Ils se débattent contre une force dont ils ne se rendent pas compte ; ils se refusent à un plaisir qui leur devient volontiers une fatigue ; ils sont honteux, au fond de l’âme, de se savoir si peu dignes de tant de soins et d’être servis, mieux qu’ils ne méritent, par ces plumes vaillantes, animées à bien faire, ennemies des barbarismes, jalouses de la forme, en pleine abondance, en pleine énergie, actives à ce point que du jour au lendemain elles ont abordé les questions les plus ardues ; correctes à ce point qu’il serait difficile de rencontrer, dans ce va-et-vient universel de la langue pratique, officielle, intelligente, une faute aux règles les plus difficiles de la grammaire la plus sévère ! […] C’est l’argent, c’est l’ambition, c’est la lutte ardente de la politique des tribunes ennemies, c’est le commerce et ses armées opulentes, c’est le flot de l’Océan, c’est le mouvement des colonies, ce sont, à chaque instant, les variations et les révolutions de la fortune insolente qui donnent le mouvement, la vie et la force au journal anglais. — Chez nous, tout simplement, c’est la forme et c’est l’esprit, mêlé de courage et de probité, qui font vivre un journal ! […] Sganarelle, c’est l’enfant du peuple, homme timoré et de bon sens, croyant et crédule, honnête dans le fond, quelque peu fourbe dans la forme, qui pour gagner sa vie, beaucoup par curiosité, et un peu parce que le spectacle et le langage du vice lui plaisent et l’amusent, suit son seigneur et maître dans ce hardi et merveilleux sentier d’esprit, d’orgies, de doute, de libertinage et de débauche.
Il a eu deux fois tort et pour le fond et pour la forme. […] Tantôt il se faisait grand seigneur, et sous le nom d’Alceste, il traitait les marquis du haut en bas ; tantôt sous la forme grossière de M. […] Près du public, je tâche à trouver grâce, C’est son goût qui forme le mien; Comme il lui plaît, j’ajoute, change, efface Dans tout ce que j’écris, et je me trouve bien De ne m’écarter point du chemin qu’il me trace; Trop heureux si par ce moyen Quand Molière est assis le premier au Parnasse, Je pouvais prendre, un jour, mon rang si près du sien, Qu’entre nous deux aucun autre n’eût place.
Son génie incertain, aux farces se pliant, Se forme sous le masque et s’essaie en riant ; Mais bientôt ce grand cœur dédaigne un art futile ; Aux hommes qu’il amuse il voudrait être utile ; En lui deux sentiments profonds ont éclaté.
Le conte du Cocu battu & content présente d’abord deux écueils à quiconque forme le dessein de le mettre en action ; premiérement, l’indécence du tête-à-tête entre les deux amants ; secondement, les coups de bâton que la femme fait donner ou laisse donner à son époux ; ce qui certainement n’est pas honnête.
On voit par là combien l’habitude a de puissance sur les hommes, et comme elle forme les différents goûts des nations.