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63. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIX » pp. 319-329

Je ne veux pourtant pas en sortir encore ; trop de charmes m’y attachent, et à ma faiblesse, je sens que je ferais des efforts inutiles, on vous a dit vrai, si l’on vous a peint mon directeur comme un homme rigide ; mais vous ne devriez pas vous le figurer ridicule, Il ne défend point les plaisirs innocents ; mais il ne permet pas de traiter d’innocents ceux qui sont criminels.

64. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXV » pp. 402-412

Le roi, à peine arrivé, et pendant que l’orgueil de madame de Montespan était au plus haut degré d’exaltation, prit du goût pour la comtesse de Ludres, qui était attachée au service de Madame.

65. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

La coutume qu’avaient alors les femmes de porter des masques ou des coiffes abattues favorisait toutes ces machines qui produisent quelquefois de la surprise ou font rire un moment, mais qui ne peuvent jamais attacher, parce que tout s’y passe aux dépens du bon sens, et que, dans toutes ces inventions si péniblement combinées, il n’y a rien, ni pour l’esprit, ni pour la raison. […] Toutes les troupes comiques (il y en avait alors quatre à Paris) voulurent avoir et eurent en effet leur Festin de Pierre comme celle des Italiens; car il faut remarquer que ce sont toujours les ouvrages faits pour la multitude qui ont de ces prodigieux succès de mode, attachés à un nom qui suffit pour attirer la foule à tous les théâtres. […] D’abord, pourquoi vous êtes-vous attaché à une coquette dont vous connaissiez le caractère? […] Convenons d’abord qu’il n’y attachait aucune prétention ; et ce qui le prouve, c’est que presque toutes ne furent imprimées qu’après sa mort. […] En effet, il fallait une scène d’amour à la première entrevue de Jupiter et d’Alcmène, qui devait nécessairement être un peu froide, comme toute scène entre deux amants également satisfaits ; mais celle-ci amène la querelle entre Alcmène et Amphitryon, querelle qui produit la réconciliation entre Jupiter sous la forme du mari, et la femme qui le croit tel réellement ; et cette réconciliation , qui par elle-même n’est pas sans intérêt , en répand beaucoup sur le rôle d’Alcmène, qui, par la vivacité de sa douleur et de ses ressentiments, nous montre combien elle est sincèrement attachée à son époux.

66. (1739) Vie de Molière

Mais aussi les connaisseurs admirèrent avec quelle adresse Molière avait su attacher et plaire pendant cinq actes, par la seule confidence d’Horace au vieillard, et par de simples récits. […] Il n’y a d’intrigue dans la pièce, que ce qu’il en faut pour faire sortir les caractères, mais peut-être pas assez pour attacher ; en récompense, tous ces caractères ont une force, une vérité et une finesse que jamais auteur comique n’a connues comme lui. […] Il est étrange que tant de régularité n’ait pu laver encore cette tache, qu’un préjugé très injuste attache à la profession de comédien.

67. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Du Comique, du Plaisant, des Causes du rire. » pp. 463-473

Hobbes, dans son Discours sur la nature humaine, qui est, si je ne me trompe, le meilleur de tous ses ouvrages, après avoir fait quelques observations fort curieuses à l’égard du rire, le décrit en ces termes : « La passion, dit-il, qui excite à rire, n’est autre chose qu’une vaine gloire fondée sur la conception subite de quelque excellence qui se trouve en nous par opposition à l’infirmité des autres, ou à celle que nous avons eue autrefois : car on rit de ses folies passées, lorsqu’elles viennent tout d’un coup dans l’esprit, à moins qu’il n’y ait du déshonneur attaché » A suivre donc les idées de cet Auteur, lorsqu’un homme rit excessivement, au lieu de dire qu’il est fort gai, nous devrions dire qu’il est bien orgueilleux.

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