Là fermentaient encore les vieilles passions de la Ligue, mais si usées, qu’elles n’étaient plus que des ridicules ; là près de la gravité plaisante des débris de l’ancien règne, s’agitait étourdiment la frivolité un peu lourde des courtisans ultramontains ; les beaux-arts, presque méconnaissables, se mêlaient à toutes les affaires ; deux partis conspiraient encore au milieu des fêtes, et la France allait voir bientôt des guerriers en habits de bal, des combats livrés en cadence, et des villes prises au son du violon. […] Cette représentation eut lieu le 24 octobre 1658, dans la salle des Gardes du vieux Louvre, qu’on avait décorée. […] La Raisin s’était établie, après la foire, proche du vieux Hôtel de Guénégaud ; et elle ne quitta point Paris qu’elle n’eut gagné vingt mille écus de bien. […] Son talent était borné aux rôles de niais, à quelques valets et aux vieilles ridicules ; mais il a toujours rempli ces deux emplois au gré du public. […] Lorsque La Motte donna sa tragédie des Machabées, il confia le rôle du jeune Misaël à Baron ; et le costumier du théâtre, imaginant sans doute que les enfants juifs étaient vêtus et coiffés comme ceux des bourgeois de Paris, lui fit prendre un toque d’enfant et des manches pendantes : on conçoit qu’il devait avoir, ainsi vêtu et coiffé, une tournure passablement originale, aussi fit-on l’épigramme suivante : Le vieux Baron, pour l’honneur d’Israël, Fait le rôle enfantin du jeune Misaël, Et pour rendre la scène exacte, Il se fait raser à chaque acte.
On voit la raison de cette différence : le roi, fatigué de madame de Montespan comme eut pu l’être un vieux mari, commençait à cédera l’attrait de madame de Maintenon. […] Vous verrez de quelle manière se tournera cette amitié. » Le 28 juin, « Vous jugez très bien de Quantova (madame de Montespan) ; si elle peut ne point reprendre ses vieilles brisées, elle poussera sa grandeur au-delà des nues ; mais il faudrait qu’elle se mît en état d’être aimée toute l’année sans scrupule111 ; en attendant, sa maison est pleine de toute la cour ; les visites se font alternativement, et la considération est sans bornes. » Une autre lettre, du 3 juillet, porte : « Ah !
Ma tante était bien laide avec ses vieux panaches Hier soir à souper. — Comme mon bras est blanc ! […] C’est d’abord Bélise, la précieuse de la vieille roche. […] Cela ragaillardit tout à fait mes vieux jours, Et je me ressouviens de mes jeunes amours. […] Le vieux sénateur, abandonné par sa fille, lance au Maure qui l’emmène cette menace qu’il se rappellera aux heures de jalousie : « Elle a trompé son père, elle te trompera. » Desdémone ne trompa point Othello ; mais toutes les femmes ne sont pas des Desdémones, et la morale ne se fonde pas sur des exceptions.
L’année suivante, la Compagnie de Marseille s’occupait « d’empêcher que les comédiens ne jouassent pendant le jubilé; »en 1662, elle projetait « de mettre un terme au libertinage des masques. »Si quelques-unes de ces attaques ne visaient que des désordres récens, les autres s’attaquaient à de vieilles habitudes et allaient bouleverser les réjouissances traditionnelles des grandes villes. […] Les vieux confrères « quand ils se rencontraient se demandaient tout bas, en s’embrassant, des nouvelles... »Mais, avec le temps, ces fervens de l’âge héroïque disparaissaient. […] Lorsque Jean-Baptiste Poquelin se fit comédien, on sait que ce fut près de la porte de Nesles, dans la vieille salle du Jeu de Paume des Mestayers, que la dizaine d’« enfans de famille » dont il était le chef s’installa en 1644. […] Ils sont aussi réimprimés partiellement dans un vieux livre de 1754 que me signale l’obligeante érudition de M.
Il joua en présence de leurs majestés, obtint la permission de s’établit à Paris, & de jouir de la salle des gardes dans le vieux Louvre.