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4. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Choix du lieu de la Scene. » pp. 76-93

Je crois même qu’en transportant l’action & les spectateurs dans le péristile, on ne sera plus surpris de voir Amphitrion arriver à pied de l’armée. […] On n’est pas surpris d’y voir pêle-mêle les personnes de tout rang, de tout âge, de tout sexe. […] Surpris de cette exactitude, ils s’en demanderent mutuellement la raison. […] « A ces mots, du bout de la rue, Clitandre crut que son ami vouloit le plaisanter ; il lui demanda d’un air surpris d’où il savoit l’aventure. […] répondit Damon d’un air encore plus surpris ; ne veux-tu pas que je sache ce qui m’est arrivé ?

5. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. Pieces intriguées par une chose inanimée. » pp. 199-203

Argentine s’en charge : un moment après elle trouve sur la table celui de l’objet qu’elle aime en secret, celui de son cher Arlequin ; elle l’admire, elle le baise, lorsque Scapin la surprend : il est jaloux, fait grand bruit, a cru voir le portrait d’Arlequin ; mais Argentine lui persuade le contraire en lui montrant celui de Celio qu’elle a ordre d’apporter à sa maîtresse. […] La sœur cadette paroît, surprend son aînée un portrait à la main, & comme elle aime aussi Celio en secret, elle lui reproche son attachement pour l’original dont elle tient la copie : Aurora lui jure le contraire, &, pour le lui prouver, lui abandonne cette miniature qui cause sa jalousie : la sœur cadette l’accepte avec transport, l’ouvre bien vîte, & voit avec étonnement la figure d’Arlequin. Pantalon survient ; il demande à sa fille aînée, d’un air courroucé, le portrait qu’Argentine lui a remis : elle lui dit qu’elle l’a cédé à sa sœur : celle-ci le remet à son pere, qui, s’attendant à voir la figure de Celio, selon le rapport de Scapin, est bien surpris devoir celle de son valet.

6. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

Guillaume va frapper à la porte de Patelin, & croit sentir l’oie : il est fort surpris quand Mad. […] Le vieillard entre chez Thaïs tout troublé ; Cherea en sort bientôt pour surprendre agréablement Parmenon, en lui disant que Pamphila se trouve citoyenne, qu’il l’épouse ; que Lachès permet à Phædria de vivre avec Thaïs. […] Il arrive : Marine surprend quelques signes, veut qu’on la mette de la confidence. […] Marine les surprend, appelle à grands cris la Comtesse : le Chevalier se jette aux pieds de la Soubrette pour lui demander le secret. […] Ce matin encore, une servante m’a surpris comptant les heures, parceque j’avois envie de dîner.

7. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Des Pieces à spectacle. » pp. 30-36

On baille à leur Pantalon avare, à leur Cabinet, à leur Femme jalouse, &c. qui sont des pieces très bonnes, & l’on s’amuse aux représentations du Turban enchanté, d’Arlequin cru Prince, de Camille Magicienne, & du Prince de Salerne, qui ne parlent pas à l’esprit, mais qui amusent les yeux, les surprennent même, & qui malheureusement ne sont que trop faites pour en imposer au grand nombre. […] Le Docteur surprend Arlequin, le fait arrêter : on le condamne à être pendu ; il paroît au milieu des soldats, à qui il dit de se dépêcher, qu’on n’a qu’à le pendre bien vîte, parcequ’après cela il doit aller souper en ville. […] D’ailleurs, si l’on donne carriere à son imagination, les acteurs, grands ennemis de la dépense, ne veulent pas se charger de la piece : si l’Auteur, gêné par leurs mesquineries, resserre ses idées, il ne pourra pas soutenir l’admiration du spectateur ; & lorsqu’on cesse, dans ces pieces, de le surprendre, tout est perdu.

8. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Valerio, masqué, sort de la maison de Pantalon avec Aurelia ; il lui dit que son carrosse est tout prêt, sur la lisière du bois voisin, Ottavio les surprend, met l’épée à la main, s’écrie qu’il est blessé. […] Arlequin, après avoir fait deux fagots, veut en charger son âne ; il est surpris de trouver, au lieu de sa souquenille, un habit magnifique, une perruque, un masque, un chapeau bordé : il demande à son âne s’il sait comment tout cela a été changé, et le félicite de ses talents s’il est pour quelque chose dans la métamorphose. […] Au second acte, Arlequin rentre avec Diamantine ; tous les deux respirent une odeur qui les surprend, quand le rôtisseur arrive, demande à Arlequin s’il est content du dîner qu’il a mangé ; Arlequin croit qu’on lui parle de celui que son ami lui a donné, il en fait l’éloge. […] Arlequin est fort surpris de trouver deux instruments au lieu d’un : “Comment diable, dit-il, je crois que ma guitare est accouchée !” […] Scaramouche reprend son air contrit et son ton pédant, et dit à son élève qu’il n’était entré dans la chambre que pour le surprendre.

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