Bien qu’avec pleine tendresse Mirtil me puisse chérir, Avec toi, je le confesse, Je voudrois vivre & mourir. […] plus que jamais aimons-nous ; Et vivons & mourons en des liens si doux !
Songez de bonne heure à suivre Le plaisir de s’enflammer : Un cœur ne commence à vivre Que du jour qu’il sait aimer. […] Au Myrtil de Mélicerte succède le Philène de la Pastorale comique 629 qui dit à ses brebis : Paissez, chères brebis, les herbettes naissantes ; Ces prés et ces ruisseaux ont de quoi vous charmer ; Mais si vous désirez vivre toujours contentes, Petites innocentes, Gardez-vous bien d’aimer630. […] C’est mourir que de vivre et de ne boire pas. […] que vous êtes heureux, Innocents animaux, de vivre sans contrainte642, Et de pouvoir suivre sans crainte Les doux emportements de vos cœurs amoureux643 ! […] La Fontaine peut être excusé de la licence de ses Contes par sa naïveté, par sa modestie qui lui faisait croire qu’ils ne sortiraient pas d’un cercle restreint, par le goût de la société où il vivait, par l’exemple, par son repentir651.
Si, comme je l’ai dit, il est contraint, pour vivre, à s’unir avec la fille d’un roturier, il croira que son alliance vaut les biens que sa future doit lui apporter, & loin de dérober à tous les yeux son pere, parcequ’il a un mauvais habit, il le croira assez paré de ses titres, sur-tout pour paroître devant de petits bourgeois. […] Il sait ce que c’est que de vivre. […] Valere veut flatter l’Avare, & rappelle la sentence d’un ancien : il faut manger pour vivre, & non pas vivre pour manger.
Je pris dès lors la résolution de vivre avec elle comme un honnête homme qui a une femme coquette et qui en est bien persuadé, quoiqu’il puisse dire que sa méchante conduite ne doive point contribuer à lui ôter sa réputation. […] Je me suis donc déterminé à vivre avec elle comme si elle n’était point ma femme ; mais, si vous saviez ce que je souffre, vous auriez pitié de moi. […] Alceste est grand, il surpasse ses contemporains de toute la tête, et s’il vivait parmi nous, il serait bien haut encore; cependant il n’est point exempt d’imperfections ; Molière peint bien plutôt la nature caractéristique que la nature choisie.
Lucile est de ce genre, mais Lucile se sent encore de la mauvaise compagnie où le théâtre avait vécu jusqu’à elle. […] Figurez-vous, eu effet, qu’Alceste et Philinte ont vécu âge de patriarches, et voyez s’ils ont conservé quelques traits de leur visage et de leur caractère. […] Louis XIV, qui ne dédaignait pas de faire asseoir le poète à sa table, afin d’apprendre à vivre à ses officiers, ne crut pas déroger non plus en devenant son collaborateur. […] Harpin, il apprenait à vivre aux comtesses infatuées de leur rang. […] Vieilles ou jeunes, elles ne vivent que d’intrigues, et, dans la Parisienne, une petite fille que l’on croit innocente se ménage trois amans.
Quoi qu’il dise ou qu’il fasse, II se regarde vivre et s’écoule parler. […] Il sent que si Molière vivait il se moquerait de lui. » Rousseau est absolument sûr que si Molière vivait en 1770 il se moquerait de Rousseau et il est très avisé en en étant absolument sûr. […] Nietzsche dit : « Il faut vivre dangereusement ». […] , vivre de sa propre vie et selon son propre goût et qui, de plus, ne laisse pas de vouloir obliger les autres à vivre comme lui et à avoir le même caractère que lui. […] « Tant que les hommes vivront et aimeront à vivre, le médecin sera raillé, mais payé » ; tant que les hommes vivront et aimeront à vivre, ils croiront à l’immortalité de l’âme, et l’exploiteur de la peur de l’enfer sera peut-être raillé, mais choyé.
Et si, en effet, ce n’est là qu’un gentilhomme dans sa sphère véritable, s’il est habitué, depuis longtemps, à vivre ainsi au milieu des élégants mensonges de la cour, d’où lui vient cet emportement subit ? […] Et cependant l’acteur, placé entre ces deux extrêmes, redoutant également d’être trop brusque, c’est-à-dire de paraître mal élevé, ou de paraître trop facile à vivre, c’est-à-dire de rien retrancher de la rudesse et de l’indignation de son personnage, l’acteur, entre ces deux excès, reste bien empêché. […] Ingrate génération, à qui mademoiselle Mars a enseigné à parler et à se taire, à s’habiller, à saluer, à vivre, enfin ; que disons-nous, les moindres choses de la vie ordinaire, cette aimable femme les a apprises à cette génération ; elle leur a appris à entrer dans un salon, à tenir un éventail, à prendre un fauteuil, et les moindres détails de la vie élégante !
C’est que chez les Romains, les femmes ne vivaient pas en société avec les hommes ; que les dames romaines vivaient retirées ; que recevoir des hommes chez soi, c’était le honteux privilège des courtisanes et des femmes publiques.
Tu vécus sérieux, toi qui nous fais tant rire. […] Le temps dont tu subis l’essai, Le temps vieillit le faux et rajeunit le vrai ; Tu vivras donc toujours, et ton riche domaine N’est pas moins éternel que la pensée humaine.
Les bâtards de Henri IV, qui n’ont cessé de troubler la France, tant qu’ils ont vécu, ne faisaient que suivre la vocation naturelle des bâtards avoués qui, ne pouvant marcher les égaux des princes légitimes, ne veulent cependant point se soumettre à la condition de simples sujets. […] Mademoiselle vécut dans ses terres, n’ayant pas la permission de rentrer à la cour.
Sa maison des Petits-Piliers était vendue ; il vivait, retiré chez son gendre. […] Il vécut avec une meute à ses trousses. […] Molière est mort, plusieurs le pleurent, et, s’il vivait, ils lui porteraient envie. […] Elles vivent non de la vie du rêve, mais de la vie de l’humanité. […] Vécut jusqu’en 1700.
Le vrai génie comique que Molière seul peut-être a possédé dans la perfection, c’est-à-dire le don de réaliser dans des types individuels les traits généraux de la nature humaine, est essentiellement impersonnel : il se détache de ce moi tyrannique, si difficile à soumettre, pour vivre de la vie d’autrui et pour la reproduire. […] Les hommes véritablement pieux ont une tout autre allure, et Molière a peint leurs mœurs avec une vérité qui prouve à quel point il les estimait, et que réellement il ne voyait au monde « chose plus noble et plus belle que la sainte ferveur d’un véritable zèle » : Point de cabale en eux, point d’intrigues à suivre ; On les voit pour tous soins se mêler de bien vivre. […] L’intention du poète était de faire voir ce qu’il convient d’accorder aux défauts des hommes si l’on veut vivre avec eux, et si Philinte, pour plus de sûreté, pousse, comme il nous semble, la complaisance un peu loin, il est clair qu’Alceste montre trop de rudesse, et qu’avec un caractère tel que le sien il faut tôt ou tard quitter la partie. […] Dans cette double exécution, Molière prouve sa haute impartialité : de souche bourgeoise, il n’épargne pas les ridicules de la bourgeoisie, obligé de vivre avec les grands, il ne ménage pas davantage les vices de la cour.
La réponse de Valere, qui prend le parti d’Harpagon, & qui dit à Maître Jacques qu’on n’invite pas les gens pour les assassiner à force de mangeaille ; que rien n’est plus préjudiciable à l’homme que de manger avec excès ; que pour se bien montrer ami des gens que l’on invite, il faut les traiter avec frugalité ; & que, suivant le dire d’un Ancien, il faut manger pour vivre, & non pas vivre pour manger : tout cela cesse d’être comique, si Maître Jacques y a donné lieu, & si l’on ne voit pas que c’est la flatterie, & non le bon sens, qui le fait dire à Valere 28. […] ) Son cœur prend feu dès ce moment ; il ne sauroit plus vivre qu’il n’aille consoler son aimable affligée.
Malgré toute sa bonne intention, n’auroit il pas été attrapé plus d’une fois s’il eût vécu de nos jours ? […] M. le Chevalier Ménechme, un agréable du siecle, compte pour rien l’ignominie de vivre aux dépens d’une femme. […] Mille personnes se ruinent & vivent malheureuses toute leur vie, par la maudite manie qu’elles ont de plaider : Scapin, s’il leur reste tant soit peu de cervelle, est bien capable de les guérir de cette folie : qu’elles l’écoutent. […] Il dit à chacun que, pour couler des jours fortunés, il faut vivre paisiblement avec ses égaux. […] Il y réprimande ces femmes qui, trop peu jalouses de leur réputation, ne prennent pas même le soin de cacher leur conduite déréglée : il y démasque les prudes, qui, se souciant fort peu de bien vivre, ne mettent toute leur étude qu’à cacher leurs désordres : il y tonne enfin contre ces coquettes, qui se font un jeu d’amuser plusieurs amants par de fausses démonstrations d’amour.
Car j’aime mieux mourir que de vivre ainsi. […] A quoi veux-je plus vivre, puisque j’ai perdu mes écus que j’avais si soigneusement amassés, et que j’aimais et tenais plus chers que mes propres yeux ? […] Messieurs, leur dit-il ; épargnez du moins un pauvre vieillard de soixante et quinze ans, qui n’a plus que quelques jours à vivre ». […] Ses amis l’y allaient voir ; et il y vécut en fort honnête homme, se faisant estimer de tout le monde, et entre autres de son Curé, qui le regardait comme un de ses meilleurs Paroissiens. […] Après la défaite, il revint à Rome où il vécut obscurément, composant des vers lyriques (épodes) où il déplorait les malheurs de sa patrie.
Cependant il vivait avec la Létoile dans le plus grand respect du monde. […] Nous vivons sous un prince ennemi de la fraude. […] Le pauvre enfant croyait rêver, lui qui avait été toujours si durement traité par les gens au milieu desquels il avait vécu jusqu’alors. […] Molière ne pouvait plus vivre sans le théâtre ; il voulut y donner jusqu’à son dernier souffle. […] leur dit-il, il y a cinquante pauvres ouvriers qui n’ont que leur journée pour vivre; que feront-ils si l’on ne joue pas ?
Je voudrais seulement vous en rappeler quelques points qui me paraissent bien oubliés aujourd’hui ; rétablir quelle était la situation, l’état d’esprit des écrivains qui y ont vécu, et, puisque je dois vous parler de l’un des plus célèbres, du plus célèbre peut-être, je voudrais vous montrer la différence qui s’est produite, avec les années, avec le mouvement des idées et les variations de la critique, avec tout ce travail qui se fait autour d’un grand homme, la différence qui s’est produite entre le Molière de son temps et le Molière du nôtre. […] Ils attendent justement que le monarque les distingue, c’est alors la suprême faveur, et, il faut bien le dire, qu’il leur accorde une pension qui leur est presque toujours nécessaire pour vivre philosophiquement. […] Ce sera Voltaire, qui multipliera son action philosophique de toutes les manières, sous toutes les formes, qui la portera jusque sur la scène, mais aussi dont le théâtre ne vivra pas, dont le théâtre est mort. […] C’était un homme sans goût, sans tact, sans délicatesse, et, en effet, quelle délicatesse pouvait-on attendre d’un homme qui vivait dans ce milieu de théâtre où les mœurs sont si mauvaises ?
Il y avait d’autant plus d’inclination, qu’il était devenu très valétudinaire ; et il était réduit à ne vivre que de lait. […] Cependant ses amis essayèrent de les raccommoder, ou, pour mieux dire, de les faire vivre avec plus de concert. […] leur dit-il ; il y a cinquante pauvres ouvriers qui n’ont que leur journée pour vivre ; que feront-ils si l’on ne joue pas ? […] Retirée dans son ménage, elle y vécut avec une conduite exemplaire, et mourut le 3 novembre 1700, rue de Touraine. […] Au reste, mademoiselle Beauval était d’un caractère assez difficile à vivre avec ses camarades, aussi bien que dans son domestique.
En 1620, il avait dix-neuf ans, et la reine dix-huit ; leur jeunesse ne les empêchait pas de vivre ensemble très froidement. […] Ici il suffit de remarquer que le trouble et le désordre étaient dans la maison du roi comme dans l’État, et que la manière de vivre adoptée à l’hôtel de Rambouillet s’embellit et s’agrandit par son contraste avec ces désordres et ces petitesses.
C’était un homme avec qui il fallait compter, pour qui le roi n’eut toujours des égards infinis et beaucoup de confiance, et monseigneur une déférence totale tant qu’il vécut, et qui bien que peu affligé de sa mort, a conservé toujours pour tout ce qui lui a appartenu, et jusques à ses domestiques, toutes sortes d’égards et d’attentions. » Saint-Simon ajoute à ces graves notions, celle-ci, qui n’est pas sans mérite : « La propreté de M. de Montausier, qui vivait avec une grande splendeur, était redoutable à sa table, où il avait été l’inventeur des grandes cuillers et des grandes fourchettes qu’il mit en usage et à la mode. »
Elle vivait fort mal avec madame de Montespan, qui, par les lettres qu’elle écrivait au roi, réussissait toujours à regagner, non son cœur, mais sa faveur. […] Pour moi, j’aimerais mieux ce haillon loin que près. » Le 4 septembre, elle raconte à sa fille cette anecdote : « Un homme de la cour disait l’autre jour à madame de Ludres : Madame, vous êtes, ma foi, plus belle que jamais. — Tout de bon, dit-elle ; j’en suis bien aise, c’est un ridicule de moins. « J’ai trouvé cela plaisant. » Le 6 septembre, elle écrivait de Vichy : « Madame disait l’autre jour à madame de Ludres, en badinant avec un compas : Il faut que je crève ces yeux-là, qui font tant de mal. — Crevez-les, madame, puisqu’ils n’ont pas fait tout ce que je voulais. » On voit dans les mémoires de Madame, que madame de Ludres finit par se retirer dans un couvent à Nancy, où elle vécut jusqu’à un âge fort avancé.
Je me suis donc déterminé à vivre avec elle comme si elle n’était point ma femme ; mais, si vous saviez ce que je souffre, vous auriez pitié de moi. […] Ce fut ce sentiment que Louis XIV personnifia et qui fit son prestige : en lui vivait le génie d’une nation. […] Il lui fallait, comme à don Juan, de l’espace pour vivre en grand. […] Hamlet et Alceste ne sont faits ni l’un ni l’autre pour vivre ici-bas : ils sont tous deux frappés d’impuissance, mais non pas par les mêmes causes. […] Alceste a au moins un refuge en lui-même : il pourra vivre dans son désert.
Le même maréchal de Vivonne, dont Boileau mettait l’estime à si haut prix, était aussi l’ami de Molière, et Voltaire va jusqu’à dire qu’il « vécut avec lui comme Lélius avec Térence. »Enfin, le poète trouvait près du grand Condé protection, défense et cordial accueil. […] La première surtout de ces deux anecdotes a fait fortune ; outre qu’elle peut, comme l’a prouvé Alfred de Musset, être un thème à beaux vers, que, surtout, elle se prête à des considérations de haute littérature6, elle donne lieu d’admirer l’attachement de Molière pour ses vieux domestiques et la familiarité, pleine de bonhomie, dans laquelle il vivait avec eux. […] Cependant, même sous cette administration, il vivait au jour le jour, sans trop songer au lendemain. […] VI Car Molière, sans trop se douter peut-être de ce qu’il préparait, mais avec une énergie et une force de volonté admirable, donna rapidement à sa troupe la force nécessaire pour vivre, durer, s’imposer à la tutelle royale et devenir une institution d’état. […] disait-il à sa femme et à Baron ; il y a cinquante pauvres ouvriers qui n’ont que leur journée pour vivre.
[84, p. 128-129] Joly était un prédicateur fameux, qui vivait du temps de Molière.
Enganar, enganhar, esgannar, sgannar 5 comme je l’avais assez donné à entendre dans mon article, existaient en languedocien ; et c’est pourquoi, encore une fois, Molière n’avait pas à emprunter à l’Italie une étymologie dont il était dispensé par le milieu même où il vivait et écrivait. […] Le hasard seul a-t-il associé ainsi par la mort cet inconnu à de personnages qui vécurent dans l’intimité de Molière, et le défunt n’avait-il jamais approché, connu, aimé, applaudi, fêté, comme eux et peut-être avec eux, ce même Molière, si populaire alors dans le Bas-Languedoc ?
Il y a vécu, il y a pensé, il y est mort. […] Que penserait-on du respect des habitans de la Brède, s’ils abattaient la maison où vécut l’auteur de L’Esprit des Lois ?
Je ne vous blâme point, ma sœur, vous êtes riche, Il faut vous reposer vous et vos chers enfants, Vivre avec quelques morts, vous moquer des vivants, Et d’un bien superflu m’abandonner l’usage. […] Depuis assez longtemps de drames abreuvée, Je vivais de mes pleurs ; rien n’est moins étonnant, J’avais perdu mon père ; il revient maintenant, Et bientôt avec lui ma gaîté naturelle.
Inutile de définir ce mot aux spectateurs des Précieuses ridicules et des Femmes savantes : grâce à Molière, ils savent aujourd’hui, aussi bien que ceux qui vivaient il y a deux cents ans, ce qu’on entend par préciosité. […] madame, depuis qu’elle a été deux mois à Paris294 ; sa bonne, son marmiton et son cuisinier deviennent un petit laquais, une demoiselle suivante et un écuyer ; son armoire, une garde-robe, et son grenier, un garde-meuble 295 ; « le petit voyage qu’elle a fait à Paris l’a ramenée dans Angoulême plus achevée qu’elle n’étoit ; l’approche de l’air de la cour a donné à son ridicule de nouveaux agréments, et sa sottise tous les jours ne fait que croître et embellir296 : » elle ne peut plus vivre sans avoir des soupirants ; il lui faut un M. […] J’ai souffert qu’elle ait vu les belles compagnies, Les divertissements, les bals, les comédies ; Ce sont choses, pour moi, que je tiens, de tout temps, Fort propres à former l’esprit des jeunes gens ; Et l’école du monde, en l’air dont il faut vivre, Instruit mieux, à mon gré, que ne fait aucun livre, etc.
D’ailleurs, les frères Parfaict citent souvent ces deux lettres, sans les attribuer à Mlle Poisson, qui avait alors quatre-vingt-trois ans, et vivait retirée à Saint-Germain-en-Laye, ne s’étant jamais mêlée d’écrire, et laissant ce petit travers, — chez une femme, — à sa fille, Mmede Gomez. […] 68, ayant vécu fort vieux. […] Il étoit dans la Troupe Royale en 1674125 et seroit arrivé à un haut degré de perfection, s’il eût vécu plus longtemps. […] Il vivait encore en 1700. […] Sa femme, Élisabeth De Surlis, vivait encore à Dresde en 1724
Cotin a fini ses jours, Trissotin vivra toujours.
Aurelia quitta le théâtre en 1683 : elle vécut jusqu’à l’âge de quatre-vingt-dix ans et mourut en 1703, époque où Mademoiselle Belmont, femme de son petit-fils, se souvenait d’avoir vu, dans son lit, toujours et extrêmement parée, l’ancienne favorite de la reine Anne d’Autriche. […] Né en 1608, il vécut encore trois années après avoir quitté la scène.
[94, p. 138-139] L’abbé Dubos287 admire dans la scène 7 du troisième acte288 du Misanthrope, la saillie de ce même personnage, qui rendant un compte sérieux des raisons qui l’empêchent de s’établir à la cour, ajoute, après une déduction des contraintes réelles et gênantes qu’on s’épargne en n’y vivait point : « On n’a point à louer les vers de messieurs tels. »289 Cette pensée devient sublime, dit-il, par le caractère connu du personnage qui parle, et par la procédure qu’il vient d’essuyer, pour avoir dit que des vers mauvais ne valaient rien.
Ces messieurs, indignés, forcèrent la porte de la comédie, tuèrent les portiers, et cherchèrent la troupe entière pour lui faire éprouver le même traitement : mais Béjart, qui était habillé en vieillard pour la pièce qu’on allait jouer, se présenta sur le théâtre : Eh, messieurs, leur dit-il, épargnez un pauvre vieillard de soixante-quinze ans, qui n’a plus que quelques jours à vivre.
[47, p. 80] Le maréchal de Vivonne221, connu par son esprit et par son amitié pour Despréaux*, allait souvent chez Molière, et vivait avec lui comme Lélius222 avec Térence*.
Messieurs, leur dit-il, épargnez du moins un pauvre Vieillard de soixante-quinze ans, qui n’a plus que quelques jours à vivre. […] Il y avait d’autant plus d’inclination, qu’il était devenu très valétudinaire, et il était réduit à ne vivre que de lait. […] J’ai assez fait connaître que Molière n’avait pas toujours vécu en intelligence avec sa femme ; il n’est pas même nécessaire que j’entre dans de plus grands détails, pour en faire voir la cause. […] Il vivait en vrai Philosophe ; et toujours occupé de plaire à son Prince par ses ouvrages, et de s’assurer une réputation d’honnête homme, il se mettait peu en peine des humeurs de sa femme ; qu’il laissait vivre à sa fantaisie ; quoiqu’il conservât toujours pour elle une véritable tendresse. Cependant ses amis essayèrent de les raccommoder, ou pour mieux dire, de les faire vivre avec plus de concert.
Sotte condition que celle d’un esclave, de ne vivre jamais pour soi, & d’être toujours tout entier aux passions d’un maître, de n’être réglé que par ses humeurs, & de se voir réduit à faire ses propres affaires de tous les soucis qu’il peut prendre ! […] Sotte condition que celle d’un esclave, De ne vivre jamais pour soi, Et d’être toujours tout entier Aux passions d’un maître, D’être réglé par ses humeurs, Et de se voir réduit à faire Ses propres affaires De tous les soucis qu’il peut prendre.
Le grand Alcandre, pour avoir le plaisir de voir madame de Montespan, allait plus souvent chez madame de La Vallière, et madame de La Vallière, se faisant l’application de ces nouvelles assiduités, en aimais davantage encore madame de Montespan… Mais enfin… elle s’aperçut bientôt de la vérité… elle se plaignit au grand Alexandre, qui lui dit qu’il était de trop bonne foi pour l’abuser davantage ; qu’il aimait madame de Montespan ; mais que cela n’empêchait pas qu’il ne l’aimait comme il devait, et qu’elle devait se contenter de ce qu’il faisait pour elle… Nouveaux pleurs, nouvelles plaintes… Mais le grand Alcandre n’en étant pas plus attendri, lui dit une seconde fois que si elle voulait qu’il continuât de l’aimer, elle ne devait rien exiger de lui au-delà de sa volonté ; qu’il désirait qu’elle vécût avec madame de Montespan comme par le passé, et que si elle témoignait la moindre chose de désobligeant à cette dame, elle l’obligerait à prendre des mesures. […] Elle vécut avec madame de Montespan dans une concorde qu’on ne devait point attendre d’une rivale. » Il importe, à la suite de cette histoire, de déterminer approximativement l’époque du changement du roi.
Mais l’ordonnance de ses Comédies est toujours défectueuse en quelque chose, et ses dénouements ne sont point heureux. » Il ne faut pas confondre ce Poète avec un autre Molière, qui vivait en 1620 et qui a composé diverses Pièces de Théâtre, la Polyxene, des Épîtres, etc.
Il a vécu sans culte, il est mort en dehors de toute forme de religion. […] La mère vivait et pouvait avoir soixante ans. […] quelle est leur manière de vivre ? […] Comment ils vivent ? Ils vivent cachés, ils se dérobent, ou ils ferment les yeux !
Il faut qu’il sache lire & écrire ; pour lire & écrire, il faut connoître les lettres ; pour connoître les lettres, il faut aller à l’école ; pour aller à l’école, il faut marcher ; pour marcher, il faut des jambes ; pour avoir des jambes & leur donner la force d’agir, il faut manger ; pour manger, il faut avoir une bouche ; pour avoir une bouche, il faut vivre ; pour vivre, il faut naître ; pour naître il faut sortir du sein de sa mere ; pour sortir du sein de sa mere, il faut être engendré ; pour être engendré, il faut avoir un pere ».
D’un autre côté, Montfleuri, comédien qui osait être rival de Molière, crut si bien qu’Armande-Grésinde était fille de la comédienne Bejard, qu’il accusa Molière d’avoir épousé la fille et d’avoir vécu autrefois avec la mère25, parce que Molière avait en effet vécu intimement avec cette comédienne.
sur quel pied l’épouse légitime, la mère de l’héritier de la couronne, sera-t-elle obligée à vivre avec la femme coupable qu’un double adultère met dans les bras du roi ? […] Elle peut y vivre aussi chrétiennement qu’ailleurs.
Les médecins disent, quand on est ivre, Que de sa femme on se doit abstenir ; Et que, dans cet état il ne peut provenir Que des enfants pesants, & qui ne sauroient vivre. […] Faut-il que la jeunesse Apprenne maintenant à vivre à la vieillesse, Et qu’on trouve des gens avec des cheveux gris, Plus étourdis cent fois que nos jeunes Marquis ? […] Ils vivent l’un pour l’autre, ils triomphent du temps, Tandis que sous leur ombre on voit de vils serpents.
Sans doute tous les instincts de notre âme, qui sont les invariables points de départ de la morale, peuvent être égarés de leur voie et détournés vers les aberrations les plus funestes ; mais ils existent quand même, et vivent immortels au milieu des erreurs et des misères, même des dégradations de l’humanité : le philosophe qui les décrit, le poète qui les peint, sont des hommes utiles. […] C’est pour eux seuls, pour eux tout entiers qu’ils s’aimeront, ardents à poursuivre une union indissoluble, dans laquelle ils trouveront ce qui manque à leur solitude : la joie d’être deux à vivre, à souffrir434. […] Boileau, Satire X, v. 533. — On alliait très-bien la débauche avec le quiétisme précieux : Tout ce que le corps fait ne se compte pour rien ; Ce corps n’est qu’une aveugle et sensible matière, Qu’un amas agité de boue et de poussière, Dont tous les mouvements, que la cupidité Produit sans la raison et sans la volonté, Sont actes sans aveu, sans malice, sans blâme, Et ne peuvent salir la pureté de l’âme, Qui, jouissant an ciel de solides plaisirs, Laisse vivre le corps an gré de ses désirs.
avec Armande Béjart, les Célimènes qui vivront jusqu’à la fin des siècles ? […] Marie Hervé n’avait-elle pas déjà accepté d’être la marraine de l’autre enfant de Madeleine, ce qui indique une mère bien facile à vivre, puisque Madeleine ne mettait au monde que des enfants naturels ? […] Mlle Molière n’avait pas l’enthousiasme de ces âmes brûlantes qui se passionnent pour la renommée ; que lui importait la couronne de lauriers que Mignard ou Lebrun peignait sur ce front glorieux, elle ne vivait pas de cet idéal. […] La pièce se termine par cette conclusion inattendue : Ainsi parla Cléandre, et ses maux se passèrent, Son feu s’évanouit, ses déplaisirs cessèrent ; Il vécut sans la dame et vécut sans ennui. […] Mais avait-il le temps de vivre celui qui n’eut pas le temps de mourir ?
Le vieillard entre chez Thaïs tout troublé ; Cherea en sort bientôt pour surprendre agréablement Parmenon, en lui disant que Pamphila se trouve citoyenne, qu’il l’épouse ; que Lachès permet à Phædria de vivre avec Thaïs. […] Les Auteurs François se sont piqués de laisser à Térence cette fille de joie qui prie son favori de permettre qu’elle tire parti de ses charmes, pour se faire des amis & mériter leurs présents ; ce lâche amant, qui s’absente deux jours pour laisser un champ libre à son rival, & qui partage ensuite avec lui la possession de sa belle, à condition qu’il financera ; ce parasite qui fait l’accord entre les deux rivaux ; ce pere qui permet à son fils de vivre publiquement avec sa concubine. […] Ne voyons-nous pas chez les Cypris modernes Mars & Plutus, quoique rivaux, vivre en bonne intelligence par les soins de Mercure en plumet, en rabat, en bonnet monté ?
Les comédiens invoquent au besoin leurs études spéciales : ils connaissent Molière mieux que personne, ils vivent avec lui dans un commerce familier, dans une intimité quotidienne. […] Pour bien vivre, c’est-à-dire pour vivre tranquillement, il faut s’appliquer à copier tout le monde.
Il consentit bien à ne vivre que de lait et à s’abstenir des sociétés que formait l’amour du vin et de la bonne chère ; mais ce n’étaient pas là les plus utiles privations qu’il pût s’imposer. […] que feront, dit-il, tant de pauvres ouvriers qui n’ont que leur journée pour vivre ? […] Molière, quoiqu’il eût quelquefois le dépit de voir le public délaisser ses chefs-d’œuvre, et courir en foule aux bouffonneries de Scaramouche, n’en vivait pas moins en bonne intelligence avec les comédiens italiens. […] J’oserais croire, si Molière avait vécu, qu’insensiblement il n’aurait pas fait grand fonds sur les rôles de valet dans ses comédies. […] Dans l’édition que Louis Racine a donnée, en 1747, des Lettres de son père, À la place de ces mots, il l’accuse d’avoir épousé la fille et d’avoir vécu avec la mère, on lit ceux-ci, il l’accuse d’avoir épousé sa propre fille.
Cependant ce ne fut pas sans se faire une fort grande violence, que Moliere resolut de vivre avec elle dans cette indifference ; & si la raison lui faisoit regarder sa femme comme une personne, que sa conduite rendoit indigne des caresses d’un honnête homme, sa tendresse lui faisoit envisager la peine qu’il auroit de la voir sans se servir des privileges que donne le mariage. […] b Je me suis donc determiné à vivre avec elle comme si elle n’étoit pas ma femme.
Le jeu fait vivre à l’aise Nombre d’honnêtes gens, fiacres, porteurs de chaise ; Mille usuriers fournis de ces obscurs brillants Qui vont de doigts en doigts tous les jours circulants ; Des Gascons à souper dans les brelans fideles, Des Chevaliers sans ordre, & tant de Demoiselles Qui, sans le lansquenet & son produit caché, De leur foible vertu feroient fort bon marché, Et dont, tous les hivers, la cuisine se fonde Sur l’impôt établi d’une infaillible ronde. […] Je puis avoir quelque secours encore : nous les ménagerons, & vivrons sagement.
Ce fameux auteur de L’École des maris, ayant eu dès sa jeunesse une inclination toute particulière pour le Théâtre, se jeta dans la Comédie, quoiqu’il se pût bien passer de cette occupation et qu’il eût assez de bien pour vivre honorablement dans le monde. […] Notre Auteur, ou, pour ne pas répéter ce mot si souvent, le Héros de ce petit récit, après avoir fait cette Pièce, reçut des gens de qualité plus de mémoires que jamais, dont l’on le pria de se servir dans celles qu’il devait faire ensuite, et je le vis bien embarrassé, un soir, après la Comédie, qui cherchait partout des tablettes pour écrire ce que lui disaient plusieurs personnes de condition dont il était environné ; tellement que l’on peut dire qu’il travaillait sous les gens de qualité, pour leur apprendre après à vivre à leurs dépens, et qu’il était en ce temps, et est encore présentement, leur Écolier et leur Maître tout ensemble.
Il vivait encore qu’elle traduisait plusieurs de ses pièces et, dans la suite, elle a transporté sur toutes ses scènes son œuvre originale, traduite, imitée ou arrangée. […] C’est le problème des droits de la collectivité opposés aux prétentions de quelques « Fils de rois » à vivre sans contrainte leur vie aux dépens de leurs semblables.