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4. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. Pieces intriguées par une chose inanimée. » pp. 199-203

La sœur cadette paroît, surprend son aînée un portrait à la main, & comme elle aime aussi Celio en secret, elle lui reproche son attachement pour l’original dont elle tient la copie : Aurora lui jure le contraire, &, pour le lui prouver, lui abandonne cette miniature qui cause sa jalousie : la sœur cadette l’accepte avec transport, l’ouvre bien vîte, & voit avec étonnement la figure d’Arlequin. Pantalon survient ; il demande à sa fille aînée, d’un air courroucé, le portrait qu’Argentine lui a remis : elle lui dit qu’elle l’a cédé à sa sœur : celle-ci le remet à son pere, qui, s’attendant à voir la figure de Celio, selon le rapport de Scapin, est bien surpris devoir celle de son valet. […] L’éleve apporte la seconde copie de Celio : Arlequin l’examine ; la sœur aînée vient & la lui enleve. […] Un moment après les deux sœurs se rencontrent, se raillent mutuellement : chacune triomphe, &, pour mortifier sa rivale, veut lui montrer le portrait de Celio.

5. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVI. Des Caracteres nationaux. » pp. 268-283

Je répondrai qu’une sœur & un frere qui se détestent, peuvent être non seulement de toutes les provinces, mais encore de toutes les nations ; que la haine du frere & de la sœur forme la base de la piece, & que l’envie qu’ils ont de se ruiner mutuellement par la voie de la chicane n’est qu’accessoire. […] Un Comte Normand déteste très cordialement la Marquise sa sœur. […] Embrassez-moi, ma sœur. […] Que plus long-temps encor, secondant mes desirs, Le Ciel comble ma sœur de biens & de plaisirs ! […] Ma sœur sera toujours maligne.

6. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Pieces intriguées par le hasard. » pp. 223-240

Ce dernier a une sœur qu’il cache aux regards de son hôte, je ne sais pourquoi ; mais ce n’est certainement point par hasard qu’il a cette fantaisie. […] C’est Dom Félix, qui, ayant vu sortir le pere de Laura avec sa sœur, profite de ce moment pour parler à Laura. […] Celui-ci lui dit qu’il venoit chercher sa sœur : le vieillard lui répond qu’il l’a remenée : il congédie Dom Félix. […] Dom Félix raconte à sa sœur qu’il a vu un homme chez sa maîtresse, & qu’il en est jaloux : Marcella se garde bien de le rassurer, & ce n’est surement point par hasard. […] Dom Félix veut poignarder sa sœur ; mais Lisardo promet de l’épouser, & le frere s’appaise.

7. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. M. DIDEROT. » pp. 317-332

Constance, jeune veuve, sœur de Clairville, a perdu le sommeil comme d’Orval, l’amour le lui a ravi ; elle est alarmée en apprenant que d’Orval va partir, elle l’aime, elle le lui avoue. […] Clairville regrette toujours le cœur de son amante, & dit à d’Orval que sa sœur, sortie pour vérifier quelques bruits répandus sur la fortune de Rosalie & sur le retour de son pere, le prie de l’attendre. […] Clairville reproche à son ami le mystere qu’il lui faisoit de son amour pour sa sœur : Avez-vous eu peur, lui dit-il, de me voir contrarier vos desirs ? Auriez-vous craint que ma sœur, instruite des circonstances de votre naissance... […] Tandis que Lélio se trouve dans cette déplorable situation, Silvia, fille du Docteur & sœur de Mario, devient amoureuse de l’ami de son frere, quoiqu’elle soit promise au Comte Octavio, cavalier de grande considération.

8. (1865) Les femmes dans Molière pp. 3-20

Et cependant, qu’on le remarque bien, si elle ne se pique pas de bel esprit comme sa sœur, elle n’en sait pas moins se montrer très spirituelle et très piquante même à l’occasion. […] Ah fi… dit Armande à sa sœur à ce seul mot de mariage, Ne concevez-vous point, ce que dès qu’on l’entend, Un tel mot à l’esprit offre de dégoûtant, De quelle étrange image on est par lui blessée. […] N’en frissonnez-vous point et pouvez-vous, ma sœur, Aux suites de ce mot résoudre votre cœur. […] J’ai quelquefois entendu des personnes blâmer cette scène et celle du quatrième acte entre les deux sœurs ; elles les trouvaient trop crues pour le théâtre et presque offensantes pour la pudeur publique. […] Cette douce figure d’Agnès a plus d’une sœur dans l’œuvre de Molière.

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