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3. (1858) Molière et l’idéal moderne (Revue française) pp. 230-

Don Juan désire au lieu de vouloir ; il n’a ni foi ni force, il manque le bonheur. Quand l’homme comprendra-t-il que le bonheur n’est pas son droit seulement, mais son devoir ? […] Cette soif de bonheur qui nous dévore, nous révèle, avec la profondeur de nos besoins, la hauteur de notre origine. Le bonheur, voilà la passion de l’homme. […] Mais si le bonheur est une passion, il est aussi et surtout une action.

4. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. M. DE CHAMFORT. » pp. 420-441

Belton, seul, peint l’amour que sa compagne la jeune Belti a pour lui, les preuves qu’il en a, le bonheur dont il a joui avec elle ; mais Arabelle rétablira sa fortune : il espere que Belti excusera cet hymen quand elle connoîtra les mœurs & les usages du pays qu’elle habite. […] Monsieur Inkle eut le bonheur de s’échapper, avec quelques autres, dans une forêt, où, accablé de fatigue & hors d’haleine, il se jetta sur une petite éminence à l’écart. […] Pleins d’espérance de se voir bientôt délivrés de leurs inquiétudes, & de jouir d’un bonheur moins interrompu, ils monterent dessus. […] Hassan, seul, se rappelle ses malheurs passés ; il en goûte mieux son bonheur présent : il y a deux ans qu’il étoit esclave chez les Chrétiens à Marseille ; il jouit présentement chez lui de la liberté & de la compagnie d’une épouse qu’il aime : il n’en a qu’une, tandis que ses voisins en ont plusieurs, il ne sait pas pourquoi faire : il ne gêne pas la sienne ; on lui a dit en France que cela portoit malheur. […] Les deux amants quitterent l’Asie avec leur oncle, & tous ensemble allerent goûter dans leur patrie un bonheur d’autant plus sensible, qu’il suivoit de rudes traverses.

5. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. » pp. 180-200

Aristomene accourt pour remercier la Princesse de ses bontés pour lui ; le Prince d’Ithaque vient de l’instruire de son bonheur : la Princesse le désabuse, & ordonne qu’on la laisse seule. […] En feignant de peindre Cintia, il peint avec enthousiasme tous les charmes de la Princesse, dit qu’il en est si fort frappé, qu’il croit les voir, & sort pour féliciter le Prince de Béarn de son bonheur. […] Elle a beau vouloir s’en défendre, Don Carlos l’a informé de son bonheur. […] Cintia vient se féliciter avec la Princesse du bonheur qu’elle a de plaire à Don Carlos, & lui demande son consentement. […] Le Roi leur donne sa bénédiction, & leur souhaite un bonheur éternel.

6. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. M. DIDEROT. » pp. 317-332

On n’y parloit que de l’homme rare qui avoit eu dans un même jour le bonheur d’exposer sa vie pour son ami, & le courage de lui sacrifier sa passion, sa fortune, & sa liberté. […]  » Constance se récrie sur le bonheur qu’elle a de plaire à son amant, elle trouve mal fondée la crainte qu’il a de fâcher par-là Clairville ; elle appréhende qu’il ne parte au moment même, & sort pour l’arrêter. […] D’Orval veut éluder son mariage avec Constance, en lui disant qu’il est sombre, mélancolique, qu’il est né d’une mere trop sensible, qui le mit au jour & mourut avant de s’unir à son amant par des liens sacrés : Constance passe pardessus tout cela, lui peint la vertu des enfants qu’ils auront : elle le quitte pour aller travailler au bonheur de son frere. […] Il se retire à Milan auprès de Mario, qui lui découvre l’état de son cœur, & lui apprend qu’il souffre en ce moment tous les maux que l’absence d’un objet adoré & l’attente d’un bonheur prochain peuvent faire éprouver à un amant passionné : il n’attend que le retour de cette personne chérie, que le Docteur son pere a demandée & obtenue : elle arrive enfin, & Mario la présente à Lélio.

7. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. M. SAURIN. » pp. 333-353

En vain m’offrirez-vous un appât enchanteur : Ma chere Béverley, je ne veux de bonheur Que celui d’adorer tes vertus & tes charmes. […] Son projet est de racheter une terre vendue presque pour rien, & d’aller s’y occuper du bonheur de sa femme & de l’éducation de son fils. […] Avant la fin du jour la fortune m’éleve Au faîte du bonheur, au comble de mes vœux, Ou creuse sous mes pas un précipice affreux. […] Jarvis réfléchit sur les vertus de sa maîtresse, sur le bonheur dont son maître eût pu jouir : il le voit venir pâle, défiguré.

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