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93. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

On ne songe qu’avec respect à ces entretiens à la fois familiers et sublimes, et on se demande pourquoi l’air qui passe emporte à jamais les paroles qui tombent parfois de la bouche du génie. […] On l’avait vu, lorsqu’il joua pour la première fois devant le roi, prendre la parole pour faire excuser par la noble assemblée les façons un peu campagnardes, rurales, dirait-on aujourd’hui, des débutants. […] Il m’a tenu parole et nous allons voir s’il s’acquittera bien de ce qu’il m’a promis. […] Répétons-les donc encore une fois, ces paroles, pour les appliquer au sujet que nous traitons : Ma femme est morte, je la pleure ; si elle vivait, nous nous querellerions. […] Sa parole, nette et vivante, n’a jamais les profondeurs immenses du Monologue inoubliable.

94. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Du Dialogue. » pp. 204-222

Nous fûmes tous touchés de ce discours, & Antiphon prenant d’abord la parole : voulez-vous, dit-il, que nous allions voir ? […] Après quelques paroles, dont je tâchai d’adoucir la douleur de cette charmante affligée, nous sortîmes de là ; & demandant à Léandre ce qu’il lui sembloit de cette personne, il me répondit froidement qu’il la trouvoit assez jolie.

95. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVI » pp. 279-297

 » Ces paroles signifient : « Il y a trois ans, quand madame de Montespan vivait bien avec son mari, j’aurais consenti volontiers à élever ses enfants : ainsi qu’on ne croie pas que c’est l’orgueil ou l’ambition qui me font demander un ordre du roi ; qu’on croie encore moins que c’est le désir d’attirer sur moi les regards du prince. » Ici la précaution me semble d’autant plus marquée, que madame Scarron pouvait à bon droit trouver au-dessous d’elle l’éducation des enfants légitimes du marquis de Montespan, bien qu’ils fussent au-dessus des bâtards de la marquise. […] Le nouveau bienfait qu’elle recevait, la confiance et l’estime dont ce bienfait était le témoignage, ne durent pas affaiblir la reconnaissance qu’elle avait gardée du premier, et le roi n’eut pas besoin de donner à ses paroles un accent d’affection extraordinaire pour accroître ce tendre sentiment dans l’âme de madame Scarron.

96. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

Ne voyons donc dans ses paroles que le détour plus ou moins adroit d’un homme du monde, qui ne veut pas accepter un ridicule public, et refuse de se reconnaître dans un prétendu portrait plus fait, quoi qu’on en ait dit, pour offenser son amour-propre, que pour blesser sa modestie. […] Sa misanthropie, toute en paroles, n’est au fond qu’une philanthropie chagrine qui s’irriterait moins des vices, si elle affectionnait moins les hommes. […] Le livre du ballet nous a conservé les paroles versifiées que Lulli avait mises en musique, et quelques lignes de prose où le motif des scènes est à peine indiqué ; mais le dialogue de la pièce n’a jamais été imprimé.

97. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. » pp. 20-52

J’ai conservé mon amour pour vous tant que vous m’avez conservé la foi que vous m’aviez promise ; à présent que vous manquez à votre parole, il m’est permis d’épouser qui bon me semble. […] Non, non, n’ayez pas peur Que je fausse parole : eussé-je un foible cœur Jusques à n’en pouvoir effacer votre image, Croyez que vous n’aurez jamais cet avantage De me voir revenir. […] Je sois exterminé si je ne tiens parole.

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