Elle alla dans celle de M. du Vexin, qui était un peu malade, et puis emmena madame de Montespan à Trianon. » Le même jour : « Il y a des dames qui ont été à Clagny. […] « Le roi arriva dimanche matin à Versailles ; la reine, madame de Montespan, et toutes les dames étaient allées, dès le samedi, reprendre tous leurs appartements ordinaires. […] « Toutes les dames de la reine sont précisément celles qui font la compagnie de madame de Montespan. […] Quanto joue en robe de chambre avec la dame du château (avec la reine) qui se trouve trop heureuse d’être reçue, et qui souvent est chassée par un coup d’œil qu’on fait à la femme de chambre »(à la darne d’honneur, madame de Richelieu). […] La dame d’honneur même n’a plus les mêmes empressements, et cela fait faire des réflexions morales et chrétiennes à ma petite amie (probablement madame de Vins, belle-sœur de M. de Pomponne). » Les amies de madame de Maintenon, persuadées de sa faveur, croyaient trop facilement qu’elle on était enivrée ; elle était au contraire très occupée de ce qu’elle voyait de triste dans sa situation.
En 1620 on y voit la marquise de Sablé, dame d’un grand esprit et d’un rare mérite , dit Vigneul de Marville ; Voiture était particulièrement lié avec elle et elle lui disait avec une certaine supériorité de raison qu’il avait un amour-propre de femme . Cette dame est la même qu’on revoit dans sa vieillesse en grande liaison avec le duc de La Rochefoucauld, l’auteur des Maximes, et qui en fit corriger plusieurs. […] Ces dames, nées à la fin du siècle précédent, étaient à peu près du même âge que la marquise, c’est-à-dire de 35 à 40 ans, en 1620.
. — La duchesse de Richelieu nommée dame d’honneur. […] La belle dame (madame de Montespan) ayant été à confesse à un prêtre qui lui a refusé l’absolution, elle en a été extrêmement surprise ; elle s’en est plainte au roi, qui très surpris lui-même, n’a pas voulu condamner ce prêtre sans savoir de M. de Montausier, dont il respecte la probité, et de M. […] Enfin, madame de Richelieu succéda à madame de Montausier, dans la place de dame d’honneur de la reine, et madame de Richelieu était aussi de l’école de l’hôtel de Rambouillet.
Lisardo lui fait part à son tour de son aventure avec la dame inconnue. […] Calabacas annonce qu’une dame demande à parler à Dom Félix ; il se doute que c’est son infidelle, & ne veut pas l’écouter. […] Dom Félix veut courir après la dame voilée pour tâcher de la reconnoître : Laura l’arrête en lui disant qu’il la connoît assez. […] Laura, persécutée par sa jalousie, vient prier Marcella de lui céder son appartement pour pouvoir épier la conduite de Dom Félix, & voir si la Dame qu’elle a déja vue chez lui y revient. […] Lisardo paroît : Dom Félix lui fait voir les deux Dames ; il lui demande à laquelle il a parlé : Lisardo montre Marcella.
Et s’informant comment on l’appelloit, C’est, lui dit-on, la Dame du village ; Messire Bon l’a prise en mariage. […] Le fauconnier plut très fort à la Dame ; Et n’étant homme en tel pourchas nouveau, Guere ne mit à déclarer sa flamme. […] La Dame dit un soir à son mari : Qui croyez-vous le plus rempli de zele De tous vos gens ? […] Une fois possesseur du château de la Dame, il devint indifférent pour ses charmes : la Dame, de son côté, ne voulant pas être ingrate, eut pour lui l’indifférence la plus complette, & choisit pour son vengeur le Prieur de Meseray, son voisin & son Chapelain. […] La Dame qui le croit, s’empresse de lui donner de l’argent pour avoir le plaisir de le voir repartir bien vîte, & il arrive toujours à Auxerre avec une bourse assez dodue.
Dupuis lit, & voit qu’une grande Dame donne un rendez-vous à Desronais pour le jeudi prochain : il triomphe. […] J’ai vu de grandes maisons & très peu d’hospitalité ; de grands hommes faire de petites actions, de belles Dames ne rien faire qui vaille. […] Le Chevalier paroît, & lui assure que la Dame n’a point perdu au jeu. […] Enfin le Galant Escroc dit au mari que la Dame, enchantée de son mérite, n’a pas voulu de ses deux cents louis, & qu’il les a remis à Madame Gasparin. […] La Dame regarde le Comte comme un monstre, surtout lorsqu’il la menace de publier son aventure & de montrer sa lettre, si elle ne consent au mariage du Chevalier avec Sophie.
Oh dame, dit-elle, quand on me regarde de près, je parois moins jolie ; mais mon esprit plaît beaucoup. […] Il lui débite beaucoup d’impertinences que son nom & son caractere autorisent, & après différents projets qu’il lui communique sur la parure des femmes & sur celle des hommes, il lui parle de cinq brochures qui portent les titres suivants : Traité des riens, avec une Dissertation sur la babiole, dédié aux Dames. […] La nouvelle Toilette des Dames, avec une liste détaillée de tout ce qui la compose ; ouvrage immense & digne de la curiosité publique. […] La Toilette des hommes, revue, corrigée & augmentée des trois quarts, & qui n’est pas moins curieuse que celle des Dames.
Lucinde est éprise de Moncade ; on cherche à lui persuader que son amant est un perfide : pour le lui prouver, on dit à Moncade qu’une belle dame est charmée de son mérite, qu’il aura une conversation secrete avec elle, s’il veut se laisser conduire dans son appartement avec les yeux bandés ; il y consent, & assigne le lieu où on le trouvera. Son valet, jaloux de tâter d’une bonne fortune, prend un habit de son maître, se rend au lieu assigné, & se laisse conduire en Colin Maillard chez la dame, qui est Lucinde. […] Dans la scene VI, Moncade paroît en robe de chambre, & se met à sa toilette : il demande si Cidalise n’a pas envoyé ; Pasquin lui remet une lettre de cette dame & une montre.
Il Regallo delle Damme (le Régal des Dames), 2 mai 1668. […] Au bout de ce temps, une autre dame de la cour d’Auguste, qui, à cette époque, avait du crédit sur le cœur et l’esprit du roi de Pologne, engagea ce prince à visiter sa prison d’État. […] Il se jeta aux pieds du roi ; mais, bien que la dame joignît ses supplications aux siennes, Auguste demeura inexorable. Toutefois, cette dame travailla si bien l’esprit du roi que, quelques mois après, Costantini fut mis en liberté, à condition de sortir immédiatement des États du prince rancunier.
Goldoni, intitulée Il Cavaliere e la Dama, Le Cavalier & la Dame. […] Une Dame venoit d’acheter deux ou trois pieces d’étoffe ; sa niece entre, fait l’éloge des étoffes, trouve sur-tout l’une des pieces charmante. […] La Demoiselle, qui connoissoit l’humeur de sa parente, la remercia en riant ; & je demandai tout bas à la Dame si elle avoit vu représenter le Bourru bienfaisant.
Cependant, on voit par une multitude de lettres adressées par le duc de La Rochefoucauld à madame de Sablé, dans le temps qu’il complétait, corrigeait, soumettait à la critique les Maximes qu’il a publiées en 1665, que madame de Sablé les jugeait, et les modifiait très judicieusement ; on voit de plus qu’elle les soumettait au jugement d’autres femmes célèbres, de ses amies, notamment à la maréchale de Schomberg, Marie d’Hautefort, alors âgée d’environ 49 ans, anciennement l’objet de cette passion religieuse de Louis XIII, qui a été tant célébrée, et à son amie la comtesse de Maure ; qu’elle rédigeait elle-même des maximes, ou, pour parler plus exactement, des observations sur la société et sur le cœur humain, observations dont il paraît que le recueil de La Rochefoucauld renferme quelques-unes ; et enfin que cette dame avait de la fortune, une bonne maison, une excellente table, citée alors pour son élégante propreté ; qu’elle donnait des dîners dans la maison qu’elle occupait à Auteuil ; et que le duc de La Rochefoucauld allait souvent l’y voir. Cette dame, alors âgée au moins de 60 à ans, d’une santé très délicate, ne voyait du monde que chez elle, et c’est sans doute pour cette raison qu’il en est peu parlé dans les écrits concernant les grandes sociétés de cette époque. […] Quand mademoiselle de Montpensier commença à sentir de l’inclination pour Lauzun, elle s’informa de ses habitudes au comte de Rochefort dont il était l’ami : et « elle apprit, dit-elle, que Lauzun allait quelquefois chez une petite dame de la ville, nommée madame de La Sablière.
Établis dans la capitale, ils se lièrent avec Molière, valet de chambre du roi, fort aimé de ce prince, et dispensé de faire la cour aux dames. […] Molière, le plus âgé des quatre amis, le seul à portée de connaître les secrètes dispositions du roi ; La Fontaine, le plus répandu parmi les dames du grand monde, donnaient à leurs jeunes amis, l’un l’exemple de plaire au roi, l’autre celui de plaire aux femmes qui plaisaient au roi : ce qui ramenait toujours à plaire au roi.
Don Juan accueille la dame avec bonté : il l’engagé à rester après l’avoir délaissée quelques heures auparavant. […] C’est un bel éloge donné aux dames de l’antiquité, qu’un Dieu pour les séduire ait été obligé de prendre ce moyen tombé en désuétude depuis lors. […] La susceptibilité de nos belles dames s’offense actuellement de ces plaisanteries, mais nos belles dames ne trouvent rien à redire au viol d’Antony. […] Eraste Une dame recevait-elle un bijou considérable de quelque amant, le mari n’avait rien à dire ; la dame l’avait gagné au lansquenet. […] La marquise est du genre de ces femmes que les enfants de famille, les jolis hommes du temps, appelaient des Dames de la Providence.
Elle part pour aller se dissiper à Bourbon : « Elle part seule », dit madame de Sévigné à sa fille ; « mais si elle avait voulu mener tout ce qu’il y avait de dames à la cour, elle aurait pu choisir. » Quelle était pendant cette absence la situation de madame de Maintenon ? […] On fit hier une promenade ensemble, accompagnés de quelques dames ; on fut bien aise d’aller à Versailles pour le visiter avant que la cour y vienne. […] Sur ce principe il fut conclu que le roi viendrait chez madame de Montespan ; mais pour ne pas donner à la médisance le moindre sujet de mordre, on convint que des dames respectables et des plus graves de la cour seraient présentes à cette entrevue, et que le roi ne verrait madame de Montespan qu’en leur compagnie.
Outre ces introducteurs, un individu, revêtu du titre d’alcoviste, était le chevalier servant de la dame : il l’aidait à faire les honneurs de sa maison et à diriger la, conversation ; rôle sans conséquence, parce que, selon Saint-Évremond, une précieuse faisait consister son principal mérite il aimer tendrement son amant sans jouissance, et à jouir solidement de son mari avec aversion ». […] Ces dames, qui se recherchent si exactement les unes les autres, sont aussi fort recherchées des sociétés de la capitale. […] Ils corrigent les vers médiocres, et font à ces dames des réputations d’esprit. » « Une précieuse », dit-il ailleurs, « doit avoir l’adresse de donner du prix à ses sentiments, de la réputation à ses ouvrages, d’assurer approbation à ses railleries, force à ses sévérités. » Les auteurs soudoyés étaient les ilotes de la république ; aussi se rencontrait-il des précieuses de mauvais caractère qui, oubliant la politique du corps, se donnaient habituellement le plaisir de mettre les auteurs et les beaux-esprits de ce genre à la gêne, et de mortifier leur vanité ; et elles se vantaient de cette habitude : mais leur sévérité, dit de Pure, était combattue par d’autres précieuses. […] Il n’y a encore rien ici qui soit applicable aux dames de Rambouillet. […] Petitot dit que « si les dames de l’hôtel Rambouillet souffrirent patiemment Les Précieuses ridicules, ce fut parce que l’auteur eut l’adresse de leur faire croire qu’il n’avait voulu attaquer que les sociétés de province (les peckes provinciales) ».
Les dames t’entouraient. […] Jeune, il laissait à la nature le soin de ses cheveux ; plus tard ils tombèrent sous les coups de ciseaux des dames dont les larmes avaient mouillé les pages de ses romans. […] Mais un homme puissant, ami des dames qui pouvaient se croire offensées par la comédie nouvelle, en défendit la représentation ; cette interdiction dura plusieurs jours. […] Naguère le cardinal de Richelieu avait fait prier madame de Rambouillet, en amie, de lui donner avis de ceux qui parlaient de lui dans son salon, et la noble dame avait refusé, avec une fierté polie, de remplir ce rôle d’espion. […] Le roi, les reines, les dames, les courtisans prirent leurs places, les violons jouèrent, la toile se reploya, et, sous les yeux de cette cour voluptueuse et brillante, apparut l’intérieur de la maison d’Orgon et Tartuffe.
Et maître Cornichon, défenseur de la dame, redouble les coups à tort et à travers et accable le malheureux mari. […] L’été, les dames de Paris dirigent de préférence leurs promenades vers la Porte Saint-Bernard, c’est-à-dire sur les bords la Seine, où les Parisiens se changent en tritons, où les dames elles-mêmes se livrent au plaisir de la natation sous des tentes closes, où les bateliers offrent aux compagnies joyeuses leurs bachots pour aller aux Carrières, à l’Épée-Royale ou au Port-à-l’Anglais.
Pour imiter les dames de la cour, les femmes de la ville se ruinent en meubles et en dentelles ; le jour de leurs noces elles restent couchées sur un lit, comme sur un théâtre, — exposées à la curiosité publique et aux quolibets des marquis. […] vingt-sept ans, répondent ses bonnes amies ; et trois mois après, au premier bal où elle va réussir, ces bonnes amies diront aux jeunes gens : — Vous voyez bien, là-bas, cette belle dame qui porte des roses blanches sur la tête et qu’on entoure, c’est une femme de quarante ans, qui le dirait ? […] Certes, c’était là un insigne anachronisme : autant valait affubler ces messieurs et ces dames de la Chaussée-d’Antin, des broderies, des insignes, des armoiries et des grands noms du Versailles enseveli dans la poudre du 10 août ! […] Elle s’abandonne librement à l’espièglerie de son rôle ; elle est, tour à tour, la fille d’un grand seigneur à l’ancienne marque, et la digne suivante d’une belle dame à la mode des petits appartements ! […] Maintenant, disent les messieurs et les dames, qu’elle vive ou qu’elle meure, ou bien que cette âme en peine remplisse son silence et sa solitude de ses regrets et de ses douleurs, que nous importe ?
Dame, demoiselle, bourgeoise, paysanne, il ne trouve rien de trop chaud ou de trop froid pour lui. […] Ces choses-là s’appelaient tantôt la Vallée de Misère, tantôt les Plaisirs de la Jeunesse, et parmi ces plaisirs, le gros Rieux et la belle Pâtissière, la Dame de pique et la Dame de carreau : dames, écoliers, pages, chevaliers. […] « Le jeune roi, dit Saint-Simon, élevé dans une cour brillante où la règle et la grandeur se voyaient avec distinction, et où le commerce continuel des dames, de la reine-mère et des auteurs de la cour l’avait enhardi et façonné de bonne heure, avait primé et goûté ces sortes de fêtes et d’amusements parmi une troupe de jeunes gens des deux sexes, qui tous portaient et avaient le droit de s’appeler des dames et des seigneurs, et où il ne se trouvait que bien peu, ou même point de mélange, parce qu’on ne peut appeler ainsi trois ou quatre peut-être de médiocre étoffe, qui n’y étaient admis, visiblement, que pour être la force et la parure du ballet par la grâce de leur figure et l’excellence de leur danse, avec quelques maîtres de danse pour y donner le ton. » À ce compte, Molière et Lulli, son compère, étaient lisiblement et uniquement admis, en cette illustre compagnie de jeunes gens et de jeunes dames : « Formés à la grâce, à l’adresse, à tous les exercices, au respect, à la politesse proportionnée et délicate, à la fine et honnête galanterie », parce que, sans le poète et sans le musicien, il n’y avait pas vraiment de divertissement qui fût possible. […] Même dans leur négligé, on sent que ces messieurs et ces dames se rappellent qu’ils sont à Versailles et qu’ils sont les hôtes du Roi. — C’est surtout, par ce genre de vérité et d’observations, que nous nous intéressons aux accessoires de la comédie, et non pas parce que vous aurez remplacé le gaz par les chandelles ! […] » N’est-ce pas, je vous prie, une chose étrange, qu’un poète anglais se permette de faire agir et parler, comme une folle, une des plus grandes dames de l’histoire de France, et comme la chose est bien trouvée : Au lit !
Ce dernier allant voir cette dame, après la première représentation des Femmes savantes, où elle s’était trouvée, elle ne put s’empêcher de lui dire : Quoi, monsieur, vous souffrirez que cet impertinent de Molière nous joue de la sorte ?
Mon homme a toutes les peines du monde à croire qu’une femme de bien puisse faire de pareils tours ; mais, pour l’en convaincre mieux, cette honnête dame devient amoureuse du petit page, et veut le prendre à force ; mais comme il faut que justice se fasse, et que, dans une pièce de théâtre, le vice soit puni ou la vertu récompensée, il se trouve à la fin du compte que le capitaine se met à la place du page, couche avec son infidèle, fait cocu son traître ami, lui donne un bon coup d’épée au travers du corps, reprend sa cassette, et épouse son page. […] Les dames l’ont blâmée, et l’ont été voir : elle a réussi sans avoir plu, et elle a plu à plusieurs qui ne l’ont pas trouvée bonne ; mais pour vous en dire mon sentiment, c’est le sujet le plus mal conduit qui fut jamais, et je suis prêt de soutenir qu’il n’y a point de scènes où l’on ne puisse faire voir une infinité de fautes. […] La dame qui a par hasard cette même couleur montre au cavalier un ruban qu’elle tenait caché ; alors elle doit absolument danser avec lui, et recevoir ses soins et ses services pendant tout le jour. Le cavalier est aussi obligé de tenir à la dame des propos de galanterie, et la dame pareillement doit, tant que le jour dure, faire semblant d’agréer sa tendresse. […] Ensuite de Leurs Majestés, Quantité de principautés, Ducs, pairs et maréchaux de France, Seigneurs, et dames d’importance, Ont eu la curiosité, De voir ladite nouveauté, Que partout quérir l’on envoie, Et qu’on ne peut voir qu’avec joie.
Mais comme, dans ce siecle charmant, tout est soumis au tribunal des Dames, qu’elles font sur-tout le sort des ouvrages de génie, & qu’il importe beaucoup à la république des lettres que le plus grand nombre ait des idées vraies, justes & dignes de ce goût fin, délicat & naturel que le beau sexe a reçu en partage, je me contenterai de faire remarquer aux Dames qui seront en ceci d’un avis contraire au mien, qu’il faut bien moins d’adresse pour présider à la parure d’une femme jeune & jolie, qu’à celle d’une vieille : & elles se récrieront, sur-tout si elles sont parées des fleurs de la beauté & de la jeunesse ; il a raison : Madame une telle, par exemple, est un sujet ingrat, que l’art de trois Marthons des mieux stylées ne sauroit embellir ; elle est toujours d’une laideur amere : si !
Une autre fois il rend visite à une femme, & se persuadant bientôt que c’est lui qui la reçoit, il s’établit dans son fauteuil, & ne songe nullement à l’abandonner : il trouve ensuite que cette Dame fait ses visites trop longues ; il attend à tous moments qu’elle se leve & le laisse en liberté : mais comme cela tire en longueur, qu’il a faim, & que la nuit est déja avancée, il la prie à souper ; elle rit, & si haut qu’elle le réveille. […] Vas-y toi-même, salue ces Dames de ma part, & dis-leur qu’elles m’obligeront beaucoup. […] La dame n’a pas tout-à-fait tort, puisque son époux a une maîtresse en ville, qu’il comble de bienfaits. […] Ce titre convenoit à la dame, à quelques formalités près. On ne dit pas si le Précepteur eut soin de se faire quelques legs, ou s’il crut connoître assez bien le cœur de la dame pour se fier à sa reconnoissance.
Cependant, me dira-t-on, on joue très souvent des drames remplis de ces détails qui ne sont rien moins qu’équivoques, de ces traits qui fixent les yeux du parterre sur les Dames pour distinguer celles qui rougissent réellement d’avec celles qui ne font que semblant. […] Il donne sur-tout la préférence à une petite campagnarde, qui a beaucoup d’innocence & de tempérament, & qui fait son mari cocu avec une bonne foi qui vaut mieux que la malice des Dames les plus expertes ». […] Lelio, Auteur Comique, se présente, baise la main des dames, assure le Chef de la compagnie de son respect (Lasci dunque, che eserciti seco gli atti del mio rispetto).
Le mystère de Griselidis, marquise de Saluces, et de sa merveilleuse constance, miroir des dames mariées, paraît aussi avoir été joué dès l’année 1395. […] Toute la noblesse de Lorraine et du Rhin, « moult de seigneurs et de dames, » dit la chronique; une pleine foule de bourgeois et de tous les lieux à l’alentour étaient accourus. […] Des loges ou tentes, « faites en très noble façon, »dit la relation originale, étaient disposées à divers endroits du pourtour pour les Seigneurs ou Dames. […] En vérité, dame, nenny, répond l’épicier, croyez que je n’y gagne guère, et je vous parle en conscience, » ajoute-t-il.
Montrez aux Dames d’esprit certaines pensées d’Horace, d’Ovide, de Juvenal, &c. montrez les leur en vieux Gaulois ; faites en la traduction la plus plate qu’il vous plaira, pourveu qu’elle soit fidelle, vous verrez que ces Dames conviendront que ces pensées sont belles, délicates, fines.
Le Chevalier, fort embarrassé d’abord, sort d’embarras en mêlant à ses discours quelques mots à l’oreille, ou quelques aparté, qu’il adresse alternativement aux deux Dames. […] — La vérité, belle Dame.
Il y a bien une dizaine d’abbés à l’Académie, et quelques évêques ; cela, d’ailleurs, ne semble pas suffire… aux abbés ; et l’un deux, le d’Aubignac, si fort ennemi de Corneille, vient d’en fonder une autre, l’académie des Allégoristes ; elle se réunit chez l’abbé de Villeserain ; les dames y sont admises. — Il y a une troisième académie, celle de Danse ; elle a été fondée par le roi même, pour remédier aux abus introduits dans l’art par les désordres et la confusion des dernières guerres ; abus capables de porter ledit art à une ruine irréparable. […] A ce mot qui fait éclater le parterre, les dames pincent les lèvres, un quidam à notre côté, à mine discrète et fade, poète probablement, murmure : « Cela est grossier » ; et M. de la Feuillade, sur le théâtre, lève les bras au ciel d’un air de pitié. […] A ce trait d’Arnolphe, qu’il lance d’un air épanoui, comme la chose la plus belle du monde, grand éclat de rire autour de nous, grande inquiétude parmi les dames, dont les visages disparaissent derrière les éventails. ; décidément, ce soir, c’est Rabelais qui souffle Molière. […] Un jeune homme, fort affairé, qui a le rabat et la calotte, entre dans une loge, offrant des confitures aux dames ; les dames sont des plus précieuses ; et par notre Parisien, qui sait tout, nous apprenons que ce jeune homme est un poète, un sieur de Visé, familier de l’Hôtel de Bourgogne ; il semble fort animé contre la pièce ; le mot d’obscénité est prononcé ; Une voix forte répète sur la scène : « Tarte à la crème ! […] Il est fort tard, sept heures au moins, la nuit est profonde, les porteurs de lanternes éclairent la montée en carrosses ou en chaises ; les seigneurs prennent congé des dames, les plumes balayant la terre ; touche chez Arthénice !
Les Auteurs doivent s’ingénier jusqu’à ce que les caleches de nos Dames puissent fournir au comique autant de richesses que les mantes Italiennes ou Espagnoles.
Ces Comédies firent tant de honte aux Dames qui se piquaient trop de bel Esprit que toute la Nation des Précieuses s’éteignit en moins de quinze jours, ou du moins elles se déguisèrent si bien là-dessus qu’on n’en trouva plus, ni à la Cour, ni à la Ville, et même depuis ce temps-là elles ont été plus en garde contre la réputation de Savantes et de Précieuses, que contre celle de Galantes et de Déréglées.
C’est pourtant là ce qui résulterait de la nomination de madame de Montausier si les déclamations tant répétées contre les dames de Rambouillet étaient fondées.
Les remords de l’Intendant font trembler le Lord ; il donne ordre à son valet Drink d’arrêter toutes les lettres, en cas qu’il écrive à Eugénie ou à sa famille ; il fait sa visite aux Dames. […] On a pu voir un peu de pantomime dans un entr’acte de la Dame invisible ou l’Esprit follet, comédie en vers, en cinq actes, de Hauteroche : mais l’on ne doit pas lui reprocher cette faute ; c’est aux comédiens, ou plutôt à leurs machinistes.
La reine l’ayant permis, il fit alors tant de grimaces et des figures si plaisantes, que non seulement l’enfant cessa de pleurer, mais encore qu’il fut pris d’une hilarité dont les résultats gâtèrent les habits de Scaramouche, ce qui redoubla les éclats de rire de la reine, et de toutes les dames et seigneurs qui étaient dans l’appartement. […] Chacun sait que toutes les dames sont folles et que, par conséquent, elles ne peuvent feindre d’être ce qu’elles sont 31 . » Malgré cette critique, Les Folles supposées ne laissèrent pas de se multiplier.
Cette piece n’est bonne qu’à prouver aux dames qu’en épousant un distrait, elles risquent d’être oubliées la premiere nuit de leurs noces : c’est beaucoup pour elles, j’en conviens ; ce n’est pas assez pour les hommes en général. […] un gros abbé fait la partie d’une financiere : la Fortune va distribuer à son gré des monts d’or ; une carte va décider si les pauvres du prieuré de M. l’abbé mourront de faim cet hiver, & si un jeune chevalier qui fait la cour à la dame aura un régiment. […] Je consens, si l’on veut, que les soubrettes soient autorisées à dire des sottises à leur maîtresse : elles peuvent avoir été dans des confidences qui leur donnent ce droit, & qui ne permettent pas à la maîtresse de se plaindre, quelque grande dame qu’elle soit.
On annonce au Roi le Duc Octave : il paroît, & dit qu’il fuit de son pays, parcequ’une Dame l’a accusé d’un crime qu’il n’a pas commis. Le Roi se doute que la Dame en question est Isabelle : il promet au Duc de l’excuser auprès de son Prince, & lui offre la main de cette même Dona Anna, qu’il destinoit à Don Juan. […] Comme le joueur est très mal vêtu, la Dame le rebute.
Don Juan, qui respecte la vieillesse de son rival, & qui n’a voulu, en se battant, que donner le temps à son valet de parler à Léonor, se laisse désarmer, fait une fausse confidence au Jaloux, lui dit en secret, & comme malgré lui, que la dame enfermée dans sa maison est Dona Luisa.
L’usage, dans la plupart des fêtes qu’on donne à Barcelone, est de tirer au sort des rubans ; le cavalier qui a la couleur d’une dame, est obligé de lui dire des douceurs, et la dame ne peut se dispenser d’y répondre ; l’on se doute que, grâce aux soins de la princesse, Carlos a un ruban semblable au sien ; il en profite avec tant de vivacité que Diane, satisfaite, croit pouvoir reprendre toute sa fierté, lorsqu’il déclare froidement ne s’être efforcé de paraître tendre que pour céder aux lois de la fête. […] Devenue l’épouse de Molière, plus vaine que fière de ce titre, elle se crut une grande dame, en prit le ton, les manières, la parure, et ne ferma plus l’oreille aux fleurettes du courtisan désœuvré. […] Le dénouement. — Pas tout à fait satisfaisant, Dorante n’est point démasqué aux yeux de Dorimène ; cette dame paie au contraire de sa main les escroqueries du vil courtisan et les galanteries qu’elle croit devoir à sa générosité ; qui nous dit d’ailleurs comment M. […] On m’avait raconté que Molière, directeur dans le Languedoc, fut mandé par le prince de Conti, pour l’amuser à Bagnas, village situé près Pesenas ; que la dame du lieu, fière d’être de la maison d’Ecar, traita les comédiens avec dédain, et que Molière, pour s’en venger, la joua, non seulement dans sa comédie de La Comtesse d’Escarbagnas, mais qu’il composa encore le titre de la pièce, et du nom de la dame et du nom de la terre. […] Je vous donne pour certain que le nom de cette dame ne se trouve point dans les actes par lesquels la terre du Bagnas a passé d’une famille à une autre, en remontant de nos jours à un temps antérieur à l’existence de Molière.
À cette époque, quelques dames, illustres autant par l’esprit que par la naissance, puisèrent dans la société des hommes éminents et lettrés qui les entouraient, un amour de la science, un soin des lettres, un purisme de langage, qui n’étaient certes qu’une qualité de plus ajoutée à tant d’autres dans une marquise de Rambouillet, trônant par la souveraineté du goût, de la beauté et de la conversation, au milieu d’une cour où se pressaient Richelieu, Vaugelas, Racan, Balzac, Voiture, Corneille, Patru, Saint-Evremond, Montausier, où vieillissait Malherbe et débutait Bossuet, entre Julie d’Angennes, Mme de Longueville, Mlle de Coligny, Mme de La Fayette et Mme de Sévigné. […] « Ces comédies firent tant de honte aux dames qui se piquoient trop de bel esprit, que toute la nation des précieuses s’éteignit en moins de quinze jours, ou du moins elles se déguisèrent si bien là-dessus, qu’on n’en trouva plus ni à la cour ni à la ville ; et même depuis ce temps-là elles ont été plus en garde contre la réputation de savantes et de précieuses que contre celle de galantes et de déréglées. » Perrault, Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant le dix-septième siècle, article Molière.
Milord, en confident discret, Se retire sans bruit, trompant le domestique, Après s’être saisi de la lumiere unique Qu’il avoit fait laisser dans son appartement : Crac, vous prenez, Monsieur, sa place doucement ; Et, sous le voile heureux de la nuit favorable, Vous devenez l’époux de cette Dame aimable.
Le Nôtre, et j’y trouve tous les jours des présents de la belle dame.
Dame ! […] Cette belle Dorimène, impatiente d’échapper à la pauvreté et aux brutalités de la maison paternelle, ne s’inquiète même pas de regarder le mari qu’on lui donne ; pourvu qu’elle soit dame et maîtresse en la maison de ce manant, Dorimène est contente. […] En ceci la grande dame ne se montre pas plus que la bourgeoise ; Célimène est une exception, dans ce siècle et dans cette comédie, tout comme mademoiselle de Lenclos était une exception. […] On ne fait pas un paysage, on ne fait pas un journal avec un éclair ; l’éloquence, au milieu de nos grands papiers, ressemblerait à cette dame patricienne obligée, un jour de fête, de danser avec des affranchis. […] Dans ces airs étudiés avec tant de soin, la dame en adoptait quelques-uns, en rejetait quelques autres : c’étaient de petites façons qu’on aurait pu noter, et apprendre comme on apprend un air de musique.
D’un autre côté la maîtresse fait déguiser sa soubrette en dame, pour connoître à fond le cœur de son amant.
C’est en 1607, deux ans et demi après le départ des Gelosi, que fut jouée la petite pièce dont l’Estoile rend compte dans les termes suivants : « Le vendredi 26 de ce mois (de janvier), fut jouée à l’Hôtel de Bourgogne une plaisante farce, à laquelle assistèrent le roi, la reine et la plupart des princes, seigneurs et dames de la cour.
Il se piqua de la venger des privations que son premier mari lui avait fait éprouver ; mais de grands chiens avaient pris possession de la chambre et presque du lit de la dame ; il fallut partager avec eux.
C’est que chez les Romains, les femmes ne vivaient pas en société avec les hommes ; que les dames romaines vivaient retirées ; que recevoir des hommes chez soi, c’était le honteux privilège des courtisanes et des femmes publiques.
Après la représentation on demanda au paysan s’il s’étoit bien amusé : à merveille, dit-il ; j’ai vu des beaux Messieurs, des belles Dames, tous bien parés, bien enjolivés.
L’Amour conseille aux spectateurs d’imiter cet exemple, & leur adresse ces paroles : Faites de votre honneur comme elle fait du sien, Qui toujours est entier : mais qu’on n’en sache rien : Et par elle apprenez que les plus fines dames, De pareilles douceurs entretiennent leurs ames Dedans leurs cabinets, & que bien sottes sont Les filles aujourd’hui qui comme elles ne font.
Ce Prince, grand, magnifique en tout, jusques dans ses jeux, vouloit voir briller dans les fêtes galantes qu’il donnoit à grands frais, tous les talents que ses largesses avoient fixés à sa Cour : aussi quelques-unes des comédies-ballets de Moliere n’ont-elles été composées que pour faire paroître des décorations magnifiques, des machines surprenantes ; que pour amener des morceaux de musique composés par les plus grands Maîtres, & chantés par des voix enchanteresses ; pour donner lieu à des ballets exécutés par les plus belles Dames de la Cour & les Seigneurs les mieux faits.
Cette dame (madame Scarron) a parlé de vous avec une tendresse et une estime extraordinaires ; elle dit que personne n’a jamais tant touché son goût, qu’il n’y a rien de si aimable ni de si assorti que votre esprit et votre personne. »Cette lettre est rapportée ici pour montrer l’union et la conformité de mœurs et d’esprit qui existaient entre madame Scarron, madame de Sévigné, sa fille, et leur société.
La Rocque a besoin d’argent pour régaler des Dames : il dit à Guillot de lui procurer cinquante pistoles sur une bague qu’il lui remet, & sort.
Pour divertir seigneurs et dames, On joua L’École des femmes, Qui fit rire leurs majestés Jusqu’à s’en tenir les côtés.
A votre aise vous en parlez, Et vous avez, la Belle, une chaise roulante, Où, par deux bons chevaux, en dame nonchalante, Vous vous faites traîner par-tout où vous voulez. […] Ma premiere femme étoit assez gentille, Une Bretonne vive, & coquette sur-tout, Qu’Eraste, que je sers, trouvoit fort à son goût : Je crois, comme toujours il fut aimé des dames, Que nous pourrions bien être alliés par les femmes ; Et de monsieur Géronte il s’en faudroit bien peu Que par-là je ne fusse un arriere-neveu.
- Souvenez-vous de la dame que vous avez envoyée en l’autre monde il y a trois jours.
Montrez aux Dames d’esprit certaines pensées d’Horace, d’Ovide, de Juvenal, &c. ; montrez-les leur en vieux Gaulois ; faites-en la Traduction la plus plate qu’il vous plaira, pourvu qu’elle soit fidelle, vous verrez que ces Dames conviendront que ces pensées sont belles, délicates, fines.