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71. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Un ton léger et persifleur, une affectation d’insouciance pour tout ce qui touchait à la morale, avaient, en effet, remplacé le cynisme du langage et les nuances tranchantes qui caractérisaient les mœurs du siècle précédent. […] Les plus beaux traits d’une sérieuse morale sont moins puissants le plus souvent que ceux de la satire, et rien ne reprend mieux la plupart des hommes que la peinture de leurs défauts ; c’est une grande atteinte aux vices que de les exposer à la risée du monde. […] C’est précisément parce que les unes et les autres ont souvent toutes les apparences de la justice et de la raison, c’est parce qu’elles peuvent séduire et faire commettre de dangereuses méprises, que la peinture de ce caractère est si instructive et si morale. […] Et de cela seul on peut conclure que si le rôle d’Alceste était joué comme il la conçu, c’est moins un intérêt véritable qu’il devrait inspirer qu’un sentiment de compassion pour ce que l’on pourrait appeler son infirmité morale. […] On ne sait trop d’ailleurs, d’après l’habileté de sa conduite et son grand art à ne jamais donner prise sur soi, comment ferait l’auteur pour infliger à ce misérable, à la fin de la pièce, le châtiment qu’il mérite et que la morale exige qu’il subisse.

72. (1843) Épître à Molière, qui a obtenu, au jugement de l’Académie française, une médaille d’or, dans le concours de la poésie de 1843 pp. 4-15

Démasquez au nom de la morale Tant de sots parvenus, couronnés de scandale, Et des grandes vertus, source des grands talents, Que mon exemple en vous excite les élans !

73. (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58

Mais toutes ces précautions et toute cette morale n’ont pu empêcher Agnès d’être remarquée par le jeune Horace. […] Où donc est la morale Qui sait si bien régir la partie animale Et retenir la bride aux efforts du courroux ? […] Le vieux sénateur, abandonné par sa fille, lance au Maure qui l’emmène cette menace qu’il se rappellera aux heures de jalousie : « Elle a trompé son père, elle te trompera. » Desdémone ne trompa point Othello ; mais toutes les femmes ne sont pas des Desdémones, et la morale ne se fonde pas sur des exceptions.

74. (1819) Notices des œuvres de Molière (I) : L’Étourdi ; Le Dépit amoureux pp. 171-334

Les peines et les plaisirs que leur font éprouver les autres, ne peuvent égaler en vivacité ceux dont la source est en eux-mêmes, et par conséquent ils ne sauraient nous toucher autant : cette observation morale, convertie en règle dramatique, est un des plus heureux secrets de l’art, et la découverte en est due à Molière, comme celle de beaucoup d’autres.

75. (1769) Idées sur Molière pp. 57-67

On le retrouve jusques dans ses moindres forces, qui ont toujours un fond de vérité et de morale.

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