Remarquez bien que par barbarisme je n’entens pas des expressions, ou des paroles tirées des autres langues, & inconnues à la Françoise ; j’entens un arrangement qui choque les regles, & que nos bons Grammairiens regardent comme barbare.
En effet, dans le discours de la parole, qui ne mérite nullement néanmoins les railleries de Molière, Cordemoy recherche quel est le changement du gosier, de la langue, des dents et des lèvres dans toutes les articulations.
Peut-être auroit-on pu trouver un mot François aussi significatif ; mais, graces à nos Savants, qui veulent donner à tout un vernis étranger, nous ne pouvons parvenir à nous défaire tout-à-fait d’un petit air de pédantisme, qui jure assez risiblement avec le caractere de notre langue & de notre nation.
laisse-moi entrer seulement : si je ne te coupe la langue, si je ne t’arrache les yeux.... tu verras. […] si je ne fais pas arracher & déraciner ta maudite langue, je te commande, je t’ordonne expressément de me livrer à qui tu voudras pour me faire l’opération dévirilisante.
Horace d’ailleurs ne le fait point languir ; il a toute l’aimable intempérance de langue des jeunes gens, qui met toute la terre dans leur confidence ; et le voilà qui conte qu’il est épris… de qui ? […] La bonne et savoureuse langue, grasse et fondante, toute bourgeoise et toute populaire, et comme dit le patron Rabelais, dont nulle part Molière ne s’est tant rapproché, légère au pourchas et hardie à la rencontre ! […] Et cette langue est bien l’expression de sa pensée, large, vaillante et généreuse, et humaine jusqu’à la prodigalité.