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79. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

Les Adelphes de Térence n’ont fourni que l’idée de l’école des maris : dans les Adelphes, deux vieillards d’humeurs opposées, un pere & un oncle, donnent une éducation très-différente, l’un à son fils, l’autre à son neveu ; dans l’école des maris, ce sont deux tuteurs chargés d’élever chacun une fille qui leur a été confiée ; l’un sévere, l’autre indulgent : le poëte françois a enchéri sur le poëte latin, en donnant à ces deux personnages, non seulement l’intérêt de peres, mais encore celui d’amans ; intérêt si fin, si vif, qu’il forme une piéce toute nouvelle, sur l’idée simple de l’ancienne. […] Il attira sous cette forme un concours prodigieux,26 & c’est le seul que l’on représente aujourd’hui. […] L’indulgent Philinte qui, sans aimer ni censurer les hommes, souffre leurs défauts, uniquement par la nécessité de vivre avec eux, & par l’impossibilité de les rendre meilleurs, forme un contraste heureux avec le sévére Alceste, qui, ne voulant point se prêter à la foiblesse de ces mêmes hommes, les hait & les censure parce qu’ils sont vicieux.

80.

Colardeau décrit cette salle, qu’il serait si intéressant de dégager des constructions qui l’enserrent, et il en donne le plan exact dans sa brochure : « Cette salle, d’une assez grande étendue, avait la forme d’un carré long, dans la direction du nord au sud, entre la rue des Barrés-Saint-Paul et le quai, qui s’appelait alors quai des Ormes, et qui, depuis, prit successivement différents noms. […] Sganarelle, ou le Cocu imaginaire. — Sir William Davenant a écrit une sorte de comédie, The Playhouse to Let (Le Théâtre à louer), en cinq actes, dont chacun forme une pièce différente. […] Ce baragouin comique, mâtiné de français, d’italien, d’espagnol, de turc et d’arabe, s’y parle journellement, et forme, si je puis dire, le terrain neutre sur lequel s’engagent les transactions entre Européens et Orientaux. […] L’amusante naïveté de sa forme s’augmente encore, pour nous, du réjouissant souvenir qui la rattache à notre Molière ; et je ne sais rien de plus drôle que d’entendre de graves Arabes nous réciter, sans le savoir, des passages du Bourgeois gentilhomme. […] « Ogni lingua ha i suoi idiotismi particolari, e certe forme di dire consecrate dall’uso, e percio, riguardate come decentissime, le quali, riportate letteralmente in altra lingua, riescono diversamente.

81. (1836) Une étude sur Molière. Alceste et Célimène (La Revue de Bordeaux et Gironde unies) pp. 65-76

Le groupe qui forme le tableau est nombreux : Clitandre le marquis, Arsinoé la prude, Oronte le faiseur de sonnets : tous ont certes leur valeur, mais nous nous attacherons seulement aux personnages du premier plan.

82. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. » pp. 71-105

Votre feinte douceur forme un amusement Pour divertir l’effet de mon ressentiment, Et, par le nœud subtil du choix qu’elle embarrasse, Veut soustraire un perfide au coup qui le menace. […] Mais si vous exigez de moi une justification dans les formes, si vous voulez voir les preuves de mon innocence, que je vous ferai voir plus claires que le jour, ne prétendez plus au cœur de Delmire ; oubliez même que vous l’avez connue, & perdez pour jamais le souvenir de cette malheureuse Princesse, que son innocence & sa vertu n’ont pu défendre contre votre injustice.

83. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. Des Monologues. » pp. 261-273

Pasquin y découvre ses inclinations bachiques, forme le projet de s’enivrer, & tient parole : à quoi tout cela sert-il ?

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