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17. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. M. SAURIN. » pp. 333-353

Mais vous paierez le dédit, n’est-ce pas ? […] N’est-il pas vrai que si je voulois prendre la peine de m’en mêler moi-même, vous me seriez inutile, & que je serois fou de vous payer de gros gages ? […] Dans le reste de l’acte, Jarvis arrête à la porte un créancier de son maître dont la vue chagrineroit les Dames, & s’engage à le payer.

18. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Les Caracteres des hommes n’ont pas plus changé que ceux des professions. » pp. 303-311

Le Cardinal de Richelieu le chargea de faire un Dictionnaire François, & lui fit continuer une pension de deux mille livres dont il n’étoit pas payé depuis plusieurs années. […] Après avoir disposé de tous ses effets pour acquitter ses dettes, il ajoute : « Mais comme il pourroit se trouver quelques créanciers qui ne seroient point payés quand même on auroit réparti le tout ; dans ce cas ma volonté derniere est qu’on vende mon corps aux Chirurgiens le plus avantageusement qu’il sera possible, & que le produit en soit appliqué à la liquidation des dettes dont je suis comptable à la Société ; de sorte que si je n’ai pu me rendre utile pendant ma vie, je le sois au moins après ma mort ».

19. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Des Pieces intriguées par un Valet. » pp. 125-134

Il oublie son ancienne maîtresse, achete l’esclave pour le prix de quarante mines : comme il n’a point cette somme, il implore le secours d’un charitable usurier, qui prête les quarante mines, à condition qu’on lui paiera un gros intérêt, & qu’il sera nanti de l’esclave jusqu’au parfait paiement. […] Toxile a beau brûler pour la belle, il faut que pour en jouir il paie comptant six cents nummes, somme très considérable pour un esclave.

20. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du Genre larmoyant. » pp. 103-122

« Le peu de soin que vous avez, vous coûte quarante mille écus ; & c’est à payer cette somme, avec les dépens, que vous êtes condamnée par Arrêt de la Cour. » Nous voyons d’honnêtes gens ruinés par la négligence d’une femme. […] Il devoit avoir mis que vous êtes priée Par arrêt de la Cour de payer au plutôt Quarante mille écus, & les dépens qu’il faut. […] Ce sont des nouveautés dont mes yeux sont témoins, Et vous voyez le prix dont sont payés mes soins.

21. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. M. DE CHAMFORT. » pp. 420-441

Non, lui dit le Génois, je vous ai rendu service sans intérêt, & je m’en crois déja trop bien payé : mais si vous vous croyez obligé à quelque reconnoissance, je vous prie de l’exercer dans votre patrie envers quelques-uns de ces malheureux Chrétiens qui y gémissent dans l’état d’où vous sortez. […] Le bon esclave de Ligourne paya libéralement le prix qui fut demandé, & remplit tous les autres devoirs avec une ouverture de cœur & une générosité dignes du christianisme. […] C’est morgué bien dit ; les danseurs nous la paieront en cabrioles.

22. (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179

Item veut et entend ses dettes être payées et acquittées, etc., par son exécuteur testamentaire sous-nommé. […] On a remarqué que lorsqu’un notaire fait une estimation, il a toujours peur d’être pris au mot et d’être forcé de payer ce qu’il estime, tant il estime peu. […] Quelle jolie chanson il chanta à la Du Parc, qui sans doute lui avait payé son droit de seigneur, mais qui gardait toujours ses grands airs d’impeccable ! […] Tout se paie ici-bas, même les jeux cruels de la coquetterie. […] Sans doute pendant longtemps elle tint le double emploi, mieux payée par la de Brie que parle théâtre ; mais l’heure glorieuse va sonner.

23. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [7, p. 38] »

Il définissait un médecin, un homme que l’on paye pour conter des fariboles dans la chambre d’un malade, jusqu’à ce que la nature l’ait guéri, ou que les remèdes l’aient tué.

24. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [4, p. 36] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 509-511 Les mousquetaires, les gardes du corps, les gendarmes, les chevau-légers139 entraient à la comédie sans payer, et le parterre en était toujours rempli ; de sorte que Molière, pressé par les comédiens, obtint un ordre du roi pour qu’aucune personne de sa maison n’entrât sans pays.

25. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VII » pp. 56-69

Ils ne se soucient ni de paye, ni de butin, ni de récompense ; ils ne songent ni aux fêtes de Rome, ni aux délices d’Italie ; ils ne veulent, ils ne demandent que le général ; ils appréhendent la fin de la guerre, de peur de le perdre à la paix ; ils murmurent contre le sénat qui le rappelle, et ne se peuvent consoler de la victoire qui leur ravit le victorieux. […] L’auteur y oppose l’amour de la gloire qui, chez les peuples anciens, à Rome surtout, payait les plus grands services ; il s’exalte de nouveau et avec une éloquente chaleur au souvenir de ces grands hommes de la république romaine, dont il sent si bien la dignité.

26. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

La troupe, en effet, ne comptant que comme troupe de campagne, ne fait pas payer davantage. […] Il y a bien peu de gens, dans ce pauvre faubourg, qui soient en état de se payer, même à bas prix, le plaisir du théâtre ; personne ne vient donc. […] La troupe, en effet, ne comptant que comme troupe de campagne, ne peut pas faire payer davantage. […] Bientôt on vit les effets du nouveau régime auquel il soumit cette conscience, dont la conversion lui était commandée et payée. […] II paya l’amende avec ses écus, c’est-à-dire en fausse monnaie.

27. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Pieces intriguées par une Soubrette. » pp. 135-150

Je ne veux point payer, comme il a dit, pour tous. […] Le fils, maître d’une grosse somme, se prépare à payer la rançon de celle qu’il aime, lorsqu’on lui persuade qu’elle est infidelle.

28. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXI » pp. 338-354

En effet, pour que le roi fut témoin d’une querelle, et pour que madame Scarron pût trouver quelque peu de grandeur dans sa situation, et pour qu’elle fût du voyage de la Saint-Hubert, et que le roi lui payât ses habillements, il fallait qu’elle fût en permanence à la cour et qu’elle y eût sa place. […] Cette permission dépendait de madame de Montespan, qui ne voyait pas avec plaisir cette acquisition payée par le roi, et qui craignait peut-être qu’il n’eût la curiosité de la visiter avec la nouvelle propriétaire.

29. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Regnard imitateur de Moliere. » pp. 51-80

A ce que je puis voir, Maître Jacques, on paie mal votre franchise. […] Il faut vous le payer... […] Et mais... si j’en avois... comptez que dans la vie Personne de payer n’eut jamais tant d’envie.

30. (1901) Molière moraliste pp. 3-32

Soyez simples, dit Molière aux philosophes et aux médecins, soumettez à l’expérience les règles de la science, songez à la perfectionner sans cesse ; ne vous payez pas, et ne nous payez pas de mots, qu’ils soient latins ou grecs ; enfin, commencez moralement et physiquement par nous guérir, et nous ne manquerons pas de vous rendre grâce. […] Monsieur Lysidas, appelez les choses par leur nom et, sur ce terrain, je ne vous redoute guère. » Molière n’a pas obéi aux préceptes d’Aristote et d’Horace par aveugle respect de la tradition, mais il s’est trouvé en fait amené à les suivre parce que ces règles, « dont vous embarrassez les ignorants, ne sont que quelques observations aisées que le bon sens a faites sur ce qui peut ôter Je plaisir que l’on prend à ces sortes de poèmes » ; Molière ne condamne donc pas les règles, mais ne veut point qu’on les entoure de mystère et de vénération ; et là, comme en toute autre matière, il ne se paye point de mots… La nature et l’honneur féminin Les idées de Molière sur l’honneur féminin, la liberté qu’il sied de laisser aux jeunes filles et aux épouses durent sembler de son temps étrangement hardies. […] Dorine ne se paye ni d’apparences, ni de mots.

31. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

La femme du Médecin, plus avare que susceptible de honte, aima mieux se retirer que de payer sa place. […] Un homme que l’on paye pour conter des fariboles dans la chambre d’un malade, jusqu’à ce que la nature l’ait guéri, ou que les remèdes l’aient tué. […] Les Mousquetaires, les Gardes-du-corps, les Gendarmes, et les Chevaux-Légers entraient à la Comédie sans payer : et le Parterre en était toujours rempli : de sorte que les Comédiens pressèrent Molière d’obtenir de Sa Majesté un Ordre pour qu’aucune personne de sa Maison n’entrât à la Comédie sans payer. […] Ce discours fit tout l’effet que Molière s’était promis ; et depuis ce temps-là la Maison du Roi n’est point entrée à la Comédie, sans payer. […] Et Molière avait bien raison d’être mortifié de l’avoir travaillé avec tant de soin pour être payé de sa peine par un mépris assommant.

32. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Pendant leur entretien, quelques gens viennent visiter sa maîtresse, il voudrait l’obliger à ne les pas voir, et comme elle lui répond que l’un d’eux la sert dans un procès, il lui dit qu’elle devrait perdre sa cause, plutôt que de les voir ; il faut demeurer d’accord que cette pensée ne se peut payer, et qu’il n’y a qu’un misanthrope qui puisse dire des choses semblables. […] Les jours suivants n’étant ni fêtes ni dimanches, L’argent de nos goussets ne blessa point nos hanches, Car alors, excepté les exempts de payer, Les parents de la troupe, et quelque batelier. […] « Non seulement en 1665 il obtint pour sa troupe le titre de Troupe du roi, avec sept mille livres de pension, mais sur les instances réitérées de ses camarades, il demanda et obtint un ordre du roi qui fit défense aux personnes de sa maison d’entrer à la comédie sans payer. » (Voici de quelle façon Grimarest, Vie de Molière, p. 310 et suivantes, détaille ce fait :) « [*]Les mousquetaires, les gardes du corps, les gendarmes, les chevau-légers entraient à la comédie sans payer, et le parterre en était toujours rempli, de sorte que les comédiens pressèrent Molière d’obtenir de Sa Majesté un ordre, pour qu’aucune personne de sa maison n’entrât à la comédie sans payer : le roi le lui accorda ; mais ces messieurs ne trouvèrent pas bon que les comédiens leur fissent imposer une loi si dure, et ils prirent pour un affront qu’ils eussent eu la hardiesse de le demander. […] « Quand le roi fut instruit de ce désordre, Sa Majesté ordonna aux commandants des corps qui l’avaient fait de les faire mettre sous les armes le lendemain, pour connaître et faire punir les plus coupables, et pour leur réitérer ses défenses d’entrer à la comédie sans payer. […] Ce discours fit tout l’effet que Molière s’était promis : et depuis ce temps-là, la maison du roi n’est point entrée à la comédie sans payer. » a.

33. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Le commerce recherchait et payait cher, comme on se le figure aisément, ces positions et ces titres qui ne laissaient probablement pas que d’exercer quelque prestige sur la clientèle. […] C’est de quoi je vous prie, et de faire en sorte qu’ils puissent être payés. […] Cette deuxième représentation eut lieu au double, c’est-à-dire que le prix de certaines places fut doublé ; on paya trente sous au parterre au lieu de quinze.  […] Ce contrôleur qui avait payé sa charge soixante ou quatre-vingt mille francs, était un homme de bonne famille et qui avait eu l’honneur de servir le roi vingt-cinq ans dans un de ses régiments.  […] Ils prirent à leur tour les jours extraordinaires, et, sur l’ordre du roi, ils payèrent aux Français la somme de deux mille livres pour moitié des frais d’établissement de la salle du Palais-Royal.

34. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. De l’Amour. » pp. 367-384

Il feint, en sa présence, de l’avoir vue au couvent auprès d’une Demoiselle dont il étoit aimé : il demande à Lucile s’il est toujours payé de retour : elle l’assure qu’oui : ils se disent mille choses flatteuses. […] Que je vais payer cher ces instants pleins de charmes !

35. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Du Caractere des Professions. » pp. 284-302

Est-ce qu’il prétend payer son terme en gambades ? […] Turcaret se pique du fol orgueil d’avoir pour maîtresse une femme de condition qui le joue, le hait, le méprise, le pille, & le trompe pour un chevalier ; lorsqu’il envoie un billet au porteur, excellent, & de fort mauvais vers à sa maîtresse ; lorsqu’il veut faire jetter sa maison trente fois à bas pour la faire construire de façon qu’il n’y manque pas un Iota, & qu’il ne soit pas sifflé de ses confreres ; lorsqu’il prétend être connoisseur en musique parcequ’il est abonné à l’Opéra ; lorsqu’il admet à sa table un Poëte qui ne dit rien, mais qui mange & pense beaucoup ; lorsqu’il vend des emplois ; lorsqu’il en donne aux rivaux qui l’embarrassent ; lorsqu’à la priere de sa maîtresse il fait un commis de ce laquais naïf qui prie la dame de se servir toujours du même rouge, afin de plaire à son protecteur, & ne pas le mettre dans le cas d’être révoqué ; lorsqu’il refuse de payer à sa femme une modique pension & qu’il se ruine pour une fripponne à laquelle il donne pour dix mille francs de porcelaines, un carrosse, une maison de campagne, &c.

36. (1853) Des influences royales en littérature (Revue des deux mondes) pp. 1229-1246

On sait qu’en recommandant ce dernier au roi, Mazarin mourant disait : « Je crois m’acquitter de tout ce que je dois à votre majesté, puisque je lui laisse Colbert. » Jamais en effet dette de reconnaissance ne fut plus amplement payée. […] Les derniers survivans de nos grands écrivains s’étaient déjà aperçus de cette décadence et la déploraient ; La Bruyère et Fénelon regrettent le vieux et rude langage du XVIe siècle, et en même temps, par une contradiction singulière et comme pour payer aussi leur tribut aux faiblesses du temps, ils condamnent le style de Molière. […] Trouve-t-on que beaucoup de ces chefs-d’œuvre de commande vaillent ce qu’on les a payés ?

37. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. » pp. 290-293

Adraste découvre que Don Pedre veut faire peindre son amante : il gagne le Peintre, se présente à sa place, parle à la belle Grecque en la peignant, déclare ses feux, apprend qu’il est payé de retour : il n’est plus question que d’enlever l’objet de sa tendresse.

38. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. » pp. 420-425

Que nos jours étoient beaux, quand des soins les plus doux  Vous payiez ma flamme sincere !

39. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Cependant Molière arriva, et, ayant demandé qu’on lui payât au moins les frais qu’on lui avait fait faire pour venir, je ne pus jamais l’obtenir, quoiqu’il y eût beaucoup de justice ; mais M. le prince de Conti avait trouvé bon de s’opiniâtrer à cette bagatelle. […] Si quelqu’un avait payé pour cela, et ce n’est pas de notre part une supposition calomnieuse, car Loret affichait sa vénalité, si quelqu’un avait payé pour cela, il n’eut pas, on le voit, suivant l’expression du chroniqueur, à plaindre sa monnaie . […] Mais Grimarest a prétendu à tort que depuis ce moment la maison du Roi n’entra plus à la comédie sans payer. […] Nous ne saurions l’affirmer, mais on lit, au 31 août, sur le Registre de La Thorillière : « Pour achever de payer un orfèvre pour M.  […] Cette reconnaissance que Molière trouva dans une simple servante, nous la cherchons en vain dans la conduite d’un poète célèbre qui, après s’être dit son ami, ne sembla payer que par l’ingratitude les services qu’il en avait reçus.

40. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. Pieces intriguées par une chose inanimée. » pp. 199-203

Arlequin, quoique très piqué, plaisante sur l’humeur de cette femme qui lui paie toutes les sottises qu’elle lui écrit.

41. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

On rira toujours de la scène où le marchand drapier confond sans cesse son drap et ses moutons; et celle où Patelin, à force de patelinage (car son nom est devenu celui d’un caractère) vient à bout, d’attraper une pièce de drap, sans la payer, à un vieux marchand avare et retors, est menée avec toute l’adresse possible. […] Au bout de quelque temps, Achmet eut affaire à Constantinople ; il y mena ses deux esclaves, dont il rendit la captivité très rigoureuse jusqu’à ce que la famille de Regnard lui fit toucher une somme de douze mille livres, qui servit à payer sa rançon, celle de son valet de chambre et de la Provençale. […] Les variations de son amour, selon qu’il est plus ou moins heureux au jeu ; l’éloge passionné qu’il fait du jeu quand il a gagné ; ses fureurs mêlées de souvenirs amoureux quand il a perdu; ses alternatives de joie et de désespoir; le respect qu’il a pour l’argent gagné au jeu, au point de ne pas vouloir s’en servir, même pour retirer le portrait d’Angélique; cet axiome de joueur qu’on a tant répété, et qui souvent même est celui des gens qui ne jouent pas, Rien ne porte malheur comme payer ses dettes ; tout cela est de la plus grande vérité.

42. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Dimanche, je puis bien me passer la fantaisie d’un pourpoint non payé. […] Dimanche, qui vous présente un bon à payer de dix ans, comme si c’était une dette de la veille, ce M.  […] vous paierez cela !  […] Nouvelles banques qui vous paient trois pour cent. — Je vois ce que c’est. — Elles empochent vos cents et vous rendent trois ! […] C’est là tout à fait le marchand de Paris, quand il y avait à Paris de grands seigneurs qui se faisaient gloire de ne pas payer les marchands, et des marchands tout glorieux de se ruiner pour ces grands seigneurs.

43. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX & dernier. Des causes de la décadence du Théâtre, & des moyens de le faire refleurir. » pp. 480-499

Les Comédiens affichent dans leurs corridors les ordres du Roi, qui défendent à toute personne, de quelle qualité & condition qu’elle soit, d’entrer au spectacle sans payer. […] Qu’on n’accorde aucun privilege aux Directeurs, aux Actionnaires de Province, qu’en les soumettant à payer la part d’Auteur durant les trois premieres représentations de toutes les nouveautés : qu’y perdront-ils ?

44. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Entre la dette payée en toute hâte aux divertissements de Versailles ou de Chambord, et ses cordiales avances à la jovialité bourgeoise il trouvait du loisir pour des œuvres destinées au lointain avenir22. […] Une fois maître d’Orgon, il croit pouvoir impunément payer d’audace, et use de telles licences que sa forfanterie finit par le trahir. […] S’il est assez sot pour boire à longs traits les compliments adressés à son teint frais et gaillard, il se garde bien de les payer. […] Sa vertu, elle la fait même payer assez cher à Chrysale pour qu’il n’en doute pas. […] Les ridicules de sa femme lui sautent aux yeux, mais il se garde bien de les gourmander en face : sa sœur, la pauvre Bélise, payera pour Philaminte ; c’est sur elle que se soulage, que se déploie sa bravoure : car les choses en viennent à ce point qu’il se décide enfin à se montrer, à déclarer la guerre.

45. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. » pp. 251-273

Lélio est au desespoir que le Docteur lui ait refusé son secours, & l’Apothicaire est bien fâché qu’il n’ait ordonné que de l’eau claire, sans le plus petit mêlange, qu’il auroit fait payer beaucoup. […] Dans trois scenes consécutives Pantalon paie Buona Testa parcequ’il a parlé latin, Merlino parcequil a suivi tous les avis, Tarquino parcequ’il a crié sans cesse, du sang, du sang.

46. (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944

On est Français ; on paie ses impôts ; on sait qu’une partie de ces impôts est destinée à soutenir la Comédie-Française et l’Odéon, à entretenir le Conservatoire, qui est une pépinière d’artistes pour ces théâtres nationaux : voilà une dépense qu’on approuve ! […] Ceux-ci sont célébrés avec scrupule, avec joie : on est tranquille là-dessus, on a payé pour l’être ; on voit la Comédie-Française, on voit l’Odéon : en passant devant Notre-Dame, qui douterait que la messe y soit dite régulièrement ?

47. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

La femme du Medecin, plus avare que susceptible de honte, aima mieux se retirer que de payer sa place. […] On m’a assuré que Moliere définissoit un Medecin : Un homme que l’on paye pour conter des fariboles dans la chambre d’un malade, jusques à ce que la nature l’ait gueri, ou que les remedes l’ayent tué. […] Les Mousquetaires, les Gardes-du-Corps, les Gendarmes, & les Chevaux-Legers entroient à la Comedie sans payer, & le Parterre en étoit toûjours rempli ; de sorte que les Comediens presserent Moliere d’obtenir de Sa Majesté un ordre, pour qu’aucune personne de sa Maison n’entrât à la Comedie sans payer. […] Ce discours fit tout l’effet que Moliere s’étoit promis ; & depuis ce temps-là la Maison du Roi n’est point entrée à la Comedie sans payer. […] Et Moliere avoit bien raison d’être mortifié de l’avoir travaillé avec tant de soin, pour être payé de sa peine par un mépris assommant.

48. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Il se contenta de lui laisser seulement huit mille livres de rente, entre les mains de personnes qui les lui payaient régulièrement. […] La femme du médecin, plus avare que susceptible de honte, aima mieux se retirer que de payer sa place. […] Les mousquetaires, les gardes du corps, les gendarmes, et les chevau-légers, entraient à la comédie sans payer, et le parterre en était toujours rempli ; de sorte que les comédiens pressèrent Molière d’obtenir de Sa Majesté un ordre pour qu’aucune personne de sa maison n’entrât à la comédie sans payer. […] Ce discours fit tout l’effet que Molière s’était promis ; et depuis ce temps-là, la maison du roi n’est point entrée à la comédie sans payer. […] Gros-René, chose très certaine, Paya de sa grosse bedaine.

49. (1843) Épître à Molière, qui a obtenu, au jugement de l’Académie française, une médaille d’or, dans le concours de la poésie de 1843 pp. 4-15

… C’est plus, c’est une nation Jalouse de payer dans sa reconnaissance Deux siècles de plaisirs dont tu dotas la France.

50. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. De l’Illusion Théâtrale. » pp. 426-433

Les acteurs font encore plus mal en s’adressant à des personnes toujours respectables pour eux, puisqu’elles ont payé à la porte.

51. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Des Comédies-Ballets. » pp. 37-44

Il n’est aucun Poëte qui ne doive envier un tel bonheur ; mais il ne faut pas se dissimuler qu’il coûte cher, puisqu’on le paie de toute sa gloire.

52. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIV. On peut faire usage de tous les caracteres. » pp. 378-385

Elle marie des manieres campagnardes à son faux air de grandeur ; elle veut faire payer un verre que sa servante casse par mégarde.

53. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. De la Diction. » pp. 178-203

Mais tu me payeras la peur que tu m’as faite. […] N’est-il pas bien payé de ses soins ?

54. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. De la Décence & de l’Indécence. » pp. 314-341

Pourquoi ne paie-t-on pas d’un coup de sifflet des polissonneries très fortes ? […] On l’invite, dans l’idée qu’il paiera son écot en saillies, en épigrammes, en bons mots.

55. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. M. COLLÉ. » pp. 354-380

Une quatrieme ; elle paie les gages d’un flatteur. […] Gratis est mort : plus d’amours sans payer : En beaux louis se comptent les fleurettes.

56. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Elle semblait leur payer une dette en s’élevant par le mérite qu’elle avait acquis dans leur commerce et leur intimité ; et cette société illustre se sentait dignement récompensée de l’honnêteté de ses mœurs, de la culture de ses facultés, par le prix qu’en recevait une d’elles. […] Ceux des Théatins seront célèbres entre tous les autres… Là, on verra une décoration souvent profane, les places retenues et payées, des livres distribués comme au théâtre (le motet traduit en vers français par LL**), les entrevues et les rendez-vous fréquents, les murmures et les causeries étourdissantes ; quelqu’un monté sur une tribune, qui y parle familièrement, sèchement, et sans autre zèle que de rassembler le peuple, l’amuser… jusqu’à ce qu’un orchestre, le dirai-je ?

57.

C’est de quoi je vous prie et de faire en sorte qu’ils puissent être payés. […] Comme Dieu, par le commerce que vous faites, vous a donné du bien, payez une année de la taille à la décharge des habitants, et allez à l’offrande tous les jours de fêtes à la Paroisse, et toutes les fois que vous y irez, portez un louis d’or au Curé, vous verrez qu’ils dirigeront tous leurs intentions comme vous souhaitez.” » [1879-06] P.  […] Ici, c’est le duc d’Arpajon, lieutenant général, qui écrit successivement deux lettres missives aux consuls d’Albi pour leur recommander de payer le transport des bagages de la troupe de leur ville à Castres, et il est probable qu’on trouverait dans cette dernière ville des lettres semblables, qui enjoignent aux magistrats consulaires d’agir de même pour un autre relai, et ainsi de suite jusqu’à Pézenas où se réunissaient cette année-là les États du Languedoc. […] C’est d’abord une scène de comédie de Roméo et Juliette, tout à fait charmante, et généralement bien peu remarquée : la nourrice de Juliette a été remettre au jeune Montaigu un message de sa maîtresse ; elle rapporte la réponse ; mais il faut se faire payer sa peine et faire valoir à ces jeunes gens impétueux tout le prix du service qu’on leur rend. […] Le roi lui payait une pension de 15 000 livres, plus du double de celle qu’il accorda plus tard à la troupe de Molière38.

58. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. M. DE SAINT-FOIX. » pp. 288-296

C’en est trop ; écoutez : si je me mets moi-même en liberté, je vous attraperai à mon tour, & vous aurez beau dire, comme tantôt, j’appellerai, j’appellerai, vous me paierez tout ceci.

59. (1769) Idées sur Molière pp. 57-67

Horace conclut de son poème de l’Iliade, que les peuples paient toujours les sottises des rois : c’est la conclusion de la plupart des histoires.

60. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XII. Lo Ipocrito et Le Tartuffe » pp. 209-224

) Allons, il faut lui payer son entremise.

61. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XI » pp. 89-99

La plus humble des fleurs sera la plus superbe. » Toutes les fleurs ne s’expriment pas aussi heureusement que la violette ; mais toutes paient un tribut plus ou moins flatteur.

62. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIX » pp. 319-329

Est-il possible que M. et madame de La Fayette ne s’en payent pas et qu’ils aient peine à croire que j’aie supplanté mon amie ?

63. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Non ; mais, un homme qu’il connaissait peu l’ayant comblé de politesses, il l’a payé, comme il dit, en même monnaie. […] Enfin, Harpagon, consentant au mariage de ses deux enfants, exige que le beau-père futur fasse les frais des deux noces, lui fournisse un habit neuf pour y figurer décemment, et, par-dessus le marché, paie les écritures du commissaire que lui-même il a fait venir. […] La troupe avait joué d’abord pour son amusement et celui des autres : elle crut bientôt pouvoir mettre un prix au plaisir qu’elle procurait ; mais, ce qu’elle aurait dû prévoir, les représentations payées furent beaucoup moins suivies que les représentations gratuites. […] D’autres femmes, faisant de l’amour une affaire de parti et un instrument de faction, retiraient ou accordaient leurs faveurs pour punir ou pour payer des défections politiques. […] Un médecin, disait-il, est un homme que l’on paie pour conter des fariboles dans la chambre d’un malade, jusqu’à ce que la nature l’ait guéri ou que les remèdes l’aient tué.

64. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

Nous voici au théâtre ; on entre ; il y a quelque poussée ; comme d’habitude, les mousquetaires font tapage ; ils prétendent, étant de la maison du roi, entrer sans payer ; cas de querelle, et de temps en temps l’on tue à Molière un portier ; aussi Saint-Germain et Gillot ont-ils l’épée. […] Il reparaît en effet, intrépide ; il n’est point, lui, de ces auteurs au faible cœur, qui tremblent et se dérobent ; il paie de sa personne ; il est constamment en scène, faisant son personnage entre ces deux rangs de marquis dont il entend les murmures et dont les railleries le couchent en joue. […] il est censé leur faire une pension, mais il ne la paie pas. […] Il veut que ce père marie promptement Horace : le père y donne les mains, mais c’est à Agnès qu’il le marie ; et Agnès, par un de ces coups du ciel qui se produisent toujours à la fin d’un cinquième acte, se trouve aussi avoir un père, qui la revendique, toujours pour la donner à Horace, et qui paiera Arnolphe, qui pis est… Sous cette pluie de camouflets célestes, notre homme n’en peut plus, il ne trouve rien à dire, il s’en va, comme un homme assommé, avec un « Ouf ! 

65. (1802) Études sur Molière pp. -355

ne devrait-il pas au moins payer d’un soupir tant d’expressions tendres, tant de traits délicats échappés successivement du cœur de son amante ? […] je demande si la bonne Laforêt n’aurait pas senti tout le piquant des conseils dont Célimène paie ceux d’Arsinoé ? […] Molière, reconnaissant, a-t-il voulu payer à son protecteur le tribut d’éloges qu’il lui devait, et prouver que les Muses peuvent s’acquitter même envers les rois ? […] Louis XIV fit mettre sa maison sous les armes, et la défense d’entrer sans payer lui fut réitérée. […] « Oui, impertinente, c’est M. le comte qui donne tout ceci à madame. »— Et c’est moi qui paie.

66. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

Il ne fallut rien moins que le Cid pour faire tomber ce ridicule ouvrage; et quoique Chimène, en quelques endroits, eût elle-même payé le tribut à cette mode contagieuse de faire de l’amour un effort d’esprit, cependant la vérité des sentiments répandus dans ce rôle et dans celui de Rodrigue avertit le cœur des plaisirs qu’il lui fallait, et de cette espèce de mensonge qu’un art mal entendu voulait substituer à la nature. […] Horace conclut de son poème de L’Iliade que les peuples paient toujours les sottises des rois; c’est la conclusion de toutes les Histoires. […] Qui empêchait Alceste de se sauver par cette excuse, qui est toujours de mise : Monsieur, je ne m’y connais pas; ou de payer l’amour-propre du rimeur de quelqu’une de ces phrases vagues qui ne signifient rien ? […] Quand Scapin démontre au seigneur Argante qu’il vaut encore mieux donner deux cents pistoles que d’avoir le meilleur procès, et qu’il lui détaille tout ce qu’on peut avoir à souffrir et à payer dès que l’on est entre les griffes de la chicane, cette leçon si vivement tracée qu’elle frappe même un vieil avare, et le détermine à un sacrifice d’argent, cette leçon n’est-elle pas d’un bon comique? […] Tel est le faux calcul des passions : on croit épargner sur des dépenses indispensables, et l’on est contraint tôt au tard de payer des dettes usuraires.

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