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143. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548

Pourquoi faut-il qu’en moi sans cesse je vous voie Blâmer l’ajustement aussi-bien que la joie : Comme si, condamnée à ne plus rien chérir, La vieillesse devoit ne songer qu’à mourir, Et d’assez de laideur n’est pas accompagnée, Sans se tenir encore malpropre & rechignée ? […] Nous avons ailleurs blâmé Moliere d’avoir traité trop cruellement Cotin, & jusqu’au point de le faire mourir de chagrin : nous devons cependant dire ici, pour le justifier un peu, que Cotin l’avoit poussé à bout par l’air d’insolence & de supériorité avec lequel il l’avoit traité, à son arrivée à Paris, dans toutes les sociétés où ils s’étoient trouvés ensemble. […] C’est notre inquiétude, c’est notre impatience qui gâte tout ; & presque tous les hommes meurent de leurs remedes, & non pas de leurs maladies.

144. (1802) Études sur Molière pp. -355

Dans l’acte II, scène ire , Lisette avance que, « par bonnes raisons, il ne faut jamais dire, une telle personne est morte d’une fièvre ou d’une fluxion de poitrine ; mais elle est morte de quatre médecins et de deux apothicaires ». […] Thalie a dicté l’une à visage découvert, dans la crainte que la finesse de ses traits, de son sourire, de sa malignité, n’échappât à son favori ; pour inspirer l’autre, elle a pris son masque le plus grotesque ; quant aux deux dernières, la Muse comique semble n’y être pour rien, aussi n’ont-elles vu le jour qu’à Saint-Germain, où elles moururent presque en naissant, malgré quelques jolis vers noyés dans beaucoup de fadeurs et de flatteries exagérées. Occupons-nous d’abord de la pièce qui ne mourra jamais. […] Parce que je me suis accoutumé peu à peu à me passer d’exposition, que j’en dispense les auteurs, et qu’il me plaît d’applaudir aujourd’hui ce que j’applaudissais hier. — Voilà qui est sans réplique ; par la même raison, vous applaudirez demain, après-demain, aux mêmes fautes, et le parterre, en souverain qui ne meurt jamais, éternisera la plus absurde des traditions. […] , et à la suite duquel les convives, pris de vin, résolurent d’aller se jeter dans la rivière, autant pour se débarrasser, disaient-ils, d’une vie toujours orageuse, que pour avoir le plaisir de mourir ensemble.

145. (1855) Pourquoi Molière n’a pas joué les avocats pp. 5-15

- Et moi, que la saignée la fera mourir.

146. (1769) Éloge de Molière pp. 1-35

Cotin, le protégé de l’Hôtel de Rambouillet, comblé des grâces de la Cour ; Boursault, qui força Molière de faire la seule action blâmable de sa vie, en nommant ses ennemis sur la Scène ; Montfleuri qui, de son temps, eut des succès prodigieux, qui se crut égal, peut-être supérieur à Molière, et mourut sans être détrompé : tous ces hommes et la foule de leurs protecteurs avaient triomphé de la chute de D.  […] S’il eût pu prévoir qu’un jour dans ce Temple des Arts… Mais non, il meurt, et tandis que Paris est inondé, à l’occasion de sa mort, d’épigrammes folles et cruelles, ses amis sont forcés de cabaler pour lui obtenir un peu de terre.

147. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XI. De la Religion. Principe et Sanction de la Morale de Molière. » pp. 217-240

Le désintéressement de l’amour de Dieu, qu’il faut aimer par-dessus toute chose751, est exprimé eu action par le Pauvre qui « prie le ciel tout le jour, et qui est bien mal reconnu de ses soins, dit don Juan, puisqu’il est dans la plus grande nécessité du monde, et que, le plus souvent, il n’a pas un morceau depain à mettre sous les dents. » Pourtant, entre un louis d’or et un péché, il n’hésite pas ; et malgré le diable qui le tente et Sganarelle qui l’encourage, « il aime mieux mourir de faim752. » L’amour du prochain, qu’il faut aimer comme soi-même pour l’amour de Dieu753, quand a-t-il été pratiqué d’une manière plus touchante que par done Elvire, qui, trahie de la façon la plus injurieuse par un amant aimé, revient trouver ce scélérat, ce perfide, qu’elle a menacé de « la colère d’une femme offensée754, » pour adresser à ce cœur de tigre les paroles qui tirent des larmes à Sganarelle : «  Je ne viens point ici pleine de ce courroux que j’ai tantôt fait éclater ; et vous me voyez bien changée de ce que j’étois ce matin. […] IV, note 1) : « … Attendu que ledit défunct a demandé auparavant que de mourir un prestre pour estre confessé, qu’il est mort dans le sentiment d’un bon chrestien..., et que M.

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