Notre jeune homme y descendit à terre avec plusieurs autres Anglois ; & sans prendre garde à un parti d’Indiens qui s’étoient cachés dans les bois pour les observer, ils s’éloignerent un peu trop du bord de la mer, de sorte que les Naturels du pays fondirent sur eux, & les massacrerent presque tous. […] J’étois couché à terre, je songeois à vous, & je soupirois ; un Chrétien s’avance & me demande la cause de mes larmes. […] Il est encore fâché de lui avoir acheté un Savant qui lui a fait perdre six cents sequins en lui conseillant d’ensemencer sa terre suivant une nouvelle méthode de son pays. […] Peu de jours après, il fit attention qu’un de ces malheureux s’arrêtoit vis-à-vis des fenêtres de sa chambre, comme s’il eût été accablé de fatigue, & que n’appercevant personne, il s’asseyoit à terre d’un air triste & languissant.
Madame de Maintenon était revenue de son domaine, où le roi lui avait « envoyé Le Nôtre pour ajuster cette belle et laide terre. […] il n’y en a point de pareille sur la terre.
L’un, français, éprouvait la plus grande difficulté à se débrouiller ; quand il ne se traînait pas terre à terre, il subissait les influences les plus diverses et semblait osciller dans le vide.
Le marquis de Montespan, ayant eu le mauvais goût de se fâcher et d’adresser à sa femme des remontrances qu’un homme bien élevé n’aurait jamais dû se permettre, fut exilé dans ses terres, et le roi prit sa place sans que personne s’en étonnât. […] Le poète a beau quitter la terre pour le séjour des dieux, tracer pour le maître de l’Olympe un rôle de fourbe et pour Mercure un rôle d’entremetteur : il ne peut se dégager pour longtemps de ses souffrances morales.
Bacchus est révéré sur la terre et sur l’onde. […] Les Plaisirs de l’Ile enchantée, première journée, Apollon ; les Amants magnifiques, premier intermède, Neptune ; cinquième intermède, Apollon : Bienheureuses de toutes parts, Et pleines d’exquises richesses, Les terres où de mes regards J’arrête les douces caresses ! […] Ceux qui ont laissé sur la terre déplus riches monuments n’en sont pas plus à couvert de la justice de Dieu ; ni les beaux vers ni les beaux chants ne servent de rien devant lui ; et il n’épargnera pas ceux qui, en quelque manière que ce soit, auront entretenu la convoitise. » Molière poussant au désordre, publiquement, devant sa mère, sa femme, et toute la cour, le roi de France, le représentant de Dieu sur la terre, et attirant ainsi les colères célestes sur le royaume !
Lui, prenant le parti de son cheval, met pied à terre, & dit que son cheval n’étoit pas une rosse. […] Il est vrai qu’en nous roulant à terre, il laissa tomber de sa poche vingt-cinq ou trente pistoles.... […] D’après cela, supposons que nous voulions mettre un homme de finance sur notre théâtre : si nous ne le présentons que par le bon côté, c’est-à-dire faisant, comme plusieurs de nos Financiers, tout le bien possible, protégeant réellement les talents, soulageant les misérables de leurs terres, nous ne peindrons que l’honnête homme riche ; nous aurons l’air de solliciter un emploi, ou un couvert à une bonne table, & nous ne ferons pas une comédie.
L’héroïne emploie l’argent que le héros lui donne, à faire emplette sous main des terres que vend ce dernier. […] Cléon a vendu une terre dont l’Honnête Fripponne a fait emplette sous un nom supposé, cependant elle menace son amant d’avertir le Baron de sa dissipation. […] Je ne vois qu’un moyen qui nous force à nous taire : Combien pour cette terre avez vous eu d’argent ?
J’ai vu la terre de promesse. […] La terre de promesse ! […] Il mange quand il a faim, il boit quand il a soif : quand il est las, il se couche à terre & dort sans inquiétude ; il se releve ensuite gai comme un pinson, & court en chantant se remettre à l’ouvrage. […] De vos richesses & de vos terres ?
Et dans une chambre où il est familier, il crache sur le lit & jette son chapeau à terre, en croyant faire le contraire. […] Se trouve-t-il en campagne, il dit à quelqu’un qu’il le trouve heureux d’avoir pu se dérober à la cour pendant l’automne, & d’avoir passé dans ses terres tout le temps de Fontainebleau : il tient à d’autres d’autres discours ; puis revenant à celui-ci : Vous avez eu, lui dit-il, des beaux jours à Fontainebleau ; vous y avez, sans doute, beaucoup chassé ? […] Il oublie de boire pendant tout le dîner ; ou s’il s’en souvient, & qu’il trouve qu’on lui donne trop de vin, il en flaque plus de la moitié au visage de celui qui est à sa droite ; il boit le reste tranquillement, & ne comprend pas pourquoi tout le monde éclate de rire de ce qu’il a versé à terre ce qu’on lui a versé de trop. […] En effet, ayant été trompé par ma bonne foi, l’hôte m’égorgea dans ce lieu-ci, & se contenta de me couvrir de terre : ainsi je demeure caché dans la maison, & il n’y a que moi qui sache où j’y suis. […] Encore une incursion sur les terres de Regnard, & nous pourrons, je crois, nous flatter de connoître la juste valeur de ses richesses théâtrales.
Remue ciel et terre pour être procureur des bonnes directions, et ne t’endors jamais sur une consignation ; c’est le vrai patrimoine des procureurs. […] Citons encore la scène du prêt, où le notaire La Ressource amène à Persillet le Docteur, Pierrot et Scaramouche, des capitalistes, on disait alors des créanciers, vêtus de manteaux noirs qui leur traînent jusqu’à terre, et portant de grands crêpes aux chapeaux. […] C’est qu’ils portent leur argent en terre.
Elle est de Chapelle* : Puisqu’à Paris on dénie La terre après le trépas, À ceux qui, durant leur vie, Ont joué la comédie, Pourquoi ne jette-t-on pas Les bigots249 à la voirie ?
1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 284 Lorsque Molière fait dire à Chrisalde, dans L’École des femmes, acte premier, scène première : Je suis un paysan qu’on appelle gros Pierre, Qui n’ayant pour tout bien qu’un seul quartier de terre, Y fit, tout à l’entour, faire un fossé bourbeux, Et de monsieur de l’Isle en prit le nom pompeux.
le jour que je la verrai Comtesse, s’écria Thérese, je voudrois la voir cent pieds sous terre. […] En même temps la pauvre femme se prit à pleurer à chaudes larmes, comme si elle eût porté sa fille en terre.
Quand il fut à la porte de la chambre, il heurta ; en entrant il jeta son manteau à terre et, s’étant coiffé du petit chapeau, il courut, sans rien dire, d’un bout de la chambre à l’autre en faisant des postures plaisantes. […] Loret disait de cet acteur : C’est un comique sans pareil ; Comme le ciel n’a qu’un soleil, La terre n’eut qu’un Scaramouche.
C’est un bon vieillard qui conseille à un pere de veiller de près sur sa fille, de l’enfermer, & de ne s’en fier qu’à lui-même ; & il lui dit ceci entre autres choses : Les femmes sont comme le verre Qu’il ne faut jamais éprouver S’il casseroit ou non en le jettant par terre ; Car on ne sait enfin ce qui peut arriver : Mais comme il casseroit selon toute apparence, Faut-il pas être fou pour vouloir hasarder Une semblable expérience Sur un corps qu’on ne peut souder ? […] Timon, la bêche à la main, creuse la terre pour y chercher des racines, sa seule nourriture, & trouve un trésor. […] Timon refuse ses offres : il donne à Phriné & à Thaïs, concubines d’Alcibiade, beaucoup d’or, afin qu’elles aillent dans Athenes corrompre les Athéniens par leurs charmes, & couvrir la terre de plus de maux qu’il n’en sortit de la boîte de Pandore. […] Oronte que Valere & lui reviennent de la terre de Clitandre où ils ont feint d’aller chasser pendant huit jours ; mais ils n’ont été qu’à un quart de lieue de Paris, & sont revenus bien vîte à la ville.
Avant qu’un peu de terre, obtenu par prière, Pour jamais sous la tombe eut enfermé Molière, Mille de ces beaux traits, aujourd’hui si vantés, Furent des sots esprits, à nos yeux, rebutés.
Ce vainqueur rabaisse ce qui est bas, rapetisse ce qui est petit, terrasse ce qui est déjà à terre, et croit, par cette généreuse exécution, se rehausser lui-même ainsi que tous les riches en esprit. […] Il protège les sots contre le bourreau comique qui leur enfonce aux applaudissements des sages, ses coups d’épingle dans le corps, et lui arrachant l’épingle, il la plonge agrandie et transformée en glaive de feu dans le sein du bourreau, et dans celui des sages qui applaudissent129. — L’humoriste installe sa propre personne sur le trône130, parce que le petit monde intérieur, plus vaste que le vaste monde extérieur, ouvre à l’imagination un champ infini ; mais s’il élève son moi, c’est pour l’abaisser et l’anéantir poétiquement comme le reste de l’univers. — Il déborde de sensibilité131 : lorsque, planant sur le monde, il se balance dans sa légère nuée poétique, ses larmes brûlantes tombent comme une pluie d’été qui rafraîchit la terre.
Bremenfeld se releve, essuie la sueur de son visage & jette sa perruque par terre, pour pouvoir mieux méditer avec la tête nue. […] Bremenfeld veut s’asseoir pour écrire derechef ; mais, par distraction, il manque la chaise, tombe par terre, & crie : Crispin.
Mais où en trouverons-nous de tels sur la terre ? […] l’ambition les domine et elles ont fait une sorte de vœu de conquérir les biens et les honneurs de la terre ! […] Parce qu’en travaillant pour le monde, vous avez semé dans une terre ingrate, dont vous n’avez dû vous promettre et qui n’a pu vous rapporter que très peu de fruits. […] Régner dans le ciel sans avoir jamais régné sur la terre, c’est le sort d’un million de saints, et cela suffit pour être heureux. […] Il avait quarante-deux ans, et nul homme n’était aussi puissant et aussi glorieux sur la terre.
Il mourut âgé de cinquante-trois ans, et non de cinquante-un seulement : et lorsque le roi eut obtenu de l’archevêque de Paris qu’on l’enterrât en terre sainte, on porta son corps à Saint-Joseph, qui est un aide de la paroisse de Saint-Eustache.
Oubliant, les malheureux, cette parole de saint Augustin, que celui qui danse le dimanche fait encore un plus grand péché que celui qui laboure la terre. […] Il y avait vingt ans qu’un archevêque de Paris avait refusé à Molière « le doux, l’aime, le désiré baiser de la terre ». […] Et ne vous y trompez pas : il est de naissance ; il avait au pays terre et château, fief de haubert, monsieur, mais que voulez-vous ? […] Tout ce qui sort de la juste nature est du domaine du poète comique ; est-ce la faute de Molière si les excessifs ont poussé la religion sur ses terres ? […] Je crois très volontiers au contraire qu’il rendait à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ; mais avant tout, il est pour l’homme, et pour l’homme d’ici-bas, s’entend, l’homme fait de terre.
Je me soucie morbleu bien que la terre ou le soleil tourne !
mon frère, s’écria Puy-Morin, en frappant du pied contre terre, pourquoi m’en faites-vous souvenir lorsque le dîner est prêt, et que ces pauvres gens m’attendent ?
l’on refuserait un peu de terre à un homme auquel on devrait élever des autels !
Francesco Andreini, par exemple se faisait annoncer par son valet de la manière suivante : « Tu diras que je suis le capitaine Spavente de la vallée infernale, surnommé l’endiablé prince de l’ordre de la chevalerie ; Trismégiste, très grand bravache, très grand frappeur, très grand tueur ; dompteur et dominateur de l’univers, fils du tremblement de terre et de la foudre, parent de la mort et ami très étroit du grand diable d’enfer. » Dans La Prigione d’Amore (la Prison d’Amour), de Sforza Oddi nell’academia degli Insensati detto il Forsennato (membre de l’académie des Insensés, surnommé le Furieux), comédie récitée à Pise par les étudiants, pendant le carnaval de 1590, le rôle du capitan est très développé, et se termine par le récit suivant, qui pourra servir de spécimen. […] Je pris de la main gauche le trésorier et m’en servis comme d’un bouclier ; et, tirant Durandal du fourreau, je la dirigeai vers le roi qui s’avançait pour me frapper ; d’un coup, je fendis le pavé, j’ouvris la terre jusqu’aux abîmes où Neptune fut frappé de stupeur.
Elle dit à Colombine sa suivante, que par ce moyen elle aura le temps de faire avertir Flaminio qu’elle croit absent, mais qui ne l’est point : il est arrivé en secret de sa terre. […] Il faut, pour en avoir l’entiere connoissance, Savoir que l’ame vient d’une immortelle essence, Et qu’en nous animant, il est tout évident Qu’elle est une substance, & non un accident ; Ayant des attributs du Maître du tonnerre, Elle n’est pas de feu, d’air, d’eau, ni moins de terre, Ni le tempérament des quatre qualités Qui renferme dans soi tant de diversités. […] Jodelet, jettant son chapeau à terre.
Orgon, homme crédule, a retiré chez lui un imposteur qui l’a séduit en le devançant tous les matins à l’église pour lui présenter de l’eau bénite, en baisant devant lui la terre à chaque instant, en poussant tout haut de grands soupirs, en se récriant sur la générosité des aumônes qu’il lui donne, & en les distribuant en partie aux autres pauvres. […] Il fut porté par terre, roué de coups, & y auroit perdu la vie, si Montufar, par une présence d’esprit admirable, n’eût pris sa protection, le couvrant de son corps, écartant les plus échauffés à le battre, & s’exposant même à leurs coups. […] Ce peu de paroles appaisa cette grande tempête, & le peuple fit place à frere Martin, qui s’approcha du malheureux gentilhomme, bien aise, en son ame, de le voir si mal-traité, mais faisant paroître sur son visage qu’il en avoit une extrême déplaisir : il le releva de terre, où on l’avoit jetté, l’embrassa, & le baisa, tout plein qu’il étoit de sang & de boue, & fit une rude réprimande au peuple.
Quand un peu de terre eut couvert la marquise de Rambouillet, le roi ne laissa pas à la duchesse de Montausier le temps de pleurer sa mère : il la fit passer de la place de gouvernante des enfants de France, à celle de dame d’honneur de la reine, la première dignité du palais.
« … Lu aujourd’hui le troisième chant de l’Art poétique, la troisième et la neuvième des Réflexions critiques sur Longin, et visité les terres de l’abbaye du Val Richer. […] Qu’on la remette à sa véritable place, qu’on lui rende son soleil, sa terre, qui sait ? […] La rose emprunte sa sève, sa grâce et son éclata la terre où sont ses racines ; le génie emprunte tout ce qu’il est au temps et au lieu de sa floraison. […] Ils ne sont pas endormis, ces gros bourgeois qui aiment la joie ; je les voyais, actifs dans leur prospérité, braves sur terre, héroïques sur mer, conquérir leur pays sur les flots, leur liberté politique sur Philippe II, et faire respecter à tous les peuples le pavillon de leurs vaisseaux marchands408. […] Il y a une tombe élevée d’un pied hors de terre. » 322.
La terre ne fut plus qu’un lieu d’exil, la vie que le rêve d’une ombre, et la mort, anéantissant ce qui n’était point, prit la force d’une double négation ; elle délivra l’esprit de son élément fini, et lui ouvrit les portes de la vraie et réelle existence179. […] Mais si ces petites âmes prennent au sérieux leurs petites passions, si elles s’enferment, sans rien apercevoir au-delà, dans les étroites limites de leur propre sottise, au point de poursuivre l’impossible, l’absurde et le faux avec une âpre volonté de réussir, puis d’être consternées et tout abattues par leur échec final, cette lourde et stupide impuissance de l’homme à s’élever au-dessus de sa propre contradiction offre le spectacle le plus pénible, et retient la comédie à terre bien loin de l’idéal. […] Falstaff, « cet effronté poltron, cette énorme tonne de vin d’Espagne, ce doyen du vice, cette iniquité en cheveux gris », Falstaff est un sage ; il raisonne ; il débite des maximes ; il donne de bons conseils ; il fait au prince de Galles, comme s’il était le chapelain du roi son père, un excellent sermon sur le danger des mauvaises compagnies ; il déclare que le monde est corrompu, qu’il n’y a plus sur la terre ni tempérance, ni chasteté, et en attendant l’heure du rendez-vous avec mistriss Ford ou mistriss Page, il verse trois bouteilles de vin d’Espagne dans son ventre majestueux. […] Quand il perd son or, incapable de se consoler philosophiquement de sa ruine, il se roule à terre avec des gémissements et des sanglots. […] Le moment où l’Esprit universel, dans son développement qui constitue l’histoire absolue, entre en harmonie avec, lui-même, est marqué par l’apparition de Dieu sur la terre.
Les pensées du premier sont trop étendues; elles ne sont pas faites pour la terre : le cœur de l’autre est trop exigeant; il n’est pas fait pour les hommes. […] Où étais-tu lorsque l’on a partagé la terre ? […] Le regard fixé sur ta face, l’oreille tout entière aux harmonies de ton ciel, pardonne, si, ébloui de ta lumière, j’ai oublié tout ce qui était de la terre. — Que faire ? […] Mais si nous nous plaçons à un autre point de vue, si, comme nous l’avons fait pour la farce de Patelin, nous cherchons de quel esprit général est animée l’œuvre du poète, nous aurons quelques réserves à faire, et nous serons bien forcés d’y reconnaître des traces nombreuses de l’esprit terre à terre qui nous frappe dans la vieille comédie française. […] N’oublions pas qu’une satire pareille était un acte de courage dans un siècle où l’hypocrisie avait trouvé moyen de mettre de son parti presque toutes les puissances de la terre.
C’est ainsi que Phidias, mesurant d’un coup d’œil rapide le bloc informe nouvellement sorti des carrieres de Paros, fixoit la grandeur, le nombre, la distance, le caractere, le rapport des figures animées déja par son génie ; & que son imagination, subjuguée d’avance par elle-même, brûloit avec Mars aux pieds de Vénus endormie sous la garde des Graces : ou trembloit à l’aspect de Jupiter foudroyant la terre. […] Une seconde lettre, bien flatteuse pour Aristote, est celle qu’Alexandre, devenu maître de la terre, lui écrivit.
Don Pedre est incognito à Lisbonne, parcequ’il est amoureux de Constance sœur du Comte & d’Arnest : ce dernier découvre son intrigue, l’attend avec quatre braves & son valet Orcame, lui fait mettre l’épée à la main, & reçoit un coup qui le jette à terre. […] Fanni, fille d’Adams, est un ange descendu sur la terre : elle parle ; chaque mot va se lancer en trait de feu dans le cœur de Thatley.
Déjà malade, il ne put, dans la lettre qui parut le 14 février, la veille même de la première représentation de Don Juan, que faire l’annonce de cette pièce, un peu cri style de paillasse : L’effroyable Festin de Pierre, Si fameux par toute la terre, Et qui réussissait si bien Sur le Théâtre-Italien, Va commencer4… Nous ne possédons malheureusement, pour l’année 1665, qu’une seule lettre de Mme de Sévigné, qui n’était pas encore le noble et délicieux feuilletoniste de l’aristocratie du grand siècle, et, dans cette lettre unique, elle ne s’occupe que de l’exil de Fouquet. […] Quand les chants ont cessé, la foudre éclate, la terre s’entrouvre et engloutit à la fois don Juan, la statue et la chapelle.
Arrivé en présence de Sa Majesté, il jetait son manteau par terre, et il chantait une chanson bien propre à mettre ses partenaires en émoi. […] Si le conte ou l’histoire n’erre, Baloardo, tombant par terre, S’écria : « Dieux !
Diamantine lui soutient qu’il a des chevaux, des terres, des châteaux, et lui demande ce qu’il veut manger. […] Il pose sa guitare à terre, et, pendant qu’il tourne la tête d’un autre côté, l’Arlequin butor met sa guitare auprès de la première et se retire.
Rendez au moins justice à l’Angleterre, Votre Molière, applaudi tant de fois, Obtint chez vous à peine un peu de terre : Garrick repose à côté de nos rois.
On eut toutes les peines du monde à obtenir qu’il fût enterré en terre sainte.
Il retient prisonnière à Compiègne la reine-mère, et la force peu après à chercher un asile en terre, étrangère ; il exile ou fait arrêter les amis et les domestiques de cette reine proscrite et met Bassompierre à la Bastille, Il fait décapiter Henri de Montmorency.
Elle devait même monter plus haut que madame de Montausier ; mais c’est une singularité de sa fortune que la première circonstance par où elle fut signalée, fut l’acquisition de la terre de Maintenon qui appartenait à la maison d’Angennes, dont le marquis de Rambouillet était le chef ; et que, quand le roi donna à madame Scarron, comme on le verra en suivant l’ordre des faits, le titre et le nom de marquise de Maintenon, ce titre et ce nom étaient portés par un des fils d’Angennes ; de sorte qu’elle succéda à un domaine, à un titre, à un nom de l’hôtel Rambouillet, en même temps qu’à la réputation d’esprit et de mœurs, et à la considération de la duchesse de Montausier, dernier rejeton de cette maison.
Cadédis, jé lé troubérai, se cachât-il dans lé centre dé la terre. […] J’ai engagé, m’a-t-il dit, une piece de terre pour trente pistoles. […] J’ai fort à propos apporté avec moi de l’argent du revenu des terres que ma femme a à Lemnos ; je m’en servirai, & je lui dirai que vous en avez affaire. […] Premiérement, il a engagé une piece de terre pour dix mines ; il veut qu’on les lui donne.
C’est donc Molière qui a conçu l’idée d’un grand seigneur systématiquement impie, bravant le ciel et la terre et niant ouvertement sur la scène l’existence de Dieu. […] … C’est bien à vous, petit ver de terre, petit myrmidon que vous êtes (je parle au maître que j’ai dit), c’est bien à vous à vouloir vous mêler de tourner en raillerie ce que tous les hommes révèrent ? […] Mais que dire de la scène où Sganarelle, voulant prouver l’existence de Dieu, s’embrouille dans son raisonnement et finit, en tournant sur lui-même, par tomber par terre, donnant par là occasion à don Juan de triompher de lui par cette pauvre plaisanterie : « Voilà ton raisonnement qui a le nez cassé ! […] Quant à la catastrophe finale, que les critiques donnent comme une farce sans autorité et sans valeur morale, ce n’est pas la faute de Molière si une statue qui marche, une terre qui s’entrouvre avec un tonnerre et des éclairs ne sont plus pour nous et n’étaient déjà pour les spectateurs les plus pieux du xviie siècle qu’un pur spectacle et une affaire de machine. […] S’il s’agissait en effet d’une vertu de ce genre, plus préoccupée du ciel que de la terre, demandant à la nature et à la chair plus de sacrifices qu’elles n’en peuvent supporter, se mêlant au monde pour prêcher le mépris du monde, on comprendrait encore que le monde regimbât, ou du moins qu’il renvoyât aux prédicateurs attitrés le rôle de convertisseurs ; un tel rôle chez un homme du monde aurait en effet quelque chose de prétentieux et légitimerait quelques représailles.
Il fallut les prières de sa veuve et un ordre du roi, pour obtenir qu’un peu de terre couvrît sa cendre ; il fallut jeter de l’argent à un peuple fanatisé et furieux qui insultait à sa mémoire et menaçait de troubler ses funérailles ; il fallut que le convoi funèbre, qui emportait sa dépouille mortelle, se glissât furtivement la nuit dans les rues de Paris, comme s’il cachait un coupable, comme si ce cercueil allait dérober sa place au cimetière. […] Alors, par droit divin, les princes de la terre Avaient aux yeux du peuple un sacré caractère ; La volonté d’un seul était l’unique loi ; Tout, jusqu’au goût public, suivait le goût du roi. […] pour nous, fils orgueilleux, Il aurait des leçons comme pour nos aïeux : De notre âge on verrait sa sévère justice Censurer chaque erreur, combattre chaque vice ; Il oserait railler sous leur masque moral L’intrigant philanthrope et le faux libéral ; L’avocat tout gonflé de sa creuse faconde ; L’utopiste en travail de refaire le monde ; Le souple ambitieux au pouvoir toujours prêt, Ne servant pas l’État mais son propre intérêt ; Le parvenu, malgré l’égalité conquise, Parant d’un vieux blason sa moderne sottise ; A la fraude exercé, l’avide industriel Mettant en actions, l’eau, la terre et le ciel ; Anonyme assassin, l’abject folliculaire Calomniant au prix d’un infâme salaire ; La femme, en homme libre osant se transformer, Oubliant que sa force est de plaire et d’aimer !
Trahi de toutes parts, accablé d’injustices, Je vais sortir d’un gouffre où triomphent les vices, Et chercher sur la terre un endroit écarté, Où d’être homme d’honneur on ait la liberté.
Argentine lui soutient qu’il a des chevaux, des carrosses, des terres, des châteaux, & lui demande ce qu’il veut manger.
Si vous ne vous chargez de ce soin, ma chere, Lucinde, ma gloire, ma fortune... toute la terre ensemble n’en viendroit pas à bout.
Les uns vont dans le fond d’une terre se consoler avec une bergere à laquelle ils parlent chien, mouton & houlette ; les autres déchirent leur prochain avec la prude Arsinoé : ceux-ci pleurent aux pieds de l’insipide & langoureuse Fanni ; ceux-là se jettent dans les bras de ces femmes faciles, chez qui les grands airs, le jargon, le persifflage tiennent lieu de mérite ; & tous, pour encenser leur idole, jurent à ses pieds que Dorisée est une petite créature très maussade, très ennuyeuse, très peu faite pour figurer dans le monde.
Mademoiselle vécut dans ses terres, n’ayant pas la permission de rentrer à la cour.
Dois-je le faire déclarer fou en justice, ou le livrer aux bourreaux de Médecins, comme un homme à mettre en terre en peu de jours ? […] Palestre vient de faire naufrage ; elle se plaint de la rigueur du destin qui l’a jettée sur une terre inconnue, sans bien, sans ressource ; & de l’injustice des Dieux, qui n’ont aucun égard à l’innocence de son cœur, & l’exposent à toutes sortes de malheurs.
À cette époque, il s’en fallait encore de deux ans que Perrault le jetât par terre pour se faire, sur la place nette, les chantiers de construction de la colonnade du Louvre. […] Alberdingk Thym, « que Molière est de mes amis », et je sais gré à l’archevêque de Paris d’avoir permis que le « comédien mélancolique, en dépit d’un certain rigorisme gallican, fût enterré dans de la terre bénite ». […] Il se fait mettre à terre, court dans la plaine, s’établit sur le sable et se met à dessiner en hâte. […] Il relève la tête, voit un Arabe qui venait de le manquer et qui rechargeait son arme ; il saisit son propre fusil déposé par terre, envoie à l’Arabe une balle dans la poitrine, puis il replie son portefeuille et regagne la barque. […] Lorsque, au premier janvier 1664, Colbert fut fait surintendant des bâtiments du Roi, en remplacement de M. de Ratabon, la façade du Louvre s’élevait à peine à huit ou dix pieds hors de terre.