La sœur cadette paroît, surprend son aînée un portrait à la main, & comme elle aime aussi Celio en secret, elle lui reproche son attachement pour l’original dont elle tient la copie : Aurora lui jure le contraire, &, pour le lui prouver, lui abandonne cette miniature qui cause sa jalousie : la sœur cadette l’accepte avec transport, l’ouvre bien vîte, & voit avec étonnement la figure d’Arlequin. Pantalon survient ; il demande à sa fille aînée, d’un air courroucé, le portrait qu’Argentine lui a remis : elle lui dit qu’elle l’a cédé à sa sœur : celle-ci le remet à son pere, qui, s’attendant à voir la figure de Celio, selon le rapport de Scapin, est bien surpris devoir celle de son valet. […] L’éleve apporte la seconde copie de Celio : Arlequin l’examine ; la sœur aînée vient & la lui enleve. […] Un moment après les deux sœurs se rencontrent, se raillent mutuellement : chacune triomphe, &, pour mortifier sa rivale, veut lui montrer le portrait de Celio.
Je répondrai qu’une sœur & un frere qui se détestent, peuvent être non seulement de toutes les provinces, mais encore de toutes les nations ; que la haine du frere & de la sœur forme la base de la piece, & que l’envie qu’ils ont de se ruiner mutuellement par la voie de la chicane n’est qu’accessoire. […] Un Comte Normand déteste très cordialement la Marquise sa sœur. […] Embrassez-moi, ma sœur. […] Que plus long-temps encor, secondant mes desirs, Le Ciel comble ma sœur de biens & de plaisirs ! […] Ma sœur sera toujours maligne.
Ce dernier a une sœur qu’il cache aux regards de son hôte, je ne sais pourquoi ; mais ce n’est certainement point par hasard qu’il a cette fantaisie. […] C’est Dom Félix, qui, ayant vu sortir le pere de Laura avec sa sœur, profite de ce moment pour parler à Laura. […] Celui-ci lui dit qu’il venoit chercher sa sœur : le vieillard lui répond qu’il l’a remenée : il congédie Dom Félix. […] Dom Félix raconte à sa sœur qu’il a vu un homme chez sa maîtresse, & qu’il en est jaloux : Marcella se garde bien de le rassurer, & ce n’est surement point par hasard. […] Dom Félix veut poignarder sa sœur ; mais Lisardo promet de l’épouser, & le frere s’appaise.
Constance, jeune veuve, sœur de Clairville, a perdu le sommeil comme d’Orval, l’amour le lui a ravi ; elle est alarmée en apprenant que d’Orval va partir, elle l’aime, elle le lui avoue. […] Clairville regrette toujours le cœur de son amante, & dit à d’Orval que sa sœur, sortie pour vérifier quelques bruits répandus sur la fortune de Rosalie & sur le retour de son pere, le prie de l’attendre. […] Clairville reproche à son ami le mystere qu’il lui faisoit de son amour pour sa sœur : Avez-vous eu peur, lui dit-il, de me voir contrarier vos desirs ? Auriez-vous craint que ma sœur, instruite des circonstances de votre naissance... […] Tandis que Lélio se trouve dans cette déplorable situation, Silvia, fille du Docteur & sœur de Mario, devient amoureuse de l’ami de son frere, quoiqu’elle soit promise au Comte Octavio, cavalier de grande considération.
Et cependant, qu’on le remarque bien, si elle ne se pique pas de bel esprit comme sa sœur, elle n’en sait pas moins se montrer très spirituelle et très piquante même à l’occasion. […] Ah fi… dit Armande à sa sœur à ce seul mot de mariage, Ne concevez-vous point, ce que dès qu’on l’entend, Un tel mot à l’esprit offre de dégoûtant, De quelle étrange image on est par lui blessée. […] N’en frissonnez-vous point et pouvez-vous, ma sœur, Aux suites de ce mot résoudre votre cœur. […] J’ai quelquefois entendu des personnes blâmer cette scène et celle du quatrième acte entre les deux sœurs ; elles les trouvaient trop crues pour le théâtre et presque offensantes pour la pudeur publique. […] Cette douce figure d’Agnès a plus d’une sœur dans l’œuvre de Molière.