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71. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

DON JUAN La comédie de Don Juan mérite une étude sérieuse de la part du psychologue, car elle renferme une savante exposition de l’anomalie morale qui fait le criminel, anomalie constituée par la perversité des instincts alliée à l’absence de sentiments moraux. […] La société, qui devant eux se trouve dans un cas de légitime défense, ne devrait-elle pas les tenir séparés d’elle, non pendant un espace de temps fixé d’avance, mais tant qu’ils n’auront pas donné des preuves sérieuses par un changement complet dans leurs habitudes et par l’adoption d’une vie laborieuse, qu’ils ne seront plus pour elle un danger ? […] Les vices produisent des résultats bien plus sérieux chez un chef de famille que chez un célibataire, car chez le premier les vices rejaillissent forcément sur toute la famille. […] D’autres disaient que dans tout ce qu’ils voyaient il n’y avait rien de sérieux et que l’on faisait tout cela pour les tromper, que cette prétendue guerre n’était qu’une comédie dont toutes les scènes avaient été réglées d’avance entre la Prusse et la France pour les faire enrager. […] Celle-ci y est répandue avec une profusion telle que Ton peut dire que ses œuvres sérieuses, et parfois aussi les plus gaies, sont presque constamment écrites en axiomes, en sentences psychologiques qui s’appliquent non seulement au cas présent, mais encore à la généralité des cas.

72. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Pieces à scenes détachées, dans lesquelles une Divinité préside. » pp. 61-74

J’ai cité de préférence cette piece, non qu’elle soit parfaite dans son espece, puisque malgré le champ vaste qui se présentoit à l’Auteur, ses acteurs n’y font que lire des titres ou des almanachs, ce qui rend les épigrammes très monotones, & ennuyeuses par conséquent, puisque la Divinité qui est censée être l’héroïne de la piece, & qui pourroit dire les choses les plus fines, les plus ingénieuses, n’y dit rien ; puisqu’enfin la partie morale, qui devroit être excellente dans un siecle où les choses les plus sérieuses sont du ressort de la frivolité, se réduit à sept à huit vers, excellents à la vérité, mais ridicules dans la bouche du Chevalier avec le caractere duquel ils jurent.

73. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

Nous sommes sérieux, rêveurs jusque dans nos plaisirs ; la froide étiquette préside à nos festins, et la triste raison s’assied avec nous.

74. (1821) Sur le mariage de Molière et sur Esprit de Raimond de Mormoiron, comte de Modène pp. 131-151

Le comte de Modène eut bientôt des occupations plus sérieuses.

75. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXI » pp. 338-354

« J’en parlai hier au matin à madame de Montespan, et je lui dis que je priais le roi et elle de ne point regarder la mauvaise humeur où je leur paraissais être, comme une bouderie passagère contre eux ; que c’était quelque chose de plus sérieux ; que je voyais à n’en pouvoir douter que j’étais très mal avec elle et qu’elle m’avait brouillée avec le roi. » Brouillée avec le roi !

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