/ 170
18. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « PRÉFACE. Du Genre & du Plan de cet Ouvrage. » pp. 1-24

Quant à nos jeunes actrices, que le méchanisme de leur coëffure a, comme de raison, occupées bien plus que le méchanisme d’une piece ; quant aux comédiens qui, montés depuis peu sur le théâtre, sont aussi surpris qu’embarrassés d’avoir à prononcer sur les productions du génie, on voit aisément combien il est utile pour eux & pour les Auteurs, qu’on leur offre un livre dans lequel, sans peine & sans autre science que celle de lire, ils pourront apprendre l’art de juger une piece, puisque le malheur veut qu’ils soient les arbitres nés du goût. […] Voyez l’inimitable Préville sur le théâtre : tandis que les acteurs dont il est entouré sont occupés d’un mot ou d’une pointe qui doit les faire applaudir, d’une phrase ou d’une scene tout au plus, il est tout entier à la piece en général. On lit dans ses yeux qu’il s’occupe non seulement de lui, mais de tous les autres personnages ; non seulement de ce qui se passe sur la scene, mais de tous les incidents qui en peuvent naître.

19. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXII » pp. 355-377

Elle est très occupée de ses ouvriers, et va à Saint-Cloud où elle joue au Hoca. » Ce jeu de hasard était devenu en vogue après la bassette. […] Elles trouvèrent la belle si occupée de ses ouvrages et des enchantements que l’on fait pour y elle, que pour moi je me représente Didon qui fait bâtir Carthage110. […] La dame d’honneur même n’a plus les mêmes empressements, et cela fait faire des réflexions morales et chrétiennes à ma petite amie (probablement madame de Vins, belle-sœur de M. de Pomponne). » Les amies de madame de Maintenon, persuadées de sa faveur, croyaient trop facilement qu’elle on était enivrée ; elle était au contraire très occupée de ce qu’elle voyait de triste dans sa situation.

20. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

D’autre part, le poète a si souvent parlé de lui-même, directement ou par allusion, volontairement ou d’une manière inconsciente, qu’il suffirait à la rigueur de rapprocher certains passages de ses œuvres pour le bien connaître au point de vue qui nous occupe. […] Nulle part il n’est plus nécessaire que dans le sujet qui nous occupe. […] Sans parler de la passion qui lui fit épouser Armande Béjart, une série d’intrigues, successives ou simultanées, mais ininterrompues, occupa ses loisirs jusqu’à son mariage et en adoucit peut-être les ennuis. […] Parmi ses causes, les maladies de l’estomac viennent en première ligne, puis l’excès de sensibilité, les préoccupations morales, les fatigues d’une existence trop occupée. […] L’hypocondriaque professe à l’égard de la médecine tantôt une confiance exagérée, tantôt un scepticisme absolu ; assez souvent, il commence par celle-là pour finir par celui-ci ; mais, sceptique ou confiant, il s’occupe beaucoup de médecine, fit avec passion des ouvrages médicaux, recherche la conversation des médecins.

21. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Voilà le crime de La Grange ; c’est le crime d’un acteur qui veut occuper son public. […] Molière était continuellement occupé du soin de rendre sa troupe meilleure. […] est-ce un caractère à m’occuper ? […] Le théâtre du Petit-Bourbon avait été construit dans l’emplacement qu’occupe aujourd’hui la colonnade du Louvre. […] Vous me voyez, leur dit le roi, occupé à faire manger Molière, que mes valets de chambre ne trouvent pas assez bonne compagnie pour eux.

22. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Cette double espèce d’imitations occupe donc une place considérable dans le nouveau Commentaire. […] Molière ne s’est jamais occupé de donner une édition de ses œuvres. […] La maison qu’occupait Molière à Auteuil, était à l’entrée du village, du côté de la rivière. Elle a été détruite, et le terrain qu’elle occupait fait maintenant partie de la propriété de M. le duc de Praslin. […] Après le départ des comédiens français, la salle fut occupée par les comédiens italiens jusqu’en 1697, époque où leur théâtre fut fermé par ordre du roi.

23. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [7, p. 38] »

Il logeait chez un médecin, dont la femme extrêmement avare, dit à madame de Molière qu’elle voulait augmenter le loyer de la portion de maison qu’elle occupait.

24. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

« On se moquait à la cour, dit madame de Caylus, de ces sociétés de gens oisifs, uniquement occupés à développer un sentiment et à juger d’un ouvrage d’esprit. […] Cependant, on voit par une multitude de lettres adressées par le duc de La Rochefoucauld à madame de Sablé, dans le temps qu’il complétait, corrigeait, soumettait à la critique les Maximes qu’il a publiées en 1665, que madame de Sablé les jugeait, et les modifiait très judicieusement ; on voit de plus qu’elle les soumettait au jugement d’autres femmes célèbres, de ses amies, notamment à la maréchale de Schomberg, Marie d’Hautefort, alors âgée d’environ 49 ans, anciennement l’objet de cette passion religieuse de Louis XIII, qui a été tant célébrée, et à son amie la comtesse de Maure ; qu’elle rédigeait elle-même des maximes, ou, pour parler plus exactement, des observations sur la société et sur le cœur humain, observations dont il paraît que le recueil de La Rochefoucauld renferme quelques-unes ; et enfin que cette dame avait de la fortune, une bonne maison, une excellente table, citée alors pour son élégante propreté ; qu’elle donnait des dîners dans la maison qu’elle occupait à Auteuil ; et que le duc de La Rochefoucauld allait souvent l’y voir.

25. (1802) Études sur Molière pp. -355

Occupons-nous d’abord de la pièce qui ne mourra jamais. […] Rien que ce que Molière nous a fait voir ; un juge occupé des choses les plus frivoles, quand on l’entretient des affaires les plus sérieuses. […] Pourquoi, dans ses disputes avec Boileau, osa-t-il mêler un homme qui l’avait toujours assez dédaigné pour ne pas s’occuper de lui ? […] Voilà l’ouvrage dont nous devons nous occuper. […] Le susdit grand fauteuil de bois occupait un des angles de la boutique, et Molière s’emparait de cette place.

26. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Moliere étoit continuellement occupé du soin de rendre sa Troupe la meilleure. […] Tout Paris étoit occupé de ce petit prodige ; les esprits foibles croyoient Raisin sorcier ; les plus presomptueux ne pouvoient le deviner. […] Cependant il étoit toûjours occupé de Moliere ; l’âge, le changement lui faisoient sentir la reconnoissance qu’il lui devoit, & le tort qu’il avoit eu de le quitter. […] Est-ce un caractere à m’occuper ? […] Il avoit un attachement inviolable pour la personne du Roi ; il étoit toûjours occupé de plaire à Sa Majesté, sans cependant negliger l’estime du Public, à laquelle il étoit fort sensible.

27. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Du Choix d’un Sujet. » pp. 25-38

Tous les sujets sont bons entre les mains d’un habile homme : propos absurde, que j’ai souvent entendu tenir à ces petits tyrans du Parnasse, qui s’érigent en censeurs, parcequ’ils ont enfanté avec peine quelques vers insipides ; à des hommes du bel air, qui vont réguliérement tous les jours à la Comédie, mais qui n’en connoissent que les foyers & les actrices ; enfin à de jolies femmes qui, occupées pour la plupart de l’art de la toilette, n’ont jamais réfléchi sur aucun autre. […] Occupons-nous présentement de l’état, de la fortune, de l’âge, du rang, du nom des personnages.

28. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Baron, imitateur, comparé à Moliere, à Cicognini, à Térence, &c. » pp. 219-261

Rien n’y mérite de nous occuper. […] A quoi donc s’occupe Dave ? […] A quoi donc s’occupe Dave ? […] Sur ma foi, Je crois que ce coquin se moque encor de moi : Ce traître, ce pendard, à toute heure m’occupe.

29. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

Si, au point de vue seulement du sujet qui nous occupe, nous nous demandons ce qu’était la philosophie ancienne, nous la voyons se résumer pour nous dans un mot : l’École, et se personnifier dans un nom : Aristote. […] La première, la seconde et la troisième (5) » Et de quelles questions cette logique-là s’occupe ? […] Nous n’avons vu encore qu’un côté, et, j’ose dire, le moins intéressant de la question qui nous occupe. […] Je m’occupais de l’œuvre, et voici que l’œuvre vient se confondre avec la vie tout entière de l’auteur.

30. (1910) Rousseau contre Molière

Ici, je ne m’occupe exclusivement que de Rousseau ennemi de Molière. […] occupez-vous de cette affaire avant de songer à la mienne. […] dit Eliante… Alceste, Alceste seul occupe mes esprits. […] Ce sont gens qui ont la passion et aussi la manie de la générosité ; qui ont un penchant presque invincible à s’occuper avec dévouement des affaires des autres et à négliger les leurs, et qui ne sont actifs et ne se sentent en état d’activité que quand ils s’occupent de celles-là. […] Ceci est une question d’une certaine importance, dont nous nous occuperons dans une autre partie de ce volume.

31. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Les deux troupes qui occupaient la même scène ne différaient notablement que par le langage. […] Mais il convenait de reconnaître la part considérable que l’art antérieur de l’Italie occupe dans les commencements de sa carrière, pour montrer combien cet art avait contribué à son éducation dramatique. […] Chapuzeau nous explique pourquoi l’on donnait la préférence aux jours ordinaires : « Ces jours ont été choisis avec prudence, dit-il, le lundi étant le grand ordinaire pour l’Allemagne et pour l’Italie, et pour toutes les provinces du royaume qui sont sur la route ; le mercredi et le samedi, jours de marché et d’affaires où le bourgeois est plus occupé qu’en d’autres, et le jeudi étant comme consacré en bien des lieux pour un jour de promenade, surtout aux académies et aux collèges.

32. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

Il était situé entre le Louvre et les Tuileries, près de l’hôtel de Longueville, à peu près dans l’emplacement occupé aujourd’hui par le théâtre du Vaudeville. […] Il était fort naturel à la jeune marquise de s’intéresser à la reine malheureuse dont elle était l’alliée ; mais il lui était pénible d’avoir à disputer sa confiance aux Concini, qui l’avaient captée par l’espionnage et la délation, et n’étaient occupés qu’à irriter une jalousie trop bien fondée.

33.

De nos jours, Molière est connu et bien connu de tous ceux qui, en Hollande, s’occupent de littérature française et s’intéressent au théâtre. […] Elle était séparée de la rue des Barrés par une maison occupée au rez-de-chaussée par deux petites boutiques, avec deux petites cours entre elle et le jeu de paume ». […] Sardou nous montrait aux deux angles de la vieille rue, à gauche, une maison à trois étages, à droite, une maison à cinq étages portant cette enseigne : À la Croix d’Or ; l’une et l’autre étaient occupées d’ailleurs par un débit de vins. […] Mais — autre question à résoudre — quel est maintenant celui des deux coins dont le rez-de-chaussée était occupé par le mercier ? […] Un cabaret occupe l’autre encoignure ; or, j’en répondrais, surtout pour un tel quartier, ce cabaret doit être aussi vieux que la maison.

34. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVI. De l’opposition des Caracteres. » pp. 398-416

Si, comme nous venons de le voir, les caracteres ne se développent que par le secours des oppositions qui amenent les contrastes des intérêts avec les intérêts, & des situations avec le caractere, comment veut-on que Céliante ne brille point de préférence au Philosophe, elle que l’Auteur entoure, au préjudice du héros, d’une infinité de personnages uniquement occupés à la faire ressortir par des oppositions bien ménagées. […] Le soin d’en amasser occupe tout le cœur, Et quiconque s’y livre y trouve son bonheur.

35. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. M. PALISSOT. » pp. 297-316

On s’occupe du projet de faire réussir le comique larmoyant. […] L’être le plus borné que la nature ait fait : Nul talent, nul essor, espece de machine, Allant par habitude, & pensant par routine ; Ayant l’air de rêver, & ne songeant à rien ; Gravement occupé du détail de son bien, Et de mille autres soins purement domestiques.

36. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58

Cet hôtel touchait au Louvre ; il s’élevait sur l’emplacement occupé aujourd’hui par la colonnade de Perrault, en face de l’église de Saint-Germain-l’Auxerrois. […] Il est de tous les lazzi ; il occupe souvent la scène, et les charges qu’il y fait n’ont d’ordinaire aucun rapport avec l’intrigue.

37. (1853) Des influences royales en littérature (Revue des deux mondes) pp. 1229-1246

Bornons-nous à rappeler qu’il vécut si bien en dehors de son siècle, que son siècle ne le comprit point, que son ami Boileau l’oublia absolument, lui et la fable, dans son Art poétique, et qu’enfin Mmede Sévigné elle-même, toujours citée parmi les rares esprits de son temps qui paraissent avoir apprécié le grand poète à sa juste valeur, parle pourtant de ses chefs-d’œuvre comme de bagatelles 3, jolies, il est vrai, mais peu dignes d’occuper des gens nés pour s’occuper de questions infiniment plus graves, comme celle de savoir quel a été le costume de M. d’Hocquincourt à la dernière promotion des chevaliers de l’ordre, ou si Mmede Ventadour aura le tabouret. […] Il avait obtenu en 1654 la survivance de la charge de secrétaire d’état au département de la guerre qu’occupait encore son père Letellier.

38. (1882) M. Eugène Sauzay et Molière (Revue des deux mondes) pp. 207-209

Si vous ne vous tuez pas du coup, vous passerez indubitablement pour un phénomène ; les journaux et le public s’occuperont de vous et à ce titre moi je vous jouerai, mais comme phénomène, entendons-nous bien, et jamais comme prix de Rome ! 

39. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. » pp. 290-293

Il porte plainte chez un Sénateur ; mais celui-ci, trop occupé d’une fête qu’il veut donner, n’a pas le temps de l’écouter.

40. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

À notre sens, le vieil amateur fait bien de l’honneur au théâtre d’autre fois de s’en occuper avec tant de soins et tant de zèle. […] Il a été l’amuseur d’une nation tout occupée de s’égorger au dedans, de se battre au dehors. […] — Ceci fait, le comte de Roussillon rentre dans son comté sans trop s’occuper de ses amours. […] Cette fois la comédie ne s’occupa plus à enseigner, à corriger, à relever des ridicules ; sous ce rapport, Molière a tout fait. […] Mais non, ces deux gredins sont tout occupés à s’aimer eux-mêmes, à se regarder au miroir, à faire des dupes parmi les femmes.

41. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. De l’Entr’acte. » pp. 289-308

Je crois premiérement, que pendant cet entr’acte le spectateur ne devroit pas être occupé de la santé d’Eugénie, mais de la vengeance que son frere a projettée, & de ses suites ; en second lieu, ce que j’ai dit contre l’entr’acte précédent peut fort bien s’appliquer à celui-ci, auquel je trouve plus de défauts que dans tous les autres, puisqu’il peche davantage contre la vraisemblance. […] Nous avons banni, avec raison les chants & les danses, pour livrer en entier la scene aux seuls personnages qui concourent à l’action, & pour ne nous occuper que d’eux : irons-nous les remplacer par des mines, des grimaces ?

42. (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58

J’irais très volontiers à leur école ; je ne sais ce qu’ils espèrent apprendre à la mienne ; du moins n’est-ce pas ma faute s’ils ne sont pas, au lieu de moi, à cette place qu’ils occuperaient beaucoup mieux. […] Comme ce sont à peu près les seules mères que Molière ait peintes, il faut renoncer à fixer notre choix et nous occuper de trouver notre fiancée. […] Comme elles aussi, elle s’occupe plus de la langue que de la science. […] Elle s’occupe de sciences comme de vers.

43. (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466

Ces deux personnages accessoires ne font pas seulement l’exposition ; ils occupent le premier acte tout entier. […] Les arts, qui n’ont point à s’occuper du sens emblématique des fables, n’ont vu, dans celle de Psyché, que ce qui pouvait les inspirer, c’est-à-dire une foule de sujets gracieux, touchants ou même terribles. […] Je m’attacherai seulement aux paroles qui se rapportent plus directement à la pièce dont je viens de m’occuper moi-même ; et mon zèle prouvé pour la gloire de Molière, ne m’empêchera pas de souscrire à la sentence portée par l’auteur de l’Art poétique.

44. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXI. Des Caracteres de tous les siecles, & de ceux du moment. » pp. 331-336

Quiconque en blesse l’un, les a tous sur ses bras : Et ceux même qu’on sait que le Ciel seul occupe, Des singes de leurs mœurs sont l’ordinaire dupe.

45. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138

Chez les Grecs le Prologue étoit une des parties essentielles de la comédie ; chez les Latins, un des acteurs avoit pour tout emploi celui de débiter des prologues, & il n’étoit pas le moins occupé. […] Nous demandons que tout l’intérêt s’y réunisse sur une seule personne, & que le personnage intéressant, le soit par lui-même ; sans quoi je suis souvent tenté de l’oublier, pour m’occuper de son pere qui m’a trop vivement frappé.

46. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

Lorsque les deux pièces occupaient les amateurs du théâtre, madame Deshoulières, alors âgée de trente-neuf ans, voulant faire la cour au duc de Nevers et à ses sœurs, composa contre la Phèdre de Racine le fameux sonnet : Dans un fauteuil doré, Phèdre tremblante et blême, etc. […] La Champmeslé y aurait fait mal au cœur. » Si Voltaire avait eu le loisir de lire madame de Sévigné, avec l’application qu’on est en droit d’exiger d’écrivains moins occupés qui parlent d’elle, il aurait vu que les préventions de cette femme illustre, préventions qui n’ont pas été jusqu’à méconnaître le mérite de Racine et à lui préférer Pradon, tenaient à un principe moral d’une nature fort supérieure aux préceptes du goût en littérature.

47. (1884) Tartuffe pp. 2-78

On me demandera peut-être pourquoi je n’ai pas fait pareille confession quand je me suis occupé du Misanthrope et de l’Ecole des femmes. […] Condé enfin, qui, comme on sait, tenu à l’écart par le roi, s’occupait, et fort noblement, des choses de l’esprit, et, selon la jolie expression de mon cher maître E. […] Il arrive rarement qu’un fourbe, introduit dans une famille y occupe la situation de Tartuffe ; il peut arriver tous les jours qu’un prêtre le fasse. […] Un homme qui ne pense qu’au ciel, qui ne s’occupe que de son salut !

48. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre III » pp. 30-37

Le marquis d’Urfé devait en grande partie sa célébrité à sa longue et merveilleuse passion pour Diane de Châteaumorand, personne d’une admirable beauté, d’une grande fortune, toute occupée de ses charmes, et pénétrée du respect pour elle-même, au point d’avoir refusé à un neveu de s’arrêter une nuit dans un château qu’il avait sur une route où elle passait, parce qu’on y avait remplacé des vitres de cristal par du verre.

49. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

L’Isabelle de Molière occupe presque toujours la scène avec esprit et avec grâce, et mêle quelquefois de la bienséance, même dans les tours qu’elle joue à son tuteur. […] Il y a longtemps qu’Aristophane l’a dit ; il se ronge de chagrin quand un seul poème occupe Paris durant plusieurs mois, et L’École des maris, et celle des femmes, sont les trophées de Miltiade, qui empêchent Thémistocle de dormir. […] (Cet auteur ayant vent en poupe) Occupa tant lui que sa troupe, Avec de célestes récits1, À toucher les plus endurcis : Animés des douceurs divines, De deux rares voix féminines ; (Qui font comme j’ai dit un jour) Les rossignols de la Cour, Que personne ne contrecarre, À savoir, Hilaire, et La Barre. […] « Tout Paris était occupé de ce petit prodige ; les esprits faibles croyaient que Raisin était sorcier ; les plus clairvoyants ne pouvaient le deviner. […] Pendant qu’on est occupé à danser, les deux époux s’échappent et sortent de la maison ; Sganarelle s’en aperçoit et demande où est Lucinde, et apprend qu’elle est chez son mari, que tout ce qui vient de se passer est réel, et que sa fille est mariée dans toutes les formes.

50. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Entourés des œuvres si intéressantes d’Aristophane, de Shakespeare, de Molière, et ne trouvant à reproduire sur leur compte que de vieilles banalités, à peine rajeunies dans la forme ; occupés à compter et à mesurer des grains de poussière sur l’aile des grands poètes, les petits maîtres de l’école du goût ressemblent à des enfants ou à des dames s’amusant à manier dans un salon, en l’absence du naturaliste, un magnifique instrument d’observation dont leur frivolité avilirait l’usage, dont leur ignorance ne soupçonnerait pas la portée. […] Ces choses incontestables, ces vérités qui semblent si bien établies, le sont beaucoup moins qu’on ne pense, et c’est là un second et plus grave motif pour lequel la science ne doit pas s’en occuper. […] Ici nos gens se campèrent ; Et l’espace que voilà, Nos ennemis l’occupèrent. […] À dîner, il ne fut point question des problèmes qui nous avaient occupés, mais bien de la température délicieuse, des chances probables d’une belle moisson, d’une belle vendange, d’une belle chasse, du plaisir de manger des fraises. […] « Que chacun de nous s’efforce d’atteindre à la place qu’il peut occuper dans le cours des choses ; c’est là ce qu’il doit être, et il n’en peut être autrement. » Herder, Philosophie de l’histoire de l’Humanité, livre VIII, chap. 

51. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. De l’Action, du Nœud, des Incidents. » pp. 165-171

Béralde renvoie le lavement, & rien n’est plus naturel, puisqu’il est occupé dans le moment même à prouver à son frere que les remedes le tueront.

52. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. De l’Illusion Théâtrale. » pp. 426-433

Femmes, qui, avec des graces & de la beauté, avez l’art & le pouvoir d’inspirer de l’amour, ne vous occupez pas à vous détruire mutuellement par votre orgueil & vos caquets.

53. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. M. BARTHE. » pp. 413-419

Si je fais un Chapitre pour parler des imitations répandues dans mes pieces, on trouvera peut-être mauvais que j’occupe le lecteur de moi-même ; si je n’en parle point, on m’accusera d’avoir voulu cacher mes larcins.

54. (1739) Vie de Moliere (Réflexions sur les ouvrages de litérature) [graphies originales] « Chapitre » pp. 252-262

L’Isabelle de Moliere occupe presque toujours la Scéne, avec esprit & avec grace, & mêle quelquefois la bienséance, même dans les tours qu’elle jouë à son Tuteur ».

55. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249

Si je ne vous croyois l’ame trop occupée, J’irois par fois chez vous passer l’après-soupée. […] La peur de leur départ occupe fort votre ame.

56. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64

Molière semble n’avoir oublié aucun des points sur lesquels doit être parfait son honnête homme : il ne tolère ni l’extravagance de l’important-, qui dérange tout le monde, qui veut que tous S’occupent de lui, et qui tranche toutes lés questions avec une suffisance burlesque176 ; ni la politesse écervelée de ceux qui se rendent importuns à force de civilités, et s’obstinent à rendre service aux gens malgré eux177 ; ni la sotte vanité de rougir de Ses pères, de se faire appeler M. de la Souche au lieu d’Arnolphe 178, ou de vouloir, au risque de ruiner sa maison, devenir, de bourgeois, gentilhomme179 : ce travers, qui semblerait au premier abord excusable, peut aller pourtant, jusqu’à une réelle dégradation morale, aboutir à la perle des biens péniblement acquis, et au malheur des enfants ridiculement mariés180. […] Aujourd’hui, la censure ne s’occupe guère des livres que pour réprimer quelques paroles trop hardies contre le gouvernement ou les mœurs..

57. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

« Ses imitations de poètes étrangers et ses essais malheureux dans la tragédie ont occupé Molière jusqu’à sa quarantième année. […] La partie de la muraille qu’occupait cet ouvrage de son ami, le célèbre Mignard, est cachée pour le moment derrière des étagères en sapin chargées de boîtes et de chapeaux. […] Mais ma femme, toujours égale et libre dans la sienne, qui serait exempte de tout soupçon pour tout autre homme moins inquiet que je ne le suis, me laisse impitoyablement dans mes peines ; et occupée seulement du désir de plaire en général, comme toutes les femmes, sans avoir de dessein particulier, elle rit de ma faiblesse. […] Aujourd’hui, l’appartement du nº 34 est occupé par un bureau de placement pour employés des deux sexes. […] Le nº 40, haute et fière maison située en face la rue Villedo, est occupé par un marchand d’appareils à gaz, un magasin de jouets et un tailleur.

58. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Dans cette occurrence, il n’y avait véritablement que le roi en personne qui pût tirer d’affaire son poète ; mais le roi était dans son camp, tout occupé de batailles le matin, et de fêtes le soir ; partageant sa vie entre M. de Vauban et mademoiselle de Lavallière. […] Tartuffe au contraire, c’est la volonté d’un jeune homme, d’un roi vainqueur, et tout glorieux d’ajouter une part nouvelle au royaume de Henri le Grand et de Louis XIII, qui s’occupe à propager ce terrible chef-d’œuvre. […] Même à cette heure où s’en vont les illusions de la jeunesse, à cette heure où s’enfuit l’enthousiasme, il me semble qu’il n’y a rien à reprendre, ou bien peu s’en faut, à cette vie heureuse, occupée, honorée, et remplie à ce point des plus rares et des plus difficiles chefs-d’œuvre de l’esprit humain. […] Elle tient l’esprit en éveil, elle l’occupe, elle lui plaît, elle parle une langue à la fois claire et savante, et dont la recherche est de bon goût. […] L’innocente fille était occupée à se regarder dans un miroir, et elle s’y représentait elle-même, à elle-même ; parlant et souriant à sa personne, dans les mêmes postures tendres et naïves qu’elle avait tout à l’heure avec son amant.

59. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

Il s’occupa de reproduire le modèle incroyable qu’il avait sous les yeux, laissant aux lecteurs à venir, le soin de juger du mérite et de l’intérêt de la ressemblance. […] Mademoiselle Mars est assise, ils restent debout, occupés à la contempler. […] on était tenté de l’applaudir ; elle voulait être au courant de toutes choses, car elle s’occupait tout à la fois de sa fortune et du drame nouveau. — Où en sont mes terrains des Champs-Élysées ? […] Enfin, dans cette vie active, occupée, en plein bruit poétique, elle n’avait qu’une seule crainte, c’était d’être prise, à la fin de ses jours, par une de ces longues agonies qui font de votre cœur un lambeau, et de la femme la plus charmante un lugubre objet de pitié et de dégoût.

60. (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-

Auger dans l’avertissement de celle qu’il a publiée, que dans toutes les éditions, sans en excepter les plus belles et les plus estimées, le texte est scandaleusement défiguré ; et pour prouver cette assertion je n’ai besoin que de l’expliquer… Molière ne s’est jamais occupé de donner une édition de ses Œuvres. […] « Molière, dit Grimarest, était continuellement occupé du soin de rendre sa troupe meilleure. […] Je me flatte qu’il ne trouvera point mauvais que je dise comment il excita Molière à lui vouloir du bien ; c’est un des plus beaux endroits de la vie d’un homme dont la mémoire doit lui être chère. » Un organiste de Troyes, nommé Raisin, fortement occupé du désir de gagner de l’argent, fit faire une épinette à trois claviers, longue à peu près de trois pieds, et large de deux et demi, avec un corps dont la capacité était le double plus grande que celle des épinettes ordinaires. […] Tout Paris était occupé de ce petit prodige.

61. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Ce grand poète occupe dans son art le même rang que Sophocle dans le sien. […] L’être unique, l’ange qu’il a épousée, se trouve être comme toutes les femmes ; elle s’occupe plus de son ménage que de littérature. […] Aristote a dit aussi dans l’endroit le plus profond de sa Poétique : La poésie est quelque chose à la fois de plus philosophique et de plus sérieux que l’histoire, puisque la poésie s’occupe davantage de l’universel, et que l’histoire s’occupe davantage du particulier (ch. 

62. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

Et pourtant on n’ignore pas que souvent on l’a détournée de son emploi, et qu’on l’a occupée publiquement à soutenir l’impiété. — Les choses mêmes les plus saintes ? […] Ces pitoyables vers, néanmoins, expliquent bien le crédit persévérant du poète auprès du monarque ; mais en même temps ils doivent nuire à sa réputation de sincérité auprès des gens de bien qui, sur sa parole, le voudraient croire occupé du soin de corriger les passions. […] Bossuet ne la lui ménage point et ne s’occupe nullement de la rendre agréable. […] Si je m’occupais des mœurs, ce serait comme si je jouais la tragédie : je ne ferais pas mes frais !  […] Cependant tout le monde était occupé de ce que l’on venait d’entendre ; on avait besoin d’en parler, besoin surtout de savoir ce qu’en pensait le maître.

63. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Néanmoins, si parmi les grandes comédies en vers il nous fallait assigner le rang que doit occuper L’École des Vieillard, ce n’est point à côté des Deux Gendres ni du Philinte de Molière, ni du Méchant, que nous lui donnerions place. […] Mais les extrêmes se touchent et les deux nuances n’en font qu’une qui, dans ce moment, sont occupées à se fondre dans une troisième... […] Moins occupé de son amour qu’afflige de la résolution de son ami, son premier soin est de dire à Eliante : Allons, madame, allons employer toute chose Pour rompre le dessein que son cœur se propose. […] Cette passion extrême de Tartuffe, si difficile à bien rendre, et dont nous nous occuperons tout à l’heure, a rencontré des aristarques fort sévères, fort orgueilleux, s’imaginant avoir trouvé en défaut l’auteur de tant de chefs-d’œuvre. […] S’il est nécessaire, dans cette sortie de Tartuffe, pour que sa physionomie haineuse et vindicative, pour que sa parole menaçante, fassent plus d’impression sur les spectateurs, qu’il occupe le milieu du théâtre, n’est-il pas un moyen de l’y faire passer autre que celui indiqué par la tradition ?

64. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IX. Beltrame » pp. 145-157

Il publia dans ce but « La Supplica, discours familier de Nicolo Barbieri dit Beltrame, adressée à ceux qui, en écrivant ou en parlant, s’occupent des acteurs pour obscurcir les mérites de leurs actions vertueuses ; lecture destinée à ces galants hommes qui ne sont pas critiqueurs de parti pris ni tout à fait sots (1634)27 ».

65. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVII. Conclusion » pp. 339-351

Dans toute littérature dramatique, il y a une part caduque, tout actuelle, ne pouvant guère survivre au jour qui l’a vue naître ; et il y a une part immortelle que nous n’entrevoyons que vaguement, tant l’intérêt présent nous occupe.

66. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIII. Examen de quelques Caracteres. » pp. 350-377

Un jeune homme qui consacre ses veilles à la Muse Comique, lit la Poétique de M. de Marmontel, dévore les principes excellents dont l’article Comédie est plein, parvient à l’endroit qui nous occupe présentement : ce titre le frappe : le Petit Seigneur ! […] Ceux qui par leur nature ne sauroient remplir une grande piece, ou y occuper la premiere place, peuvent cependant jouer un rôle essentiel entre les mains d’un habile homme.

67. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. M. COLLÉ. » pp. 354-380

Ils reviennent au projet de leur mariage, & s’occupent des égards qu’ils auront après leur union pour leur pere commun. […] Mais après avoir ainsi dormi toute l’année, j’ai vu finir mon rêve, & je me suis apperçu que Milord, bien loin d’être en état de me donner un poste, avoit été occupé tout ce temps-là à en demander un pour lui-même.

/ 170