Nous sommes fortement assurés sur ce point. […] Alcidor revenait à point nommé pour assurer le mariage des deux amants : ainsi vont faire la femme et le fils de Trufaldin, bien qu’ils n’aient point, comme Alcidor, été retenus en Turquie.
Je me contenterai seulement de dire aux jeunes Auteurs, que si des reconnoissances larmoyantes leur valent des applaudissements momentanés, les reconnoissances vraiment comiques, s’ils peuvent parvenir à en faire, leur assureront l’estime des connoisseurs de leur siecle, & celui de la postérité : ils n’ont qu’à choisir. […] Mais quels témoignages encore, autres que vos paroles, nous peuvent assurer que ce ne soit point une fable que vous ayez bâtie sur une vérité ? […] Mon parrain, voilà un des premiers Officiers de la Compagnie, qui vient ici vous assurer...
Aristophonte assure qu’il est son meilleur ami & son compagnon d’armes. […] le moyen de m’en assurer mieux ? […] Valere lui annonce qu’on a donné des ordres pour s’assurer de sa personne : il est entouré d’une épouse, d’une mere, d’un frere, d’un fils, d’une fille, d’un ami, qui déplorent son malheur, qui l’exhortent à prendre la fuite, quand Tartufe, accompagné d’un Exempt, paroît pour l’arrêter.
Nos ennemis éprouveront ce que peuvent les marques de distinction imaginées par un Ministre éclairé pour rapprocher le dernier des Soldats du premier des Officiers, pour lui assurer l’avantage de prouver qu’il fut utile à son pays, qu’il a marché long-temps dans le sentier de la gloire. […] Ce ne sera pas certainement un public toujours avide de nouveautés, ni les Auteurs qui n’ont plus rien à espérer sans cet heureux changement ; encore moins MM. les Gentilshommes de la Chambre, puisqu’un théâtre de plus leur fournit un double moyen de faire des heureux, de placer des gens à talent, de s’assurer l’immortalité en protégeant les Muses qui la donnent, & leur facilite des ressources pour varier les fêtes de la Cour, ou pour les rendre plus brillantes, soit en y appellant les deux troupes séparément, soit en réunissant l’élite de l’une & de l’autre61. […] Qui nous assurera même que les Scuderi, les Montfleuri, les Scarron, les Desmarets, les Boursault, & peut-être les Pradon, déja possesseurs d’un théâtre unique, n’en auroient pas interdit l’entrée aux trois grands hommes qui les ont si bien écrasés ?
Le véritable Sosie, presque convaincu à grands coups de bâton de la vérité de ce qu’on lui dit, veut s’en assurer en faisant à l’autre des questions auxquelles lui seul peut répondre. […] L’époux quitte la scene pour chercher des témoins qui assureront qu’il n’a pas abandonné l’armée un seul instant. […] Amphitrion revient, au désespoir de n’avoir pu trouver les personnes en état d’assurer qu’il n’a pas quitté l’armée. […] On assure encore que Moliere a copié plusieurs tirades entieres de Rotrou.
Le ridicule des précieuses était usé et ne se rajeunissait pas par son alliance avec le savantisme, qui ne pouvait être reproché qu’à un nombre infiniment petit de personnes opulentes ; il n’y avait pas là de quoi assurer le succès des Femmes savantes, aussi n’en eurent-elles point. […] Il a trouvé le moyen d’établir que mesdames Deshoulières, de la Fayette et de Sévigné, qui, de son aveu, étaient les plus charmants esprits du siècle, étaient néanmoins du nombre des femmes dont Molière a voulu corriger la folie86 ; et il insinue qu’elles étaient de la coterie qui soutenait les Cottin, les Pradon et les Voiture ; il nous assure que madame de Sévigné, bien qu’admiratrice de Corneille, ne trouvait rien de plus charmant que le badinage de Voiture.
Ses Réflexions critiques sur la poésie et la peinture (1718) fondent l’idée du relativisme esthétique et, dernier écho de la querelle des Anciens et des Modernes, assurent la primauté du sentiment dans l’appréciation des œuvres d’art.
Un de ces biographes, qui mettent Racine aux prises avec l’hôtel de Rambouillet, nous assure que madame de Sévigné était de la coterie qui soutenait Pradon et dépréciait Racine, de sorte que ce pourrait bien être d’elle que Boileau eût voulu parler dans sa satire. […] On voit dans une lettre de madame de Sévigné du 9 mars 1672, à sa fille, au sujet de cette pièce des Femmes savantes, qu’on nous assure avoir été faite jour lui donner une petite correction, ainsi qu’à madame de La Fayette, qu’elle avait ménagé au cardinal de Retz, retenu chez lui par la goutte, le plaisir d’en entendre la lecture de la bouche de Molière. […] N’en doutons pas, ceux-ci s’étaient assurés de la manière la plus positive qu’ils n’avaient point à redouter les applications des ouvrages satiriques dont les auteurs leur faisaient la lecture ; ils savaient indubitablement de la bouche des auteurs mêmes le nom des personnes qui avaient servi de modèle à leurs tableaux, et ils n’avaient pas besoin de le demander.
Il m’en fût revenu, m’assurera-t-on, un peu d’indulgence pour certaines assertions qui, faute de ce modeste aveu, m’ont valu d’assez vives critiques. […] On voulut même, comme pour le Misanthrope, trouver l’original de Tartuffe ; et l’abbé Roquette, à ce qu’assure Mme dé Sévigné, demeura toute sa vie affublé de ce nom. […] Il s’est mis au point depuis qu’il a le vivre et le couvert assurés ; il a quitté son « habit de six deniers ». […] … Et Orgon menace son fils ; et vivement Tartuffe prend la défense du jeune homme : « Non, vous feriez mieux de le croire, je vous assure… Savez-vous après tout de quoi je suis capable, Vous fiez-vous, mon frère, à mon extérieur. […] Voilà d’heureuses gens, certes, et bien assurés contre les coups du sort.
Or, comme tout ce qui part de sa plume regarde la postérité, maintenant que mon nom est assuré de passer jusqu’à elle dans cette lettre incomparable, il me serait honteux qu’il y passât avec cette tache, et qu’on pût à jamais me reprocher d’avoir compromis de ma réputation. […] Il est bien assuré que cette femme est une Pénélope, et ce faux ami un Caton. […] La ressemblance que l’on pourrait trouver entre L’École des maris et L’École des femmes, sur ce qu’Arnolphe et Sganarelle sont tous deux trompés par les mesures qu’ils prennent pour assurer leur tranquillité, ne peut tourner qu’à la gloire de Molière, qui a trouvé le secret de varier ce qui paraît uniforme. […] Clitandre assure ce bon homme que c’est l’effet des paroles mystérieuses qu’il lui a dites, et qu’il a découvert que la maladie de sa fille n’a d’autre principe que le désir d’être mariée. Il ajoute que pour donner plus sûrement à ses remèdes le moyen d’opérer, il a fait accroire à Lucinde qu’il n’était pas un médecin, mais un jeune homme amoureux d’elle, qui sous cet habit venait la demander en mariage ; et que Lucinde ayant ajouté foi à ce discours, la joie avait déjà paru sur son visage ; mais que dans ces commencements, il était important de la confirmer dans son idée, afin d’assurer tout à fait sa guérison.
C’est du reste l’ascendant de Lully sur le roi et l’habileté peu scrupuleuse et intraitable du musicien à s’assurer une sorte de monopole à la cour, notamment dans le domaine du spectacle et du théâtre en musique, qui ont empêché Charpentier d’accéder aux plus hautes fonctions et de connaître véritablement la gloire de son vivant.
Arnolphe et les autres jaloux, parce qu’ils ont usé des plus mauvais moyens possibles pour s’assurer l’amour ou la fidélité d’une femme, ne valent rien de mieux à faire que de renoncer à toutes. […] Si j’ai employé la forme du doute pour parler des relations amoureuses de Molière, c’est, que rien n’est assuré à cet égard. […] Il était sans enfants ; mais il avait quatre neveux de son nom, à qui il voulait assurer sa succession. […] Excellent maître, Molière était pourtant, à ce qu’on assure, un maître fort difficile104. […] Un contemporain de Molière assure pourtant qu’il n’était pas convaincu lui-même de tout ce qu’il disait contre les médecins.
Les autres assurent au contraire que ce fameux législateur a négligé d’établir des regles sur un sujet pareil, parcequ’il étoit impossible d’y manquer de son temps, puisque les chœurs qui ne sortoient jamais de dessus le théâtre, fixoient nécessairement le lieu de la scene, & marquoient qu’elle ne changeoit point. […] Ce sont les grandes difficultés qu’il est beau de vaincre, & c’est en triomphant d’elles que nos maîtres ont su s’assurer l’immortalité.
qui peut s’assurer d’être aimé quand il aime ? […] Falaise, l’envoyé du prétendu, les ménage tous les deux, & leur assure à chacun en particulier qu’ils ont fait un digne choix.
Elles partent de là pour assurer sur leur honneur que les Auteurs vivants sont des sots, des animaux qui ne savent rien voir.
Plaire au roi, servir ses propres amis, assurer un libre essor à leurs talents et au sien, plaire à Montausier même, furent trois succès que Molière me paraît s’être promis d’allier, en faisant le bel ouvrage dont nous parlons ; et j’aime à penser qu’il se proposa une alliance si difficile, parce que l’accomplissement de ce dessein ajoutait le mérite de la difficulté vaincue au mérite du talent le plus élevé.
« La galanterie n’est pas la seule science qu’on apprend à l’école de Moliere, on apprend aussi les maximes les plus ordinaires du libertinage contre les véritables sentimens de la religion, quoi qu’en veuillent dire les ennemis de la bigoterie ; et l’on peut assurer que son Tartuffe est une des moins dangereuses pour nous mener à l’irreligion, dont les semences sont répandues d’une manière si fine et si cachée dans la plupart de ses autres pièces, qu’on ose assurer qu’il est infiniment plus difficile de s’en défendre, que de celle où il joue pesle et mesle bigots et dévots le masque levé. » Il faut avouer néanmoins que celles qui jouent certaines professions et certaines passions peuvent être fort utiles. […] « Le même auteur, voyant Moliere au tombeau dépouillé de tous les ornemens extérieurs dont l’éclat avoit ébloüi les meilleurs yeux, durant qu’il paroissoit lui-même sur son théâtre, remarqua plus facilement ce qui avoit tant imposé au monde, c’est-à-dire ce caractère aisé et naturel, mais un peu trop populaire, trop bas, trop plaisant et trop bouffon 23. » Au reste, quelque capable que fût Moliere, M- Baillet assure qu’il « ne savoit pas même son théâtre tout entier, et qu’il n’y a que l’amour du peuple qui ait pû le faire absoudre d’une infinité de fautes. […] On assure qu’il avoit joué Oreste d’original, dans l’Andromaque de Racine73, et qu’il mourut même dans le temps que cette pièce commençoit à être goûtée. […] Un grand comédien eût trop poussé un rôle assés plein de lui-même, et eût fait faire trop d’impression à sa férocité sur les âmes tendres. » On prétend qu’il mourut par les efforts violens qu’il fit enjouant Oreste, où l’on assure que son ventre s’ouvrit ; il étoit si prodigieusement gros76 qu’il étoit soutenu par un cercle de fer. […] On assure que le poète Boursaut crût se reconnoître dans le portrait de Lisidas, et que, pour s’en venger, il donna sur le théâtre de l’Hôtel de Bourgogne une petite comedie dans le goût de celle-ci, intitulée le Portrait du peintre, ou la Contre-critique.
On croit que Molière lui-même a supprimé les trois premières ; mais on assurait que les deux autres existaient manuscrites dans le cabinet de quelque curieux, et l’on n’avait pas encore tout à fait désespéré de les voir paraitre au jour.
Son ordre est qu’en ce lieu vous devez vous tenir, Assuré que dans peu vous l’y verrez venir. […] par quel secours D’un trépas assuré vois-je sauver mes jours !
Admises à partager le plaisir de la conversation, elles l’étaient par cela même à en disputer l’empire, et elles ne devaient pas rester en arrière de cette vocation ; et l’empire de la convention, qui devait leur en assurer un plus étendu, a contribué à étendre le domaine de la conversation elle-même. […] Il ajoute : Il n’est pas permis, en chose si importante, de faire passer des soupçons et des conjectures pour des vérités assurées.
La princesse de Conti, et sa cour, y étaient venues avec le prince pour ajouter à l’éclat de sa présidence ; c’était Marie Martinozzi, l’aînée des sept nièces que le cardinal Mazarin avait appelées de Florence pour faire leur fortune et assurer la sienne. […] Pour les faire cesser, l’auteur déclara n’avoir voulu jouer que les fausses précieuses ; qu’il fallait distinguer entre les grandes et les petites précieuses, entre les illustres, qui étaient au-dessus de toute atteinte, et les ridicules, qui étaient un véritable objet de satire ; il assura que ces dernières seules étaient représentées dans sa comédie. […] Au reste, il assure « qu’elles font solennellement vœu de pureté de style, d’extirpation des mauvais mots, de guerre immortelle aux pédants et aux provinciaux ». […] Ils corrigent les vers médiocres, et font à ces dames des réputations d’esprit. » « Une précieuse », dit-il ailleurs, « doit avoir l’adresse de donner du prix à ses sentiments, de la réputation à ses ouvrages, d’assurer approbation à ses railleries, force à ses sévérités. » Les auteurs soudoyés étaient les ilotes de la république ; aussi se rencontrait-il des précieuses de mauvais caractère qui, oubliant la politique du corps, se donnaient habituellement le plaisir de mettre les auteurs et les beaux-esprits de ce genre à la gêne, et de mortifier leur vanité ; et elles se vantaient de cette habitude : mais leur sévérité, dit de Pure, était combattue par d’autres précieuses.
Il semblait qu’il eût travaillé vingt années, tant il était assuré dans ses tons ; ses gestes étaient ménagés avec esprit, de sorte que Molière vit bien que ce jeune homme avait reçu une excellente éducation.
c’est ici le coup le plus cruel de tous, Et dont à s’assurer trembloit mon feu jaloux. […] Que les Auteurs, que les acteurs soient assurés qu’on trouve encore dans les provinces quelque sens commun.
D’Orval projette de faire mettre dans les papiers publics que le vaisseau du pere de Rosalie étoit assuré, & d’employer la moitié de sa fortune pour rétablir celle de son amante, afin qu’elle épouse Clairville : il appelle Charles : Charles paroît, d’Orval lui donne une lettre & lui dit : A Paris chez mon Banquier. […] D’Orval conseille à Clairville de s’attacher plus fortement à Rosalie ; il lui dit que le vaisseau du pere étoit assuré, & le presse d’aller annoncer cette nouvelle à sa future.
Un amour sage, élevé, éclairé, est d’une autre puissance que les amours fougueux, délirants, convulsifs ; le foyer d’une passion élevée éclaire en même temps qu’il échauffe : elle mesure sa marche sur celle des circonstances qui assurent les espérances de succès. […] Pour la seconde fois, il choisissait en prince qui se respecte et veut assurer le respect public à sa famille ; pour la seconde fois, il se décidait par l’estime ; il rendait hommage aux principes d’honnêteté que sa conduite semblait braver.
Je puis procurer au Lecteur le plaisir de s’en assurer par lui-même. […] Vous m’assuriez par-là d’agréer mon service : C’est une fausseté digne de ce supplice. […] Je vous crois grand latin & grand docteur juré ; Je m’en rapporte à ceux qui m’en ont assuré : Mais, dans un entretien qu’avec vous je destine, N’allez pas déployer toute votre doctrine, Faire le pédagogue, & cent mots me cracher, Comme si vous étiez en chaire pour prêcher.
Arlequin se met sous la protection de Célio, qui lui dit de se présenter fiérement devant Scapin, & de l’assurer qu’il n’aura pas Tiennette. […] Vous m’en assurez avec une froideur trop grande, reprit Don Diegue, pour me faire douter de ce que vous dites. Dans ce qui m’échappe il y a je ne sais quoi de passionné, qui montre assez que je vous aime encore, quoique vous ne le méritiez pas : mais la cruelle froideur que vous venez de me faire voir, me dit clairement que je ne suis pas aimé, quoique je méritasse de l’être ; & si, après m’en avoir tant de fois assuré, ma surprise semble ridicule, apprenez que vous ne me l’aviez jamais dit sans être en colere ; & que, pour dire que l’on n’aime pas, la colere ne persuade pas si bien que l’indifférence.
Messieurs, je vous assure que je n’ai pas un sou sur moi. […] Quelques personnes assurent qu’il n’en fut pas témoin oculaire, & que son ami Boileau, devant qui la scene s’étoit passée, lui en fit part. […] Qui nous assurera que Moliere n’ait pas entendu dire à quelque George Dandin, mes enfants seront gentilshommes, mais je serai cocu ; à quelque Précieuse ridicule, apportez-nous le Conseiller des Graces ; à plus d’un Tartufe, je tâte cet habit, l’étoffe en est moelleuse ; à quelque Malade imaginaire, mon Médecin m’a ordonné de faire dans ma chambre quatre allées & quatre venues, mais j’ai oublié de lui demander si c’est en long ou en large ; à quelque Bourgeois, je vis de bonne soupe, & non pas de bons mots 53 ; à quelque Dame de château, apportez des bougies dans mes flambeaux d’argent 54, &c.
Vous m’assurez que Justin Cadeaux est un bon enfant, mais Cadet-Roussel aussi est bon enfant, et vous ne me demandez pas de jouer ses opéras comiques !
Les sociétés formées des débris de l’hôtel Rambouillet, les femmes de bonne compagnie, voient sans déplaisir Molière ramener au naturel les affectations de pruderie et de bel esprit ; mais elles continuent à mettre en honneur l’honnêteté, la décence des mœurs, la pureté et l’élégance du langage, et elles parviennent à en assurer le triomphe.
Sœur et femme de comédiens, Armande devait naturellement être comédienne ; aussi Molière s’inquiétait-il, au début d’une nouvelle année théâtrale, de lui assurer une place dans la troupe. […] D’autres témoignages s’accordant ici avec celui de la Fameuse Comédienne, on peut tenir le fait pour assuré. […] Pour moi, je vais faire des vœux afin que vous soyez bientôt content. » C’est l’attitude et le langage de ce solennel imbécile de baron dans On ne badine pas avec l’amour, lorsqu’il répond aux supplications passionnées de la pauvre Camille : « Cela me jettera dans le désespoir pour tout le carnaval… Je serai vêtu de noir ; tenez-le pour assuré… Je vais m’enfermer pour m’abandonner à ma douleur ! […] Elle porta dignement le deuil de son mari, elle assura le respect de sa mémoire, elle contribua grandement à empêcher la ruine du théâtre qu’il avait fondé, et lorsque enfin elle put songer à elle-même, elle sut, quoiqu’on en ait dit, concilier ce qu’elle devait au grand nom qu’elle avait partagé avec son droit d’arranger son existence à sa guise. […] Frappé d’une mort presque subite, il n’avait pu faire la renonciation dont l’église s’assurait toujours avant d’accorder aux comédiens la sépulture religieuse.
C’est là qu’il fit représenter Le Dépit amoureux, ouvrage que quelques situations charmantes, et des scènes du premier ordre, assurent contre l’oubli : la brouille et la réconciliation des deux amants (incident qu’il a depuis reproduit dans deux de ses chefs-d’œuvre) ont servi de type à une multitude de scènes dans le même genre ; mais personne n’a trouvé ce naturel exquis, cette délicieuse naïveté, qui caractérisent le dialogue de Molière. […] L’Académie française lui rendit après sa mort des honneurs qu’il avait mérités de son vivant : on assure que lorsqu’il mourut il était sur le point de quitter le théâtre pour se faire recevoir. […] « C’est bien mon intention, répondit le petit homme ; mais je ne crois pas qu’il soit encore levé. » Le tailleur l’ayant assuré du contraire, il descendit, et fit un compliment de reconnaissance à Molière, qui en fut très satisfait, et qui ne se contenta pas de l’avoir si bien fait accommoder ; il lui donna encore six louis d’or, avec ordre de les dépenser à ses plaisirs. […] Ce fut cette fâcheuse situation qui toucha Molière ; il s’applaudit d’être en état de faire du bien à un jeune homme qui paraissait avoir toutes les qualités nécessaires pour profiter du soin qu’il voulait prendre de lui ; il n’avait garde d’ailleurs, à le prendre du côté du bon esprit, de manquer une occasion si favorable d’assurer sa troupe, en y faisant entrer le petit Baron. […] On a assigné plusieurs causes à la retraite un peu précipitée de ce grand acteur ; les uns prétendent qu’il quitta le théâtre pour traiter d’une charge de valet de chambre du roi, laquelle lui fut refusée ; les autres assurent qu’ayant aspiré à la direction suprême de son théâtre, régi jusqu’alors en société libre par les acteurs eux-mêmes, il fut blessé de ce que le roi ne voulut pas consentir à soumettre ses camarades à son autorité ; on a même cherché à faire entendre que cette retraite était forcée, et le résultat d’une disgrâce ; Louis XIV, ayant été très mécontent de ce que, par une vanité mal entendue, cet acteur s’était obstiné à lui demander la régie de la Comédie française.
Le Lord, alarmé d’entendre par-tout parler de son mariage, qui doit se faire le lendemain, vient ordonner à Drink d’écarter tous ceux qui pourroient en instruire la famille d’Eugénie, sur-tout le Capitaine Cowerly ; c’est précisément lui qui arrive le premier, & qui assure que le fatal mariage se conclut incessamment. […] Je sais que les hommes, pour la plupart, abhorrent la critique la plus modérée, autant qu’ils idolâtrent la louange la plus outrée ; mais non ceux qui, comme l’ingénieux Auteur d’Eugénie, connoissent toutes les difficultés de leur art, & n’ignorent pas que les auteurs les plus parfaits ont de très grands défauts mêlés à ces mêmes beautés qui leur assurent l’immortalité.
Cidalise ajoute qu’elle soupçonne la Comtesse de lui enlever le Marquis & de vouloir se l’assurer en lui donnant sa niece. […] Bates & Dawson assurent à Stukéli qu’ils ont assassiné Leuson.
Don Pedre se démasque : le Comte admire sa générosité ; ils vont se battre pour vuider leur différent, quand Orcame survient, les sépare, leur assure qu’Arnest ne mourra pas. […] Je vais assurer votre retraite : nous nous verrons demain.
Ce lien honnête seul peut satisfaire l’amour vrai sans blesser le respect et la pudeur qui en sont un caractère essentiel512 ce lien honnête seul peut assurer l’avenir des enfants, pour lesquels il n’y a que honte et malheur sans père et sans mère513 ; ce lien honnête enfin seul peut fonder l’estime et d’échange de devoirs qui constitue la famille, et par suite la société. […] Toutes les qualités qui peuvent assurer le bonheur conjugal sont prêchées : la confiance, la douceur, les soins réciproques, l’indulgence ; tous les devoirs imposés aux époux sont affirmés : affection, dévouement, secours, fidélité.
Et cependant on nous assure aujourd’hui qu’il en voulait à la société de l’hôtel de Rambouillet, dissoute depuis près de quinze ans, quand Les Précieuses ridicules ont paru.
Ensuite, plusieurs auteurs, et Molière lui-même, ont été obligés de mettre en avant l’utilité morale, pour assurer le succès de leurs pièces, pour les défendre contre une critique hostile, ou même pour en obtenir la représentation6. […] Ajoutez que, pour assurer le succès, l’auteur étale les travers les plus saillants de l’humanité, ceux qui occupent le plus de place dans le monde et dans la personne de chacun ; en sorte que le type mis sur le théâtre, paraissant toujours tenir quelque chose de nous-mêmes ou de notre société25, ne peut nous laisser froids, ni par conséquent maîtres de notre jugement.
Je vous assure que je l’ignore. […] Les Auteurs de l’Histoire du Théâtre François assurent que le dialogue des premieres scenes des Fourberies ressemble tout-à-fait à celui des deux premieres scenes de la Sœur, comédie de Rotrou. […] je vous prie, si je contrefaisois ainsi l’assuré, seroit-ce assez ? […] Allons, la mine résolue, la tête haute, le regard assuré.
Un sujet plus intéressant, une intrigue plus animée, un plus grand nombre de caractères prononcés et agissants, quelque chose de plus vif, de plus énergique, de plus populaire dans le dialogue, tous ces avantages lui assurèrent dès l’abord un succès éclatant qui s’est toujours soutenu. […] Par la seule comparaison des prologues, on peut connaître que l’avantage est du côté de l’auteur moderne. » Cette supériorité si généralement attribuée à Molière, la création du rôle de Cléanthis suffisait pour la lui assurer. […] Les auteurs si exacts de l’Histoire du Théâtre-Français n’osent l’assurer ; mais Voltaire l’affirme, et il prétend même que La Critique du Tartuffe était donnée, sur le théâtre de l’Hôtel de Bourgogne, à la suite de La Femme juge et partie, comédie de Montfleury, dont le succès, dit-il, balançait celui du Tartuffe.
Et qui pourrait affirmer que l’espèce de trahison du roi envers cette même madame de Montausier, lorsqu’il trompa la reine et elle sur ses relations avec madame de Montespan, l’incurable maladie qui accabla madame de Montausier lorsqu’elle fut détrompée, et enfin sa mort, qui arriva pendant que l’Amphitryon de Molière amusait la cour et le public par le spectacle d’un mari malheureux ; qui oserait assurer, malgré les apparences, que ces faits n’eurent aucune influence sur l’esprit du roi ?
Elle ajoute que telle personne pourroit l’aimer, qu’il changeroit bientôt : le Prince assure que la liberté sera toujours son unique maîtresse. […] Bien des personnes assurent que cette tirade est imitée du Pastor Fido.
Mais au moins suis-je assuré de vous faire paroître mon amour par mon combat, si je ne puis vous témoigner ma bonne fortune par ma victoire. […] Béatrice assure qu’un mari la guérira radicalement.
Tout auteur qui dans une comédie saura parler à l’esprit et au cœur, est assuré d’avance du succès le plus éclatant. […] Si vous voulez que vos noms soient répétés d’âge en âge, prenez toujours pour modèle de vos compositions la nature et la vérité : elles seules peuvent leur assurer un rang durable et distingué.
Il a aimé à jouer des tragédies, assure-t-on ; mais il n’en a point fait. […] Le jansénisme est visible, assure-t-il, dans le mépris peu déguisé d’Alceste pour la cour ; dans son procès avec cet adversaire aux roulements d’yeux et au ton radouci, lequel rappelle étonnamment ce Pierre Séguier, président de tribunal, dont Armand d’Andilly disait : « C’est Pierrot déguisé en Tartuffe ! […] Évidemment il attache trop d’importance aux querelles religieuses, et j’ai peine à le croire lorsqu’il nous assure, par exemple, que l’intérêt dramatique de Polyeucte gisait pour les contemporains dans l’antithèse entre le molinisme et le jansénisme, autrement dit entre la doctrine du libre-arbitre et la thèse de la grâce irrésistible. […] Et qui m’assurera que vous n’en donnez pas à tout le monde ?
La jeunesse ignorante et curieuse, à qui l’on assure que son ignorance est plus près du savoir que les bonnes notions acquises par la génération qui la précède, se précipite dans les écoles, flattée de franchir l’espace qui la sépare de cette génération avancée, de gagner même un rang sur elle, de la laisser en arrière, empêtrée qu’est celle-ci dans les anciennes traditions.
Comme il a besoin encore de plusieurs autres personnages, & qu’il ne peut pas les jouer lui-même, crainte d’être reconnu, il fait agir une Languedocienne & une Picarde, qui feignent d’avoir été épousées par M. de Pourceaugnac ; un déluge d’enfants qui le suivent par-tout en l’appellant papa, papa ; des Avocats qui lui disent que la polygamie est un cas pendable ; des Suisses qui lui proposent d’aller en greve voir pendre un Limousin nommé M. de Pourceaugnac ; un Exempt qui feint de l’avoir reconnu, de vouloir le mener en prison, & qui s’assure de lui, jusqu’à ce qu’il soit bien loin de Paris.
Mais ne trouvez pas étrange aussi que je ne sois pas la dupe d’une infidélité si ordinaire aux coquettes du temps, & que je vienne vous assurer, devant bonne compagnie, que je romps commerce avec vous, & que Monsieur le Receveur ne sera plus pour vous Monsieur le donneur.
Ils m’ont assuré que le héros Italien étoit, comme le héros François, persécuté par un fourbe qui mettoit à ses trousses de faux créanciers, des coquines qui prétendoient être ses femmes, & un déluge d’enfants qui l’appellent papa.
La question est de savoir si un vieillard pourra réussir à s’assurer la tendresse et la fidélité d’une jeune tille qu’il épousera ; Molière réduit le problème à cette simple expression : sera-t-il cocu ou non ?
il n’est que trop assuré : C’est, de tous les affronts, l’affront le plus sensible ; Et, loin que ce matin ton cœur l’ait réparé, Tu t’es d’avec moi séparé, Par des discours chargés d’un mépris tout visible. […] Lelio, Auteur Comique, se présente, baise la main des dames, assure le Chef de la compagnie de son respect (Lasci dunque, che eserciti seco gli atti del mio rispetto).
Sans doute il a beaucoup dormi, et il parle du vrai dormir avec trop de passion et de reconnaissance pour qu’on ne soit pas assuré qu’il en ait souvent savouré les douceurs ; mais il est bon de s’entendre sur cette paresse si féconde en chefs-d’œuvre. […] Il nous a fallu l’aveu direct et public de quelques insensibles pour être assuré que La Fontaine n’avait pas pour lui l’universalité des suffrages ; mais si le sentiment des beautés dont il abonde a été refusé à quelques-uns, il n’a été donné à personne de pouvoir désabuser le monde d’une admiration qui a ses racines dans le cœur de l’homme.
Cette franchise en amour, Molière la réclame presque brutalement par la bouche d’Alceste, quand il lui fait lancer à Célimène cette terrible fleurette : Mais qui m’assurera que, dans le même instant, Vous n’en disiez peut-être aux autres tout autant481 ? […] Pour mon cœur, vous pouvez vous assurer de lui.
Flaminia l’admirait ; Scapin le prenait afin qu’elle pût le voir mieux, le lui montrait de près, puis l’assurait que Pantalon la suppliait de l’accepter.