On a recours à un Saint Bénédictin pour chasser Satan & le prier de se loger ailleurs.
Il parle de la première verdure du printemps, qui, dit-il, Jeune et foible, rampe par bas, Dans le fond îles prés, et n’a pas Encor la vigueur et la force De pénétrer la tendre écorce Du saule qui lui tend les bras ; La branche amoureuse et fleurie, Pleurant pour ses unissants appas, Tout en sève et larmes, l’en prie, Et, jalouse de la prairie, Dans cinq ou six jours se promet De l’attirer à son sommet. […] Ses amis veulent l’en empêcher, il n’en tient compte : il court au charnier des Innocents, et y décapite un squelette, qu’il prie, en riant, de venir reprendre sa tête le lendemain et de souper avec lui. […] Madame mêla pourtant une critique à ses applaudissements : l’endroit où il est parlé de ce grand flandrin de vicomte, qui crache dans un puits pour faire des ronds, lui semblait un détail peu digne d’un si bel ouvrage, et elle le pria de le supprimer. […] Quant à la prétendue confusion à laquelle la pièce pouvait donner lieu entre les bons et les faux dévots, qu’elle attaquait indistinctement, — criaient partout ceux-ci, qui avaient leurs raisons pour le faire croire, — il était inutile de prier Molière de la faire disparaître. […] Je souhaite que tu trouves un maître aussi patient que moi. » Je menai mon père au Grondeur ; je priai l’acteur d’ajouter ces propres paroles à son rôle, et mon bonhomme de père se corrigea un peu.
Molière semblait lui-même en être médiocrement satisfait.Un jour qu’il devait en faire lecture en société, on pria d’abord Boileau de réciter sa satire II, adressée à Molière même28. […] M. le secrétaire (d’Alembert) a prié l’Académie de vouloir bien accepter le buste de Molière, fait par M. […] Grimarest (Réponse à la Critique de la Vie de M. de Molière) prétend tenir de gens qui l’ont, entendu, qu’un jour le prince dit à Molière : Je vous fais venir peut-être trop souvent, je crains de vous distraire de votre travail : ainsi je ne vous renverrai plus chercher ; mais je vous prie, à toutes vos heures, de me venir trouver : faites-vous annoncer par un valet-de-chambre, je quitterai tout pour être avec vous.
Aux pieds du lit priaient deux religieuses à genoux. […] Shakespeare s’élève de même contre les bourreaux des vers et les déclamateurs à allures boursouflées : « Dites ce discours, je vous prie, comme je l’ai prononcé devant vous, recommande Hamlet à ses comédiens ; dites-le en le laissant légèrement courir sur la langue ; mais, si vous le déclamez à plein gosier, comme font tant de nos acteurs, j’aimerais autant que mes vers fussent hurlés par le crieur de la ville. […] Quitta le théâtre en 1689 et mourut en 1695 ; son ami, le curé de Conflans-Sainte-Honorine, près de Paris, n’eut pas le courage de l’enterrer ; il pria un confrère de le faire à sa place.
Si l’on ne dit pas précisément au Seigneur, comme La Fontaine : « Délivrez-nous du Florentin, » il est à croire qu’on ne pria pas non plus pour la conservation de ses jours. […] Nous le prions donc de nous laisser cette double croyance : que Molière, s’il a été Alceste, n’a pas été… Sganarelle, et qu’il n’a pas vécu, qu’il n’est pas mort excommunié — ce qui, d’ailleurs, importe assez peu à sa mémoire, et ne peut ni grandir ni diminuer la gloire immortelle de son nom.