Des Médecins brusques, pédants, emphatiques, couverts de la livrée de la mort, semblent vouloir avancer les jours de leurs malades, autant par leur jargon & leur attirail, que par leurs ordonnances. Moliere leur prouve leur ridicule dans le Malade imaginaire, le Médecin malgré lui, l’Amour Médecin, &c. […] Un soin trop inquiet de conserver la vie rend quelques hommes victimes des Médecins.
Allez vous promener. » Dans Le Médecin volant, le capitan vient consulter Arlequin qui fait le médecin, et lui demande un remède pour le mal de dents : « Prenez une pomme, répond Arlequin, coupez-la en quatre parties égales : mettez un des quartiers dans votre bouche, et ensuite tenez-vous ainsi la tête dans un four, jusqu’à ce que la pomme soit cuite, et je réponds que votre mal de dents se trouvera guéri. » Voilà qui prouve bien ce que dit un de ses panégyristes : « qu’il avait plusieurs connaissances particulières des secrets de la nature 52 ».
Lulli, qui avait composé la musique des divertissements, et même, dit-on, fait les paroles italiennes de la fin du premier acte, chanta le rôle d’un des deux médecins grotesques. […] Molière, dans Pourceaugnac, revient à la charge contre les médecins, à qui il n’accordait pas de longues trêves. […] Ici, c’est la représentation fidèle et point exagérée d’une consultation au dix-septième siècle : les deux médecins disent ce qu’auraient dit, en pareille occasion, Braver, Valot, Esprit, Daquin, Desfougerais, Guénaut, et Gui Patin lui-même qui se moquait d’eux tous. […] Ensuite, il est certain que, dans le divertissement de la fin du premier acte, et non pas de la fin de la pièce, Lulli représenta l’un des deux médecins grotesques : ainsi, il ne pouvait représenter Pourceaugnac, car il eût été, dans la même scène, poursuivant et poursuivi.
Au moment où il ressuscitait, le Roi reçut un troisième Placet où Molière sollicitait pour le fils de son médecin un canonicat vacant à la chapelle royale de Vincennes. […] Il n’épargnait pas les canevas à l’italienne, les impromptus, tels que Le Médecin volant, et La Jalousie du Barbouillé, préludes du Médecin malgré lui et de George Dandin, Les Docteurs rivaux, Le Maître d’école, Le Docteur amoureux. […] L’Amour médecin est fait, appris, et représenté en cinq jours. […] Au lendemain du Misanthrope paraissait Le Médecin malgré lui ; et le surlendemain, il organisait pour Saint-Germain Mélicerte et La Pastorale comique. […] Au plus fort de la lutte n’avait-il pas déjà produit, en 1665, Don Juan et L’Amour Médecin, en 1666 Le Misanthrope, Le Médecin malgré lui, Mélicerte et La Pastorale comique, en 1667 Le Sicilien ?
Les Précieuses, les Petits maîtres & les Médecins, ont été les principaux objets de sa satyre.