/ 121
54. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIX » pp. 319-329

Sa piété est douce, gaie, point fastueuse ; mais il veut une vie chrétienne et active ; c’est un homme admirable ; je vous l’enverrai, si vous souhaitez, à vous et à Guébriant, Il commence pars emparer des passions, il s’en rend maître, et il y substitue des mouvements contraires, il m’a ordonné de me rendre ennuyeuse en compagnie, pour modifier la passion qu’il a aperçue en moi, de plaire par mon esprit.

55. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Une politique élevée favorise toujours les Muses ; les Muses ne sont pas ingrates, elles couvrent de splendeur et d’éclat les règnes de leurs protecteurs ; elles entourent leur renommée d’une si brillante auréole qu’elle permet à peine aux regards éblouis d’apercevoir les fautes qui pourraient la ternir. […] Ce petit trait de satire enflammait encore plus le courroux de madame Pernelle ; et Cléante, continuant comme s’il ne s’en fût pas aperçu, opposait à l’éloge d’une bigote que venait de faire la vieille les portraits de plusieurs personnes vraiment pieuses ; il en citait tour à tour six ou sept qu’il montrait comme réunissant tous les caractères d’une vertu solide. […] Ce retranchement a sans doute paru nécessaire à l’auteur ; il n’aura pas manqué de s’apercevoir qu’il nuisait à la belle scène du premier acte entre Orgon et Cléante, où le même moyen se trouve employé : Regardez Ariston, regardez Périandre, Oronte, Alcidamas, Polydore, Clitandre, etc. […] Il peut paraître étonnant que Molière se soit décidé à la supprimer ; il n’a pu s’y résoudre que pour terminer son second acte d’une manière brillante ; peut-être s’était-il aperçu, à la première représentation, qu’après la scène délicieuse de la brouillerie et du raccommodement, celle qui la suivait avait paru un peu terne, et la crainte de finir froidement un acte qui complète l’exposition de la pièce, ou plutôt ce désir si naturel à un auteur de viser à l’effet, et de ne pas voir languir les applaudissements, l’ont sans doute décidé à ce retranchement.

56. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Je ne suis pas surpris que ces gens grossiers ne s’aperçoivent point de la différence qu’il y a entre ces termes pour l’élégance et la noblesse ; mais les personnes bien élevées et habituées à parler le langage de la belle nature, la sentent très bien et l’observent. […] N’apercevez-vous pas toute la portée de votre critique ? […] S’il est aisé d’apercevoir dans une grande littérature l’empreinte du siècle et de la race qui l’ont produite ; s’il est aisé d’entendre la guerre civile s’entrechoquer dans les vers heurtés de Dante, et de contempler dans la douce figure de Béatrix la personnification, de toutes les choses rêvées par cette époque ardente, et mystique de poètes théologiens ; s’il est aisé de suivre dans le théâtre de Voltaire les préoccupations philosophiques du dix-huitième siècle, et de voir dans le Faust de Goethe l’expression du génie métaphysique et profond de l’Allemagne ; croit-on qu’il soit beaucoup plus difficile de découvrir la cause naturelle d’où procèdent les prodiges apparents, les études calmes d’un Bernardin de Saint-Pierre en 1789, les tragédies attiques d’un Goethe à Weimar ? […] Je crois même qu’il avait des tablettes, et, qu’à la faveur de son manteau, il écrivait, sans être aperçu, ce qu’elles ont dit de plus remarquable. […] Il apercevait le tragique de la comédie humaine ; il avait en lui-même, dans son âme délicate et fière, dans son cœur sensible, dans son corps malade, une source vive de souffrances.

57. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

Il avait été quelque temps touché des charmes de Madeleine, mais chaque jour il s’apercevait davantage qu’il ne trouverait pas en elle la femme qu’il avait rêvée. […] Jourdain, mais évidemment une servante en chef, puisque nous apercevons au-dessous d’elle cette pauvre Françoise, qui sue à frotter les planchers. […] Tout alla d’enthousiasme et alla bien pour Molière, tant que la foule accourut; mais quand l’empressement se fut peu à peu refroidi, il s’aperçut qu’il était au bout de ses forces. […] La Molière s’aperçut alors que le petit garçon qu’elle battait autrefois, était devenu un jeune homme élégant, passionné; c’était elle, dans la pièce qu’ils jouaient alors ensemble, qui disait la première à Baron qu’elle l’aimait ; elle étendit son rôle à la réalité. […] Ayant remarqué lui-même que l’on s’en était aperçu, il se fit un effort et cacha par un ris forcé ce qui venait de lui arriver.

58. (1816) Molière et les deux Thalies, dialogue en vers pp. 3-13

Je vous parais changée, à ce que j’aperçois ?

/ 121