Dans toutes, un amour mutuel, né subitement, et accéléré plutôt qu’arrêté dans sa marche par une suite de petits obstacles que suscite soit un préjugé, soit un malentendu, soit une bizarrerie de caractère, arrive à la conclusion désirée de part et d’autre, au moment où il en paraît le plus éloigné, et sans que les personnages intéressés aient eu autre chose à faire qu’à laisser enfin échapper de leur bouche un mot, un seul mot trop longtemps suspendu. […] Je ne puis le taire ; pour réduire son sujet aux proportions de temps et de lieu qu’exige la scène française, Molière l’a étrangement mutilé ; le peu d’unité qu’il y avait dans l’action, a tout à fait disparu ; le commencement, le milieu et la fin sont autant de pièces à la suite l’une de l’autre ; enfin, le tout n’est qu’un assemblage, un entassement d’épisodes qui ne s’engendrent pas ; mais se succèdent, qui ne se terminent pas, mais s’arrêtent, et que remplace, en manière de dénouement, un épisode nouveau qui n’a point son origine dans ceux dont il est précédé. […] Avertissement du commentateur [Le Festin de Pierre, version Thomas Corneille] Je ne pense pas qu’on puisse être surpris ni fâché de trouver, à la suite du Festin de Pierre, de Molière, l’imitation en vers qu’en a faite Thomas Corneille. Il est impossible que deux ouvrages aient entre eux un rapport plus immédiat, et que l’un attire plus naturellement l’autre à sa suite.
Le talent bouffe de Lully pouvait se développer à loisir, et quand il prenait la langue italienne avec suite, ou quand les autres la chantaient, l’oreille n’était pas blessée d’un changement subit, nullement justifié par la situation. […] Pourquoi Molière, auquel on donne le rôle de Pourceaugnac (qu’il remplit dans la suite), n’aurait-il pas joué à Chambord celui de Sbrigani, comme il joua celui de Scapin? […] Quoi qu’il en soit, il y a un fait certain : 11 existe un Divertissement de Chambord ayant, en plus des paroles italiennes conservées dans le Pourceaugnac ordinaire, d’autres paroles italiennes qui leur font suite, — les arguments qui justifient un ordre de scènes inconnu ou oublié aujourd’hui semblent être de Molière. […] Après la plainte amoureuse de Cloris, venait le deuxième acte: « C’est une suite des déplaisirs du païsan marié, qui se trouve encore interrompu par la mesme bergère, qui vient luy dire que Tircis et Philène ne sont pas morts, et luy monstre six bateliers qui les ont sauvéz. […] C’était l’usage pour tout genre de publications; ainsi, par exemple, le Carnaval, ballet mascarade, représenté en 1675, porte comme date d’impression celle de 1730 ; et à la suite est un prospectus des Ballard, annonçant les opéras de Lully, dont un encore sous presse en 1720, — et Lully était mort en 1687.
Je n’y recommence pas la suite des rapprochements de textes et des indications de sources que j’ai dû faire en commentant Molière. […] C’est encore Molière qui, dans un intermède du Malade imaginaire, lui a donné le plus grand rôle ; mais il n’est là qu’un prête-nom ; il ne fait que remplacer le Pédant, comme on le verra dans la suite de ce livre, et n’a point son caractère original.
Chapitre XXX Années 1673 (suite de la huitième période) — Mort de Molière. […] Dans cette même année 1673, sa situation éprouva un nouveau changement : madame de Coulanges écrit à madame de Sévigné, le 20 mars : « Nous avons enfin retrouvé madame Scarron, c’est-à-dire que nous savons où elle est ; car, pour avoir commerce avec elle, cela n’est pas aisé. » La suite de cette lettre prouve que madame de Coulanges était instruite de bien des particularités concernant madame Scarron.
Dans la suite ce genre de comique prit encore une nouvelle face. […] Nymphes de la suite de Flore, chantantes, Mlle Desfronteaux ; MM. […] Quatre Sylvains de la suite de Vertumne, dansants, MM. […] Dryades de la suite de Vertumne, MM. […] Dieux des fleuves de la suite de Palémon, dansants, MM.
Chapitre XVIII Suite de l’année 1663 (continuation de la septième période). — Molière met au théâtre L’École des femmes. — Observations sur cette pièce. […] Cela est sans contredit juste et parfaitement écrit ; mais à la suite, quand Agnès déclare à son tuteur qu’un jeune homme, malgré tous les obstacles, a trouvé le moyen de s’introduire près d’elle et de lui plaire, le tuteur se plaint d’avoir perdu tous les soins qu’il a pris pour lui plaire lui-même ; Agnès lui répond : Vraiment, il en sait donc là-dessus plus que vous, Car à se faire aimer il n’a pas eu de peine.
Chapitre XXVI Suite de l’année 1670 (continuation de la septième période). — Madame Scarron chargée de l’éducation des enfants naturels du roi et de madame de Montespan. — Habitudes de madame Scarron. — Sa société quand elle fut nommée gouvernante. […] Par la piété, il est vrai, elle put à la suite combattre la faiblesse du roi pour madame de Montespan ; mais par l’emploi de ce moyen, elle s’interdisait de profiter de ses succès, en combattant l’habitude des maîtresses par la religion, et ne prenait pas le chemin de le devenir. […] Ceci nous ramène à la suite des faits.
Je lui ai répondu avec fermeté, qu’à mon âge on ne pouvait faire ombrage a un esprit bien fait ; que ma conduite, dont elle avait été témoin dix ans de suite, démentait tous ses soupçons ; que j’avais si peu songé au dessein qu’elle me prêtait, que je l’avais souvent priée de m’obtenir la permission de me retirer ; que je ne souffrirais plus désormais ses hauteurs, que ses inégalités abrégeaient mes jours par les chagrins qu’elles me causaient — Et qui vous retient ici ? […] À la fin de février, le roi partant pour aller au-devant de madame la dauphine, « il se trouva le matin dans la cour de Saint-Germain un très beau carrosse tout neuf, à huit chevaux, avec chiffres, plusieurs chariots et fourgons, quatorze mulets, beaucoup de gens autour habillés de gris ; et dans le fond de ce carrosse monte la plus belle personne de la cour, avec Des Adrets seulement, et des carrosses de suite pour les femmes135. » Le 6 mars, il y eut bal à Villers-Cotterets : « madame de Fontanges y parut brillante et parée des mains de madame de Montespan, qui lui rendit ainsi le secours qu’elle-même avait reçu de madame de La Vallière. […] Je reviens aux faits et j’en reprends la suite. […] Victorieux depuis qu’il régnait, n’ayant assiégé aucune place qu’il n’eut prise, supérieur en tout genre à ses ennemis réunis, la terreur « de l’Europe pendant six années de suite, enfin son arbitre et son pacificateur, ajoutant à ses états la Franche-Comté, Dunkerque et la moitié de la Flandre ; et ce qu’il devait compter pour le plus grand de ses avantages, roi d’une nation alors heureuse et alors le modèle des autres nations. » Les armées qui avaient conquis les pays dont sa longanimité rendait la plus grande partie par la paix de Nimègue, étaient florissantes, pleines de gloire et de confiance.
Quand Armande fait fi du mariage, se plaint de ce qu’il offre de dégoûtant, de la sale vue sur laquelle il traîne la pensée, et qui fait frissonner, quand elle demande à sa sœur comment elle peut résoudre son cœur aux suites de ce mot, c’est la nature, c’est la raison, c’est la morale qui répond par la gracieuse bouche d’Henriette : Les suites de. ce mot, quand je les envisage, Me font voir un mari, des enfants, un ménage ; Et je ne vois rien là, si j’en puis raisonner, Qui blesse la pensée et fasse frissonner506. […] « Les suites du mariage sont des enfants et un ménage542. » III.
C’est une suite de traits dont aucun n’est perdu; celui-ci est pour moi, celui-là est pour mon voisin ; et ce qui prouve le plaisir que procure une imitation parfaite, c’est que mon voisin et moi nous rions du meilleur cœur du monde de nous voir ou sots, ou faibles, ou impertinents, et que nous serions furieux, si on nous disait d’une autre façon la moitié de ce que nous dit Molière. […] S’il s’élevait parmi nous dans la suite un auteur comique qu’on pût lui opposer, c’est que nos mœurs seraient devenues plus fortes, et que cet auteur aurait encore plus de génie que lui.
Marie travaille à reprendre de l’influence, en mettant en avant Richelieu, qui devait être à la suite son persécuteur. […] Voiture, dont nous parlerons beaucoup dans la suite, s’en prévalait sans contrainte et peut-être sans mesure ; il poussa très loin la familiarité avec eux, quand il eut pris pied à l’hôtel de Rambouillet.
L’Amour médecin, en trois actes, avec un prologue et des entrées de ballet, dont la musique était de Lulli, fut joué, le 15 septembre 1665, à Versailles, où il eut trois représentations de suite. […] Le Misanthrope fut joué dans les mois de juin et de juillet, c’est-à-dire dans la saison la plus défavorable aux spectacles, et il eut vingt-une représentations consécutives dont il fit seul tous les frais, aucune petite pièce, ni ancienne, ni nouvelle, n’ayant été donnée à la suite. […] Loin que Le Misanthrope ait été soutenu par Le Médecin malgré lui, cette dernière pièce, jouée six jours après qu’on eut cessé de jouer la première, le fut onze fois de suite avec d’autres ouvrages ; après quoi, les deux pièces furent données ensemble, et ne le furent que cinq fois. […] Notice historique et littéraire sur Le Médecin malgré lui Le Médecin malgré lui fut joué, pour la première fois, le 6 août 1666, et il eut vingt-six représentations de suite : c’était cinq de plus que Le Misanthrope, qui l’avait précédé.
150 Il eut en vue Thomas Corneille, qui, après avoir porté long-temps le nom de Corneille le jeune, se fit appeler dans la suite Corneille de l’Isle.
Et comme ce même Cyrano étoit très-avide de savoir, & qu’il avoit une memoire fort heureuse, il profitoit de tout, & il se fit un fond de bonnes choses, dont il tira avantage dans la suite. […] J’aurai assez d’occasions d’en parler dans la suite de sa Vie ; je reviens à l’histoire de ses ouvrages. […] D’ailleurs on verra par la suite qu’elle a du rapport à quelques particularitez qui regardent Moliere. […] Mais elle se dérangea par la suite. […] Mais le grand Seigneur avoit les sentimens trop élevez, pour que Moliere dût craindre les suites de son premier mouvement.
Elle eut un succès qui passa ses espérances : Comme ce n’était qu’une pièce d’un seul Acte qu’on représentait après une autre de cinq, il la fit jouer le premier jour au prix ordinaire, mais le peuple y vint en telle affluence, et les applaudissements qu’on lui donna furent si extraordinaires, qu’on redoubla le prix dans la suite ; ce qui réussit parfaitement à la gloire de l’Auteur, et au profit de la Troupe. […] Les commencements de cet établissement ont été heureux, et les suites très avantageuses ; les Comédiens compagnons de Monsieur de Molière ayant suivi les maximes de leur fameux Fondateur, et soutenu sa réputation d’une manière si satisfaisante pour le Public, qu’enfin il a plu au Roi d’y joindre tous les Acteurs et Actrices des autres Troupes de Comédiens qui étaient dans Paris, pour n’en faire qu’une seule Compagnie.
» Ce mouvement inverse, ce reflux, pour ainsi dire, que nous avons à constater fut par la suite une cause d’incertitude et de confusion : quand il devint difficile de démêler dans le répertoire italien ce qui avait précédé Molière ou ce qui l’avait suivi, on méconnut souvent les dettes réelles qu’il avait contractées pour lui attribuer des emprunts où il était, non plus débiteur, mais créancier. […] Par la suite, cet équilibre se rompit de nouveau, et ce fut alors la littérature et surtout la littérature dramatique de l’Italie qui fut redevable à la France de bien plus que celle-ci ne lui avait dû jadis.
Et comme ce même Cyrano était très avide de savoir, et qu’il avait une mémoire fort heureuse, il profitait de tout ; et il se fit un fond de bonnes choses, dont il tira avantage dans la suite. […] Les Précieuses ridicules furent jouées pendant quatre mois de suite. […] D’ailleurs on verra par la suite qu’elle a du rapport à quelques particularités qui regardent Molière. […] Mais elle se dérangea par la suite. […] Mais le Grand Seigneur avait les sentiments trop élevés, pour que Molière dût craindre les suites de son premier mouvement.
Chapitre XXIII Années 1660 à 1670 (suite de la septième période). — Revue de la société polie de 1660 à 1670. — Hommes et femmes célèbres de cette société. […] Le marquis de Sourdis a fait d’elle un portrait merveilleux qui se trouve à la suite des mémoires de Mademoiselle parmi beaucoup d’autres portraits, dont la composition faisait partie des amusements de sa société.
193 le parterre applaudit : Alceste démontra, dans la suite de la scène, que les pensées et les vers de ce sonnet étaient, De ces colifichets dont le bon sens murmure.
Depuis le fameux drame de Pinto154, jusqu’à l’Abbé de l’Epée, la comédie n’est plus qu’une suite de scènes décousues, sans intérêt, et sans situations comiques.
La peine inutile que les uns prennent pour arranger cinq à six scenes sans suite & sans dénouement, l’estime, la vénération que les autres ont pour ces ouvrages décousus, prouvent assez que l’envie fait parler les premiers, & que leurs admirateurs ne connoissent ni les difficultés ni le mérite du genre qu’ils méprisent.
Chapitre XIII Suite de la 6e période, de 1650 à 1660. — Sociétés d’élite qui prennent la place de l’hôtel de Rambouillet. […] On y lit aussi que l’hôtel d’Albret et l’hôtel de Richelieu « étaient une suite et une imitation de l’hôtel de Rambouillet, quoiqu’avec des correctifs, et qu’il leur manquât un Voiture pour en faire passer à la postérité les plaisirs et les amusements. » Avant les hôtels d’Albret et de Richelieu, j’aurais dû citer en première ligne les cercles de mademoiselle de Montpensier.
Il faut finir cette scene par quelque trait intéressant, qui, réveillant toute l’attention du public, & piquant sa curiosité, lui fasse desirer l’acte suivant avec l’intérêt le plus vif ; & de façon, s’il est possible, que le desir de voir la suite, l’emporte sur le desir de critiquer. […] Je coquette fort peu, c’est mon moindre talent, Et de profession je ne suis point galant : Mais j’en ai servi vingt de ces chercheurs de proie, Qui disoient fort souvent que leur plus grande joie Etoit de rencontrer de ces maris fâcheux, Qui jamais sans gronder ne reviennent chez eux ; De ces brutaux fieffés qui, sans raison ni suite, De leurs femmes en tout contrôlent la conduite, Et, du nom de mari fiérement se parants, Leur rompent en visiere aux yeux des soupirants.
Chapitre XXXIII Année 1676 (suite de la huitième période). — Mot tendre du roi à madame de Maintenon. — Son départ pour l’armée. — Madame de Montespan reste près de la reine son voyage à Bourbon. — Coïncidence de son retour avec celui du roi. — On reprend les anciennes habitudes. — Humeur de madame de Maintenon. — Explication entre elle et Madame de Montespan. […] Toute la suite de sa vie a montré qu’en cette occasion sa peine la plus sensible fut la perte des espérances qu’elle avait déjà conçues de ramener le roi à une conduite plus conforme aux sentiments de religion et de piété dont elle était pénétrée. » M. de Beausset se fonde sur les Mémoires de Saint-Simon, et il en cite l’extrait suivant : « Bossuet était un homme dont les vertus, la droiture et l’honneur étaient aussi inséparables que la science et la vaste érudition.
Nous avons retranscrit cette note à la suite du micro récit.
Chapitre XXI Année 1666 (suite de la septième période). — Comédie du Misanthrope. — Motif de cet ouvrage.
Les Précieuses furent jouées pendant quatre mois de suite. […] D’ailleurs on verra par la suite qu’elle a du rapport à quelques particularités qui regardent Molière. […] Mais elle se dérangea par la suite. […] Ce ne fut qu’après les aventures dont nous parlerons dans la suite, et une absence de plusieurs années, que Baron remplit le rôle de l’Amour. […] Nous prouverons dans la suite que Molière s’est peint lui-même dans le personnage d’Alceste (Voyez le commentaire du Misanthrope.)
Alors toute cette joie, et ce luxe, et ces amours, tout cet esprit mêlé à ces scandales parés à la mode des dernières chevaleries célébrées par Cervantès, s’en vont à la suite du spectre. […] Il a été toute sa vie le maître de son art ; il a été le seul et sans partage ; il a tenu à ses gages, assez minces, un des plus grands poètes de la France, nommé Quinault, et peu s’en est fallu qu’il ne fît, de La Fontaine lui-même, un poète à sa suite ! […] Bulwer, mais il a fait représenter cette ignoble pièce, il la subira jusqu’au bout ; nous allons donc, s’il vous plaît, entrer dans ce couvent des Carmélites22 à la suite du roi et de M. de Lauzun. […] Au couvent des Carmélites arrivent, à la suite l’un de l’autre le moine Bragelone, mademoiselle de La Vallière, le roi, l’inévitable Lauzun, madame de Montespan. […] J’avoue très volontiers que cette suite de raisonnements, de proverbes, de choses vraies, de choses fausses, d’inductions naïves que Molière place dans la bouche de ce digne Sganarelle me conviennent moins que le monologue d’Hamlet, ce rêve d’un esprit éveillé, cette suite de conséquences logiques, ce grand : peut-être 29 !
Il y suivit pendant cinq ans le cours des classes d’Armand de Bourbon, premier prince de Conti, et il s’y lia avec Chapelle et Bernier, qui y étaient écoliers, et qui se sont distingués beaucoup l’un et l’autre dans la suite ; le premier par ses poésies, et le second par ses voyages, et par ses ouvrages philosophiques, et sur d’autres matieres.
Par ce moyen le Lecteur jugera lui-même, dans une suite d’imitations, de la différence prodigieuse qui peut se trouver entre deux imitateurs.
Le poète marche rapidement et nous entraîne à sa suite vers un but qu’il ne perd pas de vue, et qu’il nous fait entrevoir de moment en moment. […] Bien qu’ils aient beaucoup d’esprit, ils affectent de faire fi dans la comédie des bons mots comme tels ; ils méprisent le comique arbitraire ; pour le comique avoué, je ne crois pas qu’ils sachent même ce que c’est, et je ne me souviens pas d’avoir jamais entendu dans leur conversation, ni lu dans leurs livres, l’éloge des ballets et des intermèdes, ces interruptions si éminemment comiques dans la suite naturelle des actes et des scènes, surtout lorsqu’elles n’ont aucun rapport avec le sujet de la pièce. […] Le poète nous présente, il est vrai, tout ce qu’il y a de plus extraordinaire ou même de plus incroyable ; il se permet souvent, dès l’entrée, une grande invraisemblance, telle que la parfaite conformité de deux figures ; mais il faut que tous les incidents qui dérivent de cette première donnée, en paraissent la suite nécessaire. […] À l’exception de quelques scènes plus animées, Le Misanthrope n’est qu’une suite de thèses soutenues dans toutes les formes. […] Le Registre de la Comédie fait foi que, représenté vingt et une fois de suite, nombre de représentations auquel un ouvrage atteignait difficilement alors, Le Misanthrope seul, sans petite pièce qui l’accompagnât et malgré les chaleurs de l’été, procura au théâtre dix-sept recettes productives et quatre autres de bien peu moins satisfaisantes.
Quoique le Misanthrope soit peut-être la meilleure Comédie que nous ayons aujourd’hui, le Public hésita durant quelques jours à l’avouer pour excellente ; mais les personnes d’un goût exquis prévirent même d’abord quel parti il prendroit dans la suite. […] Il a eu en vue Thomas Corneille qui, après avoir porté long-temps le nom de Corneille le jeune, se fit appeller dans la suite Corneille de l’Isle.
Donnant le premier exemple d’un accommodement qui par la suite devint presque habituel, les Français et les Italiens jouèrent alternativement sur le théâtre de la rue Mauconseil. […] De ce livre imprimé du temps de Henri IV, j’ai pris le dessin de l’habit d’Arlequin. » Ce costume, comme on le voit, est bien différent de celui qu’Arlequin adopta par la suite : il porte ici une jaquette ouverte par devant et attachée par de mauvais rubans ; un pantalon étroit, collant, couvert de morceaux d’étoffes placés au hasard, et sans doute de diverses couleurs.
Chapitre XXV Année 1670 (suite de la septième période). — Madame de Maintenon destinée à assurer le triomphe de la société polie. — Commencement de madame de Maintenon. — Son éducation. — Son mariage avec Scarron. — Naissance de son amour pour le roi. […] Je crois, au contraire, et la suite apprendra qui d’Auger ou de moi a raison, que madame de Scarron a plu très sensible me ni au roi dans sa première visite ; que le compliment qu’il lui adressa non seulement fut sincère, mais même inspiré par une secrète inclination pour elle, et fut une première amorce, jetée par des espérances confuses de possession plus ou moins prochaine, à un cœur qu’il jugeait disposé à lui céder.
Depuis qu’un écrivain illustre, mêlant l’histoire et la biographie à l’étude des grandes œuvres de la pensée, a ouvert à la critique littéraire une voie nouvelle, bien des gens s’y sont précipités à sa suite ; mais, comme ils n’avaient ni le bon sens exquis, ni les lumières de M. […] Comment veut-on que l’autorité d’une date, si décisive qu’elle puisse être, tienne contre celle d’un grand écrivain, lu, relu, appris par tant de générations et répété par les historiens à la suite ? […] Or, quand il fut présenté pour la première fois à Louis XIV, en 1669, il avait déjà écrit ses satires littéraires, et ce qui est notable, c’est que, au sortir de cet entretien qui lui valut les premières faveurs qu’il reçut du roi, une pension de deux mille livres, — sa première réflexion, dit Brossette, fut un sentiment douloureux sur la perte de sa liberté, qu’il regardait comme une suite inévitable des bienfaits dont il venait d’être honoré.
Elle eut un grand succès, puisque les comédiens firent payer double dès la seconde représentation, & qu’elle se soutint pendant quatre mois de suite.
La suite est passionnée : at at hoc illud est,Ibidem.
Nous nous sommes d’autant plus prêtés à cet avis que ce catalogue sera très utile aux personnes qui voudront voir, en un moment, le commencement, le progrès et la suite du théâtre français. […] Suite de la Muse historique de Loret, du 10 mai 1664. […] Ensuite Clitandre fait entrer des joueurs d’instruments et des danseurs, qu’il mène, dit-il, à Sganarelle, toujours à sa suite. […] [Note marginale] Seconde JOURNÉE : suite des plaisirs de l’Île enchantée. […] [Note marginale] Troisième JOURNÉE : suite et conclusion des plaisirs de l’Île enchantée.
Chapitre X Suite de 1629 à 1640 (4e période) — Naissance de l’Académie française. — Le Cid de Corneille. — Critique du Cid par l’Académie française. — Opinion de l’hôtel de Rambouillet sur Le Cid.
Nous verrons le sacrifice du roi, célébré à la suite par Racine dans sa tragédie de Bérénice.
Sous le rapport de l’action, cette comédie est mille ; elle n’est qu’une suite de conversations, que suspend la représentation d’un divertissement, interrompue elle-même par l’apparition d’un personnage qu’on n’attendait pas, et que termine l’arrivée d’un billet qu’on attendait encore moins. […] Quelle différence, en effet, de la publicité des livres les plus répandus, à la publicité des ouvrages dramatiques : l’une, s’adressant à des lecteurs isolés qui ne peuvent se communiquer que de loin à loin leurs froides réflexions ; l’autre, produisant simultanément ses vives et promptes impressions sur un peuple d’auditeurs que paraît animer un seul esprit, et rassemblant mille fois de suite une même foule composée d’individus différents, pour lui faire partager les mêmes émotions, les mêmes sentiments ! […] Reprise de nouveau le 19 novembre de la même année, elle fut jouée encore, onze fois de suite ; ce qui fait monter à soixante-deux le nombre total des représentations. […] Cette espèce d’incrédulité n’est pas ordinairement le produit d’un examen philosophique ; elle est bien plutôt le fruit amer d’une expérience malheureuse, le résultat d’une longue suite d’espérances trompées. […] Un même stratagème, employé deux fois de suite, fait successivement bomber le masque de sensibilité dont se couvrait une femme désireuse de la mort de son mari, et éclater la tendre affection d’une fille que son père allait déshériter et condamner au cloître.
Il me paraît que ce Livre n’a point d’autre ordre que celui des temps ; mais l’Auteur a mal fait, selon moi, d’y assujettir les Aventures dont son Ouvrage est rempli ; cela fait oublier la suite des Pièces de Molière, qui occupent plus les Gens de lettres, que des faits peu intéressants. […] Ç’aurait été là un Ouvrage excellent ; mais cette suite d’aventures communes n’est bonne que pour ces Lecteurs qui s’amusent de rien.
Du moins s’il devoit la gronder tout de bon, passe, nous pourrions nous intéresser aux suites de la querelle ; mais point. […] Je crois premiérement, que pendant cet entr’acte le spectateur ne devroit pas être occupé de la santé d’Eugénie, mais de la vengeance que son frere a projettée, & de ses suites ; en second lieu, ce que j’ai dit contre l’entr’acte précédent peut fort bien s’appliquer à celui-ci, auquel je trouve plus de défauts que dans tous les autres, puisqu’il peche davantage contre la vraisemblance.
Si, dans une piece à caractere, il est nécessaire que depuis l’exposition jusqu’à l’arrivée du héros, tout le peigne, tout nous parle de lui ; par une suite de cette regle dictée par la raison, & autorisée par l’exemple des meilleurs maîtres, il est clair qu’une piece à caractere est défectueuse, si, après qu’on nous a fait le portrait du premier personnage, après qu’il a paru lui-même à nos yeux, nous ne voyons pas toute l’action rouler par lui, sur lui, ou pour lui ; c’est-à-dire, s’il n’est pas la cause directe ou indirecte de tout ce qui se passe sur la scene ; si tout ne part pas de lui, ou ne rejaillit pas sur lui ; si enfin la scene est un seul moment sans qu’il y soit question de lui. […] Ces deux scenes, ainsi que celles dont nous venons de parler, ont pris naissance de la manie poétique, puisque c’est pour représenter une piece de Francaleu que Lisette s’est déguisée, & que par une suite de ce déguisement elle a causé la méprise de Dorante ; mais en voyant, ou en lisant ces deux scenes, je perds de vue les Poëtes qui sont les héros de la piece, & je vois seulement le Poëte qui l’a faite.
Il y suivit pendant cinq ans le cours des classes d’Armand de Bourbon, premier prince de Conti, & il s’y lia avec Chapelle & Bernier, qui y étoient écoliers, & qui se sont distingués beaucoup l’un et l’autre dans la suite : le premier par ses poésies, & le second par ses voyages, par ses ouvrages philosophiques, & sur d’autres matieres.
Non seulement il eut le bon esprit de se conformer au ton de mesdames de Rambouillet dans ce qu’il leur disait ou leur écrivait, mais il céda même à leur exemple et à leurs leçons dans ce qu’il écrivit à la suite a d’autres.