« Comme il ne convenait pas de mettre un confesseur sur le théâtre, et que nos mœurs défendaient aussi d’y présenter une femme mariée et amoureuse, comme l’a fait Boccace, Molière a suivi Vega à cet égard ; il a mis sur la scène un vieux tuteur, amoureux de sa pupille, et qui veut l’épouser ; on conçoit aisément la justesse de cette idée, et combien il convenait à l’économie de toute la machine que l’idée imparfaite de Vega fût ainsi renversée. […] Une partie des interlocuteurs critique L’École des femmes, et l’autre la défend. […] Molière y fait plus la satire de ses censeurs, qu’il ne défend les endroits faibles de L’École des femmes. […] Par le choix des personnages ridicules qu’il introduisit, il paraît n’avoir pas eu moins en vue de faire la satire de ses censeurs que l’apologie de sa pièce, séduit peut-être par le penchant de la malignité humaine, qui croit ne pouvoir mieux se défendre qu’en attaquanta. » 1663. […] « Le roi fit donc couvrir de toiles, en si peu de temps qu’on avait lieu de s’en étonner, tout ce rond d’une espèce de dôme, pour défendre contre le vent le grand nombre de flambeaux et de bougies qui devaient éclairer le théâtre, dont la décoration était fort agréable.
Défendez mon honneur. […] Défendez mon honneur.
La belle lui répond qu’en attendant il vouloit l’embrasser, & qu’elle avoit eu toutes les peines du monde à se défendre. […] De quelque grand forfait qu’on me puisse reprendre, Je n’ai garde d’avoir l’orgueil de m’en défendre. […] L’Imposteur de Moliere en impose à Orgon, comme l’hypocrite de Scarron en impose aux Sévillois, c’est-à-dire en renchérissant sur le mal que son adversaire dit de lui, en s’accusant lui-même d’être un misérable, en recevant les mortifications qu’on lui fait essuyer comme une punition bien due à ses fautes, en feignant de défendre son ennemi. […] Elle pensa faire courir après lui, & lui pensa retourner de lui-même : mais sans faire aucune avance de part ni d’autre, le hasard fit ce qu’ils desiroient tous deux ; car le Comte de Benevent, qui revenoit de la ville, ayant rencontré Don Diegue assez près de son logis, le pria si poliment de vouloir souper avec lui, qu’il lui fut impossible de s’en défendre.
Deux poètes, confrères de Molière, Boursault et Monfleury fils, se levèrent à leur tour, chargés en quelque sorte de défendre tous les intérêts opposés. […] C’est la loi de la guerre: il ne fait que se défendre contre eux. […] Un arrêt défendit le lansquement, le jeu en vogue. […] que vous importe à vous que le lansquenet soit défendu ? […] si fait, si fait, vous êtes modeste, ne vous en défendez pas.
Or, dans la Princesse d’Élide, on voit paraître un jeune prince qui s’est longtemps défendu de l’amour, mais qui commence enfin à s’enflammer. […] Quand la vraie dévotion lui demande, par tant de voix respectées, à n’être pas sa cliente, l’ardeur enragée qu’il met à la défendre paraît suspecte et même ridicule. […] Tartuffe seul combine, agit, attaque, se défend. […] Parce que Dieu est en effet assez fort pour se protéger tout seul, et de peur de le défendre plus qu’il ne veut lui-même, ce qui attire parfois de dures affaires, ils s’appliquent surtout à ne le défendre jamais. […] Les autres aussi ont leur ordre à défendre, sous peine de ruine et de mort.
1775, Anecdotes dramatiques, tome II, p. 208 Huit jours après que le Tartuffe eut été défendu, on représenta à la cour une pièce intitulée Scaramouche hermite 164.
Pourquoi sera-t-il permis au Père Maimbourg165, répondit-il, de faire des comédies en chaire, et qu’il me sera défendu de faire des sermons sur le théâtre ?
Les dévotes jetèrent les hauts cris, et le parlement défendit de jouer cette comédie.
Une telle ordonnance ne satisfait pas l’Apothicaire, sur-tout quand le Docteur lui défend de mettre la bouteille d’eau sur son mémoire. […] Il est très sensible à cette tendresse ; mais l’honneur lui défend d’en profiter : on l’accuseroit d’avoir séduit sa malade. […] Despréaux eut le crédit d’en faire défendre la représentation, mais non l’impression.
Santeuil s’était reconnu dans un des portraits de La Bruyère, Théodas, l’enfant en cheveux gris ; il s’en était plaint ; et La Bruyère se défendait dans sa lettre d’une aussi méchante intention. […] Elle est coquette, parce qu’elle est femme ; vous êtes homme, défendez-vous ! Comment se défend Alceste ? […] Et alors, enrageant, mais capitulant, et, dans un dernier retour, mêlant à la soumission de l’amant trompé qui avale la pilule l’amour-propre d’un homme qui voudrait bien au moins qu’on la lui dorât un peu, il la supplie, cette femme qu’il apostrophait si terriblement tout à l’heure, d’avoir au moins l’air de se défendre, de feindre au moins de l’aimer, et lui, l’intraitable et l’intransigeant, il va jusqu’à lui demander la charité de mentir pour qu’au moins il puisse faire semblant de la croire… Défendez-vous au moins d’un crime qui m’accable, Et cessez d’affecter d’être envers moi coupable. […] la religion le défend, L’amant qui voit pour lui franchir un tel obstacle Doit-il impunément douter de cet oracle ?
Je voudrois, malgré cela, qu’il fût défendu à tout Auteur de faire sa premiere piece en vers. […] Défendez, chere Alcmene, aux flambeaux d’approcher.
Une fille d’honneur doit toujours se défendre De lire les billets qu’un homme lui fait rendre. […] Je défends la surprise.
Le Seigneur du lieu vint avec quelques gentilshommes & des soldats pour le prendre : il se défendit courageusement, tua deux gentilshommes, un soldat, & fut enfin tué lui-même de plusieurs coups de pistolet. […] Quand il avoit dit son sentiment & ses raisons sur quelque chose, on avoit beau le contredire, il refusoit de se défendre, alléguant pour raison qu’il avoit une mauvaise poitrine.
Comment donc, en ces luttes de l’espérance et du désir, se défendre de ces sensualités corruptrices, de ces liens du cœur, plus durs que la plus dure des prisons ? […] Voilà donc que, pour augmenter l’embarras de cette pauvre enfant, le même jour et pour ainsi dire à la même heure, et sans transition, vous la faites passer de L’École des femmes à L’Épreuve nouvelle, de l’Agnès qui se défend à l’Agnès qui attaque, des sentiments bourgeois aux sentiments raffinés, — de la chaise de paille à la chaise longue, du gros mot au mot à double sens, de l’ail au musc, de la bure à la soie ! […] — Il se mit au travail tout de suite, et il appela à son aide tous les comédiens dont il plaidait la cause : Brécourt, La Grange, Ducroisy, et ces belles comédiennes dont on répète encore les grâces et les amours : mademoiselle du Parc, mademoiselle de Brie, la Béjart, spirituel débris d’une beauté qui se défend encore, et surtout mademoiselle Molière, sa femme, si pleine d’adorables caprices et de charmantes bouderies, et qui avait un si grand air ! […] Voilà comment devait se défendre un pareil homme.
On trouva outrecuidant qu’un auteur attaqué se défendit en personne, et, qui pis est, se défendît en poète comique, c’est-à-dire fit de ses critiques une comédie, et des plus vives. […] Mais il n’est pas défendu pourtant d’aimer le vin dans sa nouveauté, et je crois qu’il serait bon, si i c’était possible, de remonter les âges et d’écouter la comédie de Molière avec les oreilles de ses contemporains, de façon à la juger avec la même vivacité que si nous ne l’avions jamais entendue. […] Sa femme parut ; c’était la première fois qu’elle jouait dans une pièce de lui ; et ce fut pour le défendre, puisqu’elle eut le rôle si parisien d’Élise, la spirituelle moqueuse. […] Pour moi, je vous le déclare, je suis ravi, que la pauvrette se défende,, qu’elle ait cette noire ingratitude des esclaves, qui consiste à se sauver, et que la charmante séquestrée, pour l’aider dans sa fuite, prenne le bras de mon camarade Delaunay. […] Elle sait quels dangers réels encourt une fille en ce monde ; et, le sachant, elle s’en peut défendre : ce que ne pourrait faire Agnès. — Jugez ce qu’Agnès fût devenue, si Horace, ce qui était possible, eût été un malhonnête homme !
Quand même ce plaisir ne serait pas universellement blâmable, et quand même telles et telles personnes pourraient y assister sans danger, l’Église, par son caractère de catholicité, c’est-à-dire d’universalité, a des règles disciplinaires très-générales, et défend l’usage de ce qui est généralement mauvais, sans entrer dans le détail des circonstances où l’inconvénient peut disparaître832. […] Lettre d’un Homme d’érudition et de mérite consulté par l’auteur pour savoir si la comédie peut être permise, ou doit être absolument défendue. […] Taschereau ne défend Molière contre Fénelon qu’avec une faiblesse inexcusable de la part d’un ami de Molière et des lettres (Histoire de la vie et des ouvrages de Molière, liv.
Souper n’est condamné qu’à porter des poignets de plomb pour l’empêcher de mettre trop de plats sur la table : il lui est défendu aussi d’approcher du Dîner plus près que de six lieues sous peine d’être pendu. […] La mere surprise de voir la rose si-tôt fleurie, défend à sa fille d’y laisser toucher, jusqu’à ce que l’Hymen soit venu la cueillir sur le rosier.
s’il n’est pas défendu à la critique d’indiquer le sommeil d’Homère, à plus forte raison il lui est permis de se brûler les mains (elles n’ont pas de manchettes) pour tirer du néant quelque brouillon qui va périr. […] Isidore se défend non pas avec toutes sortes de mensonges et de colères, comme fait Rosine, mais elle se défend en disant naïvement ce qu’elle a sur le cœur. — Ainsi fait Isabelle dans L’École des maris, ainsi fait Agnès dans L’École des femmes. […] Quant à insulter la vertu dans la personne d’Alceste, nous respectons trop Molière pour le défendre contre cette injuste accusation du grand rhéteur. […] cet homme que défendait Alceste, et qu’il n’a pas voulu secourir, c’est lui, Philinte, comte de Valencey ! […] Vous savez le reste : ce Misanthrope, qui n’a défendu que son amour, est accablé de toutes parts ; son procès est perdu ; il passe lui-même pour l’autour d’un libelle infâme, ce qui est arrivé à Molière.
Célio vient la défendre, & rentre avec elle. […] Arlequin veut immoler sa femme à sa colere : Célio la défend encore.
Isabelle s’adoucit, mais elle déclare qu’Oratio n’obtiendra rien d’elle tant qu’il ne se sera pas fait rendre le portrait, et elle lui défend, en outre, d’aller lui-même traiter de la restitution. […] Se retournant vers Vittoria, elle lui dit que si son honneur ne lui défendait pas de se commettre avec une actrice, elle lui apprendrait à vivre, et elle rentre chez elle.
Louer assez ce chef-d’œuvre d’audace et de génie est impossible ; le défendre contre ceux qui l’attaquent est inutile771. […] Génin : Il n’était pas janséniste, et savait attaquer les casuistes jésuites dans leur excès d’indulgence ; et quand il faisait dire à don Juan refusant un duel avec don Carlos : « Je m’en vais passer tout à l’heure dans cette petite rue écartée qui mène au grand couvent ; mais je vous déclare, pour moi, que ce n’est point moi qui me veux battre ; le ciel m’en défend la pensée ; et si vous m’attaquez, nous verrons ce qui en arrivera780, » il voulait évidemment faire allusion aux artifices de direction d’intention par lesquels, dans la VIIe Provinciale, Hurtado de Mendoza autorise l’acceptation du duel « en se promenant armé dans un champ, en attendant un homme, sauf à se défendre si l’on est attaqué… Et ainsi l’on ne pèche en aucune manière, puisque ce n’est point du tout accepter un duel, ayant l’intention dirigée à d’autres circonstances ; car l’acceptation du duel consiste en l’intention expresse de se battre, laquelle celui-ci n’a pas781 ».
Heureusement il se défend par lui-même ; autrement sa cause serait perdue. […] La vertu qui se défend ainsi, qui attise la passion, en se réservant l’honneur d’une facile victoire, est bien près de ressembler au vice. […] Cependant je ne crois pas inutile de réclamer, car la cause du bon sens est toujours bonne à défendre ; perdue aujourd’hui, qui sait si elle ne triomphera pas demain ?
Mais de tous mes fâcheux, le plus fâcheux encore, C’est Damis, le tuteur de celle que j’adore, Qui rompt ce qu’à mes vœux elle donne d’espoir, Et, malgré ses bontés, lui défend de me voir. […] Oui, Damis son tuteur, mon plus rude fâcheux, Tout de nouveau s’oppose aux plus doux de mes vœux, A son aimable niece a défendu ma vue, Et veut d’un autre époux la voir demain pourvue.
. — Monsieur, répliqua-t-il au jeune Comte, si j’ai eu quelque bonté pour vous, ç’a été uniquement par rapport à votre mere, que je ne me défends pas d’avoir aimée. J’ai bien voulu feindre de croire, sur sa parole, que vous m’apparteniez : mais comme j’ai des preuves du contraire, & que je n’ai jamais épousé votre mere suivant les regles de l’Eglise, je vous déclare que vous n’êtes pas mon fils, & je vous défends désormais d’en prendre le nom.
— Je crois, dit alors Straton, que c’est à mon tour de parler, et je ne prends la parole que pour entretenir Pallante, dit-il en s’adressant à moi, de l’Auteur de L’École des maris, dont Clorante s’est malicieusement défendu de dire ce qu’il savait. […] — Cette Critique avantageuse, ou plutôt cette ingénieuse apologie de sa Pièce, répliqua Straton, ne la fera pas croire meilleure qu’elle est, et ce n’est pas d’aujourd’hui que tout le monde est persuadé que l’on peut, et même avec quelque sorte de succès, attaquer de beaux Ouvrages et en défendre de mé chants, et que l’esprit paraît plus en défendant ce qui est méchant qu’en attaquant ce qui est beau.
Il est si difficile de s’approprier les idées d’autrui, de les revêtir de couleurs propres à son sujet & à son pays, que je ne comprends pas pourquoi quelques Auteurs modernes, loin d’avouer qu’ils ont imité tel Romancier ou tel Auteur comique, s’en défendent au contraire comme d’un crime énorme, & regardent comme autant d’ennemis les personnes qui découvrent les sources où ils ont puisé.
Le Portier se défendit pendant quelque temps ; mais enfin étant obligé de céder au nombre, il leur jeta son épée, se persuadant qu’étant désarmé, ils ne le tueraient pas : le pauvre homme se trompa. […] Mais Chapelle irrité le poursuit, et le prend au collet ; le Valet se défend, et le Cocher ne pouvait les séparer. […] Enfin ceux qui représentèrent au Roi, le firent avec de bonnes raisons, puisque Sa Majesté jugea à propos de défendre la représentation du Tartuffe. […] Molière le traita cavalièrement sur le sujet de sa lettre, en lui donnant de bonnes raisons pour souhaiter qu’il ne se fût point avisé de défendre sa pièce. […] Cette défense était judicieuse, parce que le Roi était alors en Flandre : Et l’on devait présumer que Sa Majesté ayant défendu la première fois qu’on jouât cette pièce, Molière voulait profiter de son absence pour la faire passer.
Gélio le défend, & veut le faire évader. […] Finette s’intéresse aux amours de Dorante : pour le servir en piquant l’indocilité de sa maîtresse, elle conseille à Francaleu de lui défendre d’aimer précisément ce même Dorante, qui est, dit-elle, fort amoureux.
Aussi ne daigne-t-elle pas se défendre ; le danger est nul, elle ne tient pas à Alceste ; et d’ailleurs elle sait que l’accusateur, obligé de pardonner, pardonnera sans condition et finira par demander pardon lui-même : elle a raison. […] Défendez-vous au moins d’un crime qui m’accable.
La cour défendit aux Italiens de continuer leurs représentations. […] La cour refusa de recevoir ces lettres et défendit aux Italiens de se prévaloir jamais de lettres pareilles sous peine de dix mille livres parisis d’amende, applicables à la boite des pauvres.
Mercure, du haut de la maison, l’en empêche, lui dit des injures, lui jette des tuiles, lui défend de troubler la tranquillité d’Amphitrion qui goûte dans les bras d’Alcmene tous les plaisirs d’un raccommodement. […] Et, pour dernier malheur, On y défend encor la plainte à la douleur. […] Je ne me défendrai d’un traitement si rude, Qu’avecque la vertu qu’enjoint la servitude.
On reprocha sans doute à Molière de défendre son talent; mais en le défendant il en donna de nouvelles preuves, et on l’avait attaqué avec indécence. Je conçois bien que les contemporains pardonnent plus volontiers à l’amour-propre des sots qui attaquent qu’à celui de l’homme supérieur qui se défend : les uns ne font qu’oublier leur faiblesse ; l’autre fait souvenir de sa force. […] Un philosophe sans humeur n’eût-il pas trouvé tout simple qu’un poète, et surtout un mauvais poète, défendît ses vers à outrance? […] On pourrait dire à Alceste : Sans doute il vaudrait mieux que la justice seule pût tout faire; mais d’abord ce qui est permis à votre partie ne vous est pas défendu; et si vous opposez à l’usage la morale rigide, je vais vous convaincre qu’elle est d’accord avec la démarche que je vous conseille. […] De quelque grand forfait qu’on me puisse reprendre, Je n’ai garde d’avoir l’orgueil de m’en défendre.
La coterie se défend avec les faibles secours d’une vogue que le ridicule a ralentie, que poursuit la risée publique.
Les lois, pour réprimer cette licence, défendirent de nommer. […] Venise se défend encore de la révolution ; mais elle cédera bien-tôt au torrent de l’exemple & à l’attrait du plaisir. […] En 1609, une ordonnance de police défendit à tous comédiens de representer aucunes comédies ou farces, qu’ils ne les eussent communiquées au procureur du roi. […] Il a toûjours été défendu aux comédiens de représenter sur le théatre les ecclésiastiques & les religieux. […] Les conciles de Mayence, de Tours, de Reims, & de Châlons-sur-Saone, tenus en 813, défendirent aux évêques, aux prêtres, & autres ecclésiastiques, d’assister à aucun spectacle, à peine de suspension, & d’être mis en pénitence ; & Charlemagne autorisa cette disposition par une ordonnance de la même année.
Mais l’Auteur nous cache jusqu’au nom de celui qui en fit défendre la représentation. […] Je suis assez content de l’Histoire du Misanthrope : mais je n’approuve nullement que l’Auteur nomme rapsodie, une Dissertation qu’une personne de Littérature fit dans le temps pour le défendre contre les Critiques.
Un ascendant mutin fait naître dans nos ames, Pour ce qu’on nous permet, un dégoût triomphant, Et le goût le plus vif pour ce qu’on nous défend. […] Elise dit à Valere qu’il ne la défend pas avec assez de vivacité : son amant lui prouve que c’est pour ne pas heurter de front le sentiment de son pere, qui ne consulte que son avarice seule dans l’établissement projetté.
La belle répond qu’en attendant il voulait l’embrasser et qu’elle avait toutes les peines du monde à se défendre. […] Tout le monde a dans la mémoire la réflexion par laquelle Molière termine la préface du Tartuffe : « Huit jours après que ma comédie eut été défendue, on représenta devant la cour une pièce intitulée Scaramouche ermite, et le roi, en sortant, dit au grand prince que je veux dire (Condé) : “Je voudrais bien savoir pourquoi les gens qui se scandalisent si fort de la comédie de Molière ne disent mot de celle de Scaramouche” ; à quoi le prince répondit : “La raison de cela, c’est que la comédie de Scaramouche joue le ciel et la religion, dont ces messieurs-là ne se soucient point ; mais celle de Molière les joue eux-mêmes : c’est ce qu’ils ne peuvent souffrir.” » Les situations de Scaramouche ermite étaient d’une extrême indécence.
Bien qu’elle ait du penchant pour Alceste, ne s’oublie-t-elle pas au point de défendre auprès de lui Célimène par générosité toute désintéressée ? […] C’était donc se défendre contre ceux qui le traitaient d’impie. […] C’est dans l’intérêt de leur bonheur qu’elle défend le sien : car ils seront malheureux avec elle. […] Pour se défendre, il invita, dit-on, ses juges à l’entendre prêcher ; et il parait qu’il gagna sa cause, comme Sophocle lisant Œdipe à Colone. […] Pour se défendre, il invita, dit-on, ses juges à l’entendre prêcher ; et il parait qu’il gagna sa cause, comme Sophocle lisant Œdipe à Colone.
Mais, hâtons-nous de le dire, en voulant se défendre, M. […] » Les choses vont si loin que ce prétendu sage, pour ne pas démordre de son opinion sur un sujet futile, est au moment de s’aller couper la gorge avec un homme qui ne l’a nullement offensé, et dont le seul tort est de défendre ses faibles vers. […] Et que vous savez peu ce qu’il veut faire entendre, Lorsque si faiblement on le voit se défendre ! […] On s’en défend d’abord ; mais de l’air qu’on s’y prend On fait connaître assez que notre cœur se rend; Qu’à nos vœux, par honneur, notre bouche s’oppose, Et que de tels refus promettent toute chose. […] Le ciel défend, de vrai, certains contentements ; Mais on trouve avec lui des accommodements.
Ceux-ci n’ont trouvé l’arrêt que juste, et ceux-là l’ont trouvé trop rigoureux ; d’autres ont blâmé seulement Boileau d’avoir loué Molière avec restriction, lorsqu’il était mort, lui qui l’avait loué sans réserve, quand il était vivant ; d’autres ont distingué, et, abandonnant la scène du sac que personne ne défend, ont défendu des scènes de la même pièce que Boileau n’attaque pas. […] Voilà ce qu’ont refusé de voir quelques aveugles enthousiastes de Molière, devenus, en cette occasion, de ridicules adversaires de Boileau, qui n’ont su défendre l’un qu’en attaquant l’autre avec indécence, et qui ont prouvé par là qu’ils étaient incapables de les apprécier tous les deux.
Oui, oui, je prétends voir ce qui doit vous défendre, Et quel fameux prodige, accusant ma fureur, Peut de ce que j’ai vu justifier l’horreur. […] Don Pedre entend le bruit des armes, & sort du cabinet en disant qu’il vient défendre sa sœur. […] Mais si vous exigez de moi une justification dans les formes, si vous voulez voir les preuves de mon innocence, que je vous ferai voir plus claires que le jour, ne prétendez plus au cœur de Delmire ; oubliez même que vous l’avez connue, & perdez pour jamais le souvenir de cette malheureuse Princesse, que son innocence & sa vertu n’ont pu défendre contre votre injustice.
Je suis très fâché que mon Censeur ait si peu réfléchi ; j’aurais plus d’honneur de me défendre contre lui. […] L’Auteur de la Critique est du moins autant ami des Comédiens, qu’il prétend que je le sois de Mr le Baron ; il s’épuise pour les défendre, comme si je les avais attaqués personnellement. […] Et je ne sais pas où mon Censeur a vu établi en règle, qu’il soit défendu de mettre de l’action, et du caractère dans un Livre ; c’est le plus sûr moyen de plaire, et d’attacher à la lecture.
contre ces insolentes marionnettes, et comme elle avait défendu le dialogue et le monologue, elle proscrivit le couplet. […] La caisse d’épargne doit être expressément défendue à ces enfants perdus de Corneille et de Molière. […] Mais ce que commande la logique littéraire, l’inflexible chronologie le défend. […] Aujourd’hui, nul ne voudrait de ce métier d’homme à bonnes fortunes ; et même, ceux qui l’osent encore entreprendre, s’en défendent comme d’une honte. […] Accusé comme un laquais, Moncade se défend comme un laquais, par un mensonge.
Les Magistrats, indignés avec raison de l’extrême licence des Poëtes, leur ôterent non seulement la liberté de nommer ceux qu’ils vouloient jouer, & de spécifier leurs qualités ; ils défendirent encore aux acteurs de prendre des masques & des habits qui fissent reconnoître les personnages que le poëte avoit en vue.
Le Roi me le donna, & je formai le dessein de m’en servir pour faire mourir mon rival ; j’enfermai le chien dans une chambre à l’écart, & je défendis qu’on lui donnât à manger pendant quatre ou cinq jours. […] (L’Envoyé continue, & dit :) L’ordre porte, de plus, qu’on tienne votre femme enfermée dans ce palais ; on lui défend d’en sortir, & l’on veut que le nom de Tchao soit entiérement éteint.
La postérité comptera parmi nous dix Peintres fameux, autant de Sculpteurs, autant d’Architectes illustres, & dira : « Tant d’Artistes distingués n’ont pu faire des progrès, qu’au sein d’un pays où les talents naissants trouvent des ressources gratuites chez des Maîtres entretenus par la générosité du Monarque ; tant d’Artistes distingués n’ont pu se perfectionner, que dans un pays où l’Eleve, parvenu au point de laisser entrevoir la moindre étincelle de génie, est envoyé à grands frais dans l’ancienne patrie des beaux arts, peut s’y enrichir des plus belles connoissances, & revenir, précédé de sa réputation, dans la capitale pour être accueilli dans le palais des Rois. » Qui pourroit ne pas voir toute l’utilité du plus respectable des établissements, de cette Ecole d’honneur, de bravoure, dans laquelle est admis quiconque puise dans un sang noble l’ardeur de défendre sa patrie ? […] Les Comédiens affichent dans leurs corridors les ordres du Roi, qui défendent à toute personne, de quelle qualité & condition qu’elle soit, d’entrer au spectacle sans payer.
Tandis que les gens du grand monde prononçaient contre l’ouvrage des décisions tranchantes, ils l’attaquaient avec des ménagements perfides, accordaient quelques éloges sans conséquence, pour donner plus de poids à des critiques qu’ils croyaient capitales, affectaient un zèle ardent pour les règles, et se disaient pressés du besoin de les défendre contre le poète téméraire qui les avait violées. […] Ce n’est, pour dire vrai, ni l’un ni l’autre, parce que c’est l’un et l’autre à la fois, parce que L’École des femmes n’y est pas moins vivement défendue qu’attaquée, que le bien et le mal s’y balancent assez exactement, et que si la conclusion de cette espèce de controverse est expressément défavorable à Molière, les deux champions de sa pièce, qui finissent par se ranger du parti du blâme, semblent le faire moins par conviction que par condescendance pour leurs maîtresses, ennemies déclarées du poète comique et de ses ouvrages. […] Un homme d’esprit et de goût entreprend de la défendre un peu méthodiquement contre les attaques sournoises d’un auteur, grand partisan des règles et surtout grand ennemi des succès d’autrui. […] Il avait fait Le Portrait du peintre contre Molière ; il fit contre Boileau La Satire des Satires ; mais du moins cette fois il se défendait au lieu d’attaquer ; et Boileau aima mieux employer son crédit pour empêcher la représentation de la pièce, que son talent pour en châtier l’auteur.
Il se défendit par la nature de son ouvrage ; mais il avoua que ces mots dont on lui reprochait l’usage, étaient justement bannis de la conversation, et il souscrivit à leur réprobation.
Je prends trop sur moi pour que l’esprit et le corps n’y succombent pas, peut-être tous les deux. » Vous avez l’explication de cette mélancolie dans un mouvement de jalousie dont ne se défend pas l’amour le plus chaste.
Je ne parle pas des filles mises à mal, c’est d’une vérité trop évidente ; mais ce valet, qui croit en Dieu au fond, qui voudrait avertir et retenir son maître, et à qui sa faible raison ne permet de défendre que ridiculement la cause de la vérité61 ; qui est forcé à mentir62, à insulter63, à cacher comme une honte les moindres bons sentiments64, à partager enfin toute la vie et tous les crimes de don Juan, « parce qu’un grand seigneur méchant homme est une terrible chose : il faut qu’on lui soit fidèle, en dépit qu’on en ait, et la crainte réduit d’applaudir bien souvent ce que l’âme déteste65 ; » ce valet, nous le voyons se gâter, s’endurcir, imiter l’escroquerie du maître66, engager le Pauvre à jurer un peu 67 ; et enfin, après le châtiment de don Juan, n’avoir d’autre sentiment en face de cette mort effrayante, que le regret des gages qu’il perd68 : ah ! […] Il faut remarquer que l’archevêque de Paris et Bourdaloue ont pris l’un et l’autre ces idées et même ces expressions dans la relation intitulée les Plaisirs de l’Ile enchantée, Paris, 1665 : « Le roi connut tant de conformité entre ceux qu’une véritable dévotion met dans le chemin du ciel et ceux qu’une vaine ostentation de bonnes œuvres n’empêche pas d’en commettre de mauvaises, que son extrême délicatesse pour les choses de la religion ne put souffrir celte ressemblance du vice avec la vertu qui pouvoient être pris l’un pour l’autre, et quoique l’on ne doutât pas des bonnes intentions de l’auteur, il défendit pourtant celte comédie en public, et se priva soi-même de ce plaisir pour n’en pas laisser abuser à d’autres moins capables d’en faire un juste discernement. » Voir J.
Baron ne pouvant s’en défendre, statua sur quatre pistoles, qu’il croyoit suffisantes pour donner à Mondorge la facilité de joindre une Troupe. […] Mais Chapelle irrité le poursuit, & le prend au collet ; le Valet se défend, & le Cocher ne pouvoit les separer. […] Enfin ceux qui representerent au Roi, le firent avec de bonnes raisons, puisque Sa Majesté jugea à propos de défendre la representation du Tartuffe. […] Moliere le traita cavalierement sur le sujet de sa Lettre, en lui donnant de bonnes raisons pour souhaiter qu’il ne se fût point avisé de défendre sa Piece. […] Et l’on devoit présumer que Sa Majesté ayant défendu la premiere fois que l’on joüât cette Piece, Moliere vouloit profiter de son absence pour la faire passer.
Après quelques autres traits moins merveilleux, Arlequin abat d’un coup de baguette une tour dans laquelle son maître est prisonnier, & lui fait prendre la forme d’une colline agréable, d’où descendent des Sauvages pour le défendre contre ses ennemis, & des danseurs pour l’amuser.
Le prince de Condé lui-même, après avoir défendu la cause du pouvoir, se trouva glorieux de soutenir celle de mademoiselle de Montpensier contre le pouvoir.
Vous ne serez point attaquée dans ce pays-là que vous ne soyez bien défendue.
Jean, à qui il demande le baptême ; ce dernier s’en défend d’abord par humilité. […] Plus bas, plus bas, coquin ; j’ai défendu la vue.
Quelque fort qu’on s’en défende, Il faut y venir un jour ; Il n’est rien qui ne se rende Aux doux charmes de l’amour625. […] À des titres si beaux Bacchus seul peut prétendre, Et nous sommes ici pour défendre ses droits.