Ce n’était pas, en cette occasion, différence de goût ; c’était opposition naturelle de sentiments et d’intérêts. […] Puisque j’ai commencé à examiner comparativement les différents étages de la société, j’en prendrai occasion de faire remarquer ici que Molière, presque toujours, donne aux enfants des expressions plus élégantes, des idées plus raffinées, et même des sentiments plus élevés qu’à leurs parents. […] » Ce sont exactement les mêmes paralogismes que j’ai déjà réfutés à l’occasion de L’Avare et de George Dandin ; c’est toujours ce double vice de raisonnement, qui consiste, d’une part, non pas seulement à poser en fait ce qui est en question, mais à affirmer le contraire de ce qui est certain ; et, de l’autre, à confondre le but moral que se propose le poète, avec les moyens qu’il emploie pour y arriver. […] L’auteur de Cinna fit, à l’âge de soixante-cinq ans, cette déclaration de l’Amour à Psyché, qui passe encore pour être un des morceaux les plus tendres et les plus naturels qui soient au théâtre. » Fontenelle convient, avec tout le monde, que jamais Corneille n’exprima avec autant de douceur les doux emportements de l’amour ; mais, ne laissant échapper aucune occasion de témoigner sa haine contre Racine, il prend le parti de ravaler un genre de sentiments que ce poète excellait à rendre, afin de le déprimer lui-même, et il prétend que, si Corneille réussit une fois dans ce genre qui n’était pas le sien, et qu’il dédaignait, c’est qu’ étant à l’ombre du nom d’autrui, il s’abandonna à un excès de tendresse dont il n’aurait pas voulu déshonorer son nom . […] Voilà ce qu’ont refusé de voir quelques aveugles enthousiastes de Molière, devenus, en cette occasion, de ridicules adversaires de Boileau, qui n’ont su défendre l’un qu’en attaquant l’autre avec indécence, et qui ont prouvé par là qu’ils étaient incapables de les apprécier tous les deux.
Les événements de leur vie privée n’ont été réellement que des occasions d’être émus, qu’ils auraient toujours trouvées en vivant. […] Si quelquefois des circonstances romanesques concourent à cette rencontre, elles sont l’occasion, non la cause de l’amour. […] Quand Alceste fuit dans son désert et déclare franchement à Eliante qu’il ne se sent pas digne d’elle, Eliante au lieu de saisir cette occasion d’une coquetterie innocente, lui déclare non moins franchement : Ma main de se donner n’est point embarrassée, Et voilà votre ami, sans trop m’inquiéter, Qui, si je l’en priois, la pourrait accepter478. […] Molière ne se contenta pas de critiquer avec une verve toujours nouvelle le faux style amoureux partout où l’occasion s’en offrit485.
Non, non, c’est hasarder notre vengeance que de la reculer, & l’occasion de la prendre peut ne plus revenir. […] Mon frere, montrons de la modération dans une occasion légitime ; & ne vengeons point notre honneur avec cet emportement que vous témoignez. […] Notre vengeance, pour être différée, n’en sera pas moins éclatante ; au contraire, elle en tirera de l’avantage, & cette occasion de l’avoir pu prendre, la fera paroître plus juste aux yeux de tout le monde.
Ensuite, lorsque Louis XIV le prit à son service, il eut l’occasion, quoique dans un rang subalterne, d’observer de près la cour. […] Les apprêts de la noce amènent des valets étrangers dans sa maison, il ne croit plus son trésor en sûreté et va le cacher hors de chez lui, ce qui fournit à l’esclave de l’amant de sa fille l’occasion de s’en emparer. […] La farce du sac dans lequel Scapin fait entrer ce vieillard pour l’emporter et le battre sous prétexte de le défendre, n’est qu’un hors-d’œuvre à tous égards déplacé ; aussi Boileau a-t-il justement reproché à Molière d’avoir, dans cette occasion, allié Térence à Tabarin. […] Ce fut à cette occasion que Molière et Quinault composèrent, de concert avec le musicien Lulli, l’un des divertissements, l’autre des drames sérieux. […] Ces vaudevilles sont comme les moucherons qui bourdonnent dans une soirée d’été, quelquefois ils piquent, mais toujours ils voltigent gaîment, tant que le soleil de l’occasion luit pour eux.
Au nombre de ses condisciples se trouvait aussi le prince de Conti, dont la protection lui fut fidèle dans plusieurs occasions importantes. […] Molière avait eu l’occasion de la connaître dans son voyage en Languedoc : plusieurs rapports de caractère leur inspirèrent le désir de se rapprocher. […] Mais la preuve la plus signalée que Molière ait reçue de la bienveillance royale, ce fut à l’occasion du Tartuffe. […] Brécourt, qui ne cherchait que les occasions de se faire rappeler dans sa patrie, promit d’exécuter ce qu’on demandait. […] Il se présenta une occasion favorable de remplir ses intentions, et le plaisir qu’il avait de faire du bien à ceux qui le méritaient.
Une fenêtre ouverte ou fermée, un moment devant ou après le temps qu’il l’avait ordonné, le mettait en convulsion ; il était petit dans ces occasions.
Molière épousa, en cette occasion, la passion de sa femme y attaqua le médecin.
»226 C’est à cette occasion qu’il plaça dans le Misanthrope les vers suivants : Et non content encore du tort que l’on me fait, Il court parmi le monde un livre abominable, Et de qui la lecture est même condamnable, Un livre à mériter la dernière rigueur, Dont le fourbe a le front de me faire l’auteur.
Tout vous rit ; & votre ame, en cette occasion, Jouït superbement de ma confusion. […] Morbleu, je ne veux point laisser passer une occasion de la sorte.
« Les comédiens, disait Niccolo Barbieri, étudient beaucoup et se munissent la mémoire d’une grande provision de choses : sentences, concetti, déclarations d’amour, reproches, désespoirs et délires, afin de les avoir tout prêts à l’occasion, et leurs études sont en rapport avec les mœurs et les habitudes des personnages qu’ils représentent4. » Ainsi, l’on verra l’un des capitans les plus renommés, Francesco Andreini, publier ses Bravure, ses bravacheries, divisées en plusieurs discours. […] Ces lazzi interrompent toujours les discours de Scapin, mais en même temps ils lui donnent occasion de les reprendre avec plus de vigueur.
1775, Anecdotes dramatiques, tome II, p. 393 Pourceaugnac fut fait à l’occasion d’un gentilhomme limousin, qui, dans une querelle qu’il eut sur le théâtre avec quelques comédiens, développa tout le ridicule du plus épais provincial.
M. de Vivonne était fertile en bons mots, et l’on pourrait faire un recueil assez considérable de ceux qui lui sont échappés en mille occasions différentes.
C’est une suite de discussions de critique historique, rédigées à l’occasion des erreurs répandues dans une multitude d’éditions nouvelles des écrivains du XVIIe siècle ou dans leur biographie.
Il ne nous reste plus qu’à renouveler nos instances auprès des personnes qui peuvent avoir des mémoires sur différents auteurs, dont nous aurons bientôt occasion de parler, pour les prier de vouloir bien nous les communiquer par la voie de M. […] Molière une occasion nouvelle d’avoir recours aux bontés du roi, qui lui accorda la salle du Palais-Royal, où M. le cardinal de Richelieu avait donné autrefois des spectacles dignes de sa magnificence. […] Benserade l’avait fait, mais je n’ai jamais pu savoir à quelle occasion. […] Arlequin, valet de Pantalon, devient jaloux de son crédit, et ne néglige, jusqu’à la fin de la pièce, aucune occasion de le persécuter. […] « Quand tout ce vacarme fut passé, la troupe tint conseil pour prendre une résolution dans une occasion si périlleuse.
Après s’être distingué en plusieurs occasion, il mourut le 7 juin 1673, laissant l’Olympe Mancini, nièce du cardinal Mazarin, chef du conseil et surintendant de la maison de la reine, qu’il avait épousé le 21 février 1657, morte le 9 octobre 1708.
Nous aurons dans la suite occasion d’en rapporter quelques-unes : en attendant, le lecteur peut se rappeller le Festin de Pierre : & la Religieuse qui vient y faire deux scenes larmoyantes, n’est-elle pas bien plaisamment intéressante ? […] C’est peut-être dans cette occasion qu’il a donné la preuve la plus convaincante de son génie.
C’était un homme de cour ambitieux de grandes places et de grandes occasions de paraître ou de servir ; au reste, fort dépensier, et propre à faire un magnifique seigneur ; aussi opposé par son brillant et par sa jeunesse, à la préciosité, que le duc de Montausier, par la rigidité de son esprit et de son caractère. […] Madame de la Sablière disait de lui : « Il m’a donné de l’esprit, mais j’ai réformé son cœur. »C’était à l’occasion des Maximes, publiées en 1665, qu’ils faisaient l’utile échange de leurs sentiments et de leurs pensées.
Ces faits sont entièrement faux, comme quelques autres de même nature, que j’ai déjà eu occasion de démentir ; et j’emploierai, pour le prouver, le même moyen dont je me suis servi, l’autorité incontestable du registre de la troupe de Molière, tenu par le comédien La Grange, qui était chargé de ce soin, et s’en acquittait avec une exactitude scrupuleuse. […] Quelles occasions ne lui fournissent-elles pas de s’exercer ? […] Obligé de recevoir à souper son gendre futur, Harpagon profite de l’occasion pour inviter sa maîtresse : il n’aurait garde de faire les frais d’un repas pour elle seule. […] Il faut en revenir ici aux principes que j’ai rappelés, à l’occasion de L’Avare, sur la fin et les moyens de la comédie, en ce qui regarde la leçon morale. […] Ici, c’est la représentation fidèle et point exagérée d’une consultation au dix-septième siècle : les deux médecins disent ce qu’auraient dit, en pareille occasion, Braver, Valot, Esprit, Daquin, Desfougerais, Guénaut, et Gui Patin lui-même qui se moquait d’eux tous.
Molière le fit revivre heureusement en cette occasion, et il a toujours subsisté depuis43. […] Une des plus importantes fut son mariage ; et ce mariage est l’occasion d’une espèce de problème généalogique assez difficile à résoudre. […] Quoi qu’il en soit, Corneille et Molière eurent plus d’une occasion de rapprochement et de bons procédés l’un envers l’autre. […] On a été jusqu’à dire qu’il n’en laissait pas échapper le moindre sujet, et que la mort d’un simple gagiste était pour lui une suffisante occasion de harangue. […] Il est certain toutefois que Molière, amoureux et jaloux d’une épouse coquette, eut occasion de mettre quelque chose de ses sentiments dans la bouche d’Alceste, amant de Célimène.
Il paraît résulter de ces lettres, que les enfants habitaient encore la maison de Paris ; que, cependant, l’aîné, âgé de quatre ans, qui amusait déjà ses parents, était fréquemment amené à Saint-Germain ou à Versailles, par madame Scarron ; qu’ainsi le roi avait habituellement occasion de la voir, et n’avait plus besoin, pour s’en donner le plaisir, d’aller en cachette à Paris, Madame Scarron avait donc une raison de moins de tenir sa maison de Paris fermée ; ce qui faisait qu’on la voyait un peu. […] Cette dernière circonstance accrédite l’assertion de La Beaumelle, sur le mot il et l’occasion du nouveau bienfait du roi.
Moncade dit à Pasquin de lui faire un conte pour le distraire ; Pasquin est fort embarrassé, il ne prononce pas un mot que son maître ne trouve occasion de se rappeller Mariane & de renouveller ses transports jaloux. […] Je suis d’avis que nous jugions en même temps l’Auteur, & comme imitateur, & comme traducteur ; l’occasion ne s’est point présentée jusqu’ici, & nous devons la saisir. […] Je te dis donc que si dorénavant tu entreprends quelque fourberie pour empêcher mon fils de se marier, ou que tu veuilles en cette occasion faire briller ton esprit rusé, je te ferai donner mille coups d’étriviere & t’enverrai sur l’heure au moulin pour ta vie, à condition & avec serment que si je t’en retire, j’irai moudre à ta place. […] Alors Dave saisit cette occasion pour se moquer du vieillard, & lui dit que Pamphile est piqué du peu de dépense qu’on fait pour son mariage.
Comme il achevait de lire ses vers, Ménage entra ; Mademoiselle les fit voir à Ménage, sans lui en nommer l’auteur : Ménage les trouva, ce qu’effectivement ils étaient, détestables : là-dessus nos deux poètes se dirent à peu près l’un à l’autre les douceurs que Molière a si agréablement rimées. » Cette querelle, toute théâtrale qu’elle parût à Molière, ne fut qu’un accessoire au dessein qu’il avait de se venger de l’abbé Cotin, qui s’était déclaré son ennemi en plusieurs occasions. […] Cotin n’était point de ce nombre, de peur (dit-on) qu’on ne crût qu’il s’était servi de cette occasion pour se plaindre au roi de la comédie qu’on prétend que M. […] Nous profitons de cette occasion pour parler aussi d’un cabinet curieux, surtout en tragédies et en comédies, appartenant à M. le comte de Boulbon, qui nous en a offert la communication d’une manière extrêmement obligeante, nous ferons usage de cette offre dans les volumes suivants. […] Et si j’ose me prévaloir d’une occasion si peu considérable par rapport au Roy, on ne peut trop admirer son heureux discernement, qui n’a jamais manqué la justesse dans les petites occasions, comme dans les grands événements. » b.
Les Poëtes, comme je l’ai déjà dit, ne laissérent pas tomber cette occasion de pointiller ; ils firent courir quantité de petites Pieces : mais « de tout ce qu’on fit sur cette mort, rien ne fut plus approuvé que ces quatre vers Latins, qu’on a trouvé à propos de conserver : » » Roscius hic situs est tristi Molierus in urnâ, » Cui genus humanum ludere, ludus erat. […] Un époux si extraordinaire auroit pu lui donner des remords, & la rendre sage : sa bonté fit un effet tout contraire ; & la peur, qu’elle eut de ne pas retrouver une si belle occasion de s’en separer, lui fit prendre un ton fort haut, lui disant qu’elle voyoit bien par qui ces faussetez lui étoient inspirées ; qu’elle étoit rebutée de se voir tous les jours accusée d’une chose dont elle étoit innocente ; qu’il n’avoit qu’à prendre des mesures pour une separation, & qu’elle ne pouvoit plus souffrir un homme, qui avoit toûjours conservé des liaisons particulieres avec la de Brie13, qui demeuroit dans leur maison, & qui n’en étoit point sortie depuis leur mariage. […] Je dirai par occasion qu’au même Article il faut Polixene, & non Polixeme, 2.
En cette occasion, je me hâte de le reconnaître pour justifier Mme Plessy, personne ne songe à invoquer la tradition. […] En toute occasion, on me trouvera prêt à proclamer l’autorité légitime de la tradition ; mais pour que la tradition obtienne le respect, il faut absolument qu’elle démontre son origine et sa légitimité. […] Penser par soi-même, exprimer sa pensée sans consulter personne, est une conduite dangereuse ; le moindre mal qui puisse vous arriver en pareille occasion est de passer pour mal élevé.
Je me suis laissé impatienter de quelques banalités qui ont été répétées à cette occasion par les journaux les plus graves. […] Vienne une occasion, il ne manquera pas de dire son mot contre le Syllabus. […] Nous aurons occasion de le voir dans plus d’un endroit de ses œuvres, et surtout quand nous serons au Tartuffe. […] C’est à l’occasion de Tartuffe qu’il eut sujet de faire ses réflexions et qu’il soutint cette thèse. […] Molière, comme on l’a déjà vu, trouva l’occasion désirée de constater avec plus d’éclat sa victoire.
Il est des occasions qui demandent encore une plus grande adresse de la part de l’Auteur ; c’est lorsqu’il est contraint à mettre un aparté un peu considérable dans la bouche d’un interlocuteur, & qu’il ne peut pas distraire l’autre. […] Il faut donc que ces aparté soient extrêmement courts : mais les meilleurs sont lorsque l’Auteur trouve un prétexte pour réunir les deux acteurs qui font l’aparté, & leur donner occasion de se parler sans que les autres puissent s’en formaliser.
Jamais homme ne s’est si bien su servir de l’occasion, jamais homme n’a su si naturellement décrire ni représenter les actions humaines et jamais homme n’a su si bien faire son profit des conseils d’autrui. […] Cependant, comme son esprit consiste principalement à se savoir bien servir de l’occasion, et que cette idée lui a plu, il a fait une Pièce sur le même sujet, croyant qu’il était seul capable de se donner des louanges.
L’inclination mutuelle des sexes est un sujet si fécond et si varié de conversation ; ils ont tant de choses à se dire pour faire entendre ce qu’il leur est prescrit de taire ; il faut tant de paroles pour expliquer cette prière muette 11 qu’ils s’adressent continuellement l’un à l’autre ; il faut partir de si loin, il va tant de circuits à faire pour arriver au but désiré, qu’on ne peut assez multiplier les occasions de se parler, de se communiquer, s’ouvrir assez de chances favorables, étendre la conversation à un assez grand nombre d’objets divers. […] Elle a embrassé en France toutes les connaissances humaines ; elle a rangé sous ses lois les sciences et les savants ; et dans les occasions où ceux-ci n’ont pu avoir les femmes pour interlocuteurs, ils ont voulu les avoir pour témoins de leurs discussions12.
Mais il veut que ce soit un tableau historique ; il le fait à l’occasion de l’hôtel Rambouillet et comme tableau de ses usages. […] On demande quelle est la liberté dont les femmes jouissent, et ont droit de jouir dans la société et dans la vie conjugale : la liberté préconisée à cette occasion est plus près de la domination que de l’indépendance ; il semble, dit la discoureuse, que les soupçons du mari donnent à la femme le droit de faillir. […] Henri Étienne déplore, en nombre d’occasions, la perte de la diphtongue oi, qu’on remplace par l’é ouvert. […] M. jouer tous les jours, et que mon père ne joue plus ; elle me répondit que cela était vrai… » À l’occasion du siège de Dunkerque et de la bataille gagnée par le maréchal de Turenne sur le prince de Condé en 1658, elle dit : « La reine faisait sa vie ordinaire de prier Dieu et de jouer. » 50.
Pradon, Jacques, plutôt que Nicolas (Rouen 1644 – Paris 1698) : auteur dramatique français (sept tragédies), surtout connu pour la rivalité qui l’a opposé à Racine, à l’occasion de la cabale de Phèdre.
Molière, en celle occasion, se conduisit moins en fils pieux qu’en homme d’affaires, père de famille lui-même. […] A cette occasion, M. […] Pourquoi, d’ailleurs, ne profiterait-on pas de cette occasion pour rendre à Molière le même hommage qu’on a rendu, en 1884, au grand Corneille ? […] Il n’était pas homme à rompre en visière au roi ni à le blesser dans ses opinions religieuses, lui qui saisissait avec tant d’habileté toutes les occasions de caresser ses penchants et sa vanité. […] Je m’incline d’avance devant sa haute compétence, et je profite de l’occasion pour lui soumettre une idée qui ferait, selon moi, son chemin dans l’esprit public si elle était lancée par une main autorisée.
Nous verrons en plusieurs occasions qu’elle déclare cette ambition ; qu’elle s’accuse d’être une glorieuse ; que madame de Sévigné se sert de cette expression pour peindre son caractère. […] Donnez à un soldat du talent, du courage, l’amour de la gloire, et une occasion : voilà un maréchal de France.
Voulant être distinguée du roi, lui être agréable, parce qu’elle l’aimait, mais voulant son estime et conserver le respect d’elle-même, pouvait-elle employer des moyens à l’usage des femmes ordinaires, mettre en pratique cet art de plaire, cet art de la cour, qui comprend l’art de nuire à tout ce qui n’est pas soi ; à intriguer contre une favorite a qui et le doit sa place ; à lui tendre des pièges, à lui opposer d’autres femmes dont elle pourra avoir bon marché, à rechercher les occasions de s’introduire près du maître, de surprendre ses regards, de les attirer par des soins et des parures qui déguisent son âge ; à se faire vanter, célébrer par des prôneurs ; à se distinguer tantôt par la finesse de la louange, tantôt par son enthousiasme, toujours par l’à-propos ; à rappeler d’une dis tract ion, à faire revenir d’un caprice par des bouderies, par des querelles, par des minauderies ; en un mot, à pratiquer le manège d’une coquetterie subalterne ? […] Madame de Maintenon, dans son 3e entretien, répondant à une amie qui la plaignait de ne pouvoir consulter personne à la cour dans les occasions délicates, répondit : « J’ai un fort honnête homme, de très bon esprit, qui me décide de gros en gros ce que je puis faire en sûreté de conscience et ce que je dois éviter pour ne point passer les bornes de mon état.
Moliere enfin étoit ravi de se voir Chef d’une Troupe ; il se faisoit un plaisir sensible de conduire sa petite Republique ; il aimoit à parler en public, & n’en perdoit jamais l’occasion, dont il s’acquittoit très-bien. […] Moliere exerçoit toûjours sa Charge de Tapissier Valet-de-Chambre, & le Roi le gracieusoit en toute occasion.
Mais Damis, fils d’Orgon, a tout entendu : il veut absolument saisir cette occasion pour détromper son pere. […] Don Gilles rougit, prend la fuite, reparoît ensuite couvert d’une peau d’ours, & moralise, en disant que qui veut vaincre ses passions, doit nécessairement fuir l’occasion. […] Chaque instant de ma vie est chargé de souillures ; Elle n’est qu’un amas de crimes & d’ordures ; Et je vois que le Ciel, pour ma punition, Me veut mortifier en cette occasion.
Mais quand le duc d’Épernon eut-il l’occasion de venir au secours de Madeleine ? […] On l’a vu à Paris à l’exposition organisée à l’occasion du second centenaire de la mort du poète. […] Une occasion se présenta bientôt de la produire à la faveur de réjouissances publiques. […] On s’était demandé quelle conduite elle avait tenue à l’occasion de ce mariage. […] Loret nous apprend que les acteurs et les actrices, au nombre de quinze, reçurent à cette occasion chacun cent pistoles de récompense.
Nous aurons occasion de revenir sur cette maxime, quand nous serons au temps de Molière, de Racine et des grands hommes qui ont illustré le siècle de Louis XIV.
Il prenoit plaisir à décharger sa mauvaise humeur contre les personnes de ce caractère, qui de leur côté ne l’épargnoient pas dans l’occasion. […] Lors du règlement fait en 1681 à l’occasion des deux troupes, elle eut mille livres de pension, et mourût le 1er mars 1683. […] Les Précieuses ridicules, comédie en un acte et en prose, qui fut faite d’abord pour la province139; elle fut si aplaudie à Paris qu’on la joua quatre mois de suite140, et l’on prétend que c’est à l’occasion de cette pièce que la troupe de Moliere haussa le prix des places, qui alors n’étoient que de dix sols au parterre141. […] Il eut même bien des difficultés à surmonter pour y réussir, et ne se corrigea de cette volubilité si contraire à la belle articulation que par des efforts continuels, qui lui causèrent un hoquet qu’il a conservé jusqu’à la mort, et dont il sçavoit tirer parti en certaines occasions. […] Depuis son arrivée à Paris en 1658 jusqu’à sa mort, Molière put avoir occasion de faire amener à la lecture de ses pièces : Le petit De Brie (Jean-Baptiste) ; La petite De Brie (Catherine-Nicole), née en 1659 ; Le petit Du Parc (Jean-Baptiste) ; Le petit Du Croisy (François) ; Les deux petites Du Croisy (Angélique et Marie-Angélique) La petite Châteauneuf aînée ; Les quatre enfants La Thorillière, dont sa filleule Thérèse ; Le petit Hubert ; La petite Beauval (Louise), la Louison de son Malade imaginaire.
Graces à leurs talents, l’occasion se présentera souvent. […] Si c’est une faute, je l’ai faite à dessein, pour avoir occasion d’avertir les personnes citées dans le courant de cet ouvrage, que je suivrai là-dessus le caprice de ma plume ; & qu’en leur donnant ou en leur ôtant ce titre, je ne prétends point prendre la balance pour peser leur juste mérite.
« Rien, madame, répond-il, vous trépaner seulement, pour vous désennuyer en attendant que le Docteur vienne. » Et comme, en s’en allant, elle le traite de fou : « Vous en avez besoin, lui crie-t-il, servez-vous de l’occasion, vous ne la trouverez pas toujours si commode. » Ces traits sont pris parmi les meilleurs que l’on puisse glaner dans le recueil. […] Scaramouche prend la fuite ; il reparaît ensuite couvert d’une peau d’ours et moralise en disant que qui veut vaincre ses passions doit fuir l’occasion, conclusion édifiante sans doute d’une scène qui l’est fort peu53.
Il est certain qu’elle se réunissait à Caen dans cette maison de l’Ermitage, propriété du sieur Bernières-Louvigny, et qu’elle comptait parmi ses membres, que même elle avait eu pour fondateur, ce dévot très mystique, précurseur de MmeGuyon, apôtre d’une « certaine espèce d’oraison, sublime et transcendante, que l’on appelle l’occasion purement passive, parce que l’esprit n’y agit point. » Même Bernières-Louvigny était parmi les gens du Saint-Sacrement « en si grande vénération »que « peu s’en fallait qu’ils ne le canonisassent. » — Il était vrai aussi qu’une « union et correspondance » toute particulière régnait « entre la Compagnie de Paris et celle de Caen. » — On ne pouvait nier enfin que l’idée d’implanter le catholicisme au Canada était des plus chères à la Compagnie du Saint-Sacrement, et, spécialement, à celle de Caen : Mgr de Laval-Montigny, le célèbre évêque de Québec, était l’élève en mysticité de M. de Bernières et « avait longtemps demeuré à l’Ermitage. » En tout cas, pour la Compagnie, la gravité de cette dénonciation consistait en ce qu’à l’occasion de ces indécences ridicules, non seulement le groupe de Caen était complètement dévoilé, avec les noms de son fondateur et de ses membres principaux, avec les lieux et jours de ses séances; mais encore son affiliation à la Compagnie de Paris se trouvait révélée, ainsi que l’existence « d’autres semblables compagnies dans plusieurs grandes villes du Royaume. » On disait expressément « leurs occupations, » leur organisation intérieure, leur méthode ; le vrai nom de la Compagnie était imprimé en toutes lettres ; on affirmait qu’elle n’était « autorisée ni par le Roy, ni par les évêques, ni par les magistrats ; »qu’elle était tout à fait secrète, à la différence des congrégations et « associations » des Jésuites; et bien que l’auteur du Mémoire se défendit de vouloir répandre son pamphlet partout, le tirage en fut assez grand pour qu’aujourd’hui l’on en retrouve de nombreux exemplaires : de l’aveu de d’Argenson, « quelque soin que se donna la Compagnie, pour le supprimer, elle n’en put jamais venir à bout. » D’ailleurs, le dénonciateur anonyme prenait bien soin de communiquer son factum « à ceux à qui il appartient de connaître et de corriger les excès que l’on y représente, »c’est-à-dire aux « supérieurs » de l’Etat ou de l’Eglise. […] Parmi les prélats à qui cet éclat fournit l’occasion d’intervenir officiellement, on en nomme un, François de Harlay, l’archevêque de Rouen, qui, précisément alors, était eu coquetterie avec les Jansénistes43. […] Singlin, « qu’un baptisé conserve soigneusement l’être divin qu’il a reçu, cela suffit. » Entre Marthe et Marie, ils n’hésitent pas. « Les charges et le monde engagent les hommes dans des occasions dont, à la vérité, ils peuvent revenir victorieux, mais toujours couverts de sueur et de poussière et quelquefois de blessures. » Donc, la sagesse chrétienne, c’est de s’abstenir, de monter et de rester sur les hauts lieux du recueillement spéculatif et du silence pénitent.
Mademoiselle de Montpensier s’explique assez clairement sur les mœurs de la reine, à l’occasion de l’arrivée du roi d’Angleterre à la cour, où il venait dans l’intention d’épouser la princesse.
Boisrobert lui dit que le cardinal la priait en amie de lui donner avis de ceux qui parlaient de lui dans les assemblées qui se tenaient chez elle : elle répondit qu’ils étaient si follement persuadés de la considération et de l’amitié qu’elle avait pour son éminence, qu’il n’y en avait pas un seul qui eut la hardiesse de parler mal de lui en sa présence, et ainsi qu’elle n’avait jamais occasion de lui donner de semblables avis.
Et cependant, qu’on le remarque bien, si elle ne se pique pas de bel esprit comme sa sœur, elle n’en sait pas moins se montrer très spirituelle et très piquante même à l’occasion. […] Et sur le reproche de Mariane qu’elle ne compatit pas à sa peine : Je ne compatis pas à qui dit des sornettes Et dans l’occasion mollit comme vous faites.
Ces premiers essais très-informes tenaient plus du mauvais théâtre italien où il les avait pris, que de son génie, qui n’avait pas eu encore l’occasion de se développer tout entier. […] Cette salle est aussi mal construite que la pièce pour laquelle elle fut bâtie ; et je suis obligé de remarquer à cette occasion, que nous n’avons aujourd’hui aucun théâtre supportable ; c’est une barbarie gothique, que les Italiens nous reprochent avec raison. […] Ce loisir dans lequel les hommes rendus à eux-mêmes se livrent à leur caractère et à leur ridicule, est le seul temps propre pour la comédie : car c’est le seul où ceux qui ont le talent de peindre les hommes aient l’occasion de les bien voir, et le seul pendant lequel les spectacles puissent être fréquentés assidûment. […] C’est à cette occasion, qu’on prétend que Molière dit à l’assemblée : Messieurs, nous allions vous donner Le Tartuffe ; mais monsieur le premier président ne veut pas qu’on le joue.
Mais ç’a été là tout le bruit qu’on a fait autour de ce grand nom à l’occasion du deux centième anniversaire de cette mort. […] A l’heure où Paris laissait échapper cette occasion d’une soirée superbe, la ville autrichienne la saisissait avec une ardeur qui l’honore. […] De même pour la comédie italienne qu’il avait eu occasion d’étudier sur le vif à Paris même. […] Délibération des comédiens du roi, prise à l’occasion de la centenaire de Molière. […] « Ces vers, ajoute le Mercure galant, donnèrent occasion de parler de la médecine ; quelques-uns se déclarèrent contre, et plusieurs prirent son parti.
J’avoue que Timocrate est fort adroit et fort heureux dans sa conduite, et qu’il faut l’être beaucoup pour trouver toujours au besoin des occasions si justes et si favorables de passer comme lui d’un parti à l’autre, selon les divers intérêts qui l’y obligent ; mais il ne fait rien qui soit impossible, et tout ce qui peut arriver sans violenter beaucoup l’ordre commun de la nature doit être réputé vraisemblable, etc. […] Ce long équivoque de Cléomène qui, tâchant de rendre la princesse favorable à Timocrate pour prendre l’occasion de se déclarer, semble toujours agir contre soi, laisse les auditeurs dans une suspension d’esprit si agréable que, ce plaisir cessant par la reconnaissance, on veut que la pièce soit finie ; et sans faire un examen plus exact des parties qui doivent composer un poème, on prend droit de dire que le cinquième acte est inutile. […] Jamais homme ne s’est si bien su servir de l’occasion ; jamais homme n’a su si naturellement décrire ni représenter les actions humaines, et jamais homme n’a su si bien faire son profit des conseils d’autrui. » Il nous paraît superflu de faire remarquer au lecteur toute la malignité et la calomnie qui règne dans ce passage de M. de Visé.
Les deux scènes n’avaient été que l’occasion de leur soulèvement ; elles n’en étaient pas la véritable cause. […] A la vérité, le comédien Dorimond a donné pour second titre à sa pièce celui de L’Athée foudroyé ; mais ce n’est qu’une qualification sans exactitude ; car ce prétendu athée reconnaît formellement la divinité en plus d’une occasion, sans qu’on puisse supposer en lui l’intérêt ni la volonté de tromper.
Voltaire, dans son Commentaire sur Corneille, a relevé comme grossier, un mot employé par l’auteur dans une épigramme contre Scudéry, qui à la suite de quelques débats à l’occasion de la critique du Cid, l’avait appelé en duel.
Molière, qui n’était pas fâché de voir s’engager une lutte de laquelle il était certain de sortir vainqueur, prit occasion de cette levée de boucliers contre l’Ecole des Femmes, pour mettre en scène ses adversaires et les traduire au tribunal du public. […] Ce n’était pas un homme à laisser échapper de si bonnes occasions. […] L’acteur qui jouait le rôle de maître Jacques, aurait pu, ainsi que Dazincourt, dans une occasion pareille, s’avancer vers la rampe et dire : « Messieurs, lorsque Préville jouait ce rôle, il faisait ce que je viens de faire, et il était applaudi par tout ce qu’il y avait de mieux en France ! […] Nous avons eu occasion de remarquer que le mariage étant une des choses les plus importantes de la vie, il serait bon d’y regarder de près, et que par une bizarrerie incroyable, la plupart des hommes donnent plus de soin à des bagatelles fugitives, qu’à cette indissoluble convention dans laquelle pourtant ils mettent leur honneur. […] Dans le ricochet des fourberies qui suit le mouvement de ce monde-là, ils attrapent toujours de bonnes aubaines ; ils n’attendent que l’occasion de s’écrier comme le Frontin de Lesage: Le règne des Turcaret finit, le nôtre va commencer !
Maître Jacques veut lui en donner autant, il en reçoit de nouveau ; il jure de se venger à la premiere occasion ; il croit l’avoir trouvée, quand Harpagon se plaint qu’on l’a volé.