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56. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [25, p. 52-53] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 356 Molière joua d’abord Cotin, sous le nom de Tricotin, que plus malicieusement, sous prétexte de mieux déguiser, il changea depuis en Trissotin, équivalant à trois fois sot.

57. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [57, p. 94] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 394-395 Boileau a beaucoup loué Molière, et vivant et mort ; mais dans l’Art Poétique, où il paraît plus particulièrement le juger, il dit que Molière : Peut-être de son art eut remporté le prix, Si moins ami du peuple, en ses doctes peintures, Il n’eut point fait souvent grimacer ses figures ; Quitté pour le bouffon, l’agréable et le fin, Et sans honte à Térence* allié Tabarin.

58. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [96, p. 140-141] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome III, p. 346 Parmi les épitaphes qu’on fit pour Molière, il y en a de plaisantes, et quelques-unes de sérieuses.

59. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [7, p. 38] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 62-63 L’Amour médecin est le premier ouvrage où Molière ait attaqué les médecins.

60. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [65, p. 101-102] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 354 Molière a joué, dans les Femmes savantes, l’hôtel de Rambouillet*, qui était le rendez-vous de tous les beaux esprits.

61. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [18, p. 48] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome III, p. 347 La première représentation du Tartuffe fit un bruit étonnant dans Paris.

62. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [39, p. 69] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 71 Madame Dacier 207, qui a fait honneur à son sexe par son érudition, et qui lui en eût fait davantage, si, avec la science des commentateurs, elle n’en eût pas eu l’esprit, fit une dissertation pour prouver que l’Amphitrion de Plaute était fort au-dessus du moderne ; mais ayant entendu dire que Molière voulait faire une comédie des Femmes savantes, elle supprima sa dissertation.

63. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [49, p. 81-82] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 559-560 Les hypocrites avaient été tellement irrités par le Tartuffe, que l’on fît courir dans Paris un livre abominable, que l’on mit sur le compte de Molière pour le perdre.

64. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Au milieu de la tirade la plus dramatique, le parterre criait : Joubert ! […] Quand il avait quinze ans, l’art dramatique était en grand honneur dans notre bon pays de France. […] de notre temps, nous appartenions corps et âme à l’art dramatique, c’était là toute notre vie. […] Si l’art dramatique a fait un pas avec Térence, la langue dramatique est parvenue à un immense progrès. […] Il a été indignement copié par son confrère Eupolis, membre de l’association dramatique.

65. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [3, p. 35] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 518 Le fameux comte de Grammont136 a fourni à Molière l’idée de son Mariage forcé.

66. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [12, p. 43-44] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 155 Le Bourgeois gentilhomme fut joué la première fois à Chambord.

67. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [37, p. 67-68] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 213 Un bon bourgeois de Paris, vivant bien noblement, s’imagina que Molière l’avait pris pour l’original de son Cocu imaginaire.

68. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [45, p. 77-78] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome III, p. 348 Molière avait un cœur excellent.

69. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [89, p. 133] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome II, p. 393 Pourceaugnac fut fait à l’occasion d’un gentilhomme limousin, qui, dans une querelle qu’il eut sur le théâtre avec quelques comédiens, développa tout le ridicule du plus épais provincial.

70. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [1, p. 33] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome III, 344-345, p. 347 Mademoiselle Poisson, fille du Ducroisy, comédien de la troupe de Molière, fait ainsi le portrait de l’auteur du Misanthrope et du Tartuffe.

71. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [53, p. 87] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 508-509 Dans le Malade imaginaire, la dernière pièce que Molière ait mise au théâtre, il y a un M.

72. (1819) Notices des œuvres de Molière (IV) : La Princesse d’Élide ; Le Festin de Pierre pp. 7-322

Suivant un usage auquel ne dérogent jamais les poètes dramatiques delà les Pyrénées, il y a dans la pièce espagnole un valet bouffon, dont les détestables pointes ne peuvent faire rire qu’un peuple grave, peu connaisseur ou du moins peu difficile en plaisanterie. […] Les Italiens, dont la poétique dramatique, calquée sur celle des anciens, ne repousse point le joug des unités, n’ont pu y soumettre le sujet essentiellement irrégulier du Convié de pierre ; mais du moins ils en ont atténué le vice, et l’ont rendu plus tolérable, en rapprochant les distances de lieu et de temps, en diminuant le nombre des événements, et en les unissant par une sorte de lien. […] Un autre avantage, sous le rapport dramatique, résulte encore du parti pris par Molière.

73. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE II. La Débauche, l’Avarice et l’Imposture ; le Suicide et le Duel. » pp. 21-41

C’est un mérite tel quel que n’ont pas toujours nos auteurs dramatiques. […] Mais les premiers étaient trop contemporains pour être juges, et Saint-Marc Girardin a heureusement répondu au dernier (Cours de Littérature dramatique, tome I, XIX). […] Voir Saint-Marc Girardin, Cours de Littérature dramatique, tome I, v, VI, VII.

74. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [9, p. 41] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 408 Lorsque Molière se préparait à donner son George Dandin, un des ses amis lui fit entendre qu’il y avait dans le monde un Dandin qui pourrait se reconnaître dans la pièce, et qui était en état, par sa famille, non seulement de le décrier, mais encore de le desservir dans le monde.

75. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [34, p. 62-63 ] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 560-561 Molière voulait détourner Despréaux de l’acharnement qu’il faisait paraître dans ses satyres contre Chapelain ; disant que Chapelain était en grande considération dans le monde ; qu’il était particulièrement aimé de M.

76. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Partant de là, il en détermine l’idée, non pas avec profondeur, comme Hegel, mais superficiellement, avec cette préoccupation dominante de la forme extérieure des fables dramatiques, que Goethe lui reprochait283. […] Quant aux idées claires des poêles critiques et des critiques poètes, elles peuvent aussi être a priori et positives ; mais elles sont comme si elles n’étaient pas, tant qu’elles n’ont point passé de la puissance à l’acte, quitté les régions de la théorie pour la scène dramatique, et engendré quelque œuvre d’art, qui s’impose à l’admiration du genre humain. […] Je crois aussi que du commencement à la fin du monde, des bords de l’Atlantique et du Grand Océan à ceux de toutes les mers intérieures, une comédie a été et sera une pièce dramatique, représentant des actions ridicules, des discours ridicules, des personnages ridicules, en un mot, le petit côté de la nature humaine ; mais cela, je n’en suis pas aussi sûr. […] Uranie commence par quelques exclamations profondément senties, il est vrai, mais un peu générales peut-être et médiocrement instructives, sur la perfection du style de Molière, la vérité toujours si délicate ou si forte des caractères qu’il peint, la verve dramatique de tous ses personnages. […] Cours de littérature dramatique. — Douzième leçon.

77. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [4, p. 36] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 509-511 Les mousquetaires, les gardes du corps, les gendarmes, les chevau-légers139 entraient à la comédie sans payer, et le parterre en était toujours rempli ; de sorte que Molière, pressé par les comédiens, obtint un ordre du roi pour qu’aucune personne de sa maison n’entrât sans pays.

78. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [78, p. 118-119] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome II, p. 203 On a longtemps ignoré où Molière avait puisé le nom de Tartuffe, qui a fait un synonyme de plus dans notre langue, aux mots hypocrite, faux dévot, etc.

79. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [52, p. 86] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome III, p. 345-346 La difficulté qu’on fit de donner la sépulture à Molière, et les injustices qu’il avait essuyées pendant sa vie, engagèrent le père Bouhours229 à composer l’épitaphe suivante : Tu réformas et la ville et la cour ; Mais quelle en fût la récompense ?

80. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [72, p. 106-108] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 274 On jouait sur le théâtre de Molière une pièce intitulée Dom Quichotte 255.

81. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [31, p. 59-61] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 559 Tout le monde sait que le Misanthrope fut d’abord mal reçu, et qu’il ne se soutint au théâtre qu’à la faveur du Médecin malgré lui.

82. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [93, p. 136-138] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 361 Le Festin de Pierre eut peu de succès.

83. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

. — On rirait bien, de nos jours, de cette précaution dramatique des Séleucides, et comme on se moquerait de cette loi du drame antique qui exigeait que l’on fît grâce au spectateur de certaines actions des honnêtes ou criminelles, également offensantes à la conscience et à l’honnêteté publiques. […] Ils savent trop bien leur métier, les poètes dramatiques surtout, qui sont obligés de plaire aux instincts, aux passions, aux penchants de la multitude, et qui savent que, surtout dans l’art de la comédie, il arrive souvent que celui-là ne prouve rien, qui veut trop prouver. Comptez aussi, et pour beaucoup, pour ces mauvais résultats (en bonne comédie et en bonne morale) de l’art dramatique, l’intervention directe de la comédienne et du comédien, dans ces fables et dans ces histoires qui enseignent à pécher10. […] — Il faut donc, se dit-on, que cet art dramatique ait en lui-même une puissance énorme, pour agiter à ce point les philosophes, les moralistes, les législateurs, les spectateurs et la critique ?

84. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [8, p. 39-40] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 533 Il y a une anecdote assez plaisante au sujet de la chanson Qu’ils sont doux,   Bouteille, ma mie, etc146.

85. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [14, p. 44-45] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome II, p. 95 Un jour que l’on représentait cette pièce [Les Précieuses ridicules], un vieillard s’écria du milieu du parterre : Courage, courage, Molière !

86. (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362

La sagesse abstraite n’a rien de dramatique. […] Un dévot ne l’eût pas fait ; mais un dévot n’eût pas fait de comédie ; et il suffit d’avoir le feu du génie dramatique pour ne reculer devant rien de ce qui se prête au mouvement et à l’art du théâtre. […] C’est comme dramatiques que Molière a choisi l’hypocrisie et l’impiété pour objet de ses peintures, ou plutôt c’est son génie qui les a rendues dramatiques, car, sans lui, ce ne seraient que de froides abstractions. Molière s’est donc montré libre et hardi dans ces deux ouvrages, mais, encore une fois, de cette hardiesse qui est le propre du génie dramatique. […] La tragédie elle-même, au moins dans Racine, a le même caractère : elle est plus remarquable par la psychologie que par l’invention dramatique ; plus par la science et par l’art que par l’imagination et la poésie.

87. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [17, p. 47-48] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome III, p. 347 Perrault dit, dans ses hommes illustres 160, que le père de Molière, fâché du parti que son fils avait pris d’aller dans les provinces jouer la comédie, le fit solliciter inutilement par tout ce qu’il avait d’amis, de quitter cette pensée.

88. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [58, p. 95-96] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 285 La comédie de l’École des femmes attira à Molière une nuée de critiques toutes plus mauvaises les unes que les autres ; plusieurs personnes même la frondèrent237 ouvertement.

89. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [50, p. 83-85] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome III, p. 344 Les comédiens avaient résolu de faire à Molière un convoi magnifique.

90. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [36, p. 64-67] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 213 Molière n’aimait pas Cotin ; et le ressentiment qu’il avait contre lui, provenait de ce que cet abbé avait cherché à le desservir auprès du duc de Montausier*, en insinuant à celui-ci que c’était lui que Molière avait voulu jouer dans le Misanthrope.

91. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [40, p. 69-70 ] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 282-283 L’École des femmes éprouva, dans sa naissance, de grandes contradictions.

92. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

Trois fois seulement, dans toute sa carrière dramatique, on l’a vu attaquer des vices véritables. […] Qu’Harpagon n’ait ni maison, ni train, ni valets, ni en-fans, ni maîtresse, qu’enfermé dans l’amour de l’or et dans la crainte de le perdre, il soit inaccessible à tout autre désir, à tout autre souci, il n’aura plus cette avarice diversifiée, animée, passionnée, qui fait de lui un personnage éminemment dramatique : ce ne sera plus le sublime Harpagon, ce sera quelque ignoble pince-maille, dont l’image ne vaudra pas mieux que la figure, aussi rebutant à voir au théâtre qu’à rencontrer dans le monde. […] Comment le tableau dramatique, qui ne fait que rendre la leçon morale plus frappante et plus persuasive, pourrait-il être nuisible et coupable, quand cette leçon elle-même est salutaire pour ceux qui la reçoivent, et méritoire pour ceux qui la font ? […] Nous nous en amusons comme eux et avec eux : voilà tout l’effet dramatique. […] De cette idée dramatique commune aux deux pièces, sort un dénouement commun, mais dont les moyens et les circonstances diffèrent.

93. (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352

. — Le génie dramatique. — Moralité du théâtre de Molière. — Appréciation de ses principales comédies. — La Fontaine. — Son caractère. — Ce qu’il a fait de la fable. — Ses rapports avec Molière. […] Toutefois, le goût dramatique s’était développé en lui avant d’instinct du moraliste : comme auteur il tâtonna longtemps avant de trouver un terrain digne de lui ; il improvisa pour divertir la foule quelques pièces bouffonnes à la manière des Italiens, qu’il imitait encore dans L’Étourdi et dans Le Dépit amoureux. […] Le Misanthrope, Le Tartuffe, Le Bourgeois gentilhomme et Les Femmes savantes ne sont que des chapitres, et les plus importants, de ce cours de morale dramatique à l’usage des gens du monde.

94. (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397

Préface On a vu, dans les volumes précédents de cette Histoire, les vains efforts que firent les poètes dramatiques pour imiter les ouvrages immortels de M.  […] Ils prirent la plupart des sujets de leurs poèmes dramatiques dans les romans de Mlle de Scudéry, ou dans ceux de M. de La Calprenède, qui étaient encore à la mode. […] Nous donnons dans celui-ci, non seulement des extraits que nous croyons capables de satisfaire ceux qui n’ont qu’une idée superficielle des poèmes dramatiques dont nous parlons ; mais qui doivent piquer aussi la curiosité de ceux qui les connaissent avec plus de détail, par les faits historiques qui accompagnent ces mêmes extraits. […] Parmi les dramatiques, dont il est question, Corneille l’aîné tient seul cette place.

95. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

On n’a jamais fait, que je sache, une histoire complète de l’art dramatique ; autant vaudrait entreprendre l’histoire universelle du genre humain. […] Il faut avoir partagé l’émotion de cette soirée, dramatique, s’il en fut, pour arriver à un juste idée de ce que peut être une réunion d’honnêtes gens qui aiment sincèrement les beaux-arts. […] Marivaux était donc, en fin de compte, le représentant le moins dramatique et par conséquent, le plus sincère et le plus vrai, de la fin du xviiie  siècle. […] Même au théâtre, non seulement au Théâtre-Français, mais dans tout ce monde dramatique le plus léger, le plus envieux, le plus frivole des univers connus, la douleur fut immense. […] Un jour que Cicéron lui-même interrogeait Roscius, le Talma romain, le priant de lui dire, en deux mots, le secret de son art, et par quelle magie il arrivait à produire ces grands effets dramatiques ?

96. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Les nécessités de la perspective dramatique exigeaient donc des proportions supérieures au train banal de l’habitude quotidienne. […] Pour savoir dans quelle mesure le thème dramatique de Plaute a été renouvelé par Molière, il convient d’analyser brièvement la pièce antique. […] C’est une satire dramatique du bel esprit, et des ravages que sa manie peut produire dans un ménage d’honnête bourgeoisie. […] Cailhava, auteur dramatique (1731-1813) ; avec de nombreuses pièces, dont la meilleure est Le Tuteur dupé, il composa un traité sur L’Art de la comédie. […] (Cours de littérature dramatique, I, 274.)

97. (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132

Pourquoi, des trois grands poètes dramatiques du xviie  siècle, Molière a-t-il le moins perdu au théâtre ? […] Au moment où ce grand homme parut, trois genres d’ouvrages dramatiques défrayaient le théâtre : la tragédie, imitée des anciens ; la tragi-comédie, imitée des Espagnols ; la farce, imitée de l’italien. […] Si le génie dramatique s’y montre à peine, le grand écrivain en vers s’y révèle déjà tout entier. […] Pourquoi des trois grands poètes dramatiques du xviie  siècle Molière a-t-il le moins perdu au théâtre ? […] Voilà bien des choses entre l’art et le public ; or le propre du dramatique est de saisir le spectateur dès le lever de la toile, et de le transporter au milieu de l’événement dont il devient le témoin oculaire et dont il doit éprouver tous les contrecoups.

98. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [76, p. 115-117] »

Pradon, Jacques, plutôt que Nicolas (Rouen 1644 – Paris 1698) : auteur dramatique français (sept tragédies), surtout connu pour la rivalité qui l’a opposé à Racine, à l’occasion de la cabale de Phèdre.

99.

Édouard Thierry à la Revue dramatique du Moniteur universel, qui rendit compte des représentations de Fechter à l’Odéon. […] Rouen était en outre une des villes de France où l’on aimait le plus la comédie, ainsi qu’on le peut voir par le nombre prodigieux d’œuvres dramatiques qui s’y imprimèrent aux premières années du xviie  siècle. […] En 1876, le Cercle de la critique musicale et dramatique, dont j’avais l’honneur d’être le président, décida sur la proposition de M.  […] Qu’il me soit permis d’ajouter que Paul Lindau — un critique d’esprit doublé d’un auteur dramatique assez remarquable — s’est mis en quatre pour la propagation du culte de Molière en Allemagne. […] L’auteur ne s’embarrasse pas de l’exactitude historique, mais sa comédie est excellente au point de vue dramatique et indique une vénération sincère pour Molière.

100. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. M. DIDEROT. » pp. 317-332

Je tremblai avec lui des épreuves auxquelles l’homme de bien est quelquefois exposé ; & je lui dis qu’un ouvrage dramatique dont ces épreuves seroient le sujet, feroit impression sur tous ceux qui ont de la sensibilité, de la vertu, & quelque idée de la foiblesse humaine. […] Il parle ainsi : De la Poésie Dramatique.

101. (1858) Molière et l’idéal moderne (Revue française) pp. 230-

Molière est-il dramatique ? […] L’élément dramatique, c’est la faiblesse combattue, transfigurée par la force, ramenée à elle, fondue en elle.

102. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

Molière, qui n’avait encore mis au théâtre que les mœurs franches et comiques de la bourgeoisie de son temps, y porta, pour la première fois, dans Le Misanthrope, les mœurs plus élégantes, mais moins dramatiques, de la haute société. […] L’intrigue, sans doute, n’est ni forte, ni vive, ni très attachante par elle-même ; mais cette sobriété de moyens dramatiques, cette simplicité et cette lenteur dans la marche de l’ouvrage étaient autant de conditions nécessaires : une contexture d’incidents plus serrée et un mouvement de scène plus rapide n’auraient laissé ni espace ni temps pour ces larges développements de satire morale qui sont le véritable sujet de la pièce. […] Enfin, l’intrigue, peu savamment conduite et manquant à une des unités dramatiques, est dénouée avec une excessive négligence.

103. (1716) Projet d’un traité sur la comédie pp. 110-119

Peut-on désirer un dramatique plus vif et plus ingénu ?

104. (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-

Un ingénieux écrivain, dont la longue carrière dramatique a été semée de brillants succès, celui qui peut-être dans notre siècle, par la ressemblance des peintures, la gaieté franche et communicative, et la vérité d’observation, rappelle le plus l’inimitable Molière, M.  […] On remarque que presque tous les jeunes écrivains, en débutant dans la carrière dramatique, choisissent leurs adversaires dans les mêmes rangs, et que la profession la plus sérieuse prête le plus aux tableaux comiques. […] Le merveilleux de l’action, et les fréquents changements de lieu, font de cette pièce un ouvrage à part : il ne mérite pas moins d’être mis à côté des meilleures productions dramatiques. […] Jamais, depuis le père du Menteur, Thalie n’avait parlé un langage aussi éloquent, aussi noble ; jamais on n’avait vu des passions contraster plus habilement, ni des intérêts se heurter d’une manière plus dramatique. […] Brécourt n’avait qu’un faible talent pour le genre dramatique.

105. (1847) Le Don Juan de Molière au Théâtre-Français (Revue des deux mondes) pp. 557-567

Il était bien temps, en effet, de restituer à l’auteur du Misanthrope ce précieux joyau de sa couronne dramatique, vendu par sa veuve et soustrait, depuis cent soixante-dix ans, aux applaudissements de la foule. […] Il est de tradition et consigné dans tous les historiens dramatiques, que Molière n’a entrepris le Festin de Pierre qu’à contrecœur et entraîné par les instances de sa troupe.

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