familiarisé avec Molière, de voir commencer un troisième acte, qui, plein de gaîté et de comique, n’est jamais regretté par personne. […] Dancourt avait coutume de lire ses ouvrages au roi, dans le cabinet même de ce haut protecteur, et l’on raconte qu’un jour s’y ôtant trouvé mal, le roi prit lui-même la peine d’aller ouvrir une fenêtre pour lui faire prendre l’air. […] Ouvrez la pièce du Chevalier à la mode, la meilleure de Dancourt, intrigue, caractères, style, tout y est parfait ; mais quelles mœurs ! […] beaucoup de maisons ouvraient en quelque sorte des académies, où tout ce qu’il y avait d’extravagants, d’oisifs et de fripons se faisait bien venir.

64. (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923

On s’ouvrit à plusieurs projets nouveaux : celui de faire ensevelir chrétiennement les corps des suppliciés, « après que les chirurgiens en ont fait l’analomie, » — celui d’une Banque catholique. — Même on resta aussi belliqueux contre tous les ennemis de la foi qu’aux jours de Louis XIII : on empêcha des Huguenots d’entrer dans les Compagnies de commerce; on fit brûler un visionnaire, Simon Morin (14 mars 1663); on contribua grandement, en 1661, à la suppression de « la méchante comédie de Tartufe, » où les membres de la Compagnie du Saint-Sacrement avaient plus d’une raison, comme on le verra tout à l’heure, de s’estimer pris à partie; on travailla encore en 1660 à « procurer » contre les blasphémateurs « une forte déclaration du Roi. » Nulle part on ne « laissa périr l’œuvre de Dieu, » et d’après la correspondance de Paris avec Marseille14, comme d’après la relation de Voyer d’Argenson, les séances de la Compagnie furent toujours « pleines d’affaires. » Toutefois, à partir de 1661, les assemblées plénières, jusque-là hebdomadaires, se font rares. […] Et, « dans l’esprit de ce Patrocle, Charpy se met si bien, s’impatronise tellement de lui comme de sa femme qu’il chasse de chez eux tout le monde. »Mme Hausse ouvrit enfin les yeux, et avertit son gendre. […] Sans doute, l’avocat de cet isolement sauveur n’est pas tout à fait tranquille avec lui-même ; il voudrait bien pouvoir démontrer que cette fuite craintive du siècle ne fait nul tort à l’amour du prochain, qu’au contraire, par une miraculeuse contradiction, le véritable solitaire s’ouvre à toute sorte de compassion sur ses semblables.

65. (1819) Notices des œuvres de Molière (I) : L’Étourdi ; Le Dépit amoureux pp. 171-334

L’Étourdi et Le Dépit amoureux appartiennent à ce période ; mais ils le terminent : Les Précieuses ridicules vont ouvrir une ère nouvelle.

66. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. De la liaison des Scenes. » pp. 250-260

Passons donc aux liaisons qui pechent contre la présence continue des acteurs ; ouvrons tous les Théâtres étrangers, même celui du célebre Goldoni, & nous y trouverons mille exemples : nous en trouverons sur-tout dans les pieces où l’unité du lieu n’est pas observée ; tant il est vrai que toutes les parties de la comédie se tiennent & se servent mutuellement.

67. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXV » pp. 402-412

Du moment qu’elle devint confidente et dépositaire des sentiments et des pensées du roi, et même des secrets de l’État, elle cessa de s’appartenir à elle-même : ce fut un devoir pour elle de donner au roi une parfaite sécurité sur le dépôt que sa confiance mettait à la discrétion de son amie ; elle lui devait de rompre toute familiarité qui aurait pu compromettre ce dépôt : il n’y a rien de si difficile à cacher qu’un secret avec tes personnes à qui l’on parle habituellement à cœur ouvert ; et il y a des secrets à la cour qui se découvrent par le soin de les cacher ; si bien qu’affecter de taire certaines choses, c’est les dire.

68. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

La Thorillère arracha la pancarte insultante, les portes du cimetière s’ouvrirent et l’on enfouit enfin les restes de cet homme dont le génie avait été fait de bonté, de pitié, d’ironie et de souffrance. […] Après avoir traversé une espèce d’antichambre étroite et carrée, on pénètre tout de suite dans cette pièce principale ; une porte à doubles battants revêtus de glaces s’ouvre devant vous. […] Thiers, de Montalivet, Charles Nodier, Casimir Delavigne, le maréchal Gérard, l’acteur Samson, Alexandre Duval, Scribe, etc., se réunit et ouvrir une souscription dans le même but. […] Le romantisme, — à qui nous devons, ce qui l’absout, des merveilles de poésie lyrique, — le romantisme qui nous ouvrit, il faut le reconnaître, des mondes nouveaux, nous y retint malheureusement prisonniers. […] Cette maison, qui s’ouvre sur le passage Hulot, est habitée par un marchand de vins, M. 

69. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

Par malheur il a eu soin de choisir, pour veiller sur son innocente, deux valets aussi simples qu’elle ; et ces deux naïfs, disputant à qui n’ouvrira pas, laissent pester leur maître un bon quart d’heure à la porte. […] Arnolphe, à qui plaît la société des jeunes gens, pour les galanteries qu’ils aiment à dire, ouvre obligeamment sa bourse à notre Horace, et tout aussitôt le met sur le chapitre des femmes. […] Il eût admiré bien davantage la sécurité d’Agnès s’il eût su que pendant qu’il était chez elle, marchant à grands pas, ruminant, grondant, cassant les porcelaines et donnant force coups de pied au petit chien, — Horace, lui, était dans l’armoire, où, sur le point d’être surprise, Agnès, qui l’avait appelé du balcon, l’avait vivement enfermé au triquetrac des pas d’Arnolphe sur les degrés… Mais, comme de coutume, c’est encore Horace qui lui raconte la scène ; Horace qui le croit toujours son ami, ne l’ayant, de son étui, ni vu, ni entendu parler… et Horace lui en confie bien davantage ; ce soir il enlève Agnès ; il y suffit d’une échelle, Agnès ouvrira la fenêtre, et tous deux prendront la volée. […] Ce le, dit la précieuse de Boursault : C’est une chose horriblement touchante ; Il m’a pris le… ce le fait qu’on ouvre les yeux.

70. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

En Allemagne372, M. de Schlegel ouvrait ainsi son Cours de littérature dramatique : « Il n’y a point dans les arts de véritable juge sans la flexibilité qui nous met en état de dépouiller nos préjugés personnels et nos aveugles habitudes, pour nous placer au centre d’un autre système d’idées, et nous identifier avec les hommes de tous les pays et de tous les siècles, au point de nous faire voir et sentir comme eux. […] Je venais d’achever un long travail, la lecture suivie des cinq volumes de l’Esthétique de Hegel, et la magnifique pensée de ce grand philosophe, dégagée, autant qu’il m’était possible, des nécessités importunes du système où elle s’est enfermée, avait ouvert à la mienne de vastes horizons. […] Ouvrez le Tartuffe, Le Misanthrope, L’École des femmes, ou même quelqu’une de ces farces grotesques où la composition semble devoir être plus libre, Le Médecin malgré lui, Monsieur de Pourceaugnac, etc., et lisez-en une page. […] C’est là qu’il écrivit à La Motte Le Vayer, à l’occasion de la mort de son fils, ce beau sonnet et ce postscriptum où il ouvre son cœur et se laisse aller à la volupté des larmes. […] L’aveuglement d’esprit de Glocester se change en un aveugle ment réel ou physique, à la suite duquel seulement il ouvre les yeux sur la vraie différence de l’amour de ses fils.

71. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

Son erreur venait de ce que s’étant ouvert à la Ledoux35 de sa passion pour Mlle Molière*, cette femme l’avait trompé en lui donnant une nommée La Tourelle qui avait une ressemblance parfaite avec Mlle Molière*, et qui avait pris son nom. […] En même temps, au milieu de vingt jets d’eau naturels, s’ouvrit une coquille, d’où sortit une Naïade qui s’avança au bord du Théâtre, et d’un air héroïque, prononça les vers que M. […] Il voit ce sac où est Rodomont ; il le prend pour un ballot de marchandises, et l’ouvre. […] En le ridiculisant, Molière lui ouvrit la voie des richesses. […] Vrai Boileau anglais dans son Essai sur la poésie dramatique, il étudie les genres, mètres et unités et ouvre la voie aux dramaturges contemporains, en particulier aux premières dramaturges à gagner leur vie par leur plume, Mrs.

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