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83. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Molière y fut aussitôt accepté comme un de ces génies supérieurs qu’on ne discute pas. […] Il y eut comme une adoption de ce grand génie comique par la nation. […] Colmon, journaliste et voyageur, ont plus récemment établi entre Molière et Shakespeare de piquants parallèles où le génie de l’un n’est point sacrifié au génie de l’autre. […] Il se modifia avec la patience et la docilité qu’il porta dans la longue éducation de son génie. […] « II y a un écrivain de génie, dit M.

84. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

Il puisa chez les Anciens les premières notions de l’Art qu’il devait perfectionner : il leur dût ce goût sûr, qui éclaira son génie, et lui fit surpasser tous les modèles. Bientôt il n’en voulut avoir d’autre que son génie même. […] Il étudia le génie des Grands, les fit rire de leurs défauts, et osa substituer nos Marquis aux Esclaves des Anciens. […] Bientôt il n’en voulut avoir d’autre que son génie même. […] Il étudia le génie des Grands, les fit rire de leurs défauts, et osa substituer nos Marquis aux Esclaves des Anciens.

85. (1838) Du monument de Molière (Revue de Paris) pp. 120-

Aurais-je en moi le talent de style, l’esprit, le génie, la grâce, l’imagination, la verve de toute notre époque, qui est pour moi, à beaucoup d’égards, la plus grande des époques, je ne me hasarderais pas à faire une comédie en un acte pour MM. les comédiens du roi. […] Je sais des poètes autrement inspirés que Molière, je sais des romanciers autrement observateurs que Molière, je sais des vaudevillistes de génie autrement adroits que Molière à combiner un plan ; d’où vient qu’aucun d’eux n’écrit des comédies?

86. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE V. L’Éducation des Femmes. » pp. 83-102

Or, au milieu de tant de perfection intellectuelle et de génie en toutes choses, régnait, au sujet de la femme, je ne sais quel faux goût, qui fut cause que ni le sublime Corneille ni même le tendre Racine ne firent tout à fait ce qu’on pouvait attendre d’eux : c’est seulement dans l’excès de la passion dramatique que Pauline, Hermione et Phèdre trouvèrent ces accents poignants et simples qui sont des cris de génie. […] Mais son vaste génie ne s’est pas borné à faire justice d’un ridicule éphémère comme tous ceux de la mode.

87. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. » pp. 500-533

lisons la scene IX, acte III du Bourgeois Gentilhomme : l’Auteur a non seulement imité les caprices que sa femme lui faisoit essuyer, les brouilleries, les tendres dépits, les raccommodements qui s’ensuivoient ; il y copie la taille, la façon de parler, la conversation, les manieres, les traits d’une épouse qu’il adora toujours, & qui, par des infidélités redoublées, sembla s’étudier à prouver que le génie n’est pas le mérite le plus estimé des femmes, ou du moins le plus propre à les fixer. […] Parmi les imitateurs que la nature forme, les uns s’adonnent aux imitations utiles, les autres aux imitations d’agrément : ceux-ci aux imitations où il ne faut que des yeux, des oreilles, ou des doigts ; ceux-là au genre d’imitation qui demande du génie. […] Il se rend justice, il ne se trouve pas assez de génie pour combiner un sujet : il en prend un chez les Espagnols, & son goût ne lui dit pas qu’il faut l’accommoder à nos mœurs, à nos bienséances. […] Nous l’avons déja dit ; parcequ’il n’étoit pas né pour la comédie ; qu’il ne connoissoit pas ce qui doit faire effet sur le théâtre ; qu’il n’étoit pas doué de ce génie vraiment comique, sans lequel un Auteur ne peut imiter ni créer, puisque bien imiter c’est créer, & créer c’est bien imiter.

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