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16. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

Flaminia, de sa fenêtre, appelle Arlequin et le prie de porter une lettre à un cavalier nommé Flavio qu’il rencontrera sur la place où se donnent rendez-vous les gentilshommes. […] Piombino lui assure que la comédienne est éprise de lui, et qu’elle dédaigne pour lui tous les gentilshommes qui lui font la cour, chez elle et au théâtre. […] Vittoria et Piombino sortent de dîner chez un riche gentilhomme qui leur a fait de magnifiques cadeaux. […] Des gentilshommes, des bravi, l’épée nue, accourent en effet, et, apercevant Vittoria, la saisissent et l’entraînent.

17. (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-

George Dandin, Pourceaugnac, Le Bourgeois gentilhomme et Les Fourberies de Scapin se succédèrent en peu de temps ; chacun de ces ouvrages a des beautés particulières. […] Croisy, gentilhomme du pays de Beauce, était à la tête d’une troupe de province, lorsqu’il se joignit à celle de Molière, qui, peu de temps après, vint à Paris, et y obtint son établissement. […] Celui de Bélise, dans Les Femmes savantes, madame Jourdain, dans Le Bourgeois gentilhomme, et madame Jobin, dans La Devineresse, lui ont attiré l’applaudissement de tout Paris. […] Ce fut en Provence qu’elle fit connaissance d’un gentilhomme, nommé de Modène, avec qui elle contracta, dit-on, un mariage secret, dont elle eut une fille le 2 juillet 163811. […] Ce grand homme a peint sa femme sous le nom de Lucile dans la neuvième scène du troisième acte du Bourgeois gentilhomme, entre Covielle et Cléonte.

18. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. M. DE CHAMFORT. » pp. 420-441

Je suis Gentilhomme Espagnol. […] Gentilhomme. […] Gentilhomme ! […] Gentilhomme, c’est sans doute comme qui diroit Baron Allemand. C’est ta faute aussi ; pourquoi vas-tu dire que tu es Gentilhomme ?

19. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

Dans Scarron, un gentilhomme grenadin, souvent trompe par des femmes d’esprit, imagine d’en épouser une bien sotte qu’il fait élever exprès et qu’il entoure de valets aussi sots qu’elle. […] Il joua aussi le Philosophe du Bourgeois gentilhomme, Marphurius du Mariage forcé, Harpin dans La Comtesse d’Escarbagnas, etc. […] Lenoir, sieur de La Thorillière, était un gentilhomme qui se sentit une vocation si décidée pour l’état de comédien, qu’il demanda à Louis XIV la permission de quitter l’armée où il servait comme capitaine de cavalerie, pour entrer au théâtre du Marais. […] Pour juger des grâces de sa personne, et des charmes de son esprit, il faut lire le portrait que Cléonte fait de sa maîtresse dans Le Bourgeois gentilhomme ; tous les auteurs du temps prétendent que Molière y a peint sa femme sous le nom de Lucile, et cela est fort vraisemblable. […] [Beauchâteau] François Châtelet, dit Beauchâteau, était gentilhomme.

20. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Caracteres propres à tous les rangs. » pp. 328-330

Quand on a le bonheur de rencontrer un de ces caracteres, il faut placer le personnage qu’on prend pour son héros, dans un rang qui le mette à la portée de tous les autres : il faut enfin prendre pour modele Moliere dans son Bourgeois Gentilhomme. La folie qu’ont tous les hommes de vouloir paroître plus qu’ils ne sont, a frappé Moliere : il a senti tout l’avantage qu’il pouvoit tirer d’un ridicule général, puisque les Princes prennent le titre de Rois, que les grands Seigneurs veulent être des Princes, qu’un simple Gentilhomme se fait appeller Monseigneur par son Laquais & par le Barbier de son village : ainsi des autres.

21. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VI. Les Femmes. » pp. 103-120

Le Bourgeois gentilhomme. […] Le Tartuffe, l’Avare, le Bourgeois gentilhomme, les Femmes savantes, le Malade imaginaire. […] Le Bourgeois gentilhomme, act. […] Le Bourgeois gentilhomme, act.

22. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Il veut avoir les manières d’un gentilhomme, le langage d’un gentilhomme, le faste d’un gentilhomme, les galanteries d’un gentilhomme et tous les ridicules d’un gentilhomme. […] Dans le Bourgeois gentilhomme ? […] Quel est le plus blâmable d’un bourgeois sans esprit et vain qui fait sottement le gentilhomme ou du gentilhomme fripon qui le dupe ?(Bourgeois gentilhomme). […] Un gentilhomme même sans honneur se jette au secours de gentilshommes attaqués par des brigands, il s’y jette comme par un mouvement réflexe ; un gentilhomme donne un louis à un pauvre comme par une habitude ancestrale de la main exactement comme un avare ramasse une épingle.

23. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. » pp. 290-293

Adraste, Gentilhomme François, tente mille efforts pour parler à la belle Isidore, jeune Grecque, esclave du jaloux Don Pedre, Gentilhomme Sicilien.

24. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VI. La commedia sostenuta » pp. 103-118

Je suis, il est vrai, présentement au service de ce catalogue de la gloire du monde, mais je suis encore plus dévoué aux gentilshommes de mérite et de vaillance comme est votre seigneurie ; aussi je m’offre à elle, à sa maison, à sa table, à son office, à ses fourneaux, si elle daigne m’accepter. […] On lui dit qu’il est avec des gentilshommes à conférer sur des affaires de haute importance. […] Ces gentilshommes avec lesquels l’avocat est en conférence sont deux petits chats qui jouent entre ses jambes.

25. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

Nicole (Bourgeois gentilhomme) : servante. […] Lucile ( Le Bourgeois gentilhomme) : fille de M. […] Cléonte ( Le Bourgeois gentilhomme) : amoureux de Lucile. […] Covielle ( Le Bourgeois gentilhomme) : valet de Cléonte. […] Madame Jourdain ( Bourgeois gentilhomme) : femme de Monsieur Jourdain.

26. (1696) Molière (Les Hommes illustres) « JEAN-BAPTISTE POQUELIN. DE MOLIERE. » pp. 79-80

Molière avait remarqué que les Français avoient deux défauts bien considérables ; l’un, que presque tous les jeunes Gens avoient du dégoût pour la Profession de leurs Pères, et que ceux qui n’étaient que Bourgeois voulaient vivre en Gentilshommes et ne rien faire ; ce qui ne manque point de les ruiner en peu de temps ; et l’autre, que les femmes avaient une violente inclination à devenir, ou du moins à paraître Savantes, ce qui ne s’accorde point avec l’esprit du ménage, si nécessaire pour conserver le bien dans les familles. […] Il composa deux Pièces contre le premier de ces désordres, dont l’une est intitulée : Le Bourgeois Gentilhomme, et l’autre : Le Marquis de Pourceaugnac.

27. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Quand Molière et ses acteurs allèrent représenter la comédie-ballet du Bourgeois gentilhomme à Chambord, puis à Saint-Germain, en octobre et novembre 1670, nous voyons, d’après l’état officiel47, les dépenses accessoires s’élever à la somme considérable de 49 404 livres, 18 sous. […] Le premier est intitulé Arlecchino cavaliere per accidente, ou Arlequin gentilhomme par hasard. […] Diamantine lui raconte que ce gentilhomme feint de n’être qu’un paysan et qu’il lui fait la cour. […] S’il se présente à heure indue un gentilhomme qui ait bien de l’or et nous en fasse part généreusement, il ne convient pas de l’empêcher de continuer librement son chemin.

28. (1910) Rousseau contre Molière

Quel est le plus blâmable d’un bourgeois sans esprit et vain qui fait sottement le gentilhomme ou du gentilhomme fripon qui le dupe ? […] Nous sommes parfaitement des bourgeois gentilshommes. […] Il veut être gentilhomme, il veut savoir tout ce que savent les gentilshommes et il veut marier sa fille avec la fille du Grand Turc. […] C’est lui qui est le bourgeois gentilhomme, le vrai, le pur. […] ceci est entre gentilshommes !

29. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. Du Genre gracieux. » pp. 91-102

Il épousa ensuite secrètement la veuve d’un gentilhomme. […] Le Seigneur du lieu vint avec quelques gentilshommes & des soldats pour le prendre : il se défendit courageusement, tua deux gentilshommes, un soldat, & fut enfin tué lui-même de plusieurs coups de pistolet.

30. (1801) Moliérana « Vie de Molière »

Molière, heureux par ses succès et ses protecteurs, par ses amis et par sa fortune, ne le fut pas dans sa maison ; il avait épousé en 1661, une jeune fille née de la Béjart, et d’un gentilhomme nommé Modène*. […] Le Bourgeois gentilhomme , comédie en cinq actes et en prose, représentée sur le théâtre du Palais royal, le 29 novembre de la même année. […] Autre passage ajouté dans l’édition de 1855 : « Pourceaugnac est une farce, a dit Voltaire ; mais il y a dans toutes les farces de Molière des scènes dignes de haute comédie. » Diderot disait : « si l’on croit qu’il y ait beaucoup plus d’hommes capables de faire Pourceaugnac, que le Misanthrope, on se trompe. » Pourceaugnac fut fait à l’occasion d’un gentilhomme limousin, qui, dans une querelle qu’il eut sur le théâtre avec quelques comédiens, développa tout le ridicule du plus épais provincial.

31. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

La noblesse était considérée, car tout ce qui était riche aspirait à devenir noble ; Le Bourgeois gentilhomme l’atteste. […] Jourdain le bourgeois gentilhomme ; l’autre a fait du comte Dolban le gentilhomme bourgeois.

32. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE II. La Débauche, l’Avarice et l’Imposture ; le Suicide et le Duel. » pp. 21-41

Mais Molière a frappé le coup le plus juste de toute cette satire du vice élégant dans le tableau de la corruption que répand autour de soi le gentilhomme corrompu, et qu’il impose à tout son entourage. […] Jourdain, ou le Spadassin des Fourberies de Scapin ; il s’est moqué hardiment, devant une cour de gentilshommes chatouilleux sur le point d’honneur, de la prétention de faire consister l’honneur dans une provocation bien faite, et un coup d’épée bien donné ou bien reçu ; il a fait rire à gorge déployée de l’habileté de M. de Sotenville à bien pousser une affaire ; les formes du doucereux Alcidas et la raison démonstrative de M. […] Le Bourgeois gentilhomme, act. […] VIII ; le Bourgeois gentilhomme, act.

33. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Le Bourgeois gentilhomme, fait pour les tréteaux, est un des chefs-d’œuvre du théâtre. […] il est le dieu d’un siècle qui ne croit plus qu’à l’épée et à l’habit du gentilhomme ! […] Voici, par exemple, le ballet du Bourgeois gentilhomme, dans lequel s’est rencontrée par bonheur, une adorable comédie ! […] Au temps du Bourgeois gentilhomme et de L’Amour médecin, on riait plus facilement que de nos jours. […] toi Lauzun, gentilhomme de haute naissance, d’éclat et de scepticisme (scepticisme !

34. (1794) Mes idées sur nos auteurs comiques. Molière [posthume] pp. 135-160

LE BOURGEOIS GENTILHOMME. […] Jourdain ; la suivante, où Dorante vient lui emprunter de l’argent ; la dixième, où Lucile et Nicole courent après leurs amants et s’en font suivre à leur tour ; la douzième, où Cléonte demande Lucile, et est refusé parce qu’il n’est pas gentilhomme ; la dix-neuvième, où M. […] La scène deuxième du troisième acte, où Crispin contrefait le gentilhomme campagnard, et la sixième, où il se déguise en veuve du Maine ; la sixième du quatrième acte, où il dicte le testament ; et la sixième du cinquième acte, où l’on fait accroire à Géronte que c’est lui qui a fait le testament, sont d’un comique admirable, mais par trop contre les mœurs.

35. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IV. Jugement sur les Hommes de Molière. » pp. 65-82

Peut-on aimer comme Je Dorante du Bourgeois gentilhomme, et voler en même temps l’or, les bagues même que l’on offre à sa maîtresse ; la laisser entretenir par un vieux fou qu’on flatte, et faire argent de l’honneur de celle qu’on veut s’attacher par un lien sacré 267 ? […] Le Bourgeois gentilhomme, act. […] C’est encore lui que joue Brécourt dons l’Impromptu de Versailles (sc.I, III) > et lui que fait Ergaste dans les Fâcheux : on le retrouve, plus jeune, dans le Cléonte du Bourgeois gentilhomme (act.

36. (1732) Jean-Baptiste Pocquelin de Molière (Le Parnasse françois) [graphies originales] « CII. JEAN-BAPTISTE POCQUELIN. DE MOLIERE, Le Prince des Poëtes Comiques en France, & celebre Acteur, né à Paris l’an 1620. mort le 17. Fevrier de l’année 1673. » pp. 308-320

On y reconnoît le genie admirable de leur Auteur ; qu’on lise ou qu’on voye representer les Fourberies de Scapin, le Malade imaginaire, le Bourgeois Gentilhomme ? […] Le Bourgeois Gentilhomme, Comédie en Prose avec des Intermédes de Musique & de Danse, cinq Actes, 1670. […] Elle épousa le sieur de Montalan, Gentilhomme, qui a été pendant quelque tems Organiste de l’Eglise de saint André des Arcs.

37. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Lorsque l’abbé Paysant arriva rue de Richelieu, il y trouva Molière mort entre les bras d’un gentilhomme, M.  […] Couthon, gentilhomme, n’apparaît guère pour défendre le corps et un peu la mémoire du défunt qu’après le trépas du poète. […] C’est à lui, c’est à propos de lui que Molière fera dire : « Et qu’avez-vous fait pour être gentilhomme ? […] Jourdain dans Le Bourgeois gentilhomme. […] Joua, entre autres rôles, Nicole du Bourgeois gentilhomme et Zerbinette des Fourberies de Scapin.

38. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVII. Conclusion » pp. 339-351

autour de M. de Pourceaugnac, avaient auparavant persécuté Arlequin, lequel leur échappait, comme le gentilhomme de Limoges, en se déguisant en femme. […] Scaramouche étant resté absent l’espace de trois années, de 1667 à 1670, sa rentrée attira un tel concours de monde que, les jours où Molière jouait, la salle était déserte ; et ce n’est que Le Bourgeois gentilhomme qui ramena le public.

39. (1855) Pourquoi Molière n’a pas joué les avocats pp. 5-15

Je suis gentilhomme. […] Je suis gentilhomme ! 

40. (1901) Molière moraliste pp. 3-32

Monsieur Jourdain cherche à se faire passer pour gentilhomme. […] Madame Jourdain sera là pour lui dire : « Est-ce que nous sommes, nous autres, de la côte de saint Louis », et Nicole pour lui déclarer que la noblesse ne lui en impose guère, car le fils du gentilhomme de son village « est le plus grand malitorne et le plus sot dadais qu’elle ait jamais vu ». Tout heureux qu’il puisse être de se voir habillé à la dernière mode de la Cour, il éprouvera quelque gêne en entendant Nicole rire de lui, et le contrôle de toutes ses actions par deux femmes de tête fait admirablement ressortir aux yeux du public tous les ridicules du bourgeois gentilhomme. […] Le premier, celui sur lequel il revient sans cesse, est d’être simples : Monsieur Purgon a beau s’affubler d’une longue robe noire et parler latin, il n’en tue pas moins ses malades ; Monsieur Lysidas invoque Aristote et fait d’exécrables pièces ; le philosophe Pancrace est un âne avec toute son érudition ; Marphurius, qui feint de douter si le monde extérieur existe ou non, a besoin de quelques coups de bâton pour se souvenir qu’il existe des juges ; Trissotin, qui mêle en ses vers les calembours aux soupirs, est insupportable. — Molière dit à Arsinoé qu’elfe s’y prend un peu tard pour devenir prude ; à Dorante, ami de Monsieur Jourdain, qu’en dépit de ses belles manières et de son titre, il est un escroc ; à Don Juan, fils insolent, révolté contre toute idée de devoir individuel ou social, égoïste et méchant, au seigneur qui s’abaisse à user de son prestige pour intimider et congédier un créancier, au séducteur de Dona Elvire, repenti tardivement et s’en remettant hypocritement au ciel du soin de réparer ses fautes : « Apprenez que la vertu est le premier titre de noblesse, que je regarde bien moins au nom qu’on signe qu’aux actions qu’on fait, et que je ferais plus d’état du fils d’un crocheteur qui serait honnête homme, que du fils d’un monarque qui vivrait comme vous » ; Clitandre, amant d’Angélique et plein de mépris pour le roturier Georges Dandin : « Vous avez une étrange façon de mentir et de vous parjurer, pour un gentilhomme !  […] Depuis l’huissier Loyal qui a l’air si déloyal, jusqu’au Don Juan méchant que sa conversion rend encore plus odieux, jusqu’au redoutable Tartuffe, Molière combat les fourbes et leur oppose les gens de bien qui parlent franc et net : les Cléonte, qui ne se laissent point passer pour gentilshommes quand ils ne le sont pas ; les Clitandre, incapables de faire des courbettes devant des gens qu’ils méprisent ; Alceste surtout, ce grand Alceste, bourru, aimant et sincère, las des préjugés.et des mesquineries du monde auquel Molière donna son âme, un jour qu’il souffrait beaucoup.

41. (1706) Lettre critique sur le livre intitulé La vie de M. de Molière pp. 3-44

Voilà un sentiment qui me paraît outré ; car je ne vois pas même que Molière ait jamais mieux représenté le Bourgeois Gentilhomme et Pourceaugnac, que Poisson les représente ; qu’il ait mieux soutenu le caractère du Misanthrope, que Beaubourg et Dancour le font valoir ; plus délicatement grimacé que la Toreillière, et ainsi des autres. […] Il fait beau voir cet homme grave envoyer chercher le chapeau de Rohaut son ami, pour représenter le Philosophe dans le Bourgeois Gentilhomme ; cela est plat, et d’un mauvais caractère. […] Je ne suis pas mécontent de l’histoire du succès du Bourgeois Gentilhomme et des Femmes savantes à la Cour.

42. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du Genre larmoyant. » pp. 103-122

Le Malade imaginaire, le Bourgeois Gentilhomme, ne sont certainement pas les meilleures productions de leur Auteur ; cependant, lorsque les comédiens ont repris ces deux pieces, après les avoir oubliées quelque temps, ne leur ont-elles pas rapporté beaucoup d’argent ? […] « Figurez-vous, mes chers camarades, leur disoit-il, un honnête gentilhomme qui retire chez lui un misérable, à qui il donne sa fille avec tout son bien, & qui, pour le récompenser de ses bontés, veut séduire sa femme, le chasser de sa propre maison, & se charge de conduire un Exempt pour l’arrêter. » Ah ! […] Alors Armand continua, avec ce sang froid qui le rendoit si plaisant : « La, la, consolez-vous, ne pleurez pas ; mon gentilhomme en fut quitte pour la peur.

43. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. » pp. 294-322

Il s’y rencontra dans ce temps-là un gentilhomme de Madrid, qui y étoit venu pour ses affaires particulieres. […] Un jour qu’ils sortoient d’une église ensemble, environnés d’un grand nombre de personnes qui baisoient leurs vêtements, & les conjuroient de se souvenir d’eux dans leurs bonnes prieres, ils furent reconnus de ce gentilhomme dont je viens de parler, qui, s’échauffant d’un zele chrétien, & ne pouvant souffrir que trois si méchantes personnes abusassent de la crédulité de toute une ville, fendit la presse, & donnant un coup de poing à Montufar : Malheureux fourbe, lui cria-t-il, ne craignez-vous ni Dieu ni les hommes ? […] Ce peu de paroles appaisa cette grande tempête, & le peuple fit place à frere Martin, qui s’approcha du malheureux gentilhomme, bien aise, en son ame, de le voir si mal-traité, mais faisant paroître sur son visage qu’il en avoit une extrême déplaisir : il le releva de terre, où on l’avoit jetté, l’embrassa, & le baisa, tout plein qu’il étoit de sang & de boue, & fit une rude réprimande au peuple. […] Damis a surpris Tartufe faisant sa déclaration amoureuse à Elmire : il entreprend de démasquer le faux dévot aux yeux de son pere, comme le Gentilhomme de Madrid a voulu démasquer son hypocrite devant les habitants de Séville.

44. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Celui-là était riche, il était sot, et, de plus, son proche parent ; à ce dernier titre, Molière lui donna la préférence : il en fit le Bourgeois gentilhomme. […] Il y avait alors, à Paris, un bon gentilhomme angevin, se targuant de science universelle et notamment de théologie. […] Juigné-Boissinière, sieur de Molière, gentilhomme angevin et avocat au Parlement. […] « Une fois, dit Tallemant, le roi le tenoit entre ses jambes, tandis qu’il faisoit jouer à Gros-Guillaume la farce du Gentilhomme gascon. […] D’un autre côté, la dot était très sortable : Tabarin, qui quatre ans après, devait se trouver assez riche pour s en aller trancher du gentilhomme campagnard (et l’on sait à quel prix !)

45. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Le Bourgeois gentilhomme fut joué pour la première fois à Chambord, au mois d’octobre 1670. […] En effet, y a-t-il rien de plus beau que le premier acte du Bourgeois gentilhomme ? […] Beauchâteau était gentilhomme. […] Montfleury était gentilhomme, et il avait été page du duc de Guise. […] On croit qu’il servit de modèle au philosophe du Bourgeois gentilhomme ; il mourut en 1675.

46. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [12, p. 43-44] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 155 Le Bourgeois gentilhomme fut joué la première fois à Chambord.

47. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [89, p. 133] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome II, p. 393 Pourceaugnac fut fait à l’occasion d’un gentilhomme limousin, qui, dans une querelle qu’il eut sur le théâtre avec quelques comédiens, développa tout le ridicule du plus épais provincial.

48. (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944

Oui vraiment, l’année dernière et cette année, voici Le Menteur et Les Plaideurs ; voici, répartis sur l’une et l’autre, à peu près les mêmes ouvrages de Molière que nous avons vus là-bas ; seulement, au lieu du Bourgeois gentilhomme, d’Amphitryon et des Précieuses, nous apercevons Monsieur de Pourceaugnac, L’École des maris et Sganarelle : ne pouvait-on nous montrer le tout ? […] Le Bourgeois gentilhomme, au Théâtre-Français, est remis à flot : dix fois il attire la foule. […] Athalie, Le Bourgeois gentilhomme, Le Légataire, pour ne citer à nouveau que ces trois-là, nous répondent heureusement de l’humeur de tout ce public.

49. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

La cour fut moins favorable au bourgeois gentilhomme. Le bourgeois gentilhomme comédie-ballet, en cinq actes en prose, représentée à Chambord, au mois d’octobre 1670, & à Paris sur le théatre du palais royal, le 29 novembre de la même année. […] Le bourgeois gentilhomme remplit cet objet. […] Le bourgeois gentilhomme comédie-ballet, en cinq actes en prose, représentée à Chambord, au mois d’octobre 1670, & à Paris sur le théatre du palais royal, le 29 novembre de la même année. […] On disoit que Moliere, qui avoit été amoureux de la Béjart, avoit épousé sa propre fille, mais elle étoit née en Languedoc avant qu’il eût fait connoissance avec la mere ; d’ailleurs, Grimarest assure qu’elle étoit fille d’un gentilhomme d’Avignon, nommé Modéne, Voyez page 21.

50. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Surprises. » pp. 490-502

L’action que vous avez faite n’est pas d’un gentilhomme ; & ce n’est pas en gentilhomme aussi que je veux vous traiter.

51. (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179

Comme sa sœur, elle aimait les gentilshommes ; comme sa sœur, elle a aimé Molière, premier gentilhomme de l’esprit français. […] On sait qu’alors dans les entractes de la guerre les gentilshommes ne dédaignaient pas de jouer la comédie. […] Pourquoi ceux qui jouent les princes ne se donneraient-ils pas des airs et des noms de gentilhomme ! […] Il était bon gentilhomme, à propos de quoi on lui dit au théâtre qu’il n’y avait que demi-mal. […] « Du Croisy », petit fief de la Beauce, où les sieurs Du Croisy faisaient, dit-on, figure de gentilshommes.

52. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

-Prenons un exemple : Le Bourgeois gentilhomme de Molière. […] En même temps Le Bourgeois gentilhomme est prosaïque ; prosaïque au même titre que les Caractères de la Bruyère, ou que Le Siècle de Louis XIV de Voltaire. […] Revenons au Bourgeois gentilhomme. […] J’ai cité Le Bourgeois gentilhomme, à cause de la part assez large de poésie que contient cette pièce, bien qu’elle soit écrite en prose. […] J’aimerais en particulier le déguisement de M. de Pourceaugnac en femme, si le danger véritable que court à cette occasion ce pauvre gentilhomme, ne m’inspirait un intérêt trop sérieux pour être compatible avec la gaieté comique.

53. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [67, p. 103-104] »

[67, p. 103-104] Dans la scène VI de l’acte II du Bourgeois gentilhomme, on trouve le trait suivant : « Par ma foi il y a plus de cinquante ans que je dis de la prose sans que j’en susse rien. » Madame de Sévigné250 dit à peu-près la même chose dans ses lettres : lettre cinq, tome 6.

54. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

Je connais des princes du sang38, des princes étrangers39, de grands seigneurs façon de prince, de grands capitaines40, des gentilshommes, des ministres d’état41, des magistrats et des philosophes qui fileraient pour vous, si vous les laissiez faire. » Quelles devaient être les lettres de madame de Sévigné au surintendant Fouquet, lorsqu’en 1654, il se mit en tête de la séduire ! […] Segrais, âgé de vingt-six à trente-six ans, était son secrétaire, sous le titre de son gentilhomme ordinaire, il paraît qu’il a revu les écrits de la princesse, sans en avoir fait néanmoins disparaître les imperfections et les négligences qui caractérisent d’ordinaire les ouvrages venant de si haut.

55. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Il nous a donné Le Bourgeois gentilhomme ! […] Dans Le Bourgeois gentilhomme, Molière nous montre un marquis escroc et une comtesse qui est une franche aventurière ; il nous montre, dans Le Mariage forcé, toute une famille de gentilshommes déshonorée, depuis le père jusqu’à la fille. […] Notre gentilhomme sicilien don Pèdre, bien renfermé dans sa maison comme Bartholo, dort d’un œil et veille de l’autre. […] Jourdain, cet honnête marchand, a voulu être un gentilhomme ; Alceste, cet honnête gentilhomme, a donné à sa vertu je ne sais quelle âpreté qui lui ôte de ses agréments et de son urbanité, sans ajouter à sa toute-puissance. […] « Pour faire un civet de lièvre, prenez un lièvre », disait La Cuisinière bourgeoise ; « pour faire un gentilhomme de la Chambre, prenez un gentilhomme ! 

56.

Cléante, frère d’Orgon, Damis son fils, sont vêtus en gentilshommes. […] Ceci posé, est-ce Cléante qui devra porter des vêtements plus simples, ou Orgon qui doit s’habiller en gentilhomme ? […] Poussons plus loin : nous verrons qu’Orgon n’est pas seulement riche, mais qu’il est gentilhomme. […] Paris était rempli de jeunes gentilshommes accompagnés de quelque garçon de leur terroir destiné à montrer -que l’on avait des vassaux en province. […] Voyez la reprise duBourgeois gentilhomme.

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