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98. (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397

« [*]Le 18 mai 1660, Molière donna pour la première fois Le Cocu imaginaire, qui eut beaucoup de succès ; cependant les petits auteurs comiques de ce temps-là, alarmés de la réputation que Molière commençait à se former, faisaient leur possible pour décrier sa pièce ; quelques personnes savantes et délicates répandaient aussi leur critique ; le titre de cet ouvrage, disaient-ils, n’est pas noble, et puisqu’il a pris toute cette pièce chez les étrangersa, il pouvait choisir un sujet qui lui fît plus d’honneur. […] Vinot et M. de La Grange ; le premier avait été intime ami de l’auteur, et savait presque tous ses ouvrages par cœur, et l’autre, acteur de la troupe de M. de Molière, était un homme d’un vrai mérite, docile et poli, Molière s’était donné des soins pour le former et pour l’instruire.

99. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Mais elles s’acharnent à Oreste, parce que la femme dont il a osé devenir le meurtrier l’avait formé et nourri dans ses entrailles. […] Dans la conscience d’un homme véritable, il y a place pour plusieurs Dieux ; il renferme dans son sein toutes les puissances qui forment le cercle des Divinités. […] Les monarques de nos jours ne forment plus, comme les héros des âges mythologiques, la tête vivante d’une société qu’ils dirigent, mais un centre plus ou moins abstrait, environné d’institutions façonnées et fixées par des lois et par une constitution.

100. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

Ma pensée, en écrivant ces légendes, c’est que les grands hommes forment partout la patrie ; et je m’instruis à respecter en eux la mémoire de nos pères. […] Son grand bonheur, c’était d’avoir à former, à élever des âmes. […] Molière voyait sa troupe assez formée pour oser la produire devant la cour. […] Outre sa femme et Baron, ne forma-t-il pas un à un tous les acteurs de sa troupe, ainsi qu’on le voit dans l’Impromptu de Versailles ? […] Former aux bonnes mœurs l’esprit de ses enfants, Faire aller son ménage, avoir l’œil sur ses gens, Et régler la dépense avec économie, Doit être son étude et sa philosophie.

101. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

Si Molière a formé quelques plans contre le ridicule ou contre le vice, il ne s’est pas donné pour mission d’enseigner la vertu. […] Ces trois partis forment à peu près tout le monde ; la chaire de la morale comique est donc bien gardée. […] Sa vocation était déjà formée, déjà mûrie. […] et à votre grâce, de former des rois de ce caractère, de saints rois ; et ma consolation est que celui à qui j’ai l’honneur de porter votre parole, par la solidité et par la grandeur de son âme, a de quoi accomplir vos plus grands desseins. […] Il lui manquait quelque chose pour assembler, même en peinture, ces deux grandeurs morales qui le séduisaient et en former le tout qu’apercevait vaguement et douloureusement l’impuissance de son génie.

102. (1852) Molière, élève de Gassendi (Revue du Lyonnais) pp. 370-382

Passe pour sa morale, mais le reste ne vaut pas la peine que l’on y fasse attention. » Chapelle, à son tour, s’écrie : « que Descartes n’a formé son système que comme un mécanicien qui imagine une belle machine sans foire attention à l’exécution ; le système de ce philosophe est contraire à une infinité de phénomènes de la nature que le bonhomme n’avait pas prévus. » Chapelle l’accuse encore d’avoir rêvé, ne lui accordant d’autre éloge que d’avoir mieux rêvé qu’homme au monde, quand il n’a pas pillé ses rêveries.

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