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20. (1739) Vie de Moliere (Réflexions sur les ouvrages de litérature) [graphies originales] « Chapitre » pp. 252-262

imprimée depuis quelques jours, chez Prault fils, débute par cette judicieuse réflexion : « Le goût de bien des Lecteurs pour les choses frivoles, & l’envie de faire un Volume de ce qui ne devroit remplir que peu de pages, sont cause que l’Histoire des Hommes célebres est presque toujours gâtée par des détails inutiles, & des contes populaires aussi faux qu’insipides : on y ajoute souvent des critiques injustes de leurs Ouvrages ». […] Cette Piece attira des Critiques au Poëte. […] Cependant il cache sous cette fausse vertu tout ce que l’insolence a de plus effronté ; & c’est sur le Théatre une Satire, qui, quoique sous des images grotesques, ne laisse pas de blesser tous ceux qu’il a voulu accuser : il fait de plus le Critique, il s’érige en Juge, & condamne à la berne les Singes, sans voir qu’il prononce un Arrêt contre lui, en le prononçant contr’eux ; puisqu’il est certain qu’il est Singe en tout ce qu’il fait, & que non-seulement il a copié les Précieuses de M. l’Abbé de Pure, jouées par les Italiens ; mais encore qu’il a imité par une singerie, dont il est seul capable, le Médecin volant, & plusieurs autres Pieces des mêmes Italiens qu’il n’imite pas seulement en ce qu’ils ont joué sur leur Théatre ; mais encore en faisant leurs postures, contrefaisant sans cesse sur le sien, & Trivelin & Scaramouche. […] Je trouve dans un Recueil de Vers, intitulé : Les Délices de la Poësie galante, des Stances sur l’Ecole des Femmes, qui attestent ces applaudissemens & ces critiques.

21. (1922) La popularité de Molière (La Grande Revue)

On tient pour admis, avec Buffon, que seuls, les ouvrages bien écrits passeront à la postérité et le style des siens n’a cessé d’être, dès le début, l’objet de critiques souvent injustes, excessives, mais parfois fondées. […] Et pourtant, un pénétrant critique, Stapfer, a écrit, sans paradoxe, tout un livre où il compare l’Anglais et le Français et les met sur le même plan intellectuel. […] Malgré les réserves de Lessing et les critiques acerbes de Schlegel, sa popularité a cru encore au xixe  siècle. […] De même, les haines privées de l’auteur de La Critique de l’École des Femmes, de Tartuffe, de Don Juan, ont leur écho dans ces pièces, et leur donnent par la sincérité, par la violence même des accents, une forte impression de vérité et de réalisme. […] Nous avons fait allusion déjà aux critiques sévères dont ce dernier a été l’objet : il n’y a pas lieu de les étudier ici.

22. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XII. Réflexions Générales. » pp. 241-265

Ceci explique pourquoi les condamnations de Bossuet s’appliquent réellement si peu au vrai Molière810, et montre qu’il y a erreur dans la critique acerbe que F. […] Les louanges banales et pédantes de Laharpe n’ont guère plus d’autorité que les critiques orgueilleuses et chagrines de J. […] Mais leur critique, généralement littéraire, ne donne point en somme ce que l’on cherche ici, une opinion juste et définitive sur la morale de Molière. […] Il lui échappait même fort souvent des barbarismes »(Dictionnaire historique et critique, art. […] III ; la Critique de l’École des Femmes, sc.

23. (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362

Desfeuilles, ami de Despois, s’est chargé cette fois de la critique du texte ; M.  […] Enfin, dans la notice du Misanthrope on trouvera non seulement une étude historique, mais un modèle excellent de critique littéraire, dont nous profiterons largement dans notre propre étude. […] Mais ces critiques sont fausses, selon nous, non seulement au point de vue de l’optique théâtrale, mais au point de vue de la vérité morale elle-même. […] Cette critique porte encore à faux ; et elle méconnaît une des conceptions les plus originales et les plus ingénieuses de Molière. […] L’erreur de Rousseau et en même temps des critiques qui lui répondent est de croire que l’on blâme nécessairement ce dont on rit et que l’on approuve ce dont on ne rit pas.

24. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

Molière critique. […] Si vous vous adressez à un critique français il trouvera la différence très grande; mais, aux yeux d’un critique étranger, d’un critique allemand, par exemple, elle risquera fort de paraître assez minime. Le critique étranger et le critique français auront raison l’un et l’autre. […] Des critiques délicats l’ont peu goûté, Fénelon surtout. […] Aux yeux de plus d’un critique, elle a paru doublée de prose.

25. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

Inutile de dire que ce n’est pas là une critique, il s’en faut. […] C’est sa manière à lui de faire de la critique littéraire. […] La première lecture que j’en ai faite a suscité de nombreuses critiques. […] Ai-je été trop loin dans mes critiques ? […] Après quoi, M. de La Pommeraye prend la défense d’Alceste comme critique littéraire.

26. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

Corneille, en exposant ce qu’il avait pris de l’un et de l’autre, travailla plus à sa propre gloire, et à la confusion des critiques, que s’il fût demeuré dans le silence. […] Sans vouloir diminuer le mérite d’un poème dramatique, nous avons marqué exactement les critiques qu’on en a faites, le rapport de ce même poème avec les autres plus anciens. […] Un passage de la préface qui précède cette critique va donner l’idée de cet ouvrage. […] Une partie des interlocuteurs critique L’École des femmes, et l’autre la défend. […] Cette critique fut suivie d’une autre intitulée : La Guerre comique, ou Défense de l’École des femmes du sieur de Molière, et de sa Critique, par le sieur P. de la Croix, in-12, Paris, Pierre Bienfait, privilège du 13 février 1664.

27. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre II. Mademoiselle Mars a été toute la comédie de son temps » pp. 93-102

Ce sera l’honneur de la critique d’avoir protégé et défendu, obstinément, cette illustre artiste ; tant sur la fin de sa vie elle avait peine à se défendre contre les impatients qui se fatiguent d’entendre dire : — « Aristide est juste », — ou bien : « Mademoiselle Mars est la plus grande artiste de son temps !  […] « Voilà ce que disent nos maîtres, les critiques qui ont vu, qui se souviennent et qui regardent, à la fois, dans le présent et dans le passé. […] Fleury lui-même, le dernier des marquis, depuis longtemps, était mort quand notre tour est arrivé de faire de la critique. Il faut donc que nous et notre critique nous nous contentions de Menjaud, de Firmin. […] Et puis l’on s’étonne que la critique protège jusqu’à la fin une pareille femme !

28. (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397

Une critique fine et délicate des mœurs et des ridicules qui étaient particuliers à son siècle lui parut être l’objet essentiel de la bonne comédie. […] Leur témoignage est d’autant moins suspect que l’un et l’autre ont fait la critique de la comédie des Précieuses. […] Mais partons à la seconde critique de la comédie des Précieuses ridicules. […] [Note marginale] Faits sur la comédie des Précieuses ridicules, et critique de cette pièce. […] Somaize avait commencé par une critique amère de la tragédie de Théodore, reine de Hongrie.

29. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

Une critique fine & délicate des mœurs & des ridicules qui étoient particuliers à son siécle, lui parut être l’objet essentiel de la bonne comédie. […] 20 Cette affluence de spectateurs ne le garantit point des critiques sans nombre qui se répandirent dans le public contre son ouvrage, mais elle servit à l’en consoler. […] Moliere n’opposa pendant long-tems que les représentations toujours suivies de sa piéce, aux critiques que l’on en faisoit, & ne songea à les détruire, du moins en partie, qu’au mois de juin 1663, qu’il donna au public sa comédie intitulée la critique de l’école des femmes. […] L’éloge de Louis XIV, placé à la fin de la piéce, dans la bouche de l’éxemt, ne peut justifier, aux yeux des critiques, le vice du dénouement. […] Paris fut frappé de la vérité du tableau qu’on lui présentoit ; la foule imposa silence aux critiques.

30. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XV » pp. 175-187

Qu’on se figure la multitude de tours, d’images, de mouvements qui ont dû naître de ces conversations, où les sens, l’imagination, le cœur, étaient en jeu ; où l’émulation de plaire et d’étonner excitait les amours-propres ; où la critique n’était pas moins exaltée par les rivalités que le besoin de produire par l’émulation de plaire ! […] Quelque mauvais que soit le goût de gens liés par une conversation habituelle, il faut qu’ils se forment un langage raisonnable, toute conversation est une épreuve par laquelle chacun essaie son langage à l’intelligence, au goût, aux affections des auditeurs ; là, ce n’est pas la critique qui éclairé, c’est l’impression que fait la parole sur ceux à qui elle s’adresse. […] Il existait un grand nombre de lettres de Sévigné, modèles de style épistolaire ; on en avait de son cousin Bussy-Rabutin, homme de mauvais cœur, de mauvais esprit, mais d’assez bon goût ; En morale, on avait les nobles écrits de Balzac ; En métaphysique, la méthode de Descartes ; En didactique et en polémique, les Lettres provinciales ; En critique, plusieurs bons écrits de Port Royal, la critique du Cid ; En poésie, les belles odes de Malherbe, quelques ouvrages de Racan, de Segrais, de Benserade ; les chefs-d’œuvre de Corneille, Le Cid, Les Horaces, Cinna, Polyeucte, La Mort de Pompée, Le Menteur, Rodogune.

31. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

. — Molière ; examen critique de ses ouvrages. — Scarron, Boursault, Regnard. — Comédies du temps de la régence. — Marivaux et Destouches, Piron et Gresset. […] Je me range donc à l’avis des critiques français qui mettent la comédie en vers fort au-dessus de la comédie en prose. […] Nous commencerons par établir, une fois pour toutes, que nous laissons aux critiques français à estimer le mérite du style et de la versification. […] Nos remarques critiques ne porteront en conséquence que sur l’esprit et la disposition générale des comédies régulières que nous venons de nommer. […] En général, les critiques français se montrent indifférents ou même contraires à tous les élans de la véritable imagination.

32. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « À M. Vacherot » p. 1

Vacherot Mon cher Professeur, C’est à vous que je dois mes meilleures idées sur la critique. […] Vous m’avez communiqué le goût des questions de critique générale, et, ce qui est plus, beaucoup d’idées : je vous devais ce livre.

33. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [94, p. 138-139] »

Du Bos, ou Dubos Jean-baptiste, abbé (Beauvais 1670 – Paris 1742) : historien, critique et diplomate français. Ses Réflexions critiques sur la poésie et la peinture (1718) fondent l’idée du relativisme esthétique et, dernier écho de la querelle des Anciens et des Modernes, assurent la primauté du sentiment dans l’appréciation des œuvres d’art.

34. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIV » pp. 251-258

Bayle qui, dans ses articles de critique historique, a souvent été obligé de les employer, fut accusé d’obscénité par Jurieu. […] Molière et Boileau ont eux-mêmes rayé dans leurs ouvrages quelques-uns de ces mots, d’après la critique qu’en avaient faite les gens du monde. […] Molière le prête à une précieuse, dans sa Critique de l’École des femmes, au sujet de la scène où Arnolphe interroge Agnès sur ce que son galant lui a pris : « il y a là, dit Climène, une obscénité qui n’est pas supportable. » Élise est étonnée du mot : « Comment dites-vous ce mot-là ?

35. (1739) Vie de Molière

On y ajoute souvent des critiques injustes de leurs ouvrages. […] Le grand succès de ce petit ouvrage lui attira des critiques, que l’Étourdi et le Dépit amoureux n’avaient pas essuyées. […] On représenta sur le théâtre de l’hôtel de Bourgogne, à la suite de La Femme juge et partie, La Critique du Tartuffe. […] Molière aurait pu donner moins de prise à la critique, en supposant quelque autre homme que le fils du Grand Turc. […] S’ils avaient été bons, et si leur auteur avait valu quelque chose, la critique sanglante de Molière et celle de Despréaux ne lui eussent pas ôté sa réputation.

36. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Qui pourrait lire aujourd’hui une méchante pièce en un acte et en vers, intitulée La Critique du Tartuffe ? […] Ce n’est pas ici de la critique littéraire, c’est de la dénonciation bien caractérisée. […] Un sieur de Rochemont se distingua surtout dans cette guerre déloyale par la violence et la perfidie de sa critique. […] Mais est-il possible de se tromper à ces louanges guindées qui ne cachent que la mauvaise humeur du critique et ne sont qu’une censure détournée du monarque ? […] Il semble qu’un aussi grand critique aurait dû prendre la peine de comparer l’ouvrage italien et la comédie française avant de hasarder un pareil jugement.

37. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

Auteur blessé dans son amour-propre, il avait fait, pour se venger, La Critique de l’École des femmes, et L’Impromptu de Versailles. […] Je sais que j’attaque ici une centaine de recueils d’anecdotes, et autant d’ouvrages de critique littéraire. […] Jusque-là critique acharné de Molière, il devint tout à coup son ardent panégyriste. […] Voilà de ces faits honorables que l’histoire littéraire peut adopter sur la foi de la tradition, sans les soumettre à une critique trop sévère. […] Il leur font tenir des discours proportionnés à leur état, sans qu’il en coûte rien à la pureté de l’idiome. » On peut faire plus d’une réponse à cette critique de Boileau.

38. (1855) Pourquoi Molière n’a pas joué les avocats pp. 5-15

Molière revient souvent sur cette idée, qui fait le fond de notre article : Critique de l’École des femmes, scène VII. […] La critique embrasse ici « les greffiers, sergents, avocats, substituts, rapporteurs, juges, » pléiade juridique que le chancelier Du Vair comparait aux sept cordes de la lyre. — La Comtesse d’Escarbagnas, scène XVI. […] Ces critiques, et d’autres encore, sont exprimées avec assez d’étendue et de vivacité dans un petit volume Découverte des mistères du Palais.

39. (1663) Nouvelles nouvelles pp. 210-243

Comme il y a des critiques, continua-t-il, qui n’approuvent jamais rien et qui entraînent les opinions de quelques gens faciles qui croiraient mal faire et devoir être raillés de ne pas témoigner qu’ils sont de leur sentiment, bien qu’ils n’en soient point, il y en a d’autres qui approuvent tout ce qu’ils voient : je connais un des plus galants Abbés du siècle, et à qui je puis, sans injustice, donner le nom d’obligeant, puisque, par une bonté naturelle, il loue indifféremment tous les ouvrages qu’il voit et tous ceux que l’on lui montre en particulier ; aussi dit-on de lui dans le monde que l’on ne saurait connaître s’il dit la vérité et qu’il ne fait point de Jaloux, puisqu’il met tous les auteurs en même degré et qu’il loue également leurs productions en public et en particulier, sans crainte de hasarder sa gloire. […] — Ces critiques perpétuels et ces trop faciles admirateurs, repartit Ariste, portent les choses dans un excès qui doit être condamné. […] Nous verrons dans peu, continua le même, une pièce de lui intitulée La Critique de L’École des femmes, où il dit toutes les fautes que l’on reprend dans sa pièce et les excuse en même temps. […] — Cette Critique avantageuse, ou plutôt cette ingénieuse apologie de sa Pièce, répliqua Straton, ne la fera pas croire meilleure qu’elle est, et ce n’est pas d’aujourd’hui que tout le monde est persuadé que l’on peut, et même avec quelque sorte de succès, attaquer de beaux Ouvrages et en défendre de mé chants, et que l’esprit paraît plus en défendant ce qui est méchant qu’en attaquant ce qui est beau.

40. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Il est bon de réduire, une fois pour toutes, ces accusations exagérées aux termes d’une critique juste et bienveillante. […] Plusieurs critiques exercés, Riccoboni, Bret, Cailhava, MM. […] Malgré cette critique, Sganarelle, avec ses expressions, ne laissa pas de faire rire l’homme de cour. […] Cette pièce eut l’applaudissement ordinaire que l’on donnait à ses ouvrages, malgré les critiques qui s’élevèrent. […] Je sais que j’attaque ici une centaine de recueils d’anecdotes, et autant d’ouvrages de critique littéraire.

41. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

Un seul écrit atteste le dépit dont les ennemis de Molière durent être animés dans cette circonstance si glorieuse pour lui ; c’est une ignoble satire en forme dramatique, intitulée Critique du Tartuffe. […] La partie négative du caractère est proprement la critique de la comédie. […] C’est à cette conséquence que conduit la critique de La Bruyère. […] Les auteurs si exacts de l’Histoire du Théâtre-Français n’osent l’assurer ; mais Voltaire l’affirme, et il prétend même que La Critique du Tartuffe était donnée, sur le théâtre de l’Hôtel de Bourgogne, à la suite de La Femme juge et partie, comédie de Montfleury, dont le succès, dit-il, balançait celui du Tartuffe. Dans tous ces petits détails d’histoire littéraire, Voltaire est, en général, d’une grande inexactitude ; et ici même il en donne la preuve, en qualifiant de prologue de La Critique du Tartuffe, une simple épître en vers adressée à l’auteur de cette satire ; l’épître, sans être bonne, est moins méprisable que la Critique ; et l’on serait tenté d’y reconnaître la main qui rima le fameux sonnet contre la Phèdre de Racine.

42. (1874) Leçon d’ouverture du cours de littérature française. Introduction au théâtre de Molière pp. 3-35

N’allons pas toutefois jusqu’à dire, avec le fameux critique des Lundis3, que l’acte de 1402 fut une fin et non pas un commencement, exagération bizarre que les séduisantes assertions et les trouvailles, plus curieuses que précieuses, de MM. […] » A tout prendre, j’aimerais encore mieux le sentiment de Boileau sur notre ancien théâtre, quoique ce sentiment ait été fort vertement réprimandé par la critique novatrice du temps présent, et que Boileau se soit attiré par-là, de la part de nos modernes Aristarques, le dur reproche d’ignorance. […] Pour remonter plus haut, il nous faudrait admettre, avec certain critique, grand découvreur de mystères inédits, de tapisseries historiques, de trouvères, etc, que les agapes des premiers chrétiens ont produit la fête des fous : nous nous dispenserons d’aller jusque-là. […] On nous avait ravi Clémence Isaure, réduite par la critique moderne à l’état de simple mythe ; nous risquons fort de perdre bientôt la Laure traditionnelle de Pétrarque, cette belle Laure de Noves qui se croyait immortelle et que l’on est en train de remplacer par une autre Laure, nouvellement découverte. […] Le XVe siècle fut peut-être l’âge le plus critique de la langue française.

43. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

La Critique de l’Ecole des Femmes, manifeste qu’il lança aussitôt contre eux, est un petit chef-d’œuvre de malice. […] Les critiques qui n’ont vu dans Molière que le côté matérialiste se sont étrangement mépris. […] Gustave Planche, critique judicieux et profond, et meilleur écrivain que ses devanciers.         […] Je voudrais bien savoir comment notre auteur se serait tiré de son latin s’il avait fait la critique de la Comtesse d’Escarbagnas. […] N’offrant aucune critique de mœurs, ils sont pour nous sans intérêt.

44. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Sa tragédie d’Andromaque fut à la vérité applaudie, mais on arma contre elle les critiques les plus amères. […] Les critiques se sont évanouis. […] Il n’est ni trop ni trop peu critique ; et ne portant les choses, ni dans l’un, ni dans l’autre excès, sa conduite doit être approuvée de tout le monde. […] Aucune critique ne parut contre cette pièce ; au contraire on trouve qu’elle a été louée et admirée de tout le monde. […] Par exemple, voici une critique qui porte à faux.

45. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

Molière fit jouer peu de temps après la Critique de l’École des Femmes. […] était une réponse à la critique que Molière avait faite des Comédiens de l’Hôtel de Bourgogne*, dans son Impromptu de Versailles. […] C’était aussi la réponse que le célèbre Shakespeare, chez les Anglais, pouvait faire à la plupart de ses critiques. […] Riccoboni, Louis (Modène, 1674 ou 1677 – Paris, 5 décembre 1753) : acteur célèbre, auteur et critique dramatique. […] Cotin, abbé, 1690-1700, La Critique désintéressée sur les satyres du temps.

46. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Représentation de La Critique de l’École des femmes. […] La Critique du Tartuffe. […] Critique de ce poème par une femme. […] Critiques de Schlegel et de Boileau réfutées. […] Ce silence parle plus haut que toutes les critiques.

47. (1706) Lettre critique sur le livre intitulé La vie de M. de Molière pp. 3-44

Je suis assez content de l’Histoire du Misanthrope : mais je n’approuve nullement que l’Auteur nomme rapsodie, une Dissertation qu’une personne de Littérature fit dans le temps pour le défendre contre les Critiques. […] Cependant l’Auteur se plaint que l’on ait fait de mauvaises histoires sur son compte ; et il attaque effrontément sur cela l’Auteur du Dictionnaire Critique, pour donner plus de poids à son ressentiment. […] Je ne suis point entré dans une Critique exacte du Livre ; je vous ai dit seulement ma pensée. D’autres Critiques plus chagrins que moi, y auraient peut-être plus trouvé à redire que je ne l’ai fait : mais persuadé que je suis, que les sentiments ne sont jamais généraux sur le bon ou le mauvais d’un Ouvrage, je ne voudrais pas répondre que ce Livre n’eût son mérite pour le plus grand nombre ; il est amusant pour les gens qui se contentent de lire sans réflexion.

48. (1847) Le Don Juan de Molière au Théâtre-Français (Revue des deux mondes) pp. 557-567

« Ce n’est pas, ajoute-t-il, qu’il ne valût beaucoup mieux que tous les autres ; mais il était en prose, et c’était alors une nouveauté sans exemple. » Le critique oublie le théâtre entier de La Rivey, le Pédant joué de Cyrano, les Précieuses, et tant d’autres exemples. […] Il faut (on nous pardonnera cette remarque) que la critique du xviiie siècle ait été bien indifférente aux gloires du xviie , pour n’avoir pas, dans ses longues années de toute-puissance, réintégré triomphalement sur la scène le texte complet du Festin de Pierre ; mais elle ne paraît pas y avoir seulement songé. […] Au contraire, la critique attentive demeure émerveillée en voyant avec quelle sûreté de coup d’œil et quelle souplesse de génie Molière comprit et pratiqua tout d’abord les conditions d’un genre auquel il s’appliquait pour la première fois. […] Nous avons apprécié plus haut la justesse de cette critique.

49. (1836) Une étude sur Molière. Alceste et Célimène (La Revue de Bordeaux et Gironde unies) pp. 65-76

La critique du sonnet d’Oronte vaut bien les meilleures satires de Boileau. […] Telle est aussi l’opinion des critiques du 18e siècle. […] Rousseau, lui-même, le critique du Misantrope et de l’Alceste du 18e siècle, fut-il plus exempt d’inconséquences et d’écarts que le héros de Molière ; et dans les salons de Mesdames d’Houdetot ou d’Épinai, était-il moins ridicule qu’Alceste aux pieds de Célimène ?

50. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75

C’est, me dira-t-on, la critique d’un travers ou d’un vice, avec la peinture des ridicules ou des malheurs qu’ils entraînent, selon leur nature. […] La critique paroît fondée ; & avec un peu d’humeur ou de mauvaise foi, on pourroit la rendre plus forte. […] Les uns peignent la profession d’un personnage, les autres font la critique de cette même profession ; ceux-ci indiquent le pays du personnage qu’on a voulu peindre, ceux-là désignent son véritable nom ; il en est d’autres qui annoncent son caractere. […] Quant aux noms qui critiquent une profession, il en est de deux especes : les uns font cette critique platement ; les autres d’une façon ironique & fine. […] Le hasard leur a donné ces noms ; transportez-les sur la scene, ils paroîtront imaginés avec effort pour faire la critique de ces deux états.

51. (1862) Corneille, Racine et Molière (Revue chrétienne) pp. 249-266

Mais quand la critique s’en prenait à lui et que son amour-propre était piqué, il avait des mouvements capables de lui faire oublier jusqu’aux plus simples convenances. […] Il avouait lui-même que la moindre critique, si mauvaise qu’elle fût, lui avait toujours causé plus de chagrin que toutes les louanges ne lui avaient fait de plaisir. » Jusqu’ici le jeune professeur de Lausanne marche d’accord avec Vinet ; mais il se sépare de lui au moment de tirer les conséquences de son récit. […] Il lui importait assez peu d’écrire d’une manière conforme aux préceptes d’autrui ; l’essentiel était pour lui d’écrire d’une manière conforme à sa pensée. » Cependant l’admiration du jeune critique ne lui fait pas méconnaître les côtés faibles de l’œuvre de Molière. […] En Allemagne, la critique a pu s’attaquer à la tradition sans que la religion ait été frappée au cœur. […] Mais, en France, la critique a la main sèche; partout où elle a passé, il ne reste que des opinions.

52. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

Je voudrais seulement vous en rappeler quelques points qui me paraissent bien oubliés aujourd’hui ; rétablir quelle était la situation, l’état d’esprit des écrivains qui y ont vécu, et, puisque je dois vous parler de l’un des plus célèbres, du plus célèbre peut-être, je voudrais vous montrer la différence qui s’est produite, avec les années, avec le mouvement des idées et les variations de la critique, avec tout ce travail qui se fait autour d’un grand homme, la différence qui s’est produite entre le Molière de son temps et le Molière du nôtre. […] Faut-il croire des critiques bien intentionnés, mais qui mêlent la politique à la littérature, les questions sociales aux questions artistiques, qui exigent d’un auteur qu’il ait un but et que ce but soit d’accord avec leurs préoccupations personnelles ? […] Molière, pour la première et la seule fois de sa vie, a pris la défense de son ouvrage, et il a composé, vous le savez, une seconde comédie intitulée La Critique de l’École des femmes. […] Il faut, mesdames et messieurs, que la critique nouvelle, que les esprits avancés en prennent leur parti. […] Un critique parisien, bien connu pour ses développements oratoires et sa bienveillance universelle, auquel on reprochait sa manière de comprendre Molière, répondait par ces mots : « tant pis pour lui s’il est autrement ; je le grandis.

53. (1747) Notices des pièces de Molière (1670-1673) [Histoire du théâtre français, tome XI] pp. -284

À l’égard des pièces tragiques et comiques dont nous rendons compte dans ce volume, chacune présentera au lecteur des anecdotes instructives et amusantes, ainsi que les critiques et les éloges de ces mêmes piècesa. […] Cotin ne s’en tint pas à sa satire, il publia un autre ouvrage sous ce titre : La Critique désintéressée sur les satires du temps, in-8°, 1666. […] La scène où Vadius se brouille avec Trissotin, parce qu’il critique le Sonnet sur la fièvre, qu’il ne sait pas être de Trissotin, s’est véritablement passée chez Mme de B **. […] Moussinot, amateur de pièces de théâtre, nous a prêté beaucoup de ces critiques, dont il a une très ample collection. […] Molière était en peine de trouver un mauvais ouvrage pour exercer sa critique, et M. 

54. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Quelques personnes savantes & délicates répandoient aussi leur critique. […] & qu’il dedia à la Reine Mere, sous le titre de la Critique de l’Ecole des Femmes. […] Grimarest n’a pas été loué par son critique, ni même par le public d’avoir traité cette Lettre avec mepris. […] Les vers critiques sont dans la V. […] Grimarest, leur ignorance les tenoit toûjours dans le même genre de critique.

55. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Presque aussi dénué de critique, quoique érudit de profession, Paul Lacroix se montrait cependant un peu moins large : dans son Iconographie moliéresque, il n’admettait, comme originaux, que vingt-cinq portraits peints et neuf gravés. Ce serait encore beaucoup : mais deux critiques d’art plus éclairés et moins enthousiastes, MM. […] Sa manière de se défendre dans la Critique, dans l’Impromptu, dans les placets et la préface de Tartuffe, est encore un modèle. […] Lorsque, dans la Critique de l’École des femmes, il instituait son fameux parallèle entre la comédie et la tragédie, il y avait pas mal de rancune dans le dédain qu’il affectait pour celle-ci. J’attribuerais volontiers à la même cause la direction donnée à plusieurs de ses pièces, dont le caractère n’est pas très net, puisque, depuis le jour de leur apparition, les critiques n’ont cessé de disputer à leur sujet.

56. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

On a beaucoup disserté sur le but de la comédie ; des philosophes du siècle dernier l’ont regardée comme la seule école de la sagesse ; des critiques de nos jours, au contraire, la représentent comme fatale aux mœurs et à la religion. Mais les philosophes n’étaient pas tout à fait sages, les critiques ne sont pas tout à fait religieux. […] Sans doute on t’opposerait de nouveaux obstacles ; tu trouverais, comme jadis, des envieux sans pudeur et des critiques sans bonne foi ; mais ton courage serait encore digne de ton génie.

57. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

Quelques critiques, en effet, ont l’air de croire que cette attaque manquait d’à-propos. […] Faut-il aller plus loin, faut-il, avec tel ou tel critique, un peu trop pressé, selon nous, de triompher, ne plus voir en Molière que le zélé disciple d’un sensualisme tout récemment renouvelé d’Épicure ? […] De là peut-être l’erreur de quelques critiques. […] Il devait nous apprendre que « Gassendi n’a jamais été matérialiste ni épicurien que pour ceux qui ne l’ont pas la sérieusement » (p. 17). — Heureusement, ce reproche de légèreté atteignait tant de critiques que le plaisir de nous trouver en si nombreuse et si bonne compagnie aurait pu suffire à lui seul pour nous consoler de notre mésaventure. […] Pour que ces critiques aient tort, en effet, il faut oublier que Gassendi était appelé par son ami Gui Patin « on vrai épicurien mitigé. » Il faut oublier que toute sa correspondance avec Descartes a été résumée par Descartes et par lui-même en ces deux mots célèbres : « O mens, ô caro.

58. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Ces légères critiques n’empêchent point que M.  […] Mais ici je m’arrête, pénétrer plus loin n’est pas l’affaire du critique. […] Elles forment le fond de cette critique indirecte que La Bruyère a hasardée du Tartuffe, en peignant son Onuphre. […] Mais que de critiques à faire dans le reste de l’interprétation. […] Vous m’annoncez que ma critique ne vous aura pas été inutile.

59. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64

Les Précieuses ridicules, les Fâcheux, la Critique de l’École des Femmes, l’Impromptu de Versailles, le Misanthrope, le Bourgeois gentilhomme. […] I ; la Critique de l’École des Femmes, sc. […] II, Caritidès ; la Critique de l’École des Femmes, sc. […] Toutes les scènes où Molière fait dire des sonnets ou des petits vers sont des chefs-d’œuvre de critique littéraire.

60. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

Soulié, en 1863, a eu le mérite de faire faire un troisième pas à l’histoire critique de la vie de Molière, en soumettant le grand comique aux dépendances de la « race » du « milieu », du « moment ». […] « Lorsque vous peignez des héros, dit-il dans la Critique de l’École des Femmes, vous faites ce que vous voulez. […] Molière leur répondit coup sur coup par la Critique de l’Ecole des Femmes, l’Impromptu de Versailles, et Tartufe. […] Il faut bien qu’il y ait des questions de principes engagées dans le procès qu’on fait au style de Molière  : car pourquoi ne fait-on pas du style de Racine ou de La Fontaine des critiques analogues ? […] Toutes les critiques adressées à Molière sur ce point sont d’une époque où la notion de style est déterminée beaucoup plus étroitement qu’au temps de Molière lui-même.

61. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

On trouva outrecuidant qu’un auteur attaqué se défendit en personne, et, qui pis est, se défendît en poète comique, c’est-à-dire fit de ses critiques une comédie, et des plus vives. […] Il se sentit encouragé et lança, le 1er juin, sa Critique de l’École des Femmes. […] La Critique porta au comble le déchaînement contre Molière. […] C’est exactement la contre-épreuve de la Critique ; les rôles ridicules y sont dévolus aux partisans de Molière, voilà tout, et Molière a dit juste : « Ils ont retourné ma pièce comme un habit pour faire la leur ». […] « Il se sait autant que Montaigne, dit l’illustre critique, mais, comme lui, il ne s’observe pas toujours et surtout il ne se dépeint jamais. » Quoi de surprenant à cela ?

62. (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352

C’est dans ces termes et sur ce terrain que nous abordons sans crainte la critique morale du théâtre de Molière. […] Telle qu’elle est, on ne voit pas par où elle peut donner prise à la critique, et l’on s’émerveille que le poète ait pu trouver tant de ressources dans un sujet secondaire, qu’il avait déjà effleuré en maître par Les Précieuses ridicules. […] Et d’abord, quand on a lu Le Misanthrope, Tartuffe et Les Femmes savantes, on a peine à comprendre les critiques que Fénelon et La Bruyère ont faites du style de Molière, et on ne se les explique qu’en les rapportant à ses premiers essais ou, dans les œuvres de son âge mûr, au langage populaire qu’il a dû mettre, pour être vrai, dans la bouche de quelques vauriens de bas étage. […] Critique de L’École des femmes.

63. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

C’est là principalement ce qui a trompé les critiques eux-mêmes, et leur a fait ranger parmi les farces une petite comédie qui n’appartient point à ce genre d’ouvrages. […] Oui, la pièce est parfaitement belle, et la critique la plus sévère n’a presque rien à y reprendre. […] Ce n’est point dans La Critique désintéressée sur les satires du temps, que Cotin a attaqué Molière, comme ont paru le croire tous les biographes et tous les critiques ; c’est dans une satire principalement dirigée contre Boileau, satire dont il est partout question, mais dont nulle part on ne cite rien, pas même le titre. […] D’ailleurs, Cotin ne l’avait pas avouée, et il avait même voulu donner le change au public, en en faisant une censure assez vive dans sa Critique désintéressée. Les contemporains n’y furent point trompés ; mais les critiques du siècle suivant, ne connaissant pas cette satire, ou, faute de réflexion, ne la reconnaissant pas dans celle que Cotin lui-même avait durement critiquée, n’en ont parlé qu’en termes vagues, et ils ont été chercher les raisons du courroux de Molière contre Cotin, dans La Critique désintéressée, où il n’est pas dit un seul mot contre Molière.

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