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16. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164

Mais quand, dans le reste de la scene, Micio a la patience de se dire à lui-même que ce fils n’est pas son fils, qu’il est à son frere, que ce frere a une humeur tout-à-fait opposée à la sienne ; que lui Micio a toujours vécu à la ville d’une maniere douce & tranquille, qu’il a pris le parti des gens qui aiment le repos & qui font consister le bonheur à ne pas se marier ; que son frere au contraire a passé ses jours à la campagne, qu’il a pris une femme dont il a eu deux fils : quand Micio se dit qu’il a adopté l’aîné ; quand il se fait une récapitulation de tout ce qu’il lui donne, des bontés qu’il a pour lui, des querelles qu’il essuie de son frere par rapport à cela, &c. quand il a la bonté de se régaler de quarante-cinq vers pour se rappeller tranquillement une chose qu’il n’a surement pas oubliée, je m’écrie, voilà qui n’est pas vraisemblable ; &, d’après cela, je conclus hardiment que l’exposition est mauvaise. […] Orgon, dans la piece de l’Imposteur, doit jouer le rôle d’un homme totalement dupe de la cagoterie de son Tartufe ; aussi, d’après le portrait que Dorine en fait, le spectateur ne peut s’attendre qu’à lui voir ce ridicule. […] D’après ce que nous venons de dire, il est clair qu’il ne faut pas peindre un personnage avec un caractere ou des nuances qu’on ne doit pas lui voir dans le courant de la piece. […] D’après ce portrait, le public s’attend à voir l’inconstance d’Isabelle donner lieu à des scenes ; il est bien trompé, puisque la belle souffre très constamment toutes les impertinences du Comte.

17. (1847) Le Don Juan de Molière au Théâtre-Français (Revue des deux mondes) pp. 557-567

On a souvent répété, d’après La Serre2, que le Don Juan de Molière n’avait obtenu à sa naissance qu’un assez faible succès, à cause surtout du préjugé qui régnait alors contre les comédies en prose. […] Simonnin publia pour la première fois, d’après l’édition de 1683, les scènes que l’on croyait perdues. […] Cette partie du titre ne se trouve pas dans toutes les éditions ; je le donne d’après une fort ancienne que j’ai sous les yeux.

18. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. » pp. 106-124

Elle est composée d’après cinq ouvrages différents. […] Dans l’Ecole des Maris, Isabelle se fait servir dans ses amours par une personne qui croit voir en elle l’honneur le plus rigide, & c’est d’après les héroïnes de Bocace, de la Fontaine, de Dorimon, de Lopès de Vega ; mais les trois premieres sont mariées, & font faire leurs messages amoureux, l’une par son confesseur, la seconde par une parente de l’amant, la troisieme par son précepteur. […] Ce que Sganarelle & Ariste répetent presque d’après Déméa & Micio, ne va-t-il pas aussi bien à leur caractere qu’à celui des personnages latins ?

19. (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179

Et cette belle Geneviève Béjart « d’après un dessin ancien au trait ?  […] Hillemacher l’a gravée « d’après une miniature du temps peinte sur cuivre. » Oh ! […] Son portrait « d’après un portrait ancien à l’aquarelle »ne trahit pas trop l’original, sans lui donner pourtant sa fierté de race et sa grâce amoureuse. […] Cette fois c’est « d’après un des portraits authentiques d’Armande Béjart ». […] Hillemacher a gravé Mlle Beaubourg d’après un croquis à l’encre rehaussé de bistre, dans la galerie historique de la troupe de Molière.

20. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

  Voici quelle était, en 1682, la composition de la troupe italienne, d’après « l’état de la dépense pour les comédies représentées devant Monseigneur le Dauphin, pendant le carnaval » : Les sieurs Octave, Cintio, Scaramouche, Dominique, Spezzafer (c’était probablement un nouvel acteur qui avait repris ce type disparu pendant quelque temps), le Docteur, Flautin (Giovanni Gherardi engagé en 1675). […] On voit ci-contre l’habit de Pierrot, tel qu’il parut en 1673, reproduit d’après la planche 18 de l’Histoire du Théâtre italien de Riccoboni.

21. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [78, p. 118-119] »

Attentif à ce tableau, qui peut-être lui fournit encore d’autres traits, il conçut alors le nom de son imposteur d’après le mot de tartuffoli, qui avait fait une si vive impression sur tous les acteurs de la scène.

22. (1836) Une étude sur Molière. Alceste et Célimène (La Revue de Bordeaux et Gironde unies) pp. 65-76

. — Le mariage de Molière est de 1662, et l’anecdote suivante, que nous rapportons d’après un contemporain, peut être placée en 1665. […] L’homme est l’être de l’avenir, la femme est celui du passé; quand aujourd’hui la société entière marche à l’égalité, qui conserve religieusement les traditions de castes, de rang, de cotterie , qui parque la race humaine en mille petites catégories d’après des distinctions d’habits, de coiffures, de rubans ?

23. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXI. De la Catastrophe ou du Dénouement. » pp. 503-516

Les Auteurs qui ont traité de l’art de la comédie, ont presque tous fait de grands raisonnements pour expliquer ce que signifie le mot de catastrophe ; pour moi, je dirai tout uniment, d’après Scaliger 66, que la catastrophe, dans la comédie, est une révolution aussi heureuse que prompte dans les affaires des personnages. […] Nous croyons, d’après ce vers, que la toile va tomber : point du tout ; l’Auteur en emploie encore vingt-huit pour décider si Marinette épousera Gros René ou Mascarille.

24. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVII. Du titre des Pieces à caractere. » pp. 417-432

Le public, qui, avant la réflexion, juge toujours d’après ce qu’on lui promet, & non d’après ce qu’on auroit dû lui promettre, n’écouta pas sans murmurer, à la premiere réprésentation, des scenes, une action, un dialogue où il ne trouvoit rien de ce qu’il avoit espéré.

25. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

D’après le détail même dans lequel je viens d’entrer, on voit que L’Avare, à sa naissance, ne reçut pas un accueil aussi favorable qu’il le méritait. […] Mais, d’après le caractère donné, puisque Harpagon a un équipage et des valets, il est évident qu’il est d’une condition à ne pouvoir s’en dispenser. […] Ce Shadwell dit en propres termes, que nos meilleures pièces, maniées par les plus mauvais auteurs de son pays, y gagnent toujours ; qu’on peut juger, d’après cela, si L’Avare a perdu à passer par ses mains ; qu’au reste, s’il a eu recours à Molière, ce n’est ni faute d’esprit ni faute d’invention, c’est simplement par paresse. […] Je rétablis le texte, d’après l’édition originale de Mabre-Cramoisy. […] Si l’on jugeait du mérite d’un ouvrage d’après le nombre des imitations qu’il a produites, Pourceaugnac serait le chef-d’œuvre de Molière.

26. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Des Actes. » pp. 274-288

& j’ai encore entendu répondre fort savamment, d’après le célebre Donnat, que c’est lorsque le théâtre reste sans acteurs. […] Pour confirmer les regles qu’il y donnoit, d’après Aristote, il composa une tragédie intitulée Zénobie : jamais piece n’ennuya plus méthodiquement ; ce qui fit dire au Grand Condé : « Je sais bon gré à l’Abbé d’Aubignac d’avoir suivi les regles d’Aristote ; mais je ne pardonne pas aux regles d’Aristote d’avoir fait faire à l’Abbé d’Aubignac une si mauvaise tragédie ».

27. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. » pp. 201-217

C’est peut-être d’après cela que le Bourgeois Gentilhomme de Moliere veut que le Philosophe la lui montre. […] On dit dans le temps, que Moliere avoit composé l’intrigue de sa piece d’après cette même aventure.

28. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

A l’âge de onze ans, Poquelin perd sa mère, femme charmante, à ce qu’il semble, d’après ce qu’a découvert M. […] Soulié, d’après l’examen de ses comptes. […] Voici comment les choses se passèrent, d’après l’auteur de la Fameuse comédienne. […] D’ailleurs, l’abbé Roquette, d’après ses instructions, devait les écarter toutes deux. […] Jusqu’à présent, d’après une fausse indication, l’on avait cru qu’il n’avait joué qu’un rôle dans cette pièce des Fâcheux, celui d’Eraste, qui les supporte tous.

29. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

Il y avait, ce semble, un peu de présomption de la part d’un homme du monde, quel que fût son esprit, à travailler d’après une idée de Molière, pour le compte de Molière même. […] D’après les mêmes documents, M.  […] Du Parc mourut le 4 novembre 1664 ; et sa mort affligea tellement ses camarades, qu’ils ne jouèrent pas ce jour-là, quoique ce fût un mardi, jour qui leur appartenait, d’après le partage qu’ils avaient fait de la semaine avec les comédiens italiens. […] J’ajouterai qu’à cette époque les bienséances n’avaient pas interdit aux poètes comiques, aussi rigoureusement qu’elles l’ont fait depuis, la liberté de nommer des personnages vivants ; et que sûrement Louis XIV n’aurait autorisé ni de sa présence, ni de son approbation, le procédé de Molière, si ces mêmes bienséances, dont il était un arbitre sévère, en eussent été aussi offensées que nous nous le figurons d’après nos idées actuelles. […] Le Mariage forcé fut fait avec cette promptitude qui, suivant Molière lui-même, est la première loi et la première gloire de ceux qui travaillent d’après les ordres d’un roi.

30. (1862) Molière et ses contemporains dans Le Misanthrope (Revue trimestrielle) pp. 292-316

Rœderer vous apprendra que c’est d’après les inspirations de Louis XIV lui-même que Molière a pris Montausier pour l’original de son misanthrope. […] Et si Molière a réellement emprunté quelques traits à ce type, sachons lui gré de ne pas l’avoir copié d’après nature, et d’avoir écarté scrupuleusement de son art la licence de la satire. […] Victor Cousin, La société française au XVIIe siècle, d’après le Grand Cyrus de Mlle de Scudéry.

31. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIX. Des Méprises, des Equivoques & de ce qu’on appelle quiproquo au Théâtre. » pp. 474-489

D’après le sentiment d’un aussi grand homme, & d’après l’expérience, on n’osera plus douter que les méprises, les équivoques ne soient les ressorts les plus propres à exciter le rire.

32. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Pieces intriguées par une ressemblance. » pp. 176-191

Il composa dans le plus grand secret la piece dont nous parlons, & il en traça le principal caractere d’après l’idée injurieuse que ses ennemis ont cru donner de sa personne dans une foule de libelles calomnieux. […] Je l’ai faite d’après Plaute.

33. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLI. Des Episodes. Maniere de les lier aux Caracteres principaux, & de placer les Caracteres accessoires. Embonpoint d’une Piece. » pp. 475-492

D’après ce raisonnement, je poursuis, & je dis que Destouches a péché très souvent pour n’avoir pas assez réfléchi, pour n’avoir pas assez approfondi les caracteres qu’il a mis sur la scene. […] Mes Lecteurs auroient certainement de la peine à me croire, & je me garderois bien de rendre des tels propos, crainte de passer pour un imposteur, si la plupart de nos pieces modernes ne prouvoient qu’elles ont été faites d’après ce systême.

34. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. La Chaussée, imitateur de Regnard, d’un Auteur Espagnol, d’un Auteur Italien, d’un Romancier François, &c. » pp. 262-276

  Ne laissons pas ignorer que la Chaussée a fait le Préjugé à la mode d’après le caractere de M. de la Feuillade, & d’après une aventure qui lui arriva.

35. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [56, p. 89-93] »

Car il est bien plus difficile de faire des tableaux d’après nature, c’est-à-dire, où on ne s’écarte jamais des idées du commun des hommes, que de s’abandonner à des caprices où le pinceau joue en liberté, et donne comme fait à dessein, ce qui n’est souvent que l’effet du hasard, ou quelquefois même de l’inhabileté, ou de quelque fougue d’imagination, enfin d’une sorte de libertinage de génie qui a secoué le joug... » « Il semble que Molière ait choisi dans les maîtres leurs qualités éminentes pour s’en former un talent particulier.

36.

Le travail analogue, qu’avait esquissé Beffara d’après les notes de M.  […] Quoi qu’il en soit, ce fut en 1799 qu’Alexandre Lenoir fit placer un buste de Molière, par ou d’après Houdon, au nº 3 de la rue de la Tonnellerie, au-dessus de la boutique d’un fripier qui professait un culte fervent pour la mémoire du grand comique. […] L’édition de Claude Barbin, dont l’Achevé d’imprimer porte la date du 24 novembre 1662, a sans doute été faite d’après un exemplaire de l’édition provinciale. […] Nous rappelons seulement, d’après la juste observation de M.  […] Je crois, d’après mon calcul, que Molière leur fit grâce de quelque cent écus, mais il rentrait dans les 1 500 livres que lui avait coûtées le Petit-Bourbon ; c’était le principal.

37. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre IV. — Molière. Chœur des Français » pp. 178-183

Il a étudié la nature humaine d’après une méthode plus arrêtée et plus philosophique263.

38. (1886) Revue dramatique : Les Fâcheux, Psyché (Revue des deux mondes) pp. 457-466

Nous verrons quelque architecture dans le goût de ces palais qu’on prête maintenant, pour les tragédies, à Pyrrhus et à Thésée ; nous verrons des costumes à l’avenant : le tout, d’après les données d’une archéologie de théâtre, experte aux mascarades pédantesques. […] Leloir3, je les prierais de s’exercer d’après les conseils de ce jeune comédien ; et, pour le jour de ma fête, je leur distribuerais les rôles de la Sortie de Saint-Cyr, l’honnête et gentille petite pièce de M.

39. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

« La facilité de toutes ces dames, dit-il, avait rendu leurs charmes si méprisables, qu’on ne savait plus ce que c’était que les regarder. » De là ces amours à l’italienne décrits par le même auteur, ces amours dont Dangeau a aussi parié dans ses mémoires, et qui ont été longuement décrits dans ceux de la princesse Palatine, d’après les monuments de l’époque : ce sont ces mêmes amours contre lesquels l’éloquence de Bourdaloue a tonné le jour de Noël 1687, dans un sermon prêché devant le roi, qui le lendemain exila plusieurs jeunes gens de la cour : ait cité dans l’Abrégé chronologique du président Hénault. […] Le mal est venu de ce que ces éditeurs sont en même temps auteurs d’une vie de madame de Maintenon ; qu’ils ont composé leur biographie avant d’avoir assez étudié les lettres pour les mettre à leur véritable place, et qu’ensuite ils ont arrangé les lettres dans l’ordre qui s’accordait avec leur composition, au lieu de composer d’après l’ordre des lettres bien vérifié.

40. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

Notice historique et littéraire sur Les Précieuses ridicules La comédie des Précieuses ridicules ne fut point jouée d‘abord en province, comme Voltaire l’a répété d’après Grimarest, auteur d’une Vie de Molière. […] Le sujet de L’École des maris est la différence que deux systèmes contraires d’éducation, l’un sagement indulgent, et l’autre ridiculement sévère, peuvent produire dans les sentiments et dans la conduite des jeunes gens qui y sont assujettis ; et, d’après cela, il est vrai de dire que Molière doit à Térence l’idée première, l’idée fondamentale de sa comédie, l’idée à l’exécution de laquelle tout le reste ne fait que concourir. […] Dans L’École des maris, le dénouement du sujet est bon, puisque chaque tuteur éprouve, de la part de sa pupille, le traitement qu’il mérite, d’après le système d’éducation et de conduite qu’il a suivi à son égard ; mais le dénouement de l’action ne vaut rien, puisque, amené par des scènes nocturnes d’une invraisemblance choquante, il n’aboutit qu’à un mariage par surprise, dont la nullité est par trop manifeste.

41. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. » pp. 323-356

C’est d’après Plaute que Moliere a composé l’Amphitrion françois. […] Soyons aveuglément de son avis, quand il nous dictera, d’après Horace, des loix poétiques ; mais gardons-nous de décider du mérite d’un Auteur dramatique sur son jugement ; nous mépriserions Quinault, &, toute comparaison faite, l’Auteur d’Armide & de la Mere coquette vaut peut-être bien le Satyrique François. […]   Cet extrait fait ainsi, & lu par les personnes qui ne jugent jamais que d’après les autres, fera certainement dire : « La piece de Plaute est mot à mot celle de Moliere.

42. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre X » pp. 83-88

Voltaire rapporte, d’après un écrit du temps, que mesdames de Rambouillet trouvaient le christianisme trop exalté dans Polyeucte ; et Voltaire approuve ce jugement.

43. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

Mais laissons Ménage et son erreur ; laissons l’apologie de Molière, que nous ne pouvons apprécier, puisqu’elle n’existe plus, et examinons la question en elle-même, telle qu’elle s’offre à nous, d’après la comédie que nous avons tous sous les yeux, et les détails avérés que l’histoire littéraire nous transmet sur l’abbé Cotin. […] Enfin, c’était un événement trop naturel, trop commun, que deux beaux esprits commençant un entretien par des louanges réciproques, et le finissant par des injures mutuelles, pour qu’il fallût absolument que la querelle entre Trissotin et Vadius eût été copiée d’après celle que Cotin et Ménage avaient eue ensemble ; et j’ajouterai que l’histoire littéraire, voulant indiquer le véritable type de la scène, semble hésiter entre quatre altercations toutes pareilles, dans l’une desquelles Molière lui-même figure comme acteur. […] Martine ne parle pas en fort bons termes ; mais, d’après le témoignage de Chrysale, il paraît qu’elle fait une fort bonne cuisine ; et l’on ne dit pas qu’elle gagne sur ses marchés. […] VIII, page 372, note 14) une portion de scène qui se trouve dans l’édition originale de la pièce, imprimée du vivant de Molière, par la seule raison peut-être qu’elle est répétée littéralement dans Le Malade imaginaire, n’ont-ils pas pu introduire, dans le texte de cette dernière comédie, des altérations plus ou moins considérables, soit de leur propre fait, soit d’après ces changements que les comédiens se permettent souvent à la scène, surtout lorsque l’auteur n’est plus là pour s’y opposer ? […] À l’exemple de tous les éditeurs qui m’ont précédé, je donne le texte de 1682, celui que les comédiens suivent, et j’imprime, en variantes, celui de 1674, d’après l’édition de Paris, 1675, purgée de toutes les fautes typographiques qui défigurent l’édition de Cologne.

44. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Quand Molière et ses acteurs allèrent représenter la comédie-ballet du Bourgeois gentilhomme à Chambord, puis à Saint-Germain, en octobre et novembre 1670, nous voyons, d’après l’état officiel47, les dépenses accessoires s’élever à la somme considérable de 49 404 livres, 18 sous. […] Nous reproduisons le nouveau personnage d’Arlequin, d’après la planche 2 de l’Histoire du Théâtre italien de Riccoboni.

45. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Les Précieuses ridicules furent le premier tableau peint d’après nature, le premier qui représentât des personnages vrais et des mœurs réelles. […] Si les objets et les sons doivent être calculés d’après les données matérielles du théâtre, il y a aussi une optique, et, si je l’osais dire, une acoustique de l’esprit. […] D’après des témoignages dignes de confiance, il paraît qu’il alla étudier en droit aux écoles d’Orléans, et qu’il se fit recevoir avocat. […] D’après cet acte, la fille de Madeleine Béjart et du comte de Modène, nommée Françoise au baptême, naquit le 3 juillet 1638. […] Qui ne croirait, d’après de pareilles assurances, que le texte de 1734 est le véritable ?

46. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVII » pp. 193-197

Colbert, d’après le rapport de Chapelain, avait fait donner cent louis à Racine, pour récompense de son ode.

47. (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466

J’emprunte ici les paroles d’un écrivain qui mérite, en général, peu de confiance, mais qui, cette fois, a pu faire un récit fidèle de l’aventure, d’après le témoignage de Baron, acteur dans la pièce, et confident des angoisses de l’auteur. […] D’après ce principe, auquel Molière n’a jamais manqué (j’excepte quelques raisonneurs, personnages sans action, et bornés à des discours moraux), madame Jourdain, toute sensée qu’elle est, a pour tant certaines prétentions qui le sont assez peu : mère d’une grande fille à marier, elle se fâche de ce qu’on lui parle de son jeune âge comme d’une chose passée, et elle demande avec aigreur, si c’est que la tête lui grouille déjà . […] La première renferme ces grands tableaux de mœurs et de caractères qu’il composait d’après la seule impulsion de son génie, tels que Le Misanthrope, Tartuffe, L’Avare et Les Femmes savantes.

48. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. M. DORAT. » pp. 463-467

Rien de plus singulier que les burlesques rivalités auxquelles on est exposé sur le Parnasse, surtout lorsqu’on travaille d’après un fonds connu.

49. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVII » pp. 298-304

La date de cette lettre est importante à fixer, parce que madame de Caylus, et d’après elle beaucoup d’autres ont confondu cette première séparation du roi et de madame de Montespan, avec une autre plus éclatante et plus durable qui eut lieu l’année suivante.

50. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138

De toutes les nations qui ont fait des prologues d’après les Grecs & les Latins, les Italiens, & les François sur-tout, sont ceux qui ont le plus hérité de leur manie. […] Les Anciens, & quelques Modernes d’après eux, racontent presque toujours l’avant-scene au spectateur, dans un prologue.

51. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. Des Reconnoissances. » pp. 399-421

Il faut donc, d’après ce calcul, qu’une reconnoissance quelconque soit bien facile à faire, & qu’une bonne reconnoissance soit un morceau bien difficile. […] D’après cet exemple, vous pouvez essayer de donner au public dix reconnoissances dans une même piece.

52. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du Genre larmoyant. » pp. 103-122

On propose à une femme d’aller à une représentation du Tartufe ; elle dit, d’après Lucinde, dans l’Oracle : Ah ! […] D’après ce que vous venez de lire, Auteurs tragi-comiques, ne vous flattez plus d’avoir créé un nouveau genre, & d’être de bons originaux.

53. (1747) Notices des pièces de Molière (1670-1673) [Histoire du théâtre français, tome XI] pp. -284

Plaute n’aurait pas rejeté le jeu même du sac, ni la scène de la galère, rectifiée d’après Cyrano, et se serait reconnu dans la vivacité qui anime l’intrigue. […] On prétend que la querelle de Trissotin et de Vadius est copiée d’après ce qui se passa au palais de Luxembourg, chez Mademoiselle, entre deux auteurs du temps. » Ces deux auteurs sont l’abbé Cotin et Ménage : voici de quelle façon M. l’abbé d’Olivet rend compte de ce fait1. « Au reste, la charmante scène (des Femmes savantes, acte III, scène V) de Trissotin et de Vadius est d’après nature ; car l’abbé Cotin était véritablement l’auteur du Sonnet à la princesse Uranie. […] Le spectacle d’ailleurs, quoique outré, et hors du vraisemblable, mais parfaitement bien exécuté, attirait les spectateurs ; et on laissait gronder les critiques, sans faire attention à ce qu’ils disaient contre cette pièce. » On prétend que Molière a peint le caractère du Bourgeois gentilhomme d’après une personne qui avait à peu près le même ridicule : mais lorsque l’on veut vérifier cette prétendue anecdote, on nomme vingt personnes différentes ; ce qui engage à croire que Molière n’a eu que des vues générales en composant ce personnage.

54. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Il est probable, en effet, que Simonin a dessiné son modèle d’après nature ; le tableau des « farceurs » est trop exact dans l’ensemble pour ne l’être pas sur un détail essentiel ; quant à Brissart et Sauvé, ils publièrent leur suite moins de dix ans après la mort de Molière, et divers indiens laissent croire qu’ils l’avaient préparée de son vivant. […] Au milieu de la troupe dorée des courtisans, qui bruit et papillonne, il dissimule ses inséparables tablettes, dessine ou prend des notes, d’après le marquis qui peigne sa perruque en grondant une petite chanson ; il saisit au vol la dispute de deux fats qui se renvoient mutuellement aux comédies de Molière. […] Rousseau, il y voit « trop ouvertement le dessein de déshonorer Molière, » et il oppose à Grimarest l’autorité de Mlle Poisson, d’après laquelle Molière était « complaisant et doux. » Grimarest n’avait pas d’aussi noirs desseins ; tout son livre témoigne, au contraire, d’intentions excellentes ; mais sa plume est lourde, l’art des nuances lui manque ; il peut dire vrai pour le fond des choses et ne pas bien choisir ses mots. […] Sur le point particulier qui nous occupe, il ne fait, somme toute, que répéter en le grossissant ce que Molière dit lui-même ; si je ne l’analyse pas en détail, c’est que, ce faisant, je serais obligé de répéter ce que j’ai déjà dit d’après Molière lui-même et de raconter la même histoire : maladie, convalescence relative, rechute, irritation du malade, consultation demandée aux médecins en renom, recours aux spécialistes et enfin aux opérateurs du Pont-Neuf, l’Orviétan et Bary ; comme conséquence, idées fixes, caractère aigri, enfin hypocondrie défiante. […] Est-ce à dire que l’on puisse imaginer le Misanthrope d’après une conception différente ?

55.

Or, jugé d’après ces règles, le travail de M.  […] Quant au reste, nous avons indiqué ce qui nous a paru le plus probable, d’après le répertoire tel qu’il nous est donné par La Grange, d’après la disposition typographique et l’espace occupé par les caractères ; mais ce n’est qu’une probabilité, et les lecteurs du Moliériste trouveront peut-être une restitution plus heureuse ou plus certaine. […] C’est seulement le 15 février 1661 (d’après Parfaict) que les comédiens du Marais représentèrent à Paris La Toison d’or. […] Beauchamps n’a pas connu davantage une mascarade intitulée également Les Vrais Moyens de parvenir, que nous avons réimprimée aussi, d’après une édition in-4 de 6 pages, sans nom de lieu et sans date, mais que M.  […] Un certain John Lee, écrivit une farce en deux actes, d’après la comédie de Wycherley, et sous le même nom, qu’il fit jouer en 1765, à son bénéfice, mais elle n’eut aucun succès.

56. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIV » pp. 251-258

Molière et Boileau ont eux-mêmes rayé dans leurs ouvrages quelques-uns de ces mots, d’après la critique qu’en avaient faite les gens du monde.

57. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. » pp. 251-273

Granger pere consent à jouer la piece d’après l’exposition qu’on lui en a faite. […] Goldoni, qui a fait une piece d’après la comédie de l’Amour Médecin, l’a imitée à son tour avec finesse.

58. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. De l’Illusion Théâtrale. » pp. 426-433

Moliere qui a fait l’Avare d’après cette piece, n’a pas évité ce défaut.

59. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. M. BARTHE. » pp. 413-419

La seconde de ces pieces est faite d’après une scene du Soldat fanfaron de Plaute ; la troisieme est imitée d’une partie de l’intrigue des Vingt-six Infortunes d’Arlequin, piece italienne, & d’une scene des Bacchides de Plaute.

60. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Un vieillard, ne parlant que d’après une tradition, assurait que M.  […] — une biographie suivie de Molière, mais une suite d’études assez curieuses, croyons-nous, et faites d’après des documents certains. […] Je recueille ici, d’après le bibliothécaire de Limoges, M.  […] Édouard Fournier, Le Roman de Molière, le chapitre consacré à Molière, d’après le registre de La Grange. […] Publié d’après l’édition de Paris, 1670.

61. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. » pp. 411-419

De toutes les imitations, celles qu’on fait d’après la nature même sont les meilleures & les plus flatteuses pour l’Auteur ; mais dans celle-ci Moliere s’est borné sans doute à copier l’habit ou l’allure de son Limousin, puisque tout ce qui arrive au héros de la piece est imité de deux autres comédies, & d’un roman de Scarron.

62. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

D’après l’auteur de la Fameuse Comédienne, Armande aurait « passé sa plus tendre jeunesse dans le Languedoc, chez une dame d’un rang distingué dans la province. » Rien n’empêche de tenir le renseignement pour exact. […] Toujours d’après la Fameuse Comédienne, lorsque la troupe, relativement plus stable, eut pris Lyon pour quartier général, en 1653, Armande, alors âgée d’une dizaine d’années, fut retirée de chez la « dame d’un rang distingué », et, depuis, elle ne quitta plus sa famille. […] Enfin, rien ne tient moins que cette autre hypothèse d’après laquelle Molière, en raison de l’état civil douteux de sa femme et pour éviter le bruit, se serait marié un mardi gras, jour où les églises sont désertes, à dix heures du soir, en présence de rares témoins, et après dispense de deux bans obtenue par grâce spéciale. […] Il serait imprudent de juger les comédiennes d’après les hommages poétiques qui leur sont consacrés ; mais on sait gré à Armande d’avoir inspiré celui-là et, au sortir de la Fameuse Comédienne, on est quelque peu dédommagé en retrouvant, grâce à Corneille, quelque chose d’elle dans l’idylle héroïque de Psyché, dans une noble scène de Pulchérie.

63. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548

Regnard est heureux que les gens sensés ne jugent plus les Auteurs d’après leurs ouvrages. […] Vadius leur peint ce ridicule d’après nature, & les avertit de s’en corriger. […] Nous allons donc dans le volume suivant placer Moliere au milieu des théâtres de tous les âges & de toutes les nations, l’entourer de ses prédécesseurs & de ses contemporains : là, nous le verrons, les yeux fixés sur un chaos, où rien n’est à sa place par sa nature, où rien n’est lié par ses rapports, rejetter des défauts, ramasser des beautés presque imperceptibles, & s’immortaliser enfin, en se rendant original, soit dans les scenes qu’il n’a faites, dit-on, que copier, soit dans les pieces qu’on lui reproche d’avoir traduites, & sur-tout dans celles qu’il a composées d’après plusieurs ouvrages différents.

64. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IX. Beltrame » pp. 145-157

Voyez ci-contre Scapin, d’après la planche 8 de l’Histoire du Théâtre italien : « Nous avons, dit Riccoboni, une estampe de cet habit dessinée et gravée à Paris par Le Bel, qui était un fameux dessinateur italien de ce temps. » Le costume traditionnel du premier zanni, c’est la veste et le pantalon blancs galonnés sur les coutures avec des lamelles d’étoffe ordinairement vertes, la toque blanche bordée d’un galon vert, le manteau à brandebourgs de même.

65. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

Enfin, il est un troisième ordre de moralistes qui, après avoir étudié la morale en elle-même, formulent en préceptes les règles d’après lesquelles l’homme doit se diriger dans la plupart des circonstances de la vie, pour se conduire raisonnablement, sagement. […] L’exemple à suivre, d’après Molière, se trouve donc dans ce dernier camp et non dans le premier. […] Et par ces exagérations, Molière s’est montré, comme toujours, psychologue irréprochable, décrivant la nature humaine telle qu’elle se montre d’après les lois auxquelles elle est soumise. […] D’après cette étude, on ne saurait disconvenir que la psychologie ne doive renfermer une branche spéciale réservée à l’étude des instincts du cœur, des sentiments et des passions, ainsi que de leurs effets naturels, et qu’à cette branche appartiennent la psychologie de la raison et celle de la folie. […] C’est l’école dite : associationniste, parce qu’elle fait dériver tous les pouvoirs de l’esprit de la faculté qu’il possède de poursuivre, d’associer les idées entre elles d’après certaines tendances naturelles.

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