La vertu qui ne sait pas se poser, et qui ne représente pas, le laisse passablement froid. […] Les héros de Corneille sont tout simplement des hommes qui pensent et qui veulent ; ils ne doivent représenter ni l’humanité, ni une phase de son développement ; ils ne valent que par eux-mêmes. […] Point de moralité dans l’art en dehors de la vérité ; représenter l’homme tel qu’il est, c’est déjà faire un pas dans les domaines de la morale ; le bien connaître est le seul moyen de lui donner une impulsion salutaire.
Au roi Charles X revient l’honneur d’avoir fait représenter Hernani. […] Voilà pourtant ce que M. de Pourceaugnac est devenu, représenté par Brunet ! […] et comme l’une et l’autre elles se sacrifiaient, sans tant marchander, à l’odieux du personnage qu’elles représentent ! […] Acceptez donc cette Thaïs telle que le poète l’a vue et telle qu’il la représente. […] Pareille femme vous représente à la fois madame La Ressource du Joueur et madame Frosine de L’Avare.
Au moment où Jean-Baptiste Poquelin, entraîné par sa vocation, engagé dans la troupe de l’Illustre Théâtre, représentait aux fossés de Nesle ou au port Saint-Paul les tragédies de Tristan et de Magnon, ce n’étaient pas seulement les Montfleury, les Floridor, les Madeleine Beauchâteau qui lui enlevaient la faveur du public et rendaient l’Illustre Théâtre désert, c’étaient aussi Tiberio Fiurelli sous les traits du noir Scaramouche, Domenico Locatelli sous le masque de Trivelin, Brigida Bianchi sous les atours et le nom d’Aurélia.
Il y a une Angélique, une Suivante, un Valet & un Joueur aussi, dans le Joueur qu’on va représenter ; cependant il est différent de celui que tu as vu. […] (Le théâtre représente la chambre de l’Auteur : il est appuyé nonchalamment sur une table, & feuillette sa comédie, en disant :) Voilà un prologue qui ne me plaît point ; je n’en suis point content : tout cela me semble froid, insipide, languissant ; & c’est le plus grand hasard du monde, s’il fait fortune sur le théâtre.
Cette pauvre malheureuse eut beau fondre en larmes, & lui représenter qu’elle étoit enceinte de ses œuvres ; insensible à toute autre voix qu’à celle de l’intérêt, il ne pensa qu’à profiter de son aveu pour en tirer une plus grosse somme d’un Marchand de la Colonie auquel il la vendit. […] Zaïde voudroit qu’il donnât la liberté à une femme : son mari lui représente qu’une captive a des ressources pour adoucir les rigueurs de l’esclavage.