Il a épargné tant d’autres vérités à des personnes qui ne les valent pas, tout Comédiens qu’ils sont ; il pouvait bien encore épargner à la Troupe le chagrin que de tels sentiments partissent d’un homme qu’ils reconnaissent pour leur Maître, et qui a été si longtemps à leur tête. […] Il a raison, puisque par tout ce qu’il nous a dit, j’ai compris aisément que la Molière était une coquette outrée, qu’elle causait continuellement du chagrin à Molière, et qu’il ne pouvait la ranger à son devoir, à cause de son humeur volontaire. […] D’autres Critiques plus chagrins que moi, y auraient peut-être plus trouvé à redire que je ne l’ai fait : mais persuadé que je suis, que les sentiments ne sont jamais généraux sur le bon ou le mauvais d’un Ouvrage, je ne voudrais pas répondre que ce Livre n’eût son mérite pour le plus grand nombre ; il est amusant pour les gens qui se contentent de lire sans réflexion.
Des Comédiens excellents, & qui auroient pu faire les délices de Paris en conservant leur ancienne maniere, auront le chagrin de se voir chassés par l’ingratitude d’un enfant adoptif, ou de partager sa chûte ! […] L’homme livré à mille peines inséparables de l’humanité, sait toujours gré aux Auteurs qui lui font perdre un instant ses chagrins de vue. […] J’ai regret de troubler un mystere joyeux, Par le chagrin qu’il faut que j’apporte en ces lieux.
Souvent un jeune homme qui veut épargner à sa famille les chagrins qu’elle auroit de le voir embrasser une profession peu honorable, ne delibere pas beaucoup sur le nom sous lequel il veut se masquer. […] Moliere avoit souffert de l’absence de Baron ; l’éducation de ce jeune homme l’amusoit dans ses momens de relâche ; les chagrins de famille augmentoient tous les jours chez lui. […] Encore si je pouvois jouïr de mes amis aussi souvent que je le souhaiterois pour m’étourdir sur mes chagrins & sur mon inquietude ! […] Oui morbleu, chagrins, injustice, malheur de tous côtez dans cette vie-ci ! […] Tout cela ne se fit pourtant pas sans un peu de rumeur, de la part des Spectateurs, & sans beaucoup de chagrin du côté des Comediens.
Après cela il voit apparaître mille chimères dansant autour de lui : la jalousie, les chagrins, les soupçons, plaisants et goguenards. […] Accablé de chagrins, de rebuts, il s’était vu forcé, quoiqu’il l’aimât encore, de rompre tout à fait avec elle. […] Molière, toujours plus tendre et plus expansif à la campagne, lui avoua que ce chagrin lui venait d’être obligé de vivre éloigné de sa femme et de ne pouvoir s’en faire aimer. […] N’est-ce pas l’histoire de Molière lui-même, obligé de danser malgré ses chagrins, d’organiser des ballets et des fêtes pour le roi ? […] Après avoir si longtemps mis ses chagrins en scène, il allait y mettre jusqu’à sa maladie.
Cette piece pourroit être très morale, très philosophique, si, comme nous l’avons dit dans le Chapitre de la fortune des personnages, le héros avoit une fortune à risquer : ajoutons s’il avoit une femme, des enfants, ou quelque emploi qui le mît à même de faire l’infortune de plusieurs personnes par sa malheureuse passion ; si son pere savoit peindre avec force combien il est cruel d’avoir un tel fils ; & si, au lieu de goguenarder son frere sur son amour pour Angélique, il exhortoit les peres à donner à leurs enfants une éducation qui les mît à l’abri des chagrins qu’il éprouve ; si enfin le Joueur méritoit d’être deshérité par son pere, & de recevoir sa malédiction pour un cas plus grave que celui d’avoir mis le portrait de sa maîtresse en gage. […] Sganarelle, Alnolphe, le Sicilien, prouvent que ce n’est pas le moyen de se rendre aimables ; Ariste leur apprend dans l’Ecole des Maris comment ils doivent se comporter pour y réussir, & les exhorte à ne pas ajouter la malpropreté & l’humeur chagrine aux désagréments de la vieillesse. […] Nous avons ailleurs blâmé Moliere d’avoir traité trop cruellement Cotin, & jusqu’au point de le faire mourir de chagrin : nous devons cependant dire ici, pour le justifier un peu, que Cotin l’avoit poussé à bout par l’air d’insolence & de supériorité avec lequel il l’avoit traité, à son arrivée à Paris, dans toutes les sociétés où ils s’étoient trouvés ensemble. […] Faites-les maigrir de chagrin ; mais ne les tuez pas : ménagez-les pour vos menus plaisirs & pour vous égayer par fois à leurs dépens. […] Les querelles, procès, faim, soif & maladie Troublent-ils pas assez le repos de la vie, Sans aller, de surcroît, aviser sottement De se faire un chagrin qui n’a nul fondement ?
Moliere avoit des amis respectables, qui le consoloient des chagrins qu’il essuyoit.
Mais j’eus le chagrin de voir qu’une personne sans grande beauté, qui doit le peu d’esprit qu’on lui trouve à l’éducation que je lui ai donnée, détruisit en un instant toute ma philosophie. […] — Je vous avoue à mon tour, lui dit son ami, que vous êtes plus à plaindre que je ne pensais ; mais il faut tout espérer du tems. » Dans le mariage de Molière, dans les chagrins qui le suivirent, nous pouvons trouver le germe du misantrope ; Alceste, l’homme supérieur qui aime Célimène la coquette. — Cette donnée, toute personnelle, s’élargit, se féconda dans la tête puissante de Molière, et devint le chef-d’œuvre de l’artiste et du penseur; ici Molière saisit à la fois l’individu dans tous ses détails et la société dans son ensemble.
chagrins, injustices, malheurs de tous côtés dans cette vie ! […] Tout cela ne se fit pourtant pas sans un peu de rumeur de la part des spectateurs, et sans beaucoup de chagrin du côté des comédiens. […] Il n’avait qu’une fille unique, qu’il aimait beaucoup ; l’ayant mariée à un homme qui la trompa, il en mourut de chagrin. […] Il mourut du chagrin que lui causa le mariage de sa fille Thérèse Le Noir avec d’Ancourt, qui l’avait enlevée. […] Grimarest oublie ici ce qu’il a dit plus haut des chagrins de Molière, et du souci que lui donnait la conduite de sa femme.
Qu’un père eût résolu de mettre sa fille au couvent ou de la marier à quelque déplaisant personnage, elle devait subir sa volonté sans révolte et plus tard ne demander qu’à la religion l’oubli de ses chagrins. […] Molière connaît mieux les raisons qui jettent la plupart des femmes hors du monde : chagrin d’amour, dépit, persécutions d’une marâtre. […] En apprenant la mort d’Argan, peu d’instants plus tard, désespérée, pleine de repentir en songeant au chagrin qu’elle a pu causer à son père, elle ne trouvera, pour se punir de sa désobéissance passée, aucun châtiment plus pénible que la captivité dans une de ces retraites où les austérités « usent les tristes jours que le ciel a comptés ». […] Écoutons Chrysale : Si je n’approuve pas ces amis des galants, Je ne suis pas aussi pour ces gens turbulents Dont l’imprudent chagrin, qui tempête et qui gronde, Attire au bruit qu’il fait les yeux de tout le monde.
Il n’avait qu’une fille unique qu’il aimait beaucoup ; l’ayant mariée à un homme qui la trompa, il en mourut de chagrin, le 1er mars 1692, et fut enterré à Saint-André-des-Arcs. […] Il mourut du chagrin que lui causa le mariage de sa fille Thérèse Le Noir avec Dancourt, qui l’avait enlevée. […] Ce mariage fut pour Molière une source de chagrins sans cesse renaissants. […] S’il faut en croire un misérable libelle imprimé en Hollande, l’intelligence de Molière avec mademoiselle de Brie dura jusqu’au mariage de cet acteur avec la sœur des Béjart ; mais les chagrins domestiques de Molière le ramenèrent à mademoiselle de Brie. […] Mademoiselle Beauval, qui était présente, dit d’un air chagrin : « Je vois bien que cet ordre est pour me faire entendre que je commence à n’être plus capable de remplir mon emploi ; ainsi je me retire. » En effet, elle et son mari quittèrent le théâtre à la clôture de Pâques de l’année 1704.
Des enfants qu’il en eut, il ne conserva qu’une fille qu’il aimait beaucoup ; et, l’ayant mariée à un homme qui la rendit malheureuse, il en mourut de chagrin. […] Conjecture qu’il mourut, en cette année, du chagrin que lui causa le mariage de sa fille Thérèse Lenoir, avec Dancourt qui l’avait enlevée. […] Comme l’on sait d’ailleurs qu’il était spadassin, et que Molière ne l’aimait pas, on pourrait être étonné que, jusqu’à la mort de cet homme illustre, il eût compté, parmi ses camarades, pour une part entière, si l’on ne savait aussi que Molière aimait beaucoup mademoiselle de Brie, dont les consolations lui étaient fort utiles dans ses chagrins conjugaux, et que mademoiselle de Brie avait du talent pour deux. […] On prétend que Molière, amoureux de mademoiselle du Parc, et n’ayant pu réussir auprès d’elle, se retourna du côté de mademoiselle de Brie, qui l’accueillit plus favorablement ; que sa liaison avec elle dura jusqu’à son mariage, et recommença peu de temps après, lorsque le caractère de sa femme lui eut causé des chagrins dont la complaisante mademoiselle de Brie eut la bonté de le consoler. […] Boursault, livré à la risée universelle, n’ayant, pour se consoler, que le suffrage des ennemis de Molière, et de quelques partisans exclusifs des comédiens de l’hôtel, fit imprimer son Portrait du peintre, avec une préface chagrine et amère, où il se plaignait des injures de Molière en l’injuriant, et témoignait surtout un grand dépit de ce qu’on avait voulu lui ravir le mérite et la gloire de son ouvrage, en le faisant passer pour un simple prête-nom.
Si le personnage se fait de sang froid une longue récapitulation de ce qu’il sait déja, la mal-adresse de l’Auteur perce ; l’exposition est mauvaise, parcequ’il n’est pas naturel qu’un homme se fasse confidence à lui-même d’une chose qu’il n’ignore pas : mais l’exposition est bonne, si les événements passés causent à ce même personnage assez de joie ou de chagrin pour que ses transports le forcent comme malgré lui à se les rappeller. […] quel chagrin pour ma mere ! […] Mais, ma foi, le métier est trop maltraité aujourd’hui ; & j’ai renoncé à toutes choses, depuis certain chagrin d’une affaire qui m’arriva.
Alors Dupuis annonce que le mariage est encore loin ; il cherche à donner des alarmes à sa fille sur la légéreté de Desronais : elle le croit fidele, & sort pénétrée du chagrin que Desronais va ressentir à son retour. […] Les amants attaquent ensemble Dupuis : il les combat vigoureusement, en leur peignant le chagrin d’un vieillard délaissé par ce qu’il a de plus cher ; mais il cede enfin à leur amour, à leurs transports, & à leurs tendres protestations d’être toujours dignes de leur pere. […] Lucas, surpris de s’être laissé toucher par cette mijaurée, apperçoit Richard, court à lui, le trouve bien chagrin de n’avoir pu se jetter aux pieds du Roi, comme il l’avoit projetté, pour lui demander justice contre le Marquis de Concini.
La réflexion ajoute à mes chagrins. […] J’eus le chagrin mortel de voir soutenir « qu’un Auteur sage doit, pour être plus sûr de réussir, ne placer dans chaque acte qu’une seule scene brillante & forte par sa situation ; que les autres doivent être faites seulement pour amener celle-là ; que dans les actes où il y a plusieurs grandes scenes, le spectateur, étourdi par des beautés qui se croisent mutuellement, les sent moins que lorsqu’il en voit seulement quelques-unes joliment enchassées, & distribuées avec prudence ».
On ne vous consulte pas sur cela, répondit Molière à Chapelle*. « Représentez-vous, ajouta-t-il, en s’adressant au jeune homme, la peine que nous avons ; incommodés ou non, il faut être prêts à marcher au premier ordre, et à donner du plaisir quand nous sommes souvent accablés de chagrin ; à souffrir les grossièretés de la plupart des gens avec qui nous avons à vivre, et à captiver les bonnes grâces d’un public qui est en droit de nous gourmander261 pour son argent.
chagrins, injustices, malheurs de tous côtés dans cette vie-ci.
Un bon Bourgeois de Paris, vivant bien noblement ; mais dans les chagrins, que l’humeur et la beauté de sa femme lui avaient assez publiquement causés, s’imagina que Molière l’avait pris pour l’original de son Cocu imaginaire. […] Molière avait souffert de l’absence de Baron ; l’éducation de ce jeune homme l’amusait dans ses moments de relâche ; les chagrins de famille augmentaient tous les jours chez lui. […] Encore si je pouvais jouir de mes amis aussi souvent que je le souhaiterais pour m’étourdir sur mes chagrins et sur mon inquiétude ! […] Oui morbleu, chagrins, injustice, malheurs de tous côtés dans cette vie-ci ! […] Tout cela ne se fit pourtant pas sans un peu de rumeur, de la part des Spectateurs ; et sans beaucoup de chagrin du côté des Comédiens.
Cette prévention s’imprima tellement dans son esprit, qu’il ne restoit dans la boutique qu’avec chagrin : de maniere que revenant un jour de la Comédie, son pere lui demanda pourquoi il étoit si mélancholique depuis quelque tems ? […] Moliere s’étoit marié à la Demoiselle Béjart, fille d’un Comédien & d’une Comédienne de ce nom : il l’aima avec beaucoup de tendresse ; mais comme c’étoit une coquette des plus aimables, qui avoit le talent de plaire à presque toutes les personnes qui la voyoient, & dont l’humeur ne sympatisoit nullement avec celle de Moliere, il eut quelques chagrins domestiques à essuyer.
Un instant après, Diane & Colombine viennent sur la scene : elles se réjouissent en voyant Brighella ; Colombine sur-tout, qui le caresse beaucoup & a le chagrin d’en être rebutée. […] Diane raconte ses chagrins à Colombine. […] Donc encore une fois, Maître, c’est la troisieme, Mon fils me rend chagrin.
Je comprends que ses défenseurs ne manqueront pas de dire qu’il a traité avec honneur la vraie probité, qu’il n’a attaqué qu’une vertu chagrine, et qu’une hypocrisie détestable.
Cette place de dame d’honneur attira à la suite à la duchesse de Montausier des imputations plus graves, qui eurent une fatale influence sur le reste de sa vie, dont elles abrégèrent la durée par mi profond chagrin.
Un chagrin mortel l’atteindra dans cette période, et elle y succombera quelques années plus tard, victime d’une perfidie du roi et de sa maîtresse.
Henriette retient Leuson qui lui fait voir son mépris pour Stukéli ; il la remercie du tendre intérêt qu’elle prend à lui, & la prie de couronner son amour en lui donnant sa main : elle ne peut s’y déterminer tant que sa belle-sœur est dans le chagrin. […] Jarvis, qui n’a pas trouvé son maître chez Vilson, se félicite de le rencontrer, lui peint les chagrins de sa femme, lui offre le peu d’argent qu’il a.
Mais on doit songer que « rien n’use tant l’ardeur de ce nœud Que les fâcheux besoins des choses de la vie ; Et l’on en vient souvent à s’accuser tous deux De tous les noirs chagrins qui suivent de tels feux557. […] Quand Henriette se croit ruinée, et que Clitandre veut l’épouser quand même, elle dit tristement : Rien n’use tant l’ardeur de ce nœud qui nous lie Que les fâcheux besoins des choses de la vie ; Et l’on en vient souvent à s’accuser tous deux De tous les noirs chagrins qui suivent de tels feux.
Quel chagrin pour lui de quitter si brusquement une épouse adorée ! […] Don Juan, furieux, ne sait sur qui faire tomber sa rage : Don Félix augmente le trouble en frappant à la porte de sa fille : Don Juan veut lui épargner le chagrin qu’il ressent, fait sortir tout le monde, & remet sa vengeance au lendemain, pour délibérer sur le choix de sa victime. […] Remarquons que Julien, n’ayant pas encore contracté son second mariage, doit nous paroître bien moins scélérat que la Pivardie : il est plus propre par conséquent à figurer dans une comédie ; il finit même par devenir intéressant, quand, moins cruel que l’héroïne de la seconde histoire, il se montre dès qu’il sait qu’on fait le procès à sa femme, & n’a pas le courage de la laisser plus long-temps dans le chagrin. […] J’aime toujours cette masque-là, queuque chagrin qu’alle me baille.
Triste et chagrin dans sa sombre enveloppe, Il méditait un funeste dessein ; Quand par hasard il voit Le Misanthrope, Voilà, Monsieur, qu’il hésite soudain.
Don Garcie feint de ne pas vouloir la lire : il proteste qu’il n’est point jaloux : il ne lit, dit-il, la lettre que pour obéir à Dona Elvire, & voit qu’elle vient de Dona Ignès, qui fait part à son amie des chagrins que Mauregat lui prépare en voulant l’épouser malgré elle. […] On peint à Elvire le chagrin dans lequel il est plongé : elle veut le consoler : elle l’envoie chercher ; elle lui promet de ne pas traiter le vainqueur aussi bien qu’il le craint. […] Pantalon répond au Prince, que son chagrin est causé par la crainte où il est que sa jalousie ne le rende malheureux : il l’exhorte à bannir de son cœur cette funeste passion ; le Roi le lui promet.
Cette dernière révolution renversa toutes les espérances de Regnard, qui, pour se distraire de ses chagrins, se remit à voyager. […] Au bout de cette rue où ce grand cardinal, Ce prêtre conquérant, ce prélat amiral, Laissa pour monument une triste fontaine, Qui fait dire au passant que cet homme, en sa haine, Qui du trône ébranlé soutint tout le fardeau, Sut répandre le sang plus largement que l’eau, S’élève une maison modeste et retirée, Dont le chagrin surtout ne connaît point l’entrée. […] Il suppose que ce grand satirique vient de mourir du chagrin que lui a causé le mauvais succès de ses derniers ouvrages.
Alors mon homme, aidé du simple sens commun, pourroit lui répondre, je pense : « Puisque la satisfaction du cœur a deux façons de s’exprimer, gardez votre joie pleureuse pour les pieces que je viens voir avec l’intention d’y pleurer ; mais lorsque, sur la foi de votre affiche, je vous donne de l’argent pour rire, régalez-moi, je vous prie, d’un plaisir qui soit gai, & qui ne ressemble pas si fort au chagrin ». […] Le peu de sureté que j’ai vue pour ma vie à Naples, m’a fait y renoncer pour toujours ; & ayant su trouver moyen d’y faire vendre ce que j’avois, je me suis habitué ici, où, sous le nom d’Anselme, j’ai voulu m’éloigner les chagrins de cet autre nom qui m’a causé tant de traverses.
» Et quant au mariage, voici Pasquariel, libraire, qui vend un livre, lequel ressemble de bien près à notre vieux livre des Quinze joyes, ce sont : « Les Agréments et les chagrins du mariage, en trois tomes ; le chapitre des agréments contient la première page du premier feuillet du premier tome et le chapitre des chagrins contient tout le reste. » Bon ou mauvais, vrai ou faux, tout cela ne nous vient pas d’au-delà des monts.
Cela montre le vrai chagrin de Mme Pernelle, c’est de ne pas avoir place pour parler, de n’être pas écoutée. […] En commençant par le repentir, il se prive de cette excellente faveur de comique : Combat de la vanité et du chagrin d’être cocu. […] Cinquième situation : Combat de la vanité et du chagrin d’être cocu. […] Là, il se voit faire cocu, et ce chagrin l’emporte sur la vanité. […] Et a deux chagrins : Le premier d’avoir perdu 30.000 francs as my friend ; Le deuxième qu’on s’est moqué de lui, sans qu’il lui reste la possibilité de se venger.
quelle indépendance, quelle légèreté, quelle gaîté, quelle folie devaient régner dans un camp dont les chefs étaient de la jeunesse des deux sexes, dans un camp où les relations étaient toutes militaires, où tous les dangers étaient communs, où le chagrin des revers et l’ivresse des succès étaient également partagés, où régnait la familiarité la plus dégagée des formes habituelles du respect, en un mot dans une armée de deux sexes qui, en révolte contre les lois de l’état, ne devaient pas s’assujettir bien strictement à celles de la bienséance !
Prenons, pour le prouver, le moment intéressant où Pamphile, amoureux de l’Andrienne, peint les chagrins que lui a causé son pere, en lui ordonnant de se préparer à épouser une autre femme. […] Je suis troublé par tant de chagrins qui partagent mon esprit !
Mais il est véritable aussi que votre esprit Se gendarme toujours contre tout ce qu’on dit, Et que, par un chagrin que lui-même il avoue, Il ne sauroit souffrir qu’on blâme ni qu’on loue. […] C’est que jamais, morbleu, les hommes n’ont raison ; Que le chagrin contre eux est toujours de saison, Et que je vois qu’ils sont, sur toutes les affaires, Loueurs impertinents, ou censeurs téméraires.
Harpagon, désespéré de perdre sa bague, fait des mines que son fils feint d’attribuer au chagrin de voir refuser son présent. […] les soupirs, les gémissements, le chagrin, la douleur, la pauvreté, la famine, ce sont là les biens dont cette funeste journée m’a enrichi ! […] Euclion est dans le plus grand chagrin de la perte de son trésor.
& quel chagrin pour une mere vertueuse qui ayant conduit sa fille au spectacle en croyant lui procurer un plaisir innocent, se voit forcée de rougir doublement à ses côtés ! […] Dans Plaute, Amphitrion, après avoir reconnu son rival, est dévoré d’un grand chagrin ; le voici.
Parbleu, je ne vois pas, lorsque je m’examine, Où prendre aucun sujet d’avoir l’ame chagrine. […] Le public partage leur chagrin.
Le chagrin des vieux jours ne peut aigrir mon âme Contre les doux transports de l’amoureuse flamme ; Et, bien que mon sort touche à ses derniers soleils, Je dirai, que l’amour sied bien à vos pareils ; Que ce tribut qu’on rend aux traits d’un beau visage De la beauté d’une âme est un clair témoignage, Et qu’il est malaisé que, sans être amoureux, Un jeune prince soit et grand et généreux... […] Ne cherchons tous les jours qu’à nous plaire, Soyons-y l’un et l’autre empressés ; Du plaisir faisons notre affaire ; Des chagrins songeons à nous défaire : Il vient un temps où l’on en prend assez631.
La Vieillesse chagrine incessamment amasse, Garde non pas pour soi, les trésors qu’elle entasse ; Marche en tous ses desseins d’un pas lent et glacé, Toujours plaint le présent, et vante le passé, Inhabile aux plaisirs, dont la jeunesse abuse, Blâme en eux les douceurs, que l’Âge lui refuse.
Les Comédiens François annoncent l’Important de Cour : il ne le connoît pas, il va le voir, & s’apperçoit avec chagrin que le héros de cette piece est exactement son Petit Seigneur. […] C’est cette juste défiance Que je renferme dans mon sein, Dont j’épargne à leurs cœurs la triste connoissance, Qui ne feroit qu’augmenter leur chagrin...
Il se résout à différer encore de tout révéler à Pandolfo qui pourrait mourir d’effroi et de chagrin. […] Si l’anecdote était authentique, nous craindrions bien que, dans cette circonstance, Molière n’eût encore été qu’imitateur : ces fausses lettres, faisant succéder rapidement les impressions de chagrin et de joie, fournissaient un trop excellent prétexte à la pantomime, pour n’avoir pas été exploitées par les artistes italiens.
Il y regne un chagrin, une morne tristesse, Qui, dès l’abord, dénote un grand fonds de tendresse.
En 1652, après la guerre de la Fronde, Madame de Rambouillet, âgée de 72 ans, fut accablée de chagrins.
D’un autre côté, peut-on penser que l’accent de madame Scarron dans l’expression de son chagrin, cet accent qui alla au cœur du roi, ne sortît du cœur de la gouvernante dont la douleur n’était pas toute pour la perte de l’enfant et s’était accrue de la douleur du père ?
Le 20 octobre, elle écrit cette nouvelle à sa fille, en disant : « Il n’y a plus de chagrin présentement.
C’est ainsi qu’il faut profiter des faiblesses des hommes, et qu’un sage esprit s’accommode aux vices de son siècle. » Certes une pareille scène a été moins faite pour peindre Don Juan que pour préparer le Tartuffe ; on y voit percer le chagrin d’un honnête homme indigné des lâches cabales de ses ennemis, et l’on sent que, comme son Alceste, il a pour les méchants des haines vigoureuses. […] Molière n’épargna ni peines ni soins pour la conservation d’un ouvrage dont il sentait tout le prix, et qui lui devenait d’autant plus cher qu’il lui avait causé plus de chagrins. […] Quelques écrivains, et entre autres Grimarest, auteur d’une Vie de Molière que Voltaire traite avec raison de fabuleuse, ont prétendu que Molière avait été presque entièrement découragé par les persécutions auxquelles l’avait exposé le Tartuffe ; qu’il en avait conçu un profond chagrin, et qu’on lui avait entendu dire au sujet de cette pièce : « Je me suis repenti plusieurs fois de l’avoir faite. »Rien ne paraît moins vraisemblable, rien n’annonce que Molière ait songé un seul instant à abandonner le terrain à ses ennemis ; on l’a vu au contraire ne perdant jamais de vue son œuvre de prédilection, faisant jouer tous les ressorts de son esprit, et traitant pour ainsi dire de la représentation du Tartuffe avec tout l’art et toute la dextérité du négociateur le plus habile. […] Cléante s’élevait contre cette humeur chagrine des gens d’un certain âge qui blâment tout ce qu’ils ne peuvent plus faire.
« Voilà, Monseigneur, toute la faute que j’ai commise en tout cela, dont j’ai eu et j’ai encore un chagrin mortel ; et je voudrais pour toute chose au monde, ou que la lettre n’eût jamais été imprimée, ou que je n’eusse jamais écrit sur cette matière qui, contre ma volonté, cause le scandale qu’elle cause ! […] Quand, enfin, Sganarelle ose avouer au seigneur Alcantor toutes ses répugnances au mariage projeté, le seigneur Alcantor se retire sans rien laisser paraître de ses chagrins. […] Est-ce le chagrin qui a si fort irrité son cœur ? […] À Dieu ne plaise que je chagrine ces gloires naissantes, que je prenne à partie ces Agamemnons et ces Frontins de hasard ! […] De là vient le chagrin qui aigrit cet homme, de là vient cette mauvaise humeur qu’il nous fait subir.