Du reste, sous l’égide du grand roi, il lui était permis d’immoler impunément les travers et les ridicules dont plus d’un homme de cour offrait le modèle. […] Taschereau, « qu’il n’est pas permis d’attribuer au hasard la similitude de la position de Molière et de sa femme avec celle d’Alceste et de Célimène 45. » Oui, tous ces souvenirs, évoqués de la vie intime du poëte, se pressent dans notre esprit, et nous obligent à trouver ici des allusions personnelles, l’histoire de son cœur.
Pour s’en sauver ou pour en alléger le poids, le flegmatique se permet un peu d’ironie, de raillerie légère et de taquinerie, soit courtoise, soit amicale. […] Ils existent en tant qu’inévitables et Molière permet qu’on en sourie, mais non pas qu’on en rie ; car voyez toutes les dispositions qu’il prend pour cela. […] Cela lui est permis surtout dans une pièce qui ne soulève aucune grande question, et I’on trouverait assez ridicule qu’il y eût un honnête homme dans les comédies de Dancourt, où, en effet, je crois bien qu’il n’y en a pas un. […] Cette peinture du vrai, du moment que vous la permettez au sermonnaire, pouvez-vous la refuser à un particulier ? […] Une sorte de coquetterie est permise aux filles à marier ; s’amuser est leur grande affaire.
On ne voulut pas sentir que, dans un-genre de drame destiné à peindre la vie commune, le langage mesuré ne pouvant être une condition essentielle et rigoureuse, puisqu’il établit nécessairement une différence entre l’image et le modèle, il est seulement l’objet d’une espèce de convention ou, si l’on veut, de concession aux avantages de laquelle l’artiste peut renoncer, s’il les remplace par des avantages équivalents ; que, d’ailleurs, le vers, dans nos comédies, n’est autre chose qu’une imitation de l’usage antique, et que toutefois notre vers alexandrin, le même qui sert pour l’épopée et pour la tragédie, est beaucoup moins propre à exprimer la liberté des entretiens familiers, que le système métrique des comiques grecs et latins, système large et presque irrégulier qui leur permettait d’employer des vers de toute espèce et de toute mesure, dont la structure est encore aujourd’hui un sujet de dissentiment parmi les érudits. […] Il n’est pas toujours permis d’être avare à sa manière et selon son goût. […] Dans les deux comédies, une grande princesse, dont la main est disputée par des rivaux à qui leur naissance permet d’y aspirer, et dont le cœur est en secret épris d’un jeune guerrier couvert de gloire, mais d’une condition obscure, qui l’adore en secret lui-même, s’en remet à cet amant du soin de choisir pour elle entre ses prétendants.
Don André, las des remontrances que lui fait son valet Mogicon, veut le battre & le mettre à la porte : Mogicon demande ses gages ; son maître lui permet alors de lui continuer ses moralités. […] Il n’est pas permis d’être si débauché, au moins. […] Je réponds à cela que si nos mœurs trop indulgentes permettent aux demoiselles de faire à leurs tuteurs mille petites espiégleries pour s’affranchir de leur tyrannie, la bastonnade ne doit pas en être ; la niche est, en conscience, trop forte.
Aimez-moi, soupirez, brûlez pour mes appas ; Mais qu’il me soit permis de ne le savoir pas.