Nous avons eu pour le goût du temps des Pièces excellentes avant Molière. […] Ç’aurait été là un Ouvrage excellent ; mais cette suite d’aventures communes n’est bonne que pour ces Lecteurs qui s’amusent de rien. […] Il y a des noms en blanc ; on s’occupe à les deviner ; cela suffit pour faire dire : Voilà un Livre excellent, pour exciter la curiosité, pour faire admirer l’ordre et le style.
Tantôt un homme sans bras vient se dire un excellent maître d’armes, & prie Pantalon de lui procurer des écoliers. […] Quant au dernier trait des deux Satyres, si des créanciers ou des sergents ne délivrent pas Eraste de son Marquis, c’est que l’idée, bonne, excellente, plaisante même dans une satyre, n’auroit pas été réjouissante pour une assemblée composée à coup sûr d’un grand nombre de débiteurs : la piece auroit pu s’en ressentir. […] La piece tant & tant louée, Qui fut derniérement jouée, Avec ses agréments nouveaux, Dans la belle maison de Vaux, Divertit si bien notre Sire, Et fit la Cour tellement rire, Qu’avec les mêmes beaux apprêts, Et par commandement exprès, La troupe comique excellente, Qui cette piece représente, Est allée encor de plus beau La jouer à Fontainebleau...
Il fallut du temps pour que cette excellente comédie triomphât du préjugé, et prît, parmi les chefs-d’œuvre de l’auteur, la place qu’elle a toujours conservée depuis. […] Si la plaisanterie est excellente, en est-elle moins punissable ? […] La pièce fut jugée excellente, surtout par le maître de la maison ; et, quand elle fut représentée, elle n’eut pas de partisan plus zélé que celui même dont elle retraçait les aventures. […] Du reste, son idée était excellente. […] Il composa plusieurs ouvrages, dont le plus estimé a pour titre, Entretiens sur les Vies et sur les Ouvrages des plus excellents peintres, anciens et modernes.
il est vrai que dans ton excellente farce de Scapin, tu as pris à ce bon Cyrano la seule idée vraiment plaisante qu’il ait jamais eue ; que dans le Misanthrope tu as imité une douzaine de vers de Lucrèce; que les canevas italiens et les romans espagnols t’ont guidé dans tes premiers ouvrages ; mais n’est-ce pas toi qui as inventé ce sublimé Misanthrope, le Tartuffe, les Femmes savantes, et même l’Avare, malgré quelques traits de Plaute, que tu as tant surpassé? […] chaque scène est une situation, et l’on a entendu dire à un avare de bonne foi, qu’il y avait beaucoup à profiter dans cet ouvrage, et qu’on en pouvait tirer d’excellents principes d’économie.
Nous ne manquons point d’Ecrivains qui ont efleuré la Vie de cet excellent Comique. […] Cette Piece, qui est une de ses meilleures, confirma le Public dans la bonne opinion qu’il avoit conçue de cet excellent Auteur. […] Il seroit excellent, par ma foi, lui repartit le Comte ; car le pauvre homme n’extravague pas mal. […] Ce sera là, dit-il, un excellent Comedien ! […] Quant à l’execution il est à remarquer que Lulli qui étoit aussi excellent Grimacier qu’excellent Musicien voulut chanter lui-même le Rôle du Moufti ; en quoi personne n’a été capable de l’égaler.
Corneille, aime mon repentir, Ton excellent Menteur m’a porté à mentir. […] C’est une pièce de caractère et d’intrigue ; quand il n’aurait fait que ce seul ouvrage, il eût pu passer pour un excellent auteur comique. […] Le défaut le plus essentiel ne fut pas remarqué : il est des images dangereuses qu’on ne doit jamais exposer sur la scène ; mais si l’on ne considère que l’art qui règne dans cette pièce, on sera forcé de convenir que L’École des femmes est une les plus excellentes productions de l’esprit humain. […] « Le goût, la finesse du sentiment naturel et de la vraisemblance se trouvent dans l’économie de ce dénouement : les égards du sexe et du rang, la délicatesse du cœur, et toutes les bienséances y sont marquées avec un art que l’on ne peut trop admirer ; ainsi, malgré les difficultés qu’il y avait à surmonter, Molière a rendu ce dénouement excellent, de défectueux qu’il était dans l’original. » « [*]Je ne sais si l’on peut citer une fable dont le fonds soit plus excellent que celui de La Princesse d’Élide : le caractère est beau et noble : les motifs sont naturels et puisés dans le sentiment ; les moyens et les passages, ingénieux et simples ; les degrés des passions sont traités avec toutes les nuances et toute la vraisemblance possible, et l’art y est fin et caché tout ensemble. […] Molière semble en convenir dans l’avertissement des Fâcheux : « [*]Le dessein était de donner un ballet aussi ; et comme il n’y avait qu’un petit nombre choisi de danseurs excellents, on fut contraint de séparer les entrées de ce ballet, et l’avis fut de les jeter dans les entractes de la comédie, afin que ces intervalles donnassent le temps aux mêmes baladins de venir sous d’autres habits.
les deux excellents naturels ! […] Des Comédiens excellents, & qui auroient pu faire les délices de Paris en conservant leur ancienne maniere, auront le chagrin de se voir chassés par l’ingratitude d’un enfant adoptif, ou de partager sa chûte ! […] Si mes avis vous paroissent suspects ou peu dignes d’être suivis, écoutez du moins ceux que vous donnent deux excellents Critiques, & le génie le plus étonnant de notre siecle : « Le comique, ennemi des soupirs & des pleurs, N’admet point dans ses vers de tragiques douleurs. » Boileau, Art poét.
L’Amour médecin, ce simple crayon , et ce petit impromptu , comme l’appelle Molière, commence par une scène excellente, que j’ai déjà nommée le pendant de la non moins excellente scène par laquelle commence aussi Le Mariage forcé. […] Témoin du mauvais accueil qu’on faisait aux Plaideurs : Cette comédie est excellente, dit-il tout haut ; et ceux qui s’en moquent, mériteraient qu’on se moque d’eux. […] Sans parler de l’écrit éloquent qui la renferme et des excellentes dissertations qui la combattent, un poète, qui la partageait ou qui a feint de la partager, en a fait presque un chef-d’œuvre pour la scène : peu de vérités ont été plus fécondes pour notre gloire littéraire.
Ces farces, outre un excellent comique, offrent de perpétuelles leçons de morale et de philosophie. […] Il devint un excellent comédien. […] Madame Molière était excellente comédienne ; elle avait une voix charmante, chantait avec beaucoup de goût le français et l’italien. […] Cela est vrai ; et c’est en quoi vous faites mieux voir que vous êtes une excellente comédienne, de bien représenter un personnage qui est si contraire à votre humeur. […] Ce Raisin devint un comédien excellent.
Ceux qui ont dit qu’il a imité son prologue de Lucien ne savent pas la différence qui est entre une imitation et la ressemblance très éloignée de l’excellent dialogue de la Nuit et de Mercure dans Molière, avec le petit dialogue de Mercure et d’Apollon dans Lucien ; il n’y a pas une plaisanterie, pas un seul mot que Molière doive à cet auteur grec. […] La pièce fut trouvée excellente, et lorsqu’elle fut jouée, personne ne la faisait mieux valoir que celui dont je viens de parler, et qui pourtant aurait pu s’en fâcher, une partie des scènes que Molière avait traitées dans sa pièce étant arrivées à cette personne. […] Et Cléante 5 enchante et ravit, Dans les excellents vers qu’il dit. […] C’est le jugement qu’en fait Mlle Le Fèbvre (Mme Dacier), qui l’a traduite en français avec d’excellentes notes. […] Tout le monde lui fit compliment sur ce succès ; ses ennemis même lui en témoignèrent de la joie, et étaient les premiers à dire que Le Tartuffe était de ces pièces excellentes qui mettaient la vertu dans son jour.
Après la représentation, le roi, qui n’avait pas encore porté son jugement, dit à Molière : « Je ne vous ai point parlé de votre pièce à la première représentation parce que j’ai appréhendé d’être séduit par la manière dont elle a été représentée ; mais, en vérité, Molière, vous n’avez encore rien fait qui m’ait mieux diverti ; et votre pièce est excellente. » Aussitôt l’auteur fut accablé de louanges par les courtisans, qui répétaient, tant bien que mal, ce que le roi venait de dire à l’avantage de cette pièce.
1775, Anecdotes dramatiques, tome III, p. 348 Molière avait un cœur excellent.
Cependant celui du premier est mauvais, celui du second est excellent. […] On lui a parlé de la femme d’un savetier qui fait un onguent excellent, & d’un chymiste qui a des secrets épouvantables : il veut les consulter. […] Goldoni a dans sa Finta Ammalata des choses excellentes, qui ne sont pas dans l’Amour Médecin : par exemple, les différents caracteres des Médecins ; l’embarras de Lélio lorsqu’il interroge les Docteurs l’un après l’autre sur leur consultation ; la scene où les Médecins, l’Apothicaire, Lélio, le Chirurgien, viennent offrir des ordonnances, des vésicatoires, des saignées, un flacon de sel d’Angleterre : celle sur-tout où le Docteur Buona Testa lit avec emphase son Agenda, pour voir s’il pourra donner un quart d’heure à Pantalon, est d’une vérité faite pour frapper sur tous les théâtres de l’Europe.
Si comique que soit cette excellente comédie, n’est-ce pas une chose triste de voir ce vieillard déshonorer ses cheveux blancs par de honteuses querelles avec ses valets93 ? […] I. — On ne peut s’empêcher de regretter, dans notre société, l’absence de cette excellente institution de Louis XIV. […] Voir Loret, Lettre du 6 février 1655. — À toutes ces excellentes scènes, il faut joindre les scènes III-X de la Pastorale comique, dont il ne nous reste que quelques paroles chantées, mais qui étaient certainement une satire fort risible du duel.
Mais ils furent voilés par les excellentes qualités qui ont fait le bon citoyen et l’honnête homme.
Cette Pièce qui est une de ses meilleures, confirma le Public dans la bonne opinion qu’il avait conçue de cet excellent Auteur. […] Il se souvint qu’un an auparavant un jeune homme lui avait apporté une pièce intitulée, Théagène et Chariclée, qui à la vérité ne valait rien ; mais qui lui avait fait voir que ce jeune homme en travaillant pouvait devenir un excellent Auteur. […] Molière n’était pas seulement bon Acteur, et excellent Auteur, il avait toujours soin de cultiver la Philosophie. […] ― Il serait excellent, par ma foi, lui repartit le Comte ; car le pauvre homme n’extravague pas mal. […] Chapelle en fut aussi étonné que son ami. ― Ce sera là, dit-il, un excellent Comédien !
Ses défauts m’ont déterminé à la citer, pour qu’on puisse la comparer à celle de l’Ecole des Femmes, qui est excellente en tout point. […] Nous en avons une excellente dans George Dandin.
On arrange dans la premiere assemblée la réception de la piece ; on choisit pour la jouer le temps le plus favorable de l’année ; on l’étaie avec des ouvrages excellents ; l’Auteur achete les trois quarts du parterre, assez lâche présentement pour se vendre. […] La scene est excellente. […] Pas si excellente qu’elle ne soit inférieure de beaucoup aux deux qui l’ont précédée. […] Une aventure qui fit quelque bruit dans Paris a fourni l’idée de cette petite piece, excellente dans son genre.
Boniface Chrétien, Larissole, les deux procureurs et l’abbé Beaugénie, sont excellents dans leur genre. […] Ce n’est ni la raison supérieure, ni l’excellente morale, ni l’esprit d’observation, ni l’éloquence de style qu’on admire dans le Misanthrope, dans le Tartufe, les Femmes savantes : ses situations sont moins fortes, mais elles sont comiques; et ce qui le caractérise surtout, c’est une gaieté soutenue qui lui est particulière, un fonds inépuisable de saillies, de traits plaisants : il ne fait pas souvent penser, mais il fait toujours rire. […] Il a peint d’après nature, et toutes les scènes où le joueur paraît sont excellentes. […] Ce Sénèque, monsieur, est un excellent homme.
« Quand Molière n’aurait fait que l’Ecole des Maris, dit Voltaire, il passerait encore pour un excellent comique. » Et Voltaire a raison. […] Elles sont très bonnes comme équilibres de gouvernement ; c’est un tempérament excellent ; mais la comédie ne .peut s’occuper des affaires publiques, que lorsque les affaires publiques se mêlent intimement aux mœurs. […] Auger, a traité ce sujet avec beaucoup de sagacité dans ses excellentes notices sur les pièces de Molière. […] Celte pièce abonde en détails heureux, en scènes excellentes, et d’une portée plus haute que ne paraît le comporter la bouffonnerie du sujet. […] Cailhava, à qui l’on doit un excellent travail sur Molière, a fait des remarques très justes à propos du style de cette comédie.
Mais il ne serait pas moins injuste, ou plutôt ce serait le renversement de toute critique philosophique, que de me nier le droit de mettre Aristophane au-dessus des poêles de la comédie nouvelle, puisqu’il a réalisé avec autant de génie que le plus excellent d’entre eux un plus bel idéal qu’eux tous. […] Ce qui produit une sérié de quiproquos du plus excellent comique. […] Toute cette scène est excellente. […] Dans la manière dont Schlegel traite le théâtre français, je trouve la recette pour former un pitoyable critique, dénué de toute faculté pour apprécier ce qui est excellent. » (Entretiens de Goethe et d’Eckermann.) […] Le Roi de Cocagne, farce excellente !
Persuadons-nous bien qu’il est beaucoup plus difficile de tirer un parti très médiocre d’un mauvais sujet, que de faire une excellente piece d’un sujet passable. […] excellente !
Si ses affaires nous intéressent, si ses projets nous intriguent, tout cela est excellent ; sans quoi tout cela ne vaut rien. […] Je les blâmerois beaucoup si on les plaçoit dans la bouche d’un Magistrat, d’un Général d’armée : mais dans celle d’un valet, d’un homme simple, ou d’un plaisant, ils sont excellents.
Si toutes les bonnes pieces qui sont dans le Recueil de d’Ancourt étoient de sa composition, nous nous garderions bien de ne le placer qu’après Dufresny, Brueys & Palaprat : mais personne n’ignore que l’Impromptu de la Garnison fut envoyé de Namur aux Comédiens ; que la folle Enchere est d’une Dame14, les Trois Cousines de Barrau, & que Saint-Yon est le véritable auteur du Chevalier à la mode & des Bourgeoises à la mode, deux pieces excellentes en cinq actes, qui valent elles seules toutes les comédies de d’Ancourt. […] Ces romans étant excellents, les pieces ne peuvent être mauvaises que par la faute de l’imitateur. […] Enfin ces deux pieces seroient tout-à-fait semblables, si l’une n’étoit excellente & l’autre détestable ; si dans la premiere tous les incidents n’étoient naturels, & dans la derniere tout-à-fait contre nature & indécents, révoltants même ; témoin une des gentillesses de Clitandre : il sait que son pere a dessein de le renfermer à Saint-Lazare, il s’amuse à faire répandre dans le monde qu’il a volé des diamants ; Harpin, enchanté d’avoir un si bon prétexte pour se défaire de son fils, est au désespoir lorsqu’il apprend que Clitandre n’est pas un scélérat à pendre. […] Quoique cette piece ait eu dans sa nouveauté vingt-sept représentations, gardons-nous bien de la croire excellente. […] Oublions-les en faveur des imitations excellentes qui sont dans le reste de l’ouvrage.
Notons ce symptôme excellent : le public accourt dès qu’on lui annonce Molière. […] Le demi-jour qui l’éclaire n’empêche pas de reconnaître que c’est une excellente peinture. […] Tous les contemporains, voire les ennemis, s’accordent à reconnaître que Molière fut un comédien excellent. […] Les ouvrages excellents de MM. […] » Excellent dans les rôles tragiques, il fut l’élève de Molière.
Les comédies de la Jalousie du Barbouillé 600, du Cocu imaginaire 601, du Mariage forcé 602, du Mari confondu 603, bien qu’elles offrent d’ailleurs d’excellentes leçons604, sont absolument condamnables au même chef. […] Ou comprend sur ce point la sévérité d’un évêque comme Bossuet610, voyant le troupeau entier du peuple se corrompre joyeusement à ces immoralités étalées, tandis que si peu d’hommes prudents y savent prendre les leçons excellentes qu’elles cachent. […] Autant on a approuvé les paroles hardies, mais convenables, qui effarouchaient les spectatrices précieuses de l’École des Femmes 611 ; autant on approuvera même la gaillardise, peu conforme au caractère de Dorine, mais nécessaire pour répondre à l’hypocrite lubricité de Tartuffe 612 : autant on condamnera sans rémission les plaisanteries grossières dont Molière a quelquefois sali d’excellentes scènes, entraîné par le désir de soulever le gros rire populaire613.
Votre Pièce est excellente, lui répondirent-ils ; mais vous la donnez à une Troupe qui n’entend que le Comique ; faites-la jouer à l’Hôtel de Bourgogne ; vous verrez quel succès elle aura. […] quoi, Monsieur, lui dit l’Abbé, vous ne savez pas ce qui arriva à Racine au sujet de sa Tragédie d’Alexandre ; il la donna d’abord à la Troupe de Molière ; et elle n’eut pas de succès ; mais l’ayant fait jouer ensuite à l’Hôtel de Bourgogne par d’excellents Acteurs, elle enleva tous les suffrages. […] Le rôle de la Comtesse était rempli par Hubert*, Acteur si excellent pour ces sortes de caractères de femmes, que les rôles de Mde. […] La Pièce fut trouvée excellente ; et lorsqu’elle fut jouée, personne ne la faisait mieux valoir que celui qui aurait pu s’en fâcher, une partie des Scènes que Molière avait traitées dans sa Pièce lui étant arrivées. […] Je dis à M. le Premier Président de Lamoignon*, lorsqu’il empêcha qu’on le jouât, que c’était une Pièce dont la morale était excellente, et qu’il n’y avait rien qui ne pût être utile au Public ».
[43, p. 73-77] 1705, Grimarest, p. 89-92 Molière, dans la société, possédait l’art si peu connu de ménager la délicatesse de ses amis, et qui plus est de leur donner d’excellents conseils.
Excellente suivant les uns, elle était détestable selon les autres ; mais elle n’était trouvée ennuyeuse par personne : beaucoup la déclaraient indécente, et l’on crut remarquer que cette manière de la décrier ne faisait qu’augmenter l’affluence. […] C’était un excellent acteur et un très honnête homme ; il avait du sens, de l’esprit, de la conduite ; sous tous les rapports il fut utile à sa société, dont il géra les affaires avec une grande exactitude et une probité scrupuleuse. […] Cette anecdote n’est pas bien sûre ; ce qui l’est plus, c’est que la conquête de mademoiselle de Brie avait son prix ; elle était grande, bien faite, extrêmement jolie ; elle conserva longtemps un air de jeunesse, et c’était de plus une excellente actrice. […] [Armande Béjart] Armande-Claire-Élisabeth-Gresinde Béjart, fille de mademoiselle Béjart, et d’un gentilhomme nommé M. de Modène, épousa Molière en février 1662, se remaria, le 31 mai 1677, avec Isaac-François Guérin, sieur d’Estriché, excellent acteur de la troupe du Marais, réunie à celle du Palais-Royal, fut conservée à la seconde réunion de 1680, se retira du théâtre le 14 octobre 1694, avec la pension de 1 000 francs, et mourut le 3 novembre 1700. […] Ce qui n’est pas une bouffonnerie plus ou moins agréable, mais un chef-d’œuvre de vérité comique, c’est la première scène de la pièce, celle où Sganarelle demande à Géronimo son avis sur un mariage auquel il s’est résolu d’avance ; lui fait jurer d’en dire franchement sa pensée, tandis que lui-même il a déjà juré de conclure l’affaire ; et, quand ce sage ami finit par approuver en riant une sottise qu’il ne voit pas moyen d’empêcher, le remercie bien sérieusement de son excellent conseil, et lui promet de le suivre avec docilité.
La pièce fut jouée avec cet ensemble de comédiens excellents, auquel Molière aurait pu soumettre même des comédiens médiocres. […] À ces causes, Monrose était excellent dans cette vivante image du valet de l’ancienne comédie. […] Cette fois Sganarelle veut se marier et se marie malgré lui, excellente occasion pour Molière de nous faire l’histoire du mariage forcé de Sganarelle. […] »Précepte excellent dont nos peintres de portraits se devraient souvenir un peu plus. […] Philinte pense, tout bas, du sonnet d’Oronte ce qu’Alceste en pense tout haut ; mais Philinte n’a guère envie, pour de méchants vers, de désobliger cet excellent Oronte qui, poésie à part, a toutes les bonnes qualités d’un homme bien élevé.
Voilà de quoi faire six pieces excellentes, divines, s’écrient d’abord les enthousiastes. […] Le peu de connoissance que les personnes superficielles ont du théâtre, est ce qui leur persuade qu’il y a encore une infinité de caracteres excellents à mettre sur la scene. […] Un jeune homme qui consacre ses veilles à la Muse Comique, lit la Poétique de M. de Marmontel, dévore les principes excellents dont l’article Comédie est plein, parvient à l’endroit qui nous occupe présentement : ce titre le frappe : le Petit Seigneur !
Pour le style des beaux endroits, il y est si excellent, qu’il fallait un poète de génie pour le soutenir. […] Les Italiens, que Molière imitait, excellent à embrouiller l’intrigue, soit qu’ayant affaire à des spectateurs d’un esprit plus pénétrant et plus prompt, ils eussent besoin de plus de complications pour tenir sa curiosité en haleine, soit plutôt que la faiblesse d’invention s’y déguisât sous cette vaine richesse d’incidents. […] Ce vers ferme, facile, naïf, où la périphrase elle-même ne semble pas une des servitudes de la rime, mais un tour ingénieux, Molière le prit à Corneille comme la moitié d’une trouvaille commune, et en revêtit cet excellent français de Paris, tel qu’il l’avait appris au comptoir de son père, et tel qu’on le parlait dans la rue Saint-Honoré, sa rue natale. […] Rien n’est plus écrit de génie dans notre langue que cette conversation des Sganarelle et des Gorgibus, que rendent si efficace tant d’excellentes sentences de ménage, et si piquante ces locutions parisiennes où le bon sens de Malherbe reconnaissait le vrai français. […] Jamais paroles plus charmantes sont-elles sorties d’un cœur paternel, que ces mots de l’excellent homme à la vue d’Henriette et de Clitandre se tenant par la main : …Ah !
L’obligeant Parisien qui renseignait tout à l’heure le Périgourdin lui dit que cet acteur est Brécourt ; c’est un comique excellent qui s’est mêlé des armes et se pique d’écrire ; comme presque tous les comédiens ; le Roi dit de lui qu’il ferait rire des pierres. […] Il n’importe : la libéralité du roi fut précieuse à Molière, pour l’effet moral qu’elle produisit ; on ne voulait voir en lui qu’un acteur, un bouffon de tréteaux ; il fallut bien désormais le prendre pour ce que disait le Grand-Livre : un excellent poète comique. […] On le sait, du reste, celle-ci est celle que préconise le sage et excellent Ariste dans l’École des Maris, c’est-à-dire qu’elle est le contre-pied de l’autre : Molière ne peut pourtant être ensemble Ariste et Arnolphe. […] Le daubeur est daubé : 1’effronté railleur, qui poursuivait de ses lardons tant d’excellents maris, n’en pouvant mais de leur destinée, il a été lui-même ; Partisan de la sienne, c’est pain bénit ! […] Mais il y a à cela bien des explications : le milieu où tous deux vivaient ; le caractère vain et futile d’Armande, qui n’avait pas assez d’étoffe pour être bonne ; enfin ce point très grave que l’éducation que reçut Armande, bien qu’excellente, eut le malheur de lui être donnée par un futur mari, et non par une mère, comme le veut la nature des choses.
Plaute a cette gaieté de tempérament qui est excellente pour s’étourdir sur les misères de la vie. […] Mais d’excellents juges ont attaqué sa manière d’écrire. […] Ce qui était bon, il le rendait excellent ; ce qui était enfoui, il le mettait en lumière : de tels plagiats sont des inventions ; de tels larcins sont des bienfaits publics. […] Excellent maître, Molière était pourtant, à ce qu’on assure, un maître fort difficile104. […] Corneille est sans doute un beau génie ; mais considérez qu’il était né d’un avocat-général à la table de marbre de Rouen, qu’il avait reçu une excellente éducation, et qu’enfin Malherbe était déjà venu donner des lois à votre Parnasse.
Il y a un excellent rôle de valet. […] Parfait, je crois que cette imitation seroit pour nous un excellent modele, si Valere ne blessoit pas la décence, en permettant que son valet joue ses tantes.
Après tant de vérité, tant de principes excellents, tant de grâce et de bon sens apporté dans la peinture de la femme, il serait trop rigoureux de reprocher à Molière d’avoir introduit sur la scène quelques femmes d’intrigue, comme Nérine ou Frosine 398 ; sans doute, le moraliste doit être aussi sévère pour elles que pour les Mascarilles et les Scapins 399 : mais elles sont plus que compensées par ces bonnes et fidèles servantes comme Nicole, Martine, Toinette, qui ne connaissent de famille ni d’affection que leurs maîtres, et qui sont, avec toute leur rusticité, des modèles de bon sens et de dévouement400. […] Cette raison, qui explique en partie pourquoi le théâtre féminin de Molière, est généralement moral, peut amoindrir un peu son mérite au point de vue de l’intention ; mais il ne reste pas moins grand, quand on songe à tant d’excellents préceptes et de leçons délicates sur des sujets qu’il est peut-être impossible de traiter parfaitement dans des livres ou dans des sermons.
Molière a transporté dans Le Misanthrope plusieurs passages de Dom Garcie, et ce simple changement de position a été une véritable métamorphose : de médiocres qu’ils étaient, ces passages sont devenus excellents ; destinés originairement à causer des émotions presque tragiques et n’en causant toutefois d’aucune espèce, ils ont produit, dans leur nouvelle place, des impressions toutes contraires, par la seule raison qu’Alceste, amant d’une franche coquette en dépit de son humeur bourrue contre les vices du temps, est un personnage de comédie dans une situation comique. […] Le moine, bon dans un conte, était inadmissible sur la scène, surtout en pays d’inquisition ; c’était d’ailleurs une excellente idée dramatique, que d’avoir substitué à ce personnage indifférent, désintéressé, un personnage qui agît contre lui-même, qui travaillât à sa propre ruine. […] Voltaire dit avec raison : « Quand Molière n’aurait fait que L’École des maris, il passerait encore pour un excellent auteur comique. » Notice historique et littéraire sur Les Fâcheux Tout le monde sait que Nicolas Fouquet, dernier surintendant des finances, reçut Louis XIV dans sa belle maison de Vaux, peu de jours avant d’être enfermé pour le reste de sa vie, comme criminel d’état.
Cette scene est excellente pour le Théâtre Italien, & celle de Moliere est excellente pour le Théâtre François, parceque l’Auteur en faisant imaginer & exécuter le stratagême amoureux par l’amant même, a banni la farce de la scene & l’a rendu plus attachante, plus intéressante. […] Toutes ces scenes sont excellentes pour faire briller la figure de l’actrice qui joue le rôle de Toinette.
Il vouloit avoir une jolie maîtresse, & un excellent cheval de bataille ; il se regardoit dans une glace faisant l’exercice à la Prussienne. […] ; mais il a le cœur excellent. […] Jé commence, écoutez : Jé suis faiseur dé petits vers Et de bourgeoises comédies ; Compositeur dé pétits airs, Dé parade & dé parodies ; Rieur & bouffon excellent, Le singe d’une compagnie.
Les comédies qui réunissent le comique à une saine morale sont excellentes ; celles qui ne sont que comiques peuvent être très bonnes ; celles dont la morale fait l’unique mérite, usurpent le titre de comédie ; celles qui n’instruisent pas le spectateur & qui ne le font pas rire, sont des monstres dont on ne doit point parler. […] La critique des modes peut encore entrer avec grace dans les détails, & donner des leçons excellentes, tant aux hommes qui les suivent avec trop d’empressement, qu’à ceux qui se singularisent en ne les suivant pas lorsqu’elles sont bien établies. […] Outre que le beau sexe a la science infuse là-dessus, une femme ne joue jamais un tour à son mari dans une comédie, qu’elle ne donne une excellente leçon à tous les tuteurs & à tous les maris du monde, & qu’elle ne nuise en même temps à toutes les personnes de son sexe qui voudroient avoir recours au même stratagême. […] Il semble que Regnard se soit étudié à choisir un fonds excellent, & à mettre son héros dans des situations qui promettent les moralités les plus essentielles, & tout cela pour tromper l’espérance du spectateur.
Il a été si excellent Acteur pour le Comique, quoique très médiocre pour le sérieux, qu’il n’a peu être imité que très imparfaitement par ceux qui ont joué son rôle après sa mort.
Il faut convenir aussi que cet excellent acteur possédait à un si haut degré de perfection ce merveilleux talent, qu’il touchait plus de cœurs par les seules simplicités d’une pure nature que n’en touchent d’ordinaire les orateurs les plus habiles par les charmes de la rhétorique la plus persuasive. […] À la page 6 de l’imprimé, on lit : « Flore sera représentée par la gentille et jolie Louise-Gabrielle Locatelli, dite Lucile, qui, avec sa vivacité, fera connaître qu’elle est une vraie lumière de l’harmonie. » À la page 7 : « Cette scène sera chantée, et Thétis sera représentée par la signora Giulia Gabrielli, nommée Diane, laquelle à merveille fera connaître sa colère et son amour. » Même page : « Le prologue de cette pièce sera exécuté par la très excellente Marguerite Bertolazzi, dont la voix est si ravissante, que je ne puis la louer assez dignement. » Une scène est suivie de cette note : « Cette scène sera toute sans musique, mais si bien dite qu’elle fera presque oublier l’harmonie passée. » 34.
Après la représentation, le Roi, qui n’avait point encore porté son jugement, eut la bonté de dire à Molière : Je ne vous ai point parlé de votre pièce à la première représentation, parce que j’ai appréhendé d’être séduit par la manière dont elle avait été représentée ; mais, en vérité, Molière, vous n’avez encore rien fait qui m’ait plus diverti, et votre pièce est excellente. […] L’exposition, par sa vraisemblance et sa simplicité, est remarquable entre toutes celles de Molière, qui n’en a guère imaginé que d’excellentes : c’est celle du caractère de M. […] Dans cette revue des personnages de la pièce, pourrais-je oublier cette excellente Nicole, qui rit de si bon cœur, et dont le rire est si communicatif ?
La tradition, qui a souvent raison, parce qu’elle représente un consentement populaire, a fait naître le père excellent de la comédie au beau milieu des halles, qui représentaient un monde à part dans les passions de la grande ville. […] Elle était écrite en vers, et ces premiers vers de Molière étaient déjà d’une excellente facture : Trufaldin. […] Il écrivit le rôle excellent de Célimène, pour la jeune dame Armande Béjart, qu’il venait d’épouser.
Mon opinion touchant l’excommunication des comédiens a soulevé une controverse que je reproduis, et qui, au sentiment d’excellents juges, peut désormais être tenue pour terminée. […] Livet, malgré son excellent esprit, a tiré de ces pièces des conclusions fort différentes de celle qui s’en dégage à mon avis. […] Un excellent juge, M. […] Ils nous le montrent tel qu’il était en effet, bon fils en même temps qu’excellent père. […] L’idée d’exposer les pièces controversées est également excellente.
Molière n’eut garde de dédaigner les leçons de ces excellents praticiens : il apprit à leur école à traduire pour la perspective de la scène telle disposition de caractère, tel retour de sentiment, telle préoccupation d’esprit dans un personnage.
En quels excellents termes, aussi vrais qu’animés, elle fait justice de l’hypocrisie de tous ces critiques zélés et de ces prudes à leur corps défendant, Qui ne sauraient souffrir qu’une autre ait les plaisirs, Dont le penchant de l’âge a sevré leurs désirs. […] À qui s’étonnerait, en général, de trouver chez les servantes de Molière tant d’esprit et de bon sens, notre spirituel compatriote a déjà répondu d’avance en rappelant l’exemple de cette brave Laforêt qui réunissait au meilleur des cœurs un esprit si judicieux que Molière lui soumettait ses ouvrages, de cette excellente fille qui fut pour lui une sorte d’humble Providence dont la sainte affection et le dévouement infatigable savaient le soulager dans ses souffrances physiques et le consoler dans ses douleurs morales.
Le Tartuffe est une peinture très frappante de l’hypocrisie, et qui donne le signalement le plus exact de ce vice ; c’est une excellente satire sérieuse, mais, à quelques scènes près, ce n’est pas une comédie. […] L’intrigue de Jodelet, qui appartient à François de Roxas, est excellente, et Scarron, par son style et ses additions, n’a pas pu la défigurer entièrement. […] Quant à moi, j’avoue que j’estimerais fort son talent, lors même qu’il n’aurait écrit autre chose que Don de Cocagne, farce excellente, folie aimable et pleine de sens, où étincelle cet esprit de fantaisie si rare en France, et où règne une plaisanterie vive et douce, allant quelquefois jusqu’à une sorte de délire, mais ne cessant jamais d’être légère et inoffensive. […] En revanche, il nomme Le Père de famille, une pièce excellente, mais il oublie de motiver son jugement.
Il nous a toujours semblé que la façon dont l’excellent M. […] Sir John Vanbrugh a donné une imitation excellente de la comédie de Molière dans The Mistake (L’Erreur), jouée en 1706. […] Loiseleur dans son excellent ouvrage : Les Points obscurs de la vie de Molière (p. 173), le prince s’achemina, par Montpellier, Vienne et Lyon, vers Paris, où l’appelait son prochain mariage. […] Despois et Mesnard, dans leur excellente édition des Œuvres de notre poète : « Votre sonnet est bon à serrer au fond d’un tiroir, à garder pour vous seul. » Permettez-moi de mettre sous les yeux de vos lecteurs un passage d’un auteur contemporain, qui confirme pleinement cette interprétation. […] On en lira la description fidèle dans l’excellent article que notre collaborateur M.
Que pouvaient sur elles ces tableaux satiriques qui représentaient des habitudes misérables auxquelles elles étaient absolument étrangères, l’affectation dont elles étaient exemptes, et que leur excellent ton rendait si clinquante par le contraste ?
Le titre. — Excellent, puisque la pièce instruit les maris à s’assurer de la fidélité de leurs femmes, par des égards. […] L’une de mes grandes surprises, c’est que tous les comédiens ne soient pas excellents. […] La situation n’est-elle pas excellente ? […] La moralité. — Excellente, puisqu’elle tend à corriger un travers de tous les temps, de tous les lieux ; excellente surtout, par l’adresse qu’a Molière de placer son héros dans une classe qui, grâce à sa fortune, peut le mettre aux prises avec les charlatans de tous les états, depuis l’homme de cour jusqu’au baladin. […] par une excellente raison : pour peu que Toinette ait une jolie mine, la robe de médecin ne sert-elle pas à la faire ressortir ?