Des trois la corruptible est jointe à la matiere ; La seconde, approchant de sa clarté premiere, Agit dans les démons sans commerce des corps ; Et la troisieme enfin, par de divins efforts, Pour faire un composé, sut renfermer en elle La nature divine avecque la mortelle ; Aussi l’ame a l’arbitre...
C’est d’après Plaute que Moliere a composé l’Amphitrion françois.
Ainsi, le Tartufe, vu pour la premiere fois, ne permet certainement à personne de songer à l’art inconcevable qu’il a fallu pour le composer.
De toutes celles qu’il a composées, celle-ci peut, sans contredit, nous donner les meilleures leçons sur l’art de l’imitation : ses défauts nous serviront mieux que les beautés des autres : ils nous apprendront, lorsque nous voudrons nous emparer d’un sujet étranger, à méditer sur les traits les plus frappants de l’ouvrage, à voir de quelle nature ils sont, si on ne les affoiblira pas en les transplantant, même s’ils ne déplairont pas hors de leur pays natal.
D’un autre côté, Cléon, livré à l’étude de son art, n’a ni le temps ni l’envie de s’enrôler dans un parti ; il croit devoir mériter la protection avant que de la solliciter ; il compose dans le silence de son cabinet une piece en cinq actes.