Voyons si l’Auteur François recueille autant de beautés qu’il évite de défauts.
Rambert3, n’est peut-être pas en soi un des défauts les plus graves; mais elle finit, si on ne la combat pas de bonne heure, par s’emparer à fond d’un homme, et par faciliter l’accès de son cœur à une foule de mauvaises pensées.
Mais, dans ce bel amas de grâces nonpareilles, Ce tableau raccourci de toutes les merveilles, Je vois beaucoup de manque et d’inégalités Et d’aussi grands défauts que de grandes beautés. […] Je connais mes défauts, nuis, après tout, je pense Être pour vous encore un captif d’importance ; Car vous aimez la gloire et vous savez qu’un roi Ne vous en peut jamais assurer tant que moi. […] Ai-je dit, et faut-il sur nos défauts extrêmes Qu’en théâtre public nous nous jouions nous-mêmes, Et confirmions ainsi par des éclats de fous Ce que chez nos voisins on dit partout de nous ?
. — Un grand esprit a le défaut suprême de ne voir que l’ensemble et de négliger les détails ; un petit esprit a cette grande qualité d’embrasser une quantité d’objets curieux, utiles, bons à étudier, bons à savoir ; l’esprit enjoué, grâce à sa bonne humeur, fait passer bien des choses d’une rude et cruelle digestion. […] Peut-être bien ce défaut-là vient-il justement de cette louange que nous donnions tout à l’heure à la fantaisie ! […] C’est un des privilèges de la jeunesse, ou tout au moins, est-ce un de ses défauts les plus charmants de ne pas savoir le premier mot de sa plus difficile entreprise ; elle ignore surtout le plus difficile de tous les arts, l’art par excellence de s’arrêter à temps, de commander à la rime cette esclave révoltée, le grand art de placer sous l’harmonie sonore d’un vers bien fait, une idée, un sentiment, un peu de bon sens.
Ce portrait est connu — Le Moliériste le reproduira prochainement ; mais ce que je veux détacher et signaler tout particulièrement, c’est ceci : Parlant de Mégabaste-Montausier, Mlle de Scudéry écrit : « Je suis même persuadé que s’il eût été amoureux de quelque dame qui eût eu quelques légers défauts ou en sa beauté, ou en son esprit ou en son humeur, toute la violence de sa passion n’eût pu l’obliger à trahir ses sentiments. […] S’il en eût eu une mélancolique, il n’eût pu dire, pour adoucir la chose, qu’elle eût été sérieuse. » De ce passage rapprochez les vers suivants du Misanthrope (acte II, scène v) : « L’on a tort, ici, de nourrir dans votre âme, Ce grand attachement aux défauts qu’on y blâme. […] Et dans le premier acte, Alceste ne dit-il pas comme Mégabaste : « L’amour que je sens pour cette jeune veuve Ne ferme point mes yeux aux défauts qu’on lui treuve, Et je suis, quelque ardeur qu’elle m’ait pu donner, Le premier à les voir, comme à les condamner.